Antarka a écrit:Tant qu'on y est, j'ai plusieurs personnes dans mon entourage qui voient pas le problème des mégabassines, disant que ça fait que récupérer l'eau de ruissellement. C'pas le cas. Quelques points-infos la dessus.
- une mégabassine, ça se remplit en pompant directement dans la nappe phréatique.
- les nappes phréatiques sont en crises en France (on y pompe déjà trop et elles se remplissent vraiment pas assez l'hiver)
- l'eau ordinairement protégée dans la nappe est donc ici soumise à évaporation et aux dégradations inévitables à un point d'eau à l'air libre (Premier gros non-sens)
Les arguments que tu évoques contre les mégabassines ne s'appliquent pas à toutes les situations géographiques de manière uniforme. Les bassines peuvent être une solution efficace dans certaines régions pour répondre aux besoins en eau, en particulier lorsque les nappes phréatiques sont en bon état ou que les eaux de surface sont peu disponibles.
Pour autant, il est important de considérer les impacts potentiels des mégabassines sur l'environnement. Par exemple, la construction de mégabassines peut affecter les habitats naturels de certaines espèces animales, et modifier le régime hydrologique des rivières et des aquifères.
Il est donc essentiel de prendre une approche holistique de la gestion de l'eau qui tient compte de tout cela.
Je ne sais pas si le projet de Sainte-Soline a tenu compte d’une telle approche mais ce que je sais, c’est que la très grande majorité des manifestants sont anti-bassines sur la base d’arguments erronés. Le rapport du BRGM était l’information scientifique la plus fiable en matière de gestion de l’eau jusqu’à très récemment
Lien du rapport :
http://infoterre.brgm.fr/rapports/RC-71650-FR.pdf
Et pourtant, ce rapport était rejeté par les anti-bassines. Heureusement pour ces derniers, une contre-étude d’un collectif anti est sortie fin janvier 2023.
Lien de cette contre-étude :
https://reporterre.net/IMG/pdf/me_gabas ... r_2023.pdf
Le BRGM refera une nouvelle étude intégrant l’évolution météorologique des dernières années et celles futures. Mais pas avant 2024, le temps de préparer un nouveau modèle sur lequel se fonder. En attendant, je recommande la lecture de cet article pro :
https://www.lebetteravier.fr/2022/11/22 ... cologique/
Selon le professeur Alain Dupuy, professeur d’hydrogéologie à Bordeaux INP (Institut national polytechnique), il existe deux types de nappes très différentes dans le bassin du marais poitevin : les nappes « libres » et les nappes « captives ».
Les nappes libres sont des nappes en connexion hydraulique directe avec la surface, et généralement de faible profondeur (jusqu’à plusieurs dizaines de mètres). Comme elles sont en relation hydraulique avec la surface, elles sont très réactives aux précipitations : leur niveau augmente rapidement après une pluie, de quelques heures à plusieurs jours selon la géologie et la nature des terrains. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’eau n’y est pas statique et circule relativement rapidement. « La nappe libre, ce n’est pas une bouteille d’eau qu’on a enterrée », explique le professeur Alain Dupuy. Cette nappe ressemble plutôt à une éponge saturée à la base et moins humide en surface, et dont un flux s’évacue naturellement dès qu’elle commence à se remplir. Ici, l’or bleu s’écoule à la fois vers le bas par gravité, mais essentiellement vers les rivières. « Ce serait l’idéal de pouvoir stocker l’eau dans ces nappes, mais il faudrait la ralentir et ce n’est pas possible », précise-t-il. « Le remplissage des retenues de substitution s’effectue seulement dans les nappes libres et uniquement quand elles sont en débordement, ce qui ne sera peut-être pas le cas tous les ans. À ce stade, on peut dire que, sur le plan agricole, l’eau de débordement qui n’est pas prélevée dans cette nappe est perdue, tant pour les agriculteurs raccordés à la réserve de substitution, que pour ceux qui ne le sont pas. Contrairement à ce que disent les mouvements militants, il n’y a donc pas d’accaparement de l’eau par les réserves. À l’inverse, une nappe « captive » est une nappe généralement plus profonde qui peut mettre des centaines, voire des milliers, d’années à se recharger. L’eau y circule beaucoup moins vite que dans une nappe libre, et elle y est sous pression. Mais le projet ne consiste absolument pas à pomper dans ces nappes ». Le professeur Alain Dupuy, qui est favorable au projet de réserve, précise : « si on pompait dans les nappes captives, je serais contre les réserves de substitution et je le dirais ouvertement ».
J’ajoute un élément d’information en date du 26/03.
#SainteSoline
Voici les relevés piézometriques des 4 stations de pompages autour du fameux projet de #Bassine
Nous sommes en pleine secheresse hivernale et les nappes du secteur sont PLEINES. Pourquoi ? Parce que dans ce coin, les nappes sont pleines à la moindre pluie
Il y a donc très régulièrement du trop plein qui part directement à la mer.
Pomper dans ces nappes en hiver dans CES nappes pour remplir des réserves est donc, AMHA, plutôt pertinent et permet de capter le trop plein de la pluviométrie (même faible) hivernale.
https://twitter.com/huntdog3/status/163 ... 7PjpervcYg
Enfin, les bassines, ce n’est pas nouveau. En Vendée, il y en aurait quelques unes depuis un moment, 25 pour être précis, et c’est plutôt positif, semble-t-il, même s’il n’y a pas unanimité (comme à peu près tous les sujets).
https://amp.lepoint.fr/2513329
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la- ... 54dc89cc00
https://www.mediapart.fr/journal/ecolog ... onde-rural
Il m’apparaît donc qu’en terme de gestion de l’eau, en prenant les informations dont on dispose et notamment les points soulevés par la contre-étude, que la mise en place de bassines sur le secteur de Sainte-Soline serait positive puisqu’il y a des seuils réglementaires et qu’il s’agit de pompage dans le trop plein des nappes dites libres.
Sur les autres aspects environnementaux que j’ai cité, je n’ai aucune information. Mais je note, que ces aspects n’étayent pas l’argumentation des anti-bassines.