par G(r)ogeta le Mar Avr 26, 2022 12:36
@Login
"C’est plutôt penser que cela n’aurait aucun sens qui me surprend."
C'est le choix des mots qui n'a aucun sens, les français n'élisent pas directement leur Premier Ministre, ça n'arrive dans aucun régime parlementaire bien qu'avec la personnalisation des partis les électeurs ont quand même une vague idée de qui sera chef de gouvernement en fonction du résultat des élections, on vote théoriquement avant tout pour un parti ou une coalition. Raison pour laquelle je trouve décevant qu'il ne profite pas de cette opportunité pour remettre en selle le parlementarisme.
Que des youtubeurs ou des forumeurs fassent la confusion pas de soucis, mais qu'un politique chevronné et intelligent entretienne cette confusion ce n'est pas acceptable.
Sinon évidemment qu'il a raison de maintenir la pression sur les législatives, il y a un coût à jouer compte tenu du climat actuel (voir plus bas).
"Je n’ai jamais compris pourquoi il y a un tel abattement après le choix du président alors que les élections les plus importantes sont les législatives. Je ne l’ai jamais compris jusqu’à maintenant, je crois. Je pense qu’une grosse partie des français ne comprend pas le fonctionnement de la Vème république."
A la base, les législatives de 2002 auraient dût se passer avant les présidentielles, mais Chirac et Jospin se sont mis d'accord pour inverser le calendrier. L'idée est que le Président élu apporte la dynamique de son élection à son camps. Je suis d'accord, c'est avant tout une sorte de pression psychologique sur les électeurs, mais ils ne sont pas obligé de jouer le jeu.
Sauf qu'au contraire de ce que tu dis, les français ont parfaitement compris comment fonctionné la Vème République désormais : plus de cohabitation, à quoi bon élire un Président pour le rendre impuissant 2 mois plus tard ? Il faut choisir, soit on continu dans la prééminence présidentielle écrasante et du coup cet inversion du calendrier est justifiée, soit on va vers un régime parlementaire classique avec un Chef de l'Etat qui inaugure les chrysanthèmes.
Le problème de ce système selon moi c'est que c'est la 2ème fois de suite (et 3 fois depuis l'instauration du combo quinquennat/inversion du calendrier) que le Président est élu non seulement par défaut (comme un électeur de Bayrou qui aurait voté Sarko ou Sego en 2007 par exemple) mais par rejet catégorique de son adversaire, comme un non choix. Autrement dit, autant c'était cohérent en 2007 et 2012 que les électeurs donnent une majorité parlementaire au mec élu 2 mois plus tôt (avec tous les déséquilibres au sein des pouvoirs que cela induit), autant maintenant ça l'est beaucoup moins dans la mesure où Macron n'a jamais été réellement choisis pour ce qu'il propose. C'est donc difficilement justifiable de lui accorder une majorité et je suis donc pas sûr qu'il l'obtienne.. Même si ça semble le plus probable, s'il arrive à s'entendre avec LR tandis que la gauche continu de se déchirer et que Mélenchon tente d'imposer son hégémonie avec ses gros sabots.
En cela, l'idée de Macron d'un septennat avec des élections à mi mandat serait une forme de compromis.
@Xehanort
"Sinon je rappelle que la 3 ème République a duré 70 ans"
Tu sais qu'à la base, le texte de la Constitution de la IIIème ressemble beaucoup à la pratique de la Vème avec un Président très puissant ? Sauf que le 2ème Président, MacMahon a perdu les législatives et a été sommé de "se soumettre ou de se démettre". Il a finit par démissionner et ses successeurs ne se sont plus rebiffé et ont accepté de laisser la prééminence au Président du Conseil (l'équivalent du Premier Ministre) issue de l'Assemblée.
Qui sait, peut être qu'une défaite de LRM aux législatives pourrait amener à une réflexion sur les institutions.
"tous les pays qui entourent la France sont des régimes parlementaire. (oligarchique)"
D'où un régime parlementaire est oligarchique ? Ca signifie juste que le Gouvernement est responsable devant le Parlement ou du moins l'une des chambres.
"C'est le Président qui choisit le 1 er ministre au sein de la tendance majoritaire à l'Assemblée Nationale.
Donc si jamais la FI et leur vassaux arrivaient à avoir une majorité, Macron devrait en choisir un parmi eux et rien l'oblige à prendre Mélenchon."
Exactement, en théorie Macron peut nommer qui il veut Premier Ministre. Simplement, si ça ne plait pas aux députés, ils peuvent très bien déposer une motion de censure qui, si elle est adoptée, conduira à la démission du Gouvernement. Donc Macron ne peut faire autrement que de nommer un Premier Ministre qui satisfera la majorité de l'Assemblée.
Après c'est de la négo, en admettant que la majorité à l'Assemblée soit hostile à Macron, ce dernier tâtera le terrain auprès de différentes personnalités du courant majoritaire (ça pourrait aussi être l'ED qui sait) pour voir qui accepterait le poste et avec quelle équipe. Si la majorité (disons qu'elle est de gauche) fait bloc autour d'une certaine personne (disons Mélenchon), Macron ne pourra faire autrement que de la nommer.