goten-kun {l Wrote}:>Heika
Attends, quoi ?? Il n'a rien dit d'autre ? Qu'est ce que ta collègue a fait ?
Mêmes questions... C'est absolument révoltant, et même pas drôle quel que soit l'angle qu'on essaie d'adopter. Vous avez appelé la sécu, comme dit RMR ? Tu lui as flanqué un coup de boule ? Ou (plus probablement) vous êtes juste restées sidérées en tentant de processer cette aberration ?
Antarka, je vois ta situation, je tire mon chapeau, et je renchéris avec ceci.
Dans l'école de promotion sociale où je donne des cours de français langue étrangère, j'enseigne aussi la psychologie du développement de l'enfant à de futures auxiliaires de l'enfance (des puéricultrices, en gros, qui feront plus ou moins la même chose, mais suivent une formation deux fois plus courte et sont donc moins payées).
L'autre jour, un autre prof de la section me voit arriver au secrétariat et s'écrie "Ah ! Tu tombes bien ! [Moi : Et merde...] Je viens de tenter de leur donner cours, mais elles stressent à mort, y en a plusieurs qui sont en larmes dans la classe. Notamment Unetelle, qui me dit qu'elle a peur de rater à nouveau ton examen parce qu'elle dit que c'est compliqué et qu'elle ne comprend rien. Je lui ai demandé si elle t'en avait parlé, elle m'a dit qu'elle n'osait pas. Tu voudrais pas aller la voir deux minutes pour discuter avec elle ?"
Moi : "Ben écoute, je vois pas ce que discuter avec elle pourra changer. L'autre jour, je leur dis que pour l'examen, il ne faut pas étudier le bas de la page 5, et elle demande :
- La page 6 non plus alors ?
- Ben si, la page 6, c'est pas le bas de la page 5...
- Ah, OK... Et ça, y faut connaître ou pas ?
- Ca, c'est le haut de la page 5, ce n'est pas le bas de la page 5, donc oui, il faut connaître...
- Ah, OK...
Quinze minutes plus tard :
- Et donc, monsieur, au final, y faut étudier quoi ?
- Mais enfin, je l'ai déjà dit, faut écouter, au bout d'un moment !
- Mais j'écoute mais je comprends pas !"
Et je suis censé leur enseigner la psycho...
En première session, plusieurs d'entre elles (presque la moitié du groupe) ont raté la question "À quoi peut être dû un attachement insécure évitant chez l'enfant ?" Si c'était juste parce qu'elle ne connaissaient pas la réponse, soit, mais en fait, non seulement elles ne la connaissaient pas, mais beaucoup n'ont même pas compris l'expression "à quoi peut être dû", puisqu'elle m'ont sorti des conséquences sur le long terme de ce type d'attachement...
C'est la quatrième année qu'on donne cette formation. Chaque année, je simplifie mon cours et mes examens (et depuis l'année dernière je leur donne à l'avance une liste des questions dans lesquelles je pioche pour l'exam), chaque année on se dit que c'est pire que la précédente, mais cette fois-ci, c'est vraiment le pompon. Guère de motivation, pas de remise en question, de la revendication à la moindre contrainte ou contrariété.
Et alors que tous mes élèves de FLE m'adorent, je suis apparemment la terreur des élèves de cette section. Ces élèves ont peur de moi. Mes collègues me disent qu'ils les comprennent : apparemment, quand je suis excédé (ce qui, je l'avoue, arrive assez régulièrement), mes sourcils se froncent de façon impressionnante et je pousse des soupirs qui mettent mal à l'aise...
Et au milieu de tout ça, notre ministre de l'Éducation et de l'Enseignement nous annonce qu'à partir de septembre prochain, on va devoir donner deux heures de cours en plus par semaine, pour le même salaire. 10% de boulot en plus, gratis, comme ça. Mais "il est temps de remettre l'enseignement au centre !" et patati et patata. Tu m'étonnes que je paraisse excédé...