À propos, je me suis rendu au colloque "La Psychologie à l'épreuve du Féminisme. Un levier de Résistance?" Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, connaissant l'organisatrice sans la connaître (en gros, on fréquente le même club de karaté depuis quasi 20 ans, et même si on s'entend très bien on peut compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où l'on s'est vu dans un autre contexte). Eh bien ce fut très, très intéressant! Déjà, par le nombre et la variété des intervenants : il y avait des psychologues, forcément, mais aussi des médecins, des psychanalystes, une ethnologue, des historiennes, une sociologue... Donc plein d'approches différentes et complémentaires. Et aussi au niveau du contenu : moi qui craignais un peu d'entendre des pamphlets revendicateurs (je suis allergique aux "ismes" et à leurs "istes"), j'ai eu droit à des témoignages et à des faits, comme on est en droit de l'attendre dans une unif.
J'ai un peu la flemme de faire un compte-rendu, mais je peux vous partager un email que j'ai envoyé à l'organisatrice : ayant reçu, au départ, une formation littéraire, au fil des thématiques abordées j'ai pensé à des romans que j'avais lus et qui se trouvaient en rapport avec les différents sujets. J'en ai retenu trois. Si ça intéresse quelqu'un, voici leurs titres ainsi qu'une brève présentation :
Tout d'abord, Hôpital silence de Nicole Malinconi. C'est un témoignage sous forme littéraire. L'auteure, fille d'un immigré italien, était assistante sociale dans un des premiers hôpitaux belges à pratiquer l'avortement. Elle y parle de l'aliénation du patient par le milieu hospitalier, de la violence qui lui est faite et du refus de lui laisser la parole. Plus proche du témoignage de Frédérique Herbignaux que de celui de Dominique Roynet [deux des intervenantes]...
Ensuite, un peu plus léger, Le sexe des étoiles de Monique Proulx. Très "post-moderne" dans sa construction, dans le sens où le récit se focalise sur plusieurs personnages d'égale importance (ou presque) dont les histoires semblent indépendantes les unes des autres. En fait, tous gravitent autour d'un transsexuel, Marie-Pier, dont la beauté envoûtante ne suffit pas à résoudre tous les problèmes, encore moins à faire taire toutes les angoisses.
Enfin, le plus détendu de tous : Orlanda de Jacqueline Harpman, inspiré du fameux Orlando de Virginia Woolf, sur lequel travaille l'héroïne, qui est prof de littérature : dans le train, une sorte de miracle se produit et ce qu'il faut appeler sa "part masculine" s'échappe d'elle-même et va investir le corps d'un jeune inconnu. Débarrassé(e) des entraves de son éducation, il/elle s'en donne à cœur joie... mais ça ne peut pas durer. Il faut signaler que l'auteure était psychanalyste.