2 solutions pour réformer la constitution par référendum :
1) l'article 11 :
Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.
Lorsque le référendum est organisé sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.
Lorsque le référendum a conclu à l'adoption du projet de loi, le Président de la République promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation.
Il faut donc l'accord du président ("peut"). De Gaulle avait utilisé cet article en 1962 mais sa constitutionnalité dans le cadre d'une révision de la constitution avait été très discutée et, avec la hausse de ses pouvoirs et les révisions constitutionnelles qui ont eu lieu depuis. Mais de toute façon, sans l'accord du président, c'est impossible.
Quant au référendum d'initiative partagée, sans même parler de conditions très contraignantes, il ne peut pas être utilisé pour réformer la constitution :
Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d'une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulguée depuis moins d'un an.
Les conditions de sa présentation et celles dans lesquelles le Conseil constitutionnel contrôle le respect des dispositions de l'alinéa précédent sont déterminées par une loi organique.
Si la proposition de loi n'a pas été examinée par les deux assemblées dans un délai fixé par la loi organique, le Président de la République la soumet au référendum.
La loi organique n° 2013-1114 du 6 décembre 2013 précise :
L’initiative prendra la forme d’une proposition de loi soutenue par un cinquième au moins des membres du Parlement. Saisi de cette proposition de loi, le Conseil constitutionnel en contrôlera l’objet et la conformité à la Constitution.
2) l'article 89 :
L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier Ministre et aux membres du Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l'Assemblée Nationale.
Là aussi, accord du président mais, en plus, de chacune des deux chambres. A part en 1962, c'est cette procédure qui a été utilisée à chaque fois.
Edit de 20H : bon, c'est très serré. Selon les estimations que j'ai vues, entre 25,2 et 25,8% pour la NUPES et entre 25 et 25,2% pour Ensemble. Le RN assez loin derrière et LR encore plus loin. Mais les projections en sièges donnent une nette avancée à LREM et à ses alliés, sans qu'une majorité absolue ne soit toutefois garantie.