Lenidem a écrit:Ce n'est pas comme si le candidat du parti Nazis Et Fiers de l'Être allait soudain convaincre moins de gens parce que « nous » (le peuple, disons) avons cessé d'utiliser son expression.
De plus, je considère que les mots doivent aider à penser.
Bah si tu as conscience que les mots aident à penser, tu devrais comprendre que s'ils ont forgés cette expression et se battent pour la faire entendre le plus possible, c'est justement parce qu'elle leur est utile non ? Et donc que continuer de l'employer alors que c'est ce qu'il souhaite, c'est que d'une manière ou d'une autre ça les aide.
Lenidem a écrit:Si une expression recouvre de façon adéquate une certaine réalité, l'existence de cette expression est justifiée. Reste à l'utiliser convenablement, bien sûr, mais les abus existeront toujours. Ou alors, pour reprendre et modifier un exemple d'Antarka, insulter sa femme tous les soirs pour la briser moralement, ce n'est pas une forme de violence conjugale, parce que la violence physique et morale, c'est pire que la violence morale seule.
Sauf que là encore, les deux violences dont tu parles sont le résultat d'un seul et même phénomène, le sexisme de notre société. A l'inverse, les discrimination subies par les noirs ou les blancs ne résultent pas des mêmes phénomènes, donc le terme racisme désignerais alors deux réalités différentes...
Mais San y répond très bien aussi :
San999 a écrit:Ensuite, je pense que la comparaison d'Antarka est mauvaise. Le fait d'insulter sa femme constamment serait comparable aux formes de racisme inconscient ou dépendant plus de la structure que de la volonté des individus, alors que le fait de la battre serait le racisme évident et explicite. Le "racisme anti-blanc" en Occident serait ici un enfant qui bat ses parents. Ça existe, c'est dégueulasse, mais ce n'est pas juste plus rare, c'est carrément un autre phénomène.
Exactement, j'ajouterais même que la comparaison d'Antarka souffre du fait qu'il parle d'une femme victime de deux violences différentes, et compare à un noir et un blanc victime de la même discrimination. Alors que justement, ça reste du sexisme parce que dans les deux exemples concernant les femmes, ça s'inscrit dans toute une logique sexiste. C'est sexiste, non pas parce que c'est une discrimination envers une personne en fonction de son sexe, mais par c'est le résultat de tout un mécanisme social qui met en place des conditions favorables à cette discrimination.
Petit aparté sur le sexisme :
Quand on parle de sexisme / féminisme avec des personnes qui machiste / misogyne, on entends généralement les mêmes arguments : "Oui mais y'a aussi du sexisme anti-homme, suffit de voir les père qui n'ont pas la garde des enfants, le fait qu'il y'ai plus d'homme en prison (alors que c'est souvent les mêmes personnes qui te disent : y'a plus de personnes d'origines étrangères, donc ils peuvent pas être assimilés, hypocrisie...), le fait qu'un homme doit être viril et ne pas pleurer...". Sauf qu'ils ne se rendent pas compte que ce qu'il appelle du sexisme envers les hommes, bah c'est une conséquence annexe du sexisme tout cours en fait. Si les femmes obtiennent plus souvent la garde des enfants, c'est parce que la société les assigne au rôle de mère, et ce sont donc en majorité elles qui sacrifient beaucoup de leurs années pour leurs enfants. De la même manière, si les femmes ont moins de comportement criminels, c'est en parti parce que le fait de désobéir au règles quand on est enfant n'est pas réprimer de la même manière selon qu'on soit un garçon ou une fille (c'est d'ailleurs le sujet de socio de ma sœur, la différence d'éducation garçon / fille en milieu sportif pour les plus jeunes), et parce qu'on assigne socialement une posture de soumission à la femme, donc elles enfreignent moins la loi (y'a des études sur les personnes qui enfreignent la loi sans nécessité -on pourrait dire, pour le plaisir / frisson - et c'est incroyable, parce que c'est majoritairement des comportement dangereux - grands excès de vitesse ou se battre par exemple - et quasi exclusivement des hommes). Enfin, concernant les hommes pas assez viril, ça rejoint encore l'idée d'assigner des manières d'exprimer (ou non) ses émotions selon les genres. "Les filles sont fragiles, émotives, superficielle etc..." donc un garçon qui aurait un comportement similaire serait taxé de "pas assez viril / efféminé).
D'une certaine manière, les inégalités subie par les hommes sont simplement le résultat de la société sexiste dans laquelle nous vivons.
Fin de l'apparthé(id)
-Presque pas honte-C'est pas parce que le résultat observé (la discrimination) est à peu près le même dans certains cas, que le phénomène en amont est similaire. Appeler racisme tout ce que tu appelle racisme, c'est comme un médecin qui diagnostiquerais un cancer de la gorge pour tout les patients qui ont de la toux.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"