Bon ben mon avis sur la lettre de motivation :
1ere leçon : si tant est que ce soit possible (ce qui a pas l'air d'etre ton cas Batroux) : toujours essayer de pas la faire. Je me doute que c'est irréalisable pour moults boulots mais perso, j'essaie de me pointer spontanement, j'ai un CV dans mon sac, et si j'ai l'occaz de voir le boss/recruteur je me vend à l'oral (ou je prend un rdv ou je me vendrais à l'oral).
2eme leçon : se demarquer. Bon la aussi, ça va dépendre des tafs. Perso je met souvent les deux pieds dans le plat, voire les mains avec. La seule constante c'est qu'elle sera manuscrite (et pas moche). Ensuite je brise absolument tout les codes sans état d'ame, le but c'est de me vendre. Pour mon taf au CH le contenu un peu résumé c'était "salut. Je sais bosser, mais je rouille un peu et je veux me refaire la main. Je sais que personne veut venir dans votre service pourri, moi je suis dispo, célib et sans enfants, je peux commencer lundi ?". J'ai même envoyer des lettres sur du papier bleu parfois, juste pour qu'elle se voit. Le "Veuillez agréer l'expression de mes salutations distingués" ou assimilés, j'ai laissé béton. Au final, ce qui ressort de mes lettres de motivation, c'est que je me vend en 2 lignes, j'explique pourquoi je les choisis eux en 2 autres lignes, et je mendie un rendez vous réel pour le reste.
Je précise que j'ai pas toujours fait ça. Mais j'ai vu une fois un de mes ex-patrons prendre la moitié supérieure d'une pile de candidature (sur un tas d'une cinquantaine) et la foutre à la poubelle direct (et lacher un "je bosse pas avec les gens qui ont pas de chance"). Maintenant je me dis que merde.
Bref, sans forcement aller jusque la, imagine que t'es en concurrence avec XX bonhommes qui sont un chouilla plus doué que toi sur les lettres de motivation, mais pas forcement dans leur boulot, et dont les lettres auront toutes la même gueule. Mieux, imagine que t'es le recruteur, et distingue toi. En restant honnete, et également cohérent avec l'image que tu sais que tu renvoies.
3eme leçon : ecouter les conseils des profs/etres plus rodés que moi au processus qui devraient s'exprimer sous peu.
Un jour je ferais un pavé ou j'établirais le parrallèle site de rencontre/lettre de motivation dans la difficulté de se vendre et se démarquer au premier coup d'oeil.
Bon maintenant, Supaman.
1) l'espérance de vie en bonne santé n'a pas chuté. C'est tout simplement faux. Elle stagne.
C'est vrai (enfin non, elle a baissé de 2 ans chez les femmes, équilibrant l'esperance de vie en bonne santé homme/femme d'ailleurs). Retourne le problème. A part en 2014-2015, l'esperance de vie a augmenté. Donc la durée de vie en mauvaise santé augmente (d'autant plus chez les femmes). Tu vis plus longtemps, mais en mauvaise santé. Tient truc marrant, mais la durée de vie moyenne en bonne santé en France (hommes et femmes) est inférieure à celle de la retraite...
Au passage la durée de vie moyenne prend aussi compte des accidents domestiques/homicides/accidents de la route qui pour le coup, ont beaucoup baissés (et jouent sur la moyenne).
Ici ils vulgarisent2) le nombre d'ALD différente reconnue a globalement augmenté en 20 ans.
Certaines de ces pathologies n'existaient même pas il y a 20 ans, ou concernaient une si infime minorité de la population qu'il y avait pas lieu de les incorporer (Sida, Alzheimer, epilepsie, etc).
A coté de ça, on avait 150 000 bénéficiaires pour cause d'hypertension artériel sevère en 2011. Plus un seul en 2012. Pas parce qu'ils ont guéri et qu'on a éradiqué l'HTA telle la peste noire, leurs soins ont toujours le même cout, mais a été viré de la liste.
On est passé de 90 000 à 30 000 bénéficiaires pour les accidents ischémiques grave (les infarctus, c'est juste la premiere cause de mortalité dans le monde) entre 2000 et 2001. Je t'assure que c'est pas parce que les gens font moins d'AVC ou d'infarctus du myocarde. En même temps, ces vils patients profitaient du fait d'avoir une ALD pour se faire prendre en charge les autres complications médicales de cette ALD, les monstres.
Les affections psychiques de longue durée (= psychotique le plus souvent), on est passé de 140 000 en 2003 à environ la moitié en 2006. La non plus, les gens sont pas moins en detresse psy qu'avant
Pourquoi tout ces chiffres la ont baissé et pas le nombre de patients (je te laisse chercher si tu doutes) ? Parce qu'ils sont beaucoup plus sevères sur la reconnaissance de ces ALD :p Et pour économiser des tunes aussi, beaucoup (vu qu'avoir une pathologie de cette liste garanti une prise en charge à 100% même pour ce qui est pas en rapport avec cette pathologie).
J'aime bien parler du BPCO (qui détruit les poumons de fumeurs bien mieux que le cancer du poumon).
Mais bon j'arrete, la 5eme cause actuelle de mortalité en France est même pas dans cette liste :p
Bref, le nombre de malades avec
une saloperie incurable et invalidante necessitant une prise en charge specifique et figurant dans la liste des ALD reconnues, il a doublé en 20 ans. Sachant qu'ils sont beaucoup plus sevères qu'avant sur beaucoup de pathologies. Et que beaucoup de pathologies figurent pas la dedans. Ces chiffres représentent absolument pas le nombre de malade réel, mais c'est un bon indicatif de l'évolution globale des maladies chroniques. Sans en avoir aucune idée, je mange ma chemise si on a pas au moins 20% de la population (adulte) française qui est touchée par une
maladie chronique invalidante, dont les ALD, mais pas que.
2-bis : Et surtout, les dépistages sont plus fiables et plus nombreux qu'il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, etc...
Et ? Ils sont monstrueusement plus chers aussi. Et puis bon, on s'en fout du dépistage, dépister le diabète plus tôt est bénéfique pour la santé du patient mais changera rien au cout de son traitement (en fait il sera même soigné plus longtemps, donc coutera plus cher).
Bon non, on s'en fout pas du dépistage hein, d'un point de vue sanitaire. C'est cool pour le patient. Pas du tout pour les caisses de l'état. C'est pas un sous entendu hein, juste que plus on réduit la mortalité, plus on garde de malades en vie.
On réduit la mortalité, c'est bien. Mais ca a un cout énorme, et accroit donc l'esperance de vie en mauvaise santé.
3) la population augmente, donc il est normal lorsqu'on croise cette donnée avec le point ci-dessus que le nombre d'ALD augmente.
Déja non. Même sans tenir compte de ce que j'ai dit plus haut, ce nombre a doublé en 20 ans. La population n'a surement pas doublé en 20 ans en France.
Le vieillissement de la population, oui déja. Mais y'a des inégalités sociales incroyables à ce niveau la, la durée de vie moyenne en France d'un type faisant parti des 30% les plus pauvres n'a rien à voir avec celle d'une élite (qui lui mettra 10 ans dans la face). Les plus riches sont pas ceux qui fument/boivent/se droguent/mangent nawak.
Si vraiment je devais dégager 2 facteurs pour expliquer l'accroissement monstrueux du nombres de personnes inguérissable (j'entend par la qu'il devra vivre avec et que ça coute cher) en France (en cours et à venir), ça passe par (1) le vieillissement de la population (couplé à une hygiène de vie pas top), et (2) par les progrès de la medecine, qui arrivent en effet à repousser de plus en plus de choses, y compris la mort. Clairement, le type qui rentre à l'hopital pour une 3eme rechute de cancer, 30 ans plus tôt ça serait pas arrivé (il serait mort avant). Le mec qui est traité depuis 5 ans pour sa pneumapathie, il serait mort en 6 mois dans les années 80. Le mec qui choppe le sida maintenant, il vivra sans doute des decennies avec, pas celui qui l'a choppé dans les années 80.
Bref, le nombre d'années ou tu souffres de maladies chroniques, il a augmenté, et il va continuer à augmenter, sauf progrès spectaculaire de la medecine.
Je suis pas pessimiste, juste je vois une réalité dont la plupart des gens ne se soucient pas (que je suis pas le seul à voir hein, tout les observatoires de santés balisent à mort), a savoir le cout financier et en ressources humaines de la prise en charge de ces millions de futurs grabataires. A l'inverse, la solution serait de compter sur les progrès de la medecine. C'est pas impossible. Mais je trouve ça optimiste. Comme toi. C'est bien aussi, mais pas assez critique.
Non mais sans dec', j'ai dit "des dizaines de fois", pour illustrer l'augmentation future des dépenses de santé. Ca sera pas le cas (revelation : j'ai exageré). Mais ca sera multiplié, par pas mal. Multiplié. Alors qu'actuellement on ponctionne tout ce qu'on peut sur la santé. Et qu'on réduit du personnel à tout va. Quoi, ils doubleront le nombre de professionnels de santé en 10 ans quand il le faudra ? Avec quel argent ? Quelles infrastructures ?
Dans les faits, ca va se payer chez la qualité de (fin de) vie du patient. Un exemple qui me vient en tête c'est la prise en charge totale à domicile (avec lit medical, infirmiere et aide soignante libérale attitrée, tout les soins sur place etc). Ca va forcement disparaitre, parce que c'est beaucoup moins cher quand les gens finissent leur vie dans une maison de retraite ou à l'hopital.
L'euthanasie est une solution sinon. Qui serait à la fois économique (du point de vue de l'état. Si on peut éviter les dépenses sanitaires d'un etre humain dans son dernier mois de vie, c'est une somme énorme) et humaine (du point de vue des patients en tout cas, tant qu'ils peuvent choisir de mourrir). J'y adhere à 90% perso. Mais c'est pas le sujet.
L'autre solution débile, ça serait d'arreter de fermer des services partout et d'embaucher++ du personnel. Mais bon, ca semble trop fantaisiste pour l'état. Avec quel argent le faire ? Je sais pas, mais je sais que (comme l'écologie tient) on perdrait moins à s'y mettre maintenant que quand on aura pris la tornade dans la face.
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.