Psychologie et biais cognitifs

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Re: Psychologie et biais cognitifs

Messagepar Lalilalo le Lun Mars 14, 2022 21:43

Merci de rester courtois et dans le sujet svp.

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Re: Psychologie et biais cognitifs

Messagepar Kagami le Mar Mars 15, 2022 15:50

Reorian a écrit:Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une méfiance énorme contre la communauté scientifique. Plutôt d'une méfiance contre les autorités politiques. Ces dernières ayant repris les consensus scientifiques, tu fais une sorte de syllogisme. Mais comme tu le dis, personne ne remet en cause la science quand celle-ci affirme qu'un avion permet de voler. D'où le fait que j'affirme que la méfiance envers la science n'est pas si grande mais plus un dommage collatéral lié à la méfiance envers les politiciens.
D'autres l'ont dit plus haut, la méfiance contre les masques ou le vaccin est passablement liée à la résistance au changement, et au biais de confirmation qui cherche à conforter son habitude et son avis sans avoir besoin de se remettre en question. L'histoire des 2% ci-dessus montre bien que le biais de confirmation est omniprésent. Si on ne voit pas beaucoup de victimes de la maladie, on se convainc que celle-ci n'existe finalement pas, ou pas vraiment.


Je me permets de rebondir sur cette réflexion intéressante. :D

Je crois effectivement que nos gouvernants ont une part de responsabilité dans ce manque de confiance.
Par contre, je pense que cela n'explique pas tout et qu'il y a aussi beaucoup de gens qui sont des anti-vax de conviction.


Ces gens-là sont malheureusement très difficiles à raisonner, et même lorsque qu'on leur apporte des preuves, des sources ou qu'on montre la faille dans leur raisonnement, ils finissent toujours par trouver le moyen de s'accrocher à leur conviction, parfois en modulant leur propre discours pour tenter de "garder la face".


La mauvaise foi me semble s'identifier dans ce genre de situation par une articulation précise dans le débat ou dans la contradiction : le fait de s'être trop impliqué dans une opinion, de s'être trop mouillé pour revenir "de bonne foi" sur ses paroles lorsque l'évidence est là, que la démonstration est faite, et qu'elle indique que vous avez tort.
C'est parfois ce qui génère des réactions de rébellions envers les spécialistes qui menacent notre "dogme" ou nos convictions.

En somme, s'exprimer éventuellement de bonne foi sur la base des connaissances et informations dont vous disposez, donc "avoir raison" dans son propre référentiel, mais ne pas assumer que les prémisses soient fausses et la conclusion aussi, après avoir soutenu mordicus une opinion.
Ou alors avoir carrément tort dès le départ, par croyance infondée, ça arrive, et ce n'est pas un drame, on a tous nos biais et nos mauvaises intuitions. Le plus important étant de s'auto-corriger et de ne pas persister dans l'erreur. ^^


Le tout sans nuance, bien entendu, sans quoi il devient facile, et même honorable de rétro-pédaler et d'admettre ses torts, ses erreurs. Ce qui parfois semble être impossible pour des gens qui se sont trop investis dans une opinion, et qui préfèrent alors vivre dans une illusion du monde plutôt de d'accepter de désenchantement de leur Univers.
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Re: Psychologie et biais cognitifs

Messagepar Whis le Dim Mars 20, 2022 17:16

Hier je suis tombé sur un podcast du Précepteur qui parlait de ce sujet, justement. Il explique notamment comment la question de la mauvaise foi peut se traiter sous l'angle de la philosophie. C'est intéressant, on apprend des choses. :D

Sartre et la mauvaise foi
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Re: Psychologie et biais cognitifs

Messagepar Namekku Daimaô le Jeu Août 11, 2022 20:15

Kagami a écrit:
Reorian a écrit:Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une méfiance énorme contre la communauté scientifique. Plutôt d'une méfiance contre les autorités politiques. Ces dernières ayant repris les consensus scientifiques, tu fais une sorte de syllogisme. Mais comme tu le dis, personne ne remet en cause la science quand celle-ci affirme qu'un avion permet de voler. D'où le fait que j'affirme que la méfiance envers la science n'est pas si grande mais plus un dommage collatéral lié à la méfiance envers les politiciens.
D'autres l'ont dit plus haut, la méfiance contre les masques ou le vaccin est passablement liée à la résistance au changement, et au biais de confirmation qui cherche à conforter son habitude et son avis sans avoir besoin de se remettre en question. L'histoire des 2% ci-dessus montre bien que le biais de confirmation est omniprésent. Si on ne voit pas beaucoup de victimes de la maladie, on se convainc que celle-ci n'existe finalement pas, ou pas vraiment.


Je me permets de rebondir sur cette réflexion intéressante. :D

Je crois effectivement que nos gouvernants ont une part de responsabilité dans ce manque de confiance.
Par contre, je pense que cela n'explique pas tout et qu'il y a aussi beaucoup de gens qui sont des anti-vax de conviction.


Ces gens-là sont malheureusement très difficiles à raisonner, et même lorsque qu'on leur apporte des preuves, des sources ou qu'on montre la faille dans leur raisonnement, ils finissent toujours par trouver le moyen de s'accrocher à leur conviction, parfois en modulant leur propre discours pour tenter de "garder la face".


La mauvaise foi me semble s'identifier dans ce genre de situation par une articulation précise dans le débat ou dans la contradiction : le fait de s'être trop impliqué dans une opinion, de s'être trop mouillé pour revenir "de bonne foi" sur ses paroles lorsque l'évidence est là, que la démonstration est faite, et qu'elle indique que vous avez tort.
C'est parfois ce qui génère des réactions de rébellions envers les spécialistes qui menacent notre "dogme" ou nos convictions.


Ça s'appelle de la psychologie. En somme, on invente une théorie dans laquelle on fait le lien entre une théorie psychologique et les attitudes de ses adversaires pour la discréditer en l'associant à quelque chose d'irrationnel (comme si sa position ne faisait que reproduire un schéma prédéterminé qu'il ne peut pas maîtriser).

Il pourrait être intéressant de noter à travers cette théorie "philosophique" de l'effet Dunning-Kruger que finalement chacun reconnaît "l'autre" dans la description de l'effet observé. Il faut comprendre « l'autre », comme celui qui défend un argument contraire au nôtre dans tel ou tel domaine. Enfin, il est courant de s'identifier dans les théories qui présentent favorablement les profils des gens, tout comme il est assez courant de reconnaître "l'autre" dans les théories qui présentent péjorativement d'autres profils de gens.




Ainsi, tous ceux qui soutiennent une thèse différente des nôtres seront perçus comme des complotistes et des charlatans, tandis que le camp adverse pensera la même chose nous concernant. Donc, au final, nous sommes tous les charlatans de quelqu'un d'autre.
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