Sauf que je ne crois pas que cette philosophie stoïciste marche vraiment toujours. Nous ne sommes pas de purs esprits. Nous sommes intrinsèquement liés à notre corps, il influence notre esprit qu'on le veuille ou non. Ce qui arrive à l'extérieur touche notre esprit, qu'on le veuille ou non. C'est naïf de croire qu'on peut aussi simplement s'en défaire. Toute chose est liée à d'autres choses. Tu ne trouves pas que c'est prétentieux de croire que ton esprit ne dépend de strictement rien? Cela voudrait presque dire qu'en fait, on n'a pas besoin des autres. C'est faux. Et notre corps, ce qu'il ressent est très important pour notre esprit aussi. C'est par lui que l'on se connecte au monde et aux autres. Il est donc réceptif. C'est normal qu'il réagisse mal à des stimulis négatifs et par conséquence, que cela influe sur notre esprit.FilouZilla a écrit:Exemple : Kakaroto93 joue au foot, et RMR vient me voler le ballon dans le seul but de me provoquer, alors Kakaroto93 décide d'engendré une bagarre sous le coup de l’exaspération.
Ben, le but de RMR, c'était bien de te provoquer, tu l'as dit. Donc, ce qui lui ferait plaisir, c'est que tu te mettes en colère. Alors si tu déclenches ta bagarre, RMR a gagné, il a eu ce qu'il voulait, et toi tu te laisses dominer non seulement par tes pulsions négatives, mais aussi par la volonté de RMR lui-même. Ensuite, libre à toi d'imaginer ce que je penserais de cette personne
RMR, opinion très intéressante! J'aime beaucoup, beaucoup ce genre de sujet et j'aime lire l'avis des gens et débattre un peu là-dessus.
En général je suis d'accord avec toi, mais pas tout à fait non plus. Je trouve la légitime défense totalement acceptable, mais là où mon avis diverge:Moi, l'idée globale, c'est que ce qui est considéré comme "mauvais" se justifie dès lors que c'est nécessaire à sa propre défense. Se livrer à la malice des autres sous prétexte qu'il faut être invariablement "bon", c'est faire le sacrifice de soi, c'est selon moi le gâchis de son propre bien-être et de son bonheur. C'est pour ça que je ne dirais pas qu'un saint qui ne fait jamais le moindre mal est une personne respectable, elle ne se respecte pas elle-même en ne mettant pas en œuvre ce qu'il faut pour s'assurer son bien-être et par la même ne respecte pas la vie elle-même puisque prête à livrer la sienne au bon grès des mauvais.
Là je ne suis pas d'accord. Selon moi, l'environnement qui nous entoure, formé de différentes forces vivantes (animaux et végétaux) ou non (tempêtes, gravité, plaque tectoniques, étoiles, TOUT le reste donc), n'est pas énormément contrôlable par l'individu, ou alors, il possède un contrôle modéré dessus. Cet environnement est en changement continuel, et offrira bien sûr à l'individu plusieurs problèmes auquel il devra faire face, ainsi que plusieurs souffrances (plusieurs plaisirs aussi). Cet ensemble qui gravite autour de l'individu est le conditionnement dans lequel il devra évoluer, et il devra finir par l'accepter tel qu'il est. Pourquoi l'accepter? Évidemment, l'individu possède une volonté, et voudrait vivre dans un conditionnement meilleur que celui qu'il a. Sauf que l'individu n'est qu'une seule force dans l'environnement, au milieu de milliers d'autres, qui ont toutes une volonté en particulier ou un but à atteindre décidé par les lois de la physique. L'individu peut alors tenter de se rapprocher le plus possible de son conditionnement parfait, en effectuant quelques changements qu'il peut provoquer, mais comme tout est en continuel changement et que rien n'est éternel, il lui est impossible d'imposer son conditionnement désiré. Imposer ainsi sa volonté par la force serait de forcer le cours de la nature pour le faire détourner de son but, et donc de créer un certain déséquilibre dans l'ordre des choses.
Bon, venons en aux faits. Comme l'individu est forcé d'une manière ou d'une autre d'accepter son conditionnement pour connaître le bonheur (sans quoi ses désirs seront toujours insatisfaits), la seule chose qu'il lui reste, c'est son esprit (ou son intelligence, son cerveau, son coeur, sa logique, appelez ça comme vous le voulez). Ce qu'il a dans la tête est donc tout ce qui compte vraiment, et qu'il doit garder intact. L'environnement change, mais l'individu doit rester de pierre face aux tensions extérieures pour pouvoir garder toute sa tête, et ne pas céder aux plusions ou tentations qui surviennent.
Ainsi, si l'individu réussit à être assez résistant, on peut le frapper, le voler, le blesser, le forcer à faire telle ou telle chose, et ça ne changera rien; l'individu sera toujours assez fort pour ne pas corrompre son esprit et son sens rationnel en cédant à de trop fortes émotions. Il recevra peut-être de la souffrance physique ou psychologique, mais si il l'accepte comme faisant partie de son conditionnement, son bonheur ne sera jamais affecté. Tenter de passer outre la souffrance reçue, et refuser d'en créer plus, au contraire, je trouve que c'est une grande preuve de respect envers soi-même et son environnement.
De plus, c'est à travers la souffrance et les épreuves que l'on apprend et que l'on évolue réellement, donc se l'infliger à soi-même plutôt qu'aux autres nous permet de devenir toujours mieux et de gagner sagesse et résistance.
Je ne sais pas trop si j'ai bien expliqué, mais ça résume mon point de vue sur le sujet. ^^'
Par ailleurs, j'ai l'impression que par cette attitude, tu traites celui qui éventuellement t'agresse comme une chose sans volonté. Il te frappe, tu réagis pas. Cool! Il peut aller frapper quelqu'un, il réagira peut-être pas non plus. De plus, il peut arriver qu'une personne agressive soit en fait dans une détresse psychologique. S'il ne reçoit jamais aucune réaction, c'est pas ça qui va l'aider. Bien sûr, s'il reçoit toujours de la violence, cela ne marche pas non plus. Mais ce genre de personne ne se secouera pas, si on se contente d'être gentil avec. (Enfin... Pas la plupart du temps.) Et je sais que cela peut paraître bizarre de considérer que cela puisse aider quelqu'un de réagir violemment à sa violence, mais disons que certaines personnes sont tellement fragilisées, qu'elles se ferment à toute bonté, et donc, il faut commencer par les atteindre d'une façon ou d'une autre, pour qu'elles décident de s'ouvrir. Le fait de voir que la violence ne les aide et le fait recevoir la même violence qu'ils balancent sans arrêt, peut au bout d'un moment les secouer pour qu'ils se posent des questions et soient ouverts à autre chose.
Comme le dit RMR, il y a du cas par cas. Cependant le tout pacifiste, pour moi, c'est de la naïveté.
PS: Et je dis ça, alors que pourtant je suis pas un gros matérialiste. Mais renier le corps et le monde comme des choses dont notre esprit est totalement libre, c'est un extrême que je ne rejoins pas.