Je sais ce que vous dites : "Ah ! Enfin !"
Oui, c’est pour lire ça que vous êtes venus, pas le reste.
Il a commencé avec une petite dizaine de minutes de retard, les musiciens arrivant petit à petit, sous les applaudissements enthousiastes d’un public qui trépignait d’impatience, avec cette délicieuse partie si caractéristique que je n’avais connue jusque-là que par la télévision, où chacun s’échauffe et accorde son instrument dans une joyeuse cacophonie absolument pas désagréable. Et soudain, le silence. Et l’arrivée du chef d’orchestre. Les lumières sont réduites à l’essentiel. Un enregistrement de Brigitte Lecordier nous accueille, et…
Et c’est parti pour une session de TAIKO ! Ces tambours japonais étaient au nombre de 5, même si seuls les 3 du milieu ont servi régulièrement sur le concert ; ça a été un martèlement de fou pendant près de cinq minutes (je crois… J’adore les taiko, même si je n’ai jamais assisté à des représentations que sur Youtube. Ça m’a paru long car fourni mais en même temps court, car j’en aurais bien redemandé. Mais ce n’était pas là le but de ma présence ici. Bref : il faudra que j’essaie d’assister à un concert spécial de taiko.) durant lesquelles tout le corps vibre au rythme des peaux martelées avec brio, où les coups de bâton sur le cadre en bois semblent te traverser comme une décharge électrique, comme si ces sons étaient la batterie de ta vie et qu’un scientifique cherchait à éveiller ta conscience dans ton nouveau corps d’humain artificiel. Ce grandiose démarrage était là pour faire vibrer les cœurs au son des tambours, pour bien nous connecter à l’Ordinateur Central… Bon, d’accord, j’arrête avec mes comparaisons douteuses.
Et là, c’est l’arrivée de Takahashi, pour
Maka Fushigi Adventure, dans une ambiance survoltée, images de l’opening en arrière-plan, et l’enchaînement avec les musiques à proprement parler.
J’avais parlé dans l’introduction de mes craintes d’être déstabilisée par un agencement particulier des musiques.
Je n’ai subi presque aucun dépaysement à ce niveau : chaque morceau a suivi -à peu près- son ordre d’apparition dans l’animé, et justement, c’est à peu près l’ordre dans lequel elles ont aussi été placées sur les disques.
A l’écran, les images défilaient, en une sorte de "morceaux choisis" de l’animé, reprenant la rencontre, puis la quête simplifiée jusqu’à la première apparition de Shenron -une entorse dans la musique pour l’apparition de la culotte pour Oolong, surprenante et bien sympa-, puis l’entraînement avec Kulilin, le premier tournoi, la partie contre le Red Ribbon, tournoi suivant, face à Piccolo, entraînement suivant, tournoi suivant… Retour de Takahashi pour chanter
Cha-la head cha-la dans une ambiance survoltée, puis l’arrivée de Raditz, les saiyens, arc Namek…
Je dois bien vous avouer avoir peu regardé l’écran, préférant me concentrer sur l’orchestre, que j’ai fixé avec une telle intensité que si j’avais été Freeza j’aurais mis le feu à la scène.
Jusqu’à… L’arrivée de Trunks, il y en a qui suivent dans la salle, c’est bien.
Par tous les Dieux. A plus de quarante ans, mes réflexes de quinzanteuse n’ont pas disparus. Et mon radar à Trunks non plus.
Une fois ce dernier reparti dans son futur, j’ai pu de nouveau tenter de me concentrer sur l’orchestre.
Ou pas, c’était la pause de 20 minutes.
Puis
We Gotta Power, les musiques de la partie Buu, jusqu’au 23e tournoi et les adieux de Gokû et Uub, et
Bokutachi wa tenshi datta.
(Et là, le père et ses deux filles sont partis.)
Et hop ! Juste le temps de souffler 3 secondes pour Takahashi qu’on enchaîne avec
Chouzetsu Dynamic et les tant redoutées musiques de DBS. Puis, comme si j’étais chez moi avec mes 4 CDs d’ost de DBS, ça a été le tour de
Genkai Toppa x Survivor, et à la fin
Kyūkyoku no Battle que… J’ai totalement oublié de rajouter dans ma playlist DBS. *Ahem* "Oups… C’est vrai qu’il y a aussi cette chanson…"
Et une fois ceci terminé, il y a eu rappel de Takahashi pour un ultime
Cha-la Head Cha-la (mais je le savais via la vidéo).
Voilà en gros pour le menu et son visuel.
Ah, il ne faut pas oublier ces pauses si bien choisies pour laisser place aux images les plus importantes : la première transformation de Gokû en super saiyen, avec juste les bruitages, la première apparition de Trunks et son mythique découpage-apéro de glaçons…
Voilà pour la vidéo, maintenant penchons-nous sur l’audio.
Déjà, une chose à préciser, que je m’étais heureusement mise bien en tête dès le départ : on ne peut pas demander à une interprétation concert de coller à la note près, à l’équilibre des sons près à un enregistrement studio retravaillés un peu derrière.
Ça, c’est dit.
Alors à quoi peut-on s’attendre, pour le coup ?
Sincèrement, au meilleur comme au pire.
Je suis aussi fan de Final Fantasy, et des musiques de la licence. Et ils sont les premiers que j’ai vu à faire des reprises, concerts, etc. sur leurs musiques.
ATTENTION : je ne dis pas qu’ils ont inventé le concept. Absolument pas. Je dis juste que j’ai découvert ça avec eux.
J’adore, entre autres, les
Distant Worlds, ces concerts où ils reprennent des morceaux en les retravaillant. Ça, c’est ce que je classe dans "le meilleur" cité ci-dessus.
Dans "le pire", il y a eu un concert de
Zelda. Moi qui pensais me régaler avec une version orchestrale des musiques de la licence, j’ai été très déçue de l’interprétation. (Je vous rassure : j’en ai trouvé de très bonnes de
Zelda depuis, je me suis rattrapée.)
Récemment, j’ai découvert le concert
Final Symphony, un concert qui reprend uniquement des musiques du 6, 7 et 10.
Pourquoi j’en parle ? Quel rapport avec la choucroute ?
Parce qu’il est étonnant, dans le sens où les morceaux ont été bien plus retravaillés que pour les autres concerts genre
Distant Worlds. Retravaillés pour être plus facilement mélangés les uns aux autres.
Dans
Distant World, on a, par exemple,
Man with the machine gun. Mauvais exemple puisque c’est du FF8, mais tant pis. Cette plage, dans DW, elle est jouée d’un bout à l’autre, adaptée un peu à la sauce du chef d’orchestre du moment, mais ça s’arrête là.
Dans
Final Symphony, et pour ne citer que FF7, on a
Final Fantasy VII (
Symphony in Three Movements), et les trois mouvements en question sont :
Nibelheim Incident,
Words Drowned by Fireworks et enfin
The planet’s Crisis.
Et dans chacune des trois parties, les musiques généralement si bien connues ont été tronquées et réadaptées pour s’emboîter et s’harmoniser avec grâce.
Et voilà ce qu’était
Dragonball In Concert. Et probablement
Dragonball Symphonic Adventure de 2017. Pas juste une reprise plage par plage des musiques en intégralité, mais un énorme travail en amont de césure, de placement et d’adaptation pour que les morceaux ne fassent plus qu’un dans chaque mouvement. Et pour les gens qui pensent que ça revient à faire ce qui a été fait dans l’animé, vu qu’on n’a jamais les musiques en entier, je vous réponds : non. Dans l’animé, les musiques sont découpées avec plus ou moins de brio pour n’avoir que ce qui est intéressant sur le moment qu’il faut. Là, il fallait penser aux possibilités d’enchaînement pour que, entre autres, l’orchestre ne se retrouve pas à faire le grand écart, et que le public n’ait pas l’oreille froissée par des coupages grossiers.
Voilà pour ce que je pourrais appeler "le squelette" de ce concert.
Penchons-nous désormais sur sa chair et son sang, sur ce qui l’habille.
Ce site résume bien ma pensée :
Au final, à part quelque défauts mineurs, Dragon Ball in Concert est une vrai réussite que nous recommandons clairement aux fans, qui revivront avec plaisir les moments cultes des trois animés.
Déjà, avec la vidéo vue il y a un mois, je m’attendais à des manques. Mais ce devait être l’enregistrement amateur de qualité moyenne qui m’avait donné cette impression. Tant mieux : j’ai pu être agréablement surprise par la qualité de l’orchestre.
J’avais cru, entre autres, que l’interprétation allait manquer de cuivres. Les cuivres, sérieux. Une des veines-cœur de l’œuvre de Kikuchi, minimisée ?
Non.
Rassurez-vous, trompettes et trombones (pour ne citer qu’eux) étaient là, dans toute la magnificence de leurs sons rayonnants.
Les violons pleuraient comme il faut, la guitare électrique miaulait comme une déesse, les carillons, tambours, xylophone (ou glockenspiel ? Ou les deux ? Désolée, ceci est une blague en rapport avec la vidéo Xylophone Cat…), violoncelles majestueux… Désolée de ne pouvoir tous les citer, mais je peux vous dire que tous les instruments qu’on était en droit d’attendre étaient présents. Même le synthé.
Ah. Il y avait sûrement un piccolo. Impossible qu’il n’y ait pas de piccolo.

Je crois bien que les instruments à vent ont été ceux que j’ai eu le plus de mal à apercevoir, sur la scène. Surtout les non cuivres. Pourtant tu étais là, petite flûte légère et enjouée. Je le sais, je t’ai entendue.
Mes chéris, c’était bon, c’était beau, ce que vous avez fait.
J’étais là pour vous, pas pour les images, et vous le saviez. Vous me l’avez bien rendu.
Même sur les musiques de
Dragon Ball Super, la partie qui m’avait donné tant de craintes, vous avez été formidables. Vous les avez sublimées. Grâce à vous, elles ont commencé à avoir une "couleur", une "odeur"
Dragon Ball, alors qu’après un mois d’écoute en boucle, je n’avais toujours pas réussi à leur coller cette étiquette.
C’est dire si vous avez fait du bon travail. Soyez fiers.
Mais il y a quand même quelques petits détails… Quelques "défauts mineurs", pour paraphraser. Mes défauts à moi ne sont pas les mêmes que ceux de l’article sus-cité.
*A une… Ou deux ou trois reprises maximum, l’équilibre des sons n’était pas bon. Ça ne durait pas plus d’une minute, mais c’était frustrant. Je me souviens particulièrement sur DBS d’une musique assez enjouée où le synthé est présent, mais là, il écrasait presque tout le reste de l’orchestre, alors qu’il est censé soutenir un autre instrument, à ce moment-là, même s’il est assez auditivement présent.
Et c’est arrivé sur
Dragon Ball et
Dragon Ball Z, ce souci. Je suis incapable de vous citer les musiques en question, il ne faut pas exagérer… X)
*Défaut suivant, très proche du premier : à d’autres moments, l’équilibre était un peu limite, un instrument de "second plan" mis un peu trop en "premier plan" et grignotant un peu d’importance du principal, mais peut-être était-ce dû à un potentiel placement de ma personne qui aurait pu être meilleur dans la salle. Ou pas, puisque ce n’était pas systématique. Mais je laisse l’ombre du doute sur ce point.
En tout cas, ce sont des moments où je mettais quelques secondes plus ou moins longues à retrouver quelle partie était jouée.
*Un autre défaut a été des passages, très peu nombreux là encore, où j’ai déploré un manque de suivi des notes d’origine. C’était à chaque fois bref, pas plus de quelques secondes, mais il y avait un petit "zut" dépité dans ma tête, alors. Le rythme de défilement des notes attendues y était, mais l’instrument restait sur la même note au lieu de varier comme prévu.
Si seulement je pouvais retrouver le passage en question, pour l’exemple…
*Le dernier est un rythme un tout petit peu plus rapide sur certains passages musicaux. Pas grand-chose, mais disons qu’un passage de 15 secondes passait à 12 secondes… La raison est peut-être due à ce retravail mentionné un peu plus haut. Peut-être qu’à la réécriture le tempo a été parfois légèrement modifié. Mais ça reste vraiment léger.
Voilà ce que je peux dire pour les VRAIS défauts, de mon point de vue.
Les deux suivants ne sont que du pinaillage :
*mettre l’arrivée de Trunks du futur en avant, ainsi que sa transformation, mais sans
Battle Point Unlimited. Allez, j’ose : quel manque de goût !
*ne pas mettre ce qui est à mes yeux
LA musique du genkidama sur le seul passage où il a été visible !
Mais ce par quoi elle a été remplacée concluait très bien la partie Z, je le reconnais. Je n’arrive pas à la retrouver, comme de fait exprès.