par Foenidis le Sam Nov 05, 2011 18:09
Merci pour votre soutien.
Disons que dans ce cas précis, c'est un peu spécial. Ce n'est pas moi qui ai démarché cet éditeur, mais lui qui est venu demander aux membres du staff du fofo d'écriture dont je fais partie de lui envoyer leur début de roman en avant-première.
Je n'ai pas terminé la ré-ré-ré-ré-écriture de mon premier tome.
Vous n'avez pas idée du boulot que j'ai fourni sur ce texte... le premier jet avait été torché en quatre mois environ, mais je ne cesse d'apprendre et progresser dans l'art difficile d'écrire de façon littéraire, et à chaque fois que je gravis une marche, ça m'oblige à reprendre mon manuscrit pour le mettre à niveau.
Je perds effectivement énormément de temps, mais je sais que ce temps sera rentabilisé sur mes futures productions. Mlirnwirl essuie les plâtres de mon apprentissage en quelque sorte.
J'aurais, certes, pu l'envoyer en l'état aux maisons d'éditions, mais quand je vois le chemin parcouru, je suis certaine que je me serais prise un râteau direct... direct et mérité.
On ne peut pas écrire pour l'édition comme pour une fanfic entre amis.
J'ai eu l'occasion de discuter avec Sophie Audoin-Manikounian, l'auteur des Tara Duncan, qui ont un beau succès. Elle s'est vu refuser son manuscrit pendant près de cinq ans par tous les éditeurs. Il a fallu le phénomène Harry Potter, pour que son histoire d'apprentie sorcière, à la mode du coup, attire l'attention d'un éditeur. Werber a galéré grave aussi pour sa première édition, refusé partout, son manuscrit a été finalement accepté par un éditeur chez qui il l'envoyait pour la sixième fois consécutive ! Et il n'en avait pas changé une virgule entretemps.
Pour parvenir à se faire éditer quand on est complètement inconnu, une bonne histoire bien écrite ne suffit pas... il faut aussi une sacrée part de chance.
Surtout avec l'édition française, très frileuse dès qu'il s'agit de prendre le moindre risque.
À la limite, je me demande si je ne devrais pas faire traduire mon truc pour le proposer outre-Atlantique... lol
Sinon, il faut savoir prendre les chemins de traverse.
Se faire connaître avec des trucs plus conventionnels pour avoir une chance de faire passer ses créations plus originales.
Mlirnwirl est très fantasy avec une pointe S.F. Les purs fantasy, vont me dire : y'a du SF, comme cet éditeur. Et les SF vont me dire : c'est pas de la SF, mais de la fantasy.
Quant aux éditeurs généralistes... eux, ne prennent quasi pas d'auteurs inconnus, surtout avec un sujet aussi peu conventionnel.
En dotant mes Drangonschoks de pouvoirs très manga ou comics... je sors des sentiers battus... je savais prendre un gros risque dès le départ.
Bon, même si les doutes me poursuivent, mon tempérament dragonnesque m'empêche de voir bataille perdue.
Là je viens de livrer une nouvelle de 30 000 signes écrite spécialement pour un appel à textes.
Je ne réponds jamais aux appels à textes. Écrire juste pour dire d'être éditée ne m'intéresse pas. J'écris pour le plaisir des histoires que j'ai envie de raconter.
Mais là, j'ai cédé face à l'insistance de mon chef de meute du staff du Comité du fofo...
J'ai bien dû admettre qu'il avait raison : une nouvelle éditée, c'est déjà bien pour mettre en confiance les éditeurs. C'est la preuve d'un niveau d'écriture éditable.
Là, je réfléchis à un one shot bien conventionnel.
S'il avait du succès, bah... j'aurais plus de chances de convaincre de la pertinence de mon ovni.
Il faut parfois dans la vie, accepter de plier le genou pour continuer à avancer.
Le futur me donne un peu trop souvent l'impression d'avoir les mots de Dante « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance » gravés en lettres sombres sur son fronton.