Merci Supaman pour tes précisions. Je ne comprends que pouic au Japonais, donc évidemment je ne peux me fonder que sur des sources dérivées, avec tous les effets de téléphone arabe que ça implique.
Juste pour dire que les japonais savent très bien ce qu’est le canon
Loin de moi l'idée d'insinuer le contraire
Par contre, de ce que j'ai compris, la notion est peu usitée, en tout cas dans le fandom DB. Ce que semble confirmer la brièveté de la page de Wiki que tu mets en lien. Mon argument essentiel n'est pas qu'ils ne connaissent pas la notion, mais qu'elle ne correspond pas à l'objet principal de leurs discussions et, surtout, aux termes employés par la production de DB.
(ou canon de l’auteur mais c’est redondant parce que le canon est toujours de l’auteur)
Pas d'accord. Déjà dans la définition chrétienne du canon, c'est une liste de textes considérés comme vrais, mais ce n'est pas leur auteur qui les définit. L'auteur de la Bible n'est pas Dieu mais les hommes qui ont mis sa parole (divine, donc inaccessible sous sa forme pure à la compréhension temporelle) en mots humains (donc faillibles et qui appellent interprétation). Ensuite même dans les fandoms contemporains, canon = canon de l'auteur, c'était vrai pour les fans de Conan Doyle, mais ça ne l'est pas pour Star Wars (canon des ayant-droits).
J'insiste sur ça parce c'est une des raisons pour lesquelles à mon sens, la notion de canon, dans les univers de fiction, fait généralement plus de mal que de bien. Ca se sent particulièrement avec DB, où le canon sert essentiellement d'argument dans les débats sur la puissance des persos, un des (sinon LE) sujets les plus toxiques pour la communauté. Mais même plus généralement, les gens s'attachent fréquemment à la "canonicité" d'une oeuvre comme un signe de qualité, voire de supériorité, et comme un synonyme de "noyau intangible" de l'oeuvre, un truc qu'on ne pourrait pas toucher sans transformer tout l'univers de fiction en infâme nullité irrécupérable. Or il y a plein de trucs "canon" qui sont nuls et de "non-canon" qui sont excellents.
C'est un des arguments qui ont crispé considérablement le fandom Star Wars lors du rachat des droits par Disney (et qui continue d'altérer leur jugement aujourd'hui, m'est avis). A l'inverse, quand La Bande a Picsou a été (magistralement) rebooté l'an dernier, on a eu une réaction beaucoup moins viscérale parce que les fans sont bien moins attachés à ce genre de débats. Et pourtant, avec la bibliographie de Barks et Rosa et la série télé originale, Dieu sait qu'il y aurait eu matière à s'écharper.
J'ajoute que si on cherche simplement à déterminer la vraie vision de l'auteur, la notion de canon est inutile. Là où elle pourrait servir (pour identifier un thème, un sens général, une trajectoire narrative), elle revient finalement à de l'interprétation littéraire éclairée : on essaie de déterminer le sens du récit à partir de ce que l'on sait de l'auteur et de son rapport à l'oeuvre. Du coup on n'est plus dans une question proprement narrative mais plutôt méta-narrative.
Je ne veux pas dire que la notion de canon est inutile, je comprends très bien pourquoi on y a recours sur l'US. Je veux simplement dire que pour moi, ça devrait rester une question marginale parce que finalement, ce n'est pas ça qui nous intéresse vraiment et que de toute façon, avec une oeuvre comme DB, on n'aura jamais de certitude absolue.
En fait je ne pense même pas que le terme soit complètement approprié. Ce que nous utilisons le plus fréquemment, c'est une sorte de fanon : le canon des fans, construit avec ce qu'ils ont pu récupérer et ce qu'ils veulent considérer comme vrai. Le spécial de Bardock, par exemple, compte ou a longtemps compté comme la "vraie histoire" pour une immense majorité de fans, peu important l'identité de ses auteurs. Le canon de l'US est aussi un fanon, même s'il prend comme principe de se rapprocher le plus possible de ce qu'on pense être la vision de Toriyama. Faute de déclaration officielle, ça ne peut jamais vraiment être du canon et l'autorité de la sélection opérée repose sur un consensus entre des gens qui n'ont, en fait, aucun droit sur l'oeuvre.
D'ailleurs une part énorme des discussions qui se tiennent ici sortent de toute façon de ce fanon, puisqu'on parle très souvent de DBS et d'interprétations personnelles (headcanon). En fait, ce qui importe avant tout -
comme l'ont maintes fois rappelé RMR et Jak - c'est que l'on s'accorde sur les éléments de référence du débat. Le critère du "canon de l'auteur" est pratique comme référence
par défaut, mais il n'a pas d'autorité particulière en soi. Inversement, j'ai l'impression que certains ont vite tendance à y attacher une importance disproportionnée en estimant que "vrai dans cet univers de fiction pour l'auteur" équivaut à "vrai dans cet univers de fiction pour tout le monde", voire à "vrai". Et je n'aime pas trop voir de la dogmatique dans mes histoires de chevelus qui jouent à pète-planète