Re: Politique
Publié: Lun Juin 19, 2017 23:46
La présidentielle a montré l'existence de 4 forces à peu près égales chez les votants (au 1er tour). Certes, la personnalisation du vote explique que des personnalités fortes comme M. Melenchon ou Mme Lepen puissent "gonfler" le score qu'obtiendrait leur courant si on votait pour un parti et non pas pour un homme ou une femme, mais quand même, la FI, EM, LR et le FN représentent à eux 4 plus de 80% des votes.
Et la présence de médias ultra favorables explique... etc. Bref.
La faute aux médias qui auraient découragé les français d'aller voter pour une élection jugée gagnée d'avance pour LREM ?
Ou bien à une adhésion à LREM finalement plus forte que ce que les perdants de la présidentielle ont pensé? (Puisqu'en pratique, les candidats LREM / MoDem étaient qualifiés pour le deuxième tour des législatives presque partout)
Je pense que l'attention portée au présent ne doit pas faire perdre de vue des mécaniques de long terme : la participation aux législatives (contrairement aux présidentielles) décroît depuis 20 ans. Cela semble indiquer que globalement les électeurs perçoivent de moins en moins l'intérêt de l'élection législative. Il y a deux façons de le voir : ou bien c'est une perception politique qui consiste à penser que l'élection législative consacre toujours le vainqueur ou bien qui consiste à penser que quoiqu'on vote ça ne change rien (dans un cas c'est un jugement politique abstrait, dans l'autre on a plutôt une appréciation empirique), soit c'est une véritable incompréhension de ce à quoi sert l'élection législative. On sait que l'abstention, outre l'abstention politique, signifie la plupart du temps qu'on ne se sent pas une compétence suffisante pour voter. Mais en réalité, ces raisons se combinent et expliquent par exemple la faible participation des jeunes, beaucoup moins légitimistes que leurs aînés. Donc c'est aussi un effet de génération (pas d'âge, je pense) : les jeunes ne perçoivent pas en quoi l'élection peut changer quelque chose à leur vie.
Or, l'électorat susceptible de voter Macron est plus mobilisé et politisé que l'électorat des formations concurrentes (sauf LR peut-être). C'est l'abstention différentielle qui explique le score de LREM, il me semble.
S'ajoute à cela des facteurs plus conjoncturels, probablement : démobilisation de l'électorat, longue campagne, difficulté à comprendre l'élection localo-nationale, flou dans les programmes... etc.