Lenidem a écrit:Peux-tu citer ta source? De toute façon, c'est encore pire : si il faut relire une phrase 15 fois pour la comprendre, il y a peu de chances qu'on la capte du premier coup à l'oreille...
Par exemple (http://www.fabula.org/acta/document8276.php) :
La majorité de textes qui constituent les Écrits, est, en réalité, la transcription de conférences, communications, séminaires, leçons, rapports ou résumés de colloque, et a une origine orale. Lacan en est si conscient qu’il soulignera l’ironie et le paradoxe de ce titre eu égard aux textes qu’il rassemble5. Ces textes ont, par ailleurs, été publiés le plus souvent dans des revues extrêmement confidentielles, bulletin de sociétés psychanalytiques, revues éphémères, et qui, à l’exception de Critique, où ont paru « Jeunesse de Gide ou la lettre du désir6 » et « Kant avec Sade7 », sont des publications pour spécialistes avec de faibles tirages. C’est ainsi qu’au milieu des années 60, l’œuvre de Lacan, qui a alors soixante‑cinq ans, est pour ainsi dire indisponible, et que, malgré une demande très forte, l’auteur ne déploie qu’une faible énergie pour transformer ses écrits dispersés en un livre qui les rassemblerait. Il est intéressant de ce point de vue d’étudier le paratexte lacanien présent dans les Écrits, car il en ressort un profond pessimisme sur l’objet‑livre lui‑même, et qui trouvera sa confirmation théorique dans le néologisme forgé un peu plus tard de « poubellication», où « l’écrit publié » se voit lié à la poubelle, au déchet8.
4Si, dans sa préface aux Écrits, intitulée « Ouverture de ce recueil », Lacan suppose un « lecteur nouveau », dont on lui fait argument pour rassembler ses textes anciens sous la forme d’un livre, ce « lecteur » ne peut apparemment en rien rivaliser avec « l’interlocuteur éminent », dont il est parallèlement question, seul susceptible de donner du sens à l’acte de transmettre, comme si au fond, pour Lacan, depuis toujours, penser ne pouvait avoir lieu qu’au sein d’un dispositif où l’Autre joue un rôle essentiel.
5Lorsqu’en 1973, il confie précisément à un Autre — Jacques‑Alain Miller — le soin de publier son séminaire, il clôt ce premier volume — Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse — d’une postface très importante qui commence ainsi :
Ainsi se lira — ce bouquin je parie. Ce ne sera pas comme mes Écrits dont le livre s’achète : dit‑on, mais c’est pour ne pas le lire. Ce n’est pas à prendre pour l’accident, de ce qu’ils soient difficiles. En écrivant Écrits sur l’enveloppe du recueil, c’est ce que j’entendais moi‑même m’en promettre : un écrit à mon sens est fait pour ne pas se lire9.
6Lacan, dans ce texte, oppose alors « l’écrit » — ce qui ne se lit pas —, à la « transcription » dont l’Autre, Jacques‑Alain Miller est l’auteur, et par là même, semble‑t‑il, garant que « ce qui se lit passe‑à‑travers l’écriture en y restant indemne10 ». L’essentiel n’apparaît pas seulement dans une vision négative de l’écriture et du livre mais aussi dans une perspective qui valorise le « dire ». Lacan définissant son enseignement comme fondamentalement articulé au fait qu’il le « dise » ou encore au fait que ce soit « dit 11».
Sur ce site là, certains titres sont annotés des conférences d'où ils ont été tirés
Sinon, il y a Wikipedia aussi... mais bon, Wikipedia n'est pas parole d'évangile, et en plus, moi je me méfie de l'évangile.
