Lalilalo a écrit:Oui j'avais mentionné l'avis de l'académie française plus haut (entre toi et Antarka, je me sens vraiment ignoré...).
J'avais vu que tu avais parlé de cet avis, dont j'avais entendu parler aussi ("péril mortel pour la langue française", franchement, c'est risible). Je n'avais juste pas vu qu'elle acceptait maintenant les noms de métiers féminisés. Je ne lis peut-être pas tous les liens, mais je te lis, je t'assure !
Avec le recul je me rends compte que j'ai été un peu vache avec la vidéo de Zhatan, car elle a au moins eu le mérite de me faire réfléchir à ces deux concepts, "friend zone" et "nice guy". Dans les deux cas, j'ai du mal à comprendre qu'on en fasse tout un foin. Pour moi, à la base, la friend zone, c'était rien de plus qu'une blague (issue de
How I met, il me semble). Mais apparemment, plein de gens prennent ça au sérieux. Et j'ai du mal à comprendre ce qu'on met derrière cette expression : si c'est ce qui se passe après un râteau, quand la personne dit (par courtoisie) "mais on reste amis" et qu'on se trouve forcé d'interagir avec cette personne comme si de rien n'était parce qu'on la voit régulièrement, c'est juste "l'après-râteau" : on n'était pas forcément vraiment amis à la base... Dans un autre sens, ça doit pouvoir recouvrir la situation où une personne ne peut envisager de relation sexuelle ou amoureuse avec une autre parce que celle-ci est un.e ami.e au départ. Là, ça ne me semble pas si tordu : je crois que ça peut arriver. Mais ce n'est sûrement pas aussi fréquent qu'on veut le croire, j'imagine que bien souvent, la personne "désirée" n'est juste pas intéressée par l'autre et utilise l'amitié comme prétexte. Dans tous les cas, j'ai du mal à comprendre le succès de cette expression qu'on utilise à tour de bras, sans doute pour se consoler.
Le "nice guy" me semble déjà moins innocent. Si j'ai bien compris, cette expression désigne les mecs qui... disent n'avoir pas de succès
parce qu'ils sont trop gentils ? Ou ceux qui estiment que le fait d'être gentil
devrait leur assurer le succès ? Pour entrer dans la catégorie du "nice guy", est-ce qu'être en réalité un connard est un prérequis ? Parce qu'on peut aussi avoir des gars vraiment sympas qui ne comprennent pas leur insuccès et mettent naïvement ça sur le dos de leur gentillesse (peut-être parce à force de s'entendre dire "ouais mais t'es trop gentil, c'est pour ça"). J'ai l'impression que ce sont deux profils sensiblement différents. Jusqu'il y a peu, je pensais que ce personnage n'était qu'un de ces mythes dont on parle sur internet et qui n'existe pas vraiment, comme le crossfitteur qui ne parle que de ça ou le vegan qui harcèle son entourage (j'habite avec une vegan depuis un an et demi et elle en parle si peu que j'oublie régulièrement). Mais à l'occasion du #metoo, j'ai eu l'occasion de voir les commentaires d'un gars qui disait "ouais, c'est dommage de mettre tous les mecs dans le même panier parce que du coup y a une méfiance même envers les hommes bien intentionnés comme moi qui ne peuvent plus aborder une fille dans la rue sans qu'elle soit sur la défensive". Alors qu'une amie m'a affirmé que ce gars l'avait déjà harcelée (par SMS). J'imagine que ce type est un "nice guy" au sens, heu, relationnel (?).
Ce qui me fait revenir sur mon exemple précédent - et non "mes exemples", Antarka - de la femme qui aimait qu'on la brusque. D'une part, comme c'était le seul témoignage, disons, extrême que j'ai entendu, ça ne m'a pas traumatisé outre mesure (je m'en souviens quand même dix ans plus tard, mais ça n'a pas influencé tout mon développement, quoi). Et d'autre part, si, à l'époque, ça m'avait passablement perturbé, c'est qu'à vingt ans, j'étais plutôt malheureux, et j'attribuais cet état à mon insuccès en amour. Et là, je m'entendais dire que la cause de tout ça, c'était probablement ma gentillesse. Est-ce que ça fait de moi un "nice guy" au sens "féministe" ? Il me semble qu'il y a une grosse différence entre considérer que la gentillesse est un passe-droit vers le cœur/le sexe des gens, et croire qu'elle puisse être un obstacle. (Sorry de revenir sur une discussion vieille de plusieurs pages.)
Zhatan, la dernière vidéo que t'as postée n'est pas disponible en Belgique. Si ce sujet vous intéresse, j'en ai déjà parlé, mais je vous recommande chaudement
Le sexe des étoiles de Monique Proulx, une auteure québécoise (pas facile à trouver en Europe). C'est un roman polyphonique, divertissant avant tout, mais franchement bon.