Axaca a écrit:
L'histoire est quand même bourrée de scientifique qui étaient persuadé de quelque chose, et qui ont, suite a des controverses et des débats, changé de vision et admis la crédibilité de nouvelles théories (Einstein, Bohr, Furet, Le Goff etc).
L’Église, c'est plutôt l'inverse, à chaque nouvelle contradiction, elle invoque le malin, le complot juif ou maçonnique pour expliquer qu'elle soit contredite. L'homme et la femme descende d'un ancêtre commun à tout les primates ? Darwin c'est juste un sale juif. Le carbone 14 permet de montrer que la terre a plus que 8000 ans ? C'est le diable qui falsifie les mesures. Le soleil ne tourne pas autour de la terre ? C'est les franc-maçon qui veulent déstabiliser le pouvoir ecclésiastique.
La différence entre la science et la religion, c'est que les scientifiques ne demandent qu'à être contredit. La connaissance scientifique nait de la controverse, et plus une théorie sera attaquée, mieux elle sera défendue, et plus elle paraîtra solide sur le long terme. Ce qui fait que le modèle évolutionniste est un modèle universellement reconnu, c'est qu'il a été attaqué de toute part, ce qu'il lui a permis de s'affiner, et de démontrer qu'il était cohérent, crédible et fiable.
L’Église n'entretiens aucune controverse scientifique, elle se contente de ré-étudier les mêmes textes, les mêmes sources, sans jamais accepter d'apport extérieur. Elle vis en vase clos, et considère a priori tout élément extérieur comme de facto irrecevable. Parce qu'il est évident qu'un unique livre, dont on ne possède qu'une partie passée par a minima 4 langues différentes, est une source infiniment plus fiable que toute mesure scientifique effectuée depuis 200 ans.
Je prends l’Église Catholique comme exemple, parce qu'elle est le courant religieux qui historiquement s'est le plus opposé et structuré en opposition à la création de connaissance scientifique. Les courants religieux de l'islam médiéval ont permis une diffusion plus libre des savoir médicaux, mathématiques et philosophiques, tout comme les églises réformistes au XVIe. A la rigueur, les orthodoxes et les juifs faisaient preuves d'autant d'orthodoxie que les catholiques, mais la structure de ces cultes fait que c'est plus difficile de tenir un propos global dans leur cas (et c'est aussi un sujet sur lequel je suis moins à l'aise).
Je lis bien ce que vous dîtes, et je suis en partie d'accord avec ce que vous décrivez.
Mais, il ne faudrait pas non plus oublier que la science est créée avant tout par des humains avant d'être créée par des scientifiques. Les biais méthodologiques sont omniprésents en science.
L'objectivité pure n'existe pas, l'objectivité de la science naît de l'intersubjectivité des scientifiques, et la communauté scientifique doit faire consensus. La logique actuelle voudrait que les scientifiques mènent des recherches autour de « l'idée dominante », d'une part pour obtenir un crédit scientifique (une reconnaissance par les pairs), et d'autre part pour faire de ce crédit scientifique un crédit économique.
D'autre part, la sociologie des sciences et la sociologie des scientifiques en général révèlent le fait que les scientifiques sont des êtres sociaux dont la pensée est largement influencée par les cadres dans lesquels ils évoluent. Même si un travail repose sur une dimension empirique sérieuse, le passage de l'expérience à la théorie est toujours synonyme d'interprétation.
Et tant que le profane n'a pas réalisé de lui-même les expériences pour vérifier si les mesures ne souffrent pas d'un quelconque biais, alors il se situe dans la croyance, par définition. Tout comme le religieux.