par Whis le Jeu Mai 22, 2025 9:12
Hello tout le monde,
Je me lance pour vous partager une expérience un peu particulière que j’ai vécue récemment — une sorte de râteau, mais pas dans sa version classique. C’était pas le mode "désolé, je suis pas intéressée" balancé d’entrée de jeu. Non, l’histoire est un peu plus complexe que ça, avec pas mal de signaux contradictoires et un retournement de situation assez brutal, vous pourrez ensuite me faire part de vos analyses sur la situation histoire de comparer les différents points de vues ça peut être intéressant.
Les prémices de l'histoire commencent par une amie m’a fait découvrir en janvier une association francilienne dont le but est de rassembler des jeunes musulmans autour d’activités variées (ciné-débat, musées, book-club, etc.) dans un esprit bienveillant et sans jugement, loin des dynamiques parfois lourdes qu’on peut retrouver dans certains cercles religieux. Le fonctionnement se fait via un groupe sur les réseaux : on s’inscrit aux événements, on interagi sur des groupes, on crée des liens. Bref, une sorte de safe space où chacun vient tel qu'il est pour rencontrer de nouvelles personnes autour d'activités diverses sans craindre de subir des injonctions ou des jugements qu’on peut parfois subir dans certains milieux religieux.
C’est via ce canal que j’ai fait connaissance avec l’une des cofondatrices, avec qui le courant est vite passé. Et c’est là que les choses ont commencé à se construire progressivement, entre discussions privées, échanges de plus en plus personnels, puis flirt... jusqu’au jour où on a décidé de se voir en tête-à-tête.
Tout commence en janvier. Lors d’une des premières activités de l’asso, je fais la connaissance d’une des cofondatrices. Le contact passe bien, et suite à cette première activité on commence à échanger sur les réseaux petit à petit.
Quelques semaines après cette première activité, elle m’invite à un repas de l’asso organisé pendant le mois du Ramadan, où je me rends accompagné d'un de mes potes à qui je fais découvrir l'asso en question (ce même pote qui va intervenir plus tard lors du fameux dîner en tête-à-tête que j'ai eu avec cette même nana). Et c’est ce soir-là, pendant le repas spécial ramadan, qu’une autre fille de l’asso (que je ne connaissais pas) m’aperçoit et crush sur moi, je n'en savais rien, je n'ai eu l'info que bien plus tard.
Trois semaines plus tard, après plusieurs échanges plus poussés en privé avec la cofondatrice avec qui je parlais déjà de temps en temps, on regarde ensemble un épisode d’une série qu’on suivait tous les deux au cours d'une soirée, c'est elle qui initie l'idée de le visionner ensemble. Après l’épisode, on enchaîne avec un appel téléphonique de plusieurs heures, qu'on fini jusqu’à 5h du matin. C’est pendant cet appel qu’elle me révèle qu'une fille du repas a eu un crush sur moi, puisqu'elle lui a demandée de faire l'entremetteuse pour savoir si j'étais célib et potentiellement intéressée. Mais très vite, elle commence à me poser plein de questions sur moi : si j’avais déjà été marié, si j’étais émotionnellement dispo, comment je me positionnais pour une éventuelle relation, etc.
Les questions deviennent de plus en plus personnelles et très orientées.
L’ambiguïté s’installe clairement à partir de là.
Dans les semaines et jours qui suivent, les échanges deviennent plus intimes.
Elle m’envoie des photos d’elle, me partage des conversations perso, me parle de son quotidien. Elle s’ouvre de plus en plus. Elle m’invite même à un pique-nique organisé par l’asso.
Je m’y rends, on discute un peu et on passe un moment convivial avec tout le monde. Et juste après cette activité, on passe littéralement la journée entière à s’écrire. C’est là qu’elle m’envoie un vocal très élogieux où elle me dit ce qu’elle pense de moi. Elle me demande aussi ce que je pense d’elle.
Après le pique-nique, nos échanges prennent clairement une nouvelle tournure. On passe de simples messages écrits à des vocaux plus fréquents, plus personnels. Elle commence à me parler de son quotidien, de ses ressentis, et se montre de plus en plus réceptive à ce que je lui dis. À plusieurs reprises, elle me dit être touchée par mes paroles, elle relève certains compliments, fait preuve de sensibilité et d’une vraie attention.
Elle réagit avec des smileys doux, des messages enthousiastes, et on sent que la complicité se renforce. Rien ne paraît forcé, la discussion est fluide, naturelle, et mutuelle — c’est pas juste moi qui relance, elle alimente aussi les échanges. À ce stade, tous les signaux semblent au vert.
C’est donc assez naturellement, au cours d’une conversation, que je lui demande si elle est dispo tel week-end. Rien de très appuyé ni de lourd, juste une ouverture. Et vu le ton des échanges jusqu’ici, ça semblait plutôt logique comme suite.
Et là, elle me propose carrément un dîner avant même que je n'ai le temps de proposer quoi que ce soit.
Franchement, je m’y attendais pas. J’aurais proposé un truc plus simple genre un café ou une balade, parce que pour un premier face-à-face, un dîner c’est quand même assez chargé émotionnellement. Mais bon, vu que ça venait d’elle, j’ai pas fait le difficile, j’ai accepté avec plaisir.
Elle me dit qu’elle compte venir apprêtée, qu’elle va mettre des talons, et elle me demande si je peux venir la chercher en voiture. Je la taquine un peu, elle rigole, elle rentre dans le jeu, elle est à fond, elle me dit même qu’elle a trop hâte.
Et là je me dis, vu son enthousiasme, j’ai envie de faire un petit geste puisque lors de notre appel de 5h du matin, on avait parlé d’un bouquin que je lui ai un peu vendu. Et c’est elle qui m’avait lancé un petit "tu pourrais me l’offrir un jour".
Du coup, je me suis dit que c’était le bon moment. Je lui ai pris le livre, et j’ai écrit un petit mot que j’ai écrit en écriture stylisée “Cadeau pour la Parisienne aux grandes ambitions. J’espère que tu prendras autant de plaisir à lire ce livre que j’en ai eu à te l’offrir.”
Elle m’avait dit qu’elle adorait les surprises, alors combo : livre + petit mot, je me suis dit que ça pourrait que lui faire plaisir. J’ai tout mis dans un petit sac, prêt à lui offrir à la fin du rendez-vous.
Le jour J, elle est apprêtée comme prévu, tout sourire, très à l’aise. Le dîner se passe super bien. À un moment, elle me demande même de la prendre en photo avec mon téléphone (le sien était en charge à l’accueil). Pour un premier date, j’ai trouvé ça un peu rapide perso, mais bon, pourquoi pas. D'ailleurs, même après être sortis du resto, elle a pris son tel pour nous prendre en selfie nous deux (ça aussi pour un premier rdv j'ai trouvé ça un peu surprenant, vous en pensez quoi ?).
Après le resto, c’est elle qui propose une balade en Vélib, j'avais rien de prévu en tête de mon côté. On rigole, on se balade, c’est chill on s'amuse bien. Puis en remontant vers chez elle, elle me propose d’aller boire un cocktail dans une adresse qu'elle connaît bien. Sauf qu'arrivé à l'adresse on se rend compte que l’endroit est fermé, donc elle enchaîne avec un plan B pour aller prendre un dessert ailleurs. Je la follow, on arrive à l'adresse vers 23h30 on se prend un dessert qu'on partage à deux, jusque là tout va bien (je précise que j'ai tout payé).
Mais là, une fois installés dans le resto, on tombe sur un gars de l’asso. C’est justement le pote dont je vous ai parlé plus tôt, celui à qui j’avais fait découvrir l’association quelques mois avant. Le hasard fait qu’on se retrouve au même endroit, au même moment. Je le croise à l’entrée pendant que j’étais allé récupérer une deuxième paille, donc à l’écart de la table. À ce moment-là, elle ne le voit pas du tout, puisqu’elle est assise dos tourné à l’entrée.
Je discute rapidement avec lui, je lui explique que je passe la soirée avec elle histoire qu’il comprenne le contexte et qu’on évite tout malentendu inutile. Il capte tout de suite, il me charrie gentiment, puis va commander à la borne. De mon côté, je retourne m’asseoir avec elle comme si de rien n’était.
Sauf que… la seule table libre restante est juste à côté de la nôtre. Lui et ses potes s’installent là. Et là, en tournant la tête, elle le reconnaît. Elle me regarde, visiblement tendue, et me lâche :
"Oh putain mais c’est ton pote, j’espère qu’il m’a pas reconnue…"
Petite parenthèse ici : elle et lui se connaissent déjà bien, ce n’est pas un inconnu. Ils se sont croisés plusieurs fois dans des événements de l’asso, ont déjà échangé à plusieurs reprises
À partir de ce moment-là, je sens qu’un truc a basculé. Son attitude change du tout au tout : elle devient froide, nerveuse, mal à l’aise. Pour détendre un peu l’atmosphère, je lui propose qu’on sorte et qu’on termine le milkshake en marchant, histoire de prendre un peu de recul et de lui permettre de respirer loin de cette présence qui semblait clairement la perturber.
Une fois dehors, elle me confie qu’elle ne voulait surtout pas être vue en compagnie d’un gars de l’asso (donc moi), par crainte d’éventuels jugements et de l'image que ça pourrait renvoyer dans l'asso. Elle me dit que personne n’était censé savoir qu’on se voyait en dehors du cadre collectif, que c'était censé rester entre elle et moi, ce que je peux comprendre.
Et là, elle me lâche une phrase qui m’a vraiment marqué : “Je veux pas qu’on pense que j’utilise l’association pour parvenir à mes fins.” Vous trouvez pas cette formulation un peu bizarre ?
Je lui ai répondu calmement qu’il n’y avait rien de mal à nouer un lien avec quelqu’un de l’asso — tant que c’est sincère et respectueux.
Elle me dit qu’en tant que cofondatrice, elle veut rester neutre, préserver son image, ne pas mélanger vie privée et vie pro, etc.
On continue à marcher. Elle me montre son quartier, son ancien collège, les magasins où elle fait ses courses, etc. On arrive en bas de chez elle, puis on discute, on rigole, tout se passe bien, puis vers une heure du matin avant de la laisser rentrer chez elle, je lui tends le sac avec le livre et le mot qu'elle découvrira après. Elle est touchée, me remercie par message un peu plus tard en me disant que c’était trop mignon.
On échange encore un peu le soir même par message, on rigole, on se taquine. Tout roule.
Et le lendemain… silence radio. Je lui écris pour clarifier la situation. Je lui dis que j’ai bien vu que la présence du gars l’avait perturbée, et je lui demande si ça remet tout en cause, et comment elle envisage la suite, si elle veut qu'on continue à se fréquenter ou pas.
Elle finit par me répondre 12 heures plus tard. Elle m’explique que oui, le fait qu’un gars de l’asso — qui nous connaît tous les deux — nous ait vus ensemble l’a clairement chamboulée… mais que ça lui a surtout permis de réaliser qu’elle n’était finalement pas prête pour une relation sentimentale.
Alors ok, je peux entendre qu’on veuille rester discret tant qu’il n’y a rien d’officialisé, c’est normal de vouloir préserver un peu d'intimité et de distance dans un contexte associatif. Mais ce que je pige pas, c’est en quoi le simple fait d’avoir été vue l’aurait amenée à une prise de conscience aussi soudaine sur sa disponibilité émotionnelle ? On parle d’un dîner qu’elle a elle-même proposé, d’une soirée prolongée avec complicité, et d’un contexte plutôt bon délire jusque-là.
Bref, après son message, j’ai pas cherché à insister. J’ai respecté son choix.
Mais honnêtement, j'ai ressenti un fort sentiment d'insatisfaction, non pas parce qu'elle a décidé de tout arrêter mais parce que je trouve que son explication est un peu bizarre, et qu'elle n'explique pas la brutalité de son revirement. Elle est passée d’un enthousiasme manifeste — messages, gestes, attention — à une mise à distance quasi immédiate, pour une raison qui, sur le papier, semble un peu bancale. Du coup, depuis ce jour on s'est plus parlé que ça soit en groupe ou par message privé, mais on risque certainement de se revoir à d'autres activités. Moi je viendrai comme d'habitude, mais de son côté je sens un malaise palpable.
Du coup je pose la question : est-ce que ça vous est déjà arrivé qu’une personne se montre super investie, pour ensuite faire machine arrière aussi brutalement ? Vous avez déjà vu des situations similaires à celle-ci ?