San999 a écrit:Au détour d'une conversation complotiste avec une connaissance, nous avions argué que c'était voulu. En gros, rendons la population plus stupide en baissant la qualité de l'éducation et elle sera plus facile à contrôler. Faudrait pas qu'elle devienne réellement critique sur ce qu'on fait, et utilise correctement internet pour avoir des vraies informations libres.
Sans parler "d'abêtisation" de la population, c'est, ma foi, possible et cela ne m'étonnerait guère mais le plus qui est choquant à mon sens c'est le ressenti qu'ont les enfants vis à vis des apprentissages.
Je parle de certaines notions de grammaire très abstraite dans la tête des enfants, je l'ai vécu, je le vois dans le cadre de mon taf et maintenant dans les cours particuliers:
Quand on parle de subordonnée relative juxtaposée, les gamins écarquillent les yeux. Cela ne parle pas aux gamins.
On dit une subordonnée c'est
ça et point final. Le terme "subordonnée" n'est clairement pas expliqué, pourtant c'est simple et peut s'expliquer de manière simple. En général je schématise comme cela "Tu as le patron et son subordonné, son secrétaire, son bras droit... Et dans un texte c'est pareil, tu as la phrase principale - le boss - et la subordonnée - le bras droit - qui complète la principale." et cette explication marche bien. Cela m'a pris dix minutes avec exercices à la clef.
Pareil pour "juxtaposée", ça veut dire quoi ? Bah qui se colle...
Conjonctions de coordination: Une conjonction, c'est quoi, "de coordination" ça veut dire quoi ? Si on fait pas un petit boulot de vocabulaire avant, tu m'étonnes que les gamins ne sachent pas faire une phrase correcte et se réfugient dans le SMS.
Lundi j'ai accompagné un élève avec de grosses difficultés dans un CM2 pur. Ils travaillaient sur le schéma narratif. J'ai laissé l'enseignant expliquer académiquement le procédé du schéma narratif. Le gamin dit "oui, oui, j'ai compris" Une fois que l'instit part s'occuper des autres élèves, le gosse me dit: "Raphaël, j'ai pas compris."
J'ai juste reformulé en donnant un exemple simple. "Paul vient à l'école, c'est l'introduction. Il rentre en classe le maître lui donne du travail à faire, c'est le problème, l'élément perturbateur. Paul fait son travail et à 16h30 il rentre chez lui, c'est la conclusion et la résolution du problème. Maintenant raconte moi une petite histoire." Au bout de quelques minutes et quelques cafouillages le gamin a su me faire une petite histoire avec un schéma narratif complet.
Non pas que je veuille me valoriser par rapport le boulot d'enseignant, je ne suis qu'une sous merde de l'éducation nationale, mais ça coutait quoi à l'enseignant de faire un truc bateau comme j'ai fait ?
Enfin, je sais que je me répète. Mais putain, à quoi ça sert de filer de l'anglais au CP, même si c'est ludique. A quoi ça sert de coller trois heures d'informatique aux gosses, aujourd'hui ? Sachant qu'une grande majorité des CM2 est capable de me filer une rouste sur l'informatique... Pareil pour l'histoire au CM. Des CM1/CM2 qui voient la révolution française... Ils en ont rien à carrer. Qu'on fasse un peu d'histoire à l'école, pourquoi pas, mais sur des sujets capables d'intéresser les gosses, genre la préhistoire, les dinosaures, l'évolution de l'homme, un peu de moyen-âge parce que y a des chevaliers, des rois, des princesses...
Il n'y a non plus "aucune" méthode de travail. Rien n'est rendu logique pour une logique d'enfant. Combien de fois j'ai entendu au lycée et au collège "C'est comme ça, les maths, y a rien à comprendre, juste à appliquer..." Sauf qu'aujourd'hui et au lycée, je m'étais rendu compte que pour pouvoir appliquer il fallait que je comprenne les formules, leur utilité. Avec un prof de math en 3ème, je suis passé de 4.5 de moyenne à 12.5 au collège. Le mec il prenait le temps de m'expliquer, je n'avais pas peur de poser des questions et ses réponses étaient surtout à ma portée !
C'est pour ça que je prends souvent le pari de faire faire la leçon à la gamine. J'ai un support académique, souvent déjà reformulé, on le lit ensemble, je tente de lui faire comprendre du mieux que je peux, avec des mots simples, avec un Bled et un Dico à côté, au cas où. Elle ne comprend pas un mot, elle prend le dico elle cherche la définition. Une fois que je pense qu'elle a acquis la leçon, elle la reformule selon ses propres termes et on reprend encore ensemble, comment compléter la leçon ? Que pouvons nous rajouter ? Quels exemples peut-elle mettre... Et ma foi, ça a l'air de porter ses fruits.
Batroux croise les doigts...Bref. L'éducation nationale se perd à trop vouloir en faire, en résulte des gamins sachant à peine lire à l'entrée du collège, qui ne savent ni multiplier et ni diviser, capable de dire que Jeanne D'arc est l'inventeuse de la machine à laver.