Faut se dire que les violences faites aux femmes qui conduisent à une mort, c'est juste la partie visible de l'iceberg.
Si on remet ça dans le contexte globale, on à en France chaque :
- Des inégalités flagrante de traitements dans tout les domaines (éducation et accès à l'éducation et au sport, emplois, salaires etc...)
- Une objectivation et un rôle social normé ultra violent
- Ce que les sociologue appel "la culture du viol", mais qui ne s'étends pas seulement au viol mais à l'ensemble des violences faites aux femmes, ce qui donne :
- Environ 150 femmes tuée parce qu'elles sont femmes
- Environ 500 000 agression sexuelles autre que le viol sur des femmes
- Environ 250 000 tentatives de viol, et 75 000 viols effectifs
C'est simple, on considère qu'un femme sur 26 a été violée ou sera violée, et qu'une femme sur 7 a été victime ou sera victime d'agression sexuelle au cours de sa vie.
Sur ses viols, 60% on lieu avant 18 ans, en majorité avant 15 ans.
Et pour mettre fin aux idées reçu : plus de 87% des viols sont commis dans l'entourage proche de la victime (familles, amis, collègues, conjoints ou ex-conjoints), loin de l'image transmise par les médias de l'inconnu qui nous agresse dans la rue.
Et puisque j'entends la complainte : oui mais les hommes sont aussi victimes de violences sexuelles, j'anticipe.
En effet, les hommes aussi sont victimes de violences sexuelles, environ 2700 par an. Mais quand on creuse ça devient plus intéressant : chez les hommes plus de 90% des victimes déclarent avoir été violé avant 14 ans, dans le cadre de leur famille ou par des proches, et en quasi-totalité par des hommes.
L'enquête résuméeL'enquête complèteTout ça, c'est la conséquence de la culture du viol, qui fait plus que simplement rejeter la faute sur les femmes, puisque cette culture se caractérise surtout pas le fait de déculpabiliser le coupable, je m'explique :
Y'a une étude qui a été menée il y'a quelques années par deux sociologues sur les procès de violeurs et les enquêtes (promis dès que je la retrouve je la poste), qui étudiait la manière dont les violeurs se percevait / étaient perçus, et la finalité de l'enquête était la suivante en gros :
Les deux scientifiques expliquait qu'en gros, on arrivait parfaitement à dire qu'il y'avait des viols, des femmes violées et des victimes de viols, et les femmes s'identifiaient comme femme violées, mais qu'à l'inverse, même lorsque l'absence de consentement était établi, aucun homme ne se considérait comme un violeur. Systématiquement on obtenait ce genre de phrases :
- Elle avait bu, je l'avais ramené, ça voulais dire oui
- On avait bu on avait plus vraiment conscience de ce qu'on faisait (assez pour qu'elle dise non et le frappe, assez pour que lui s'en souvienne au procès)
- C'est ma femme / ma conjointe c'est normal
- J'avais payé le resto, on est rentré à deux c'est normal
- Elle portait
"n'importe quoi" et dansait devant moi, elle le voulait
Mais au delà de la manière de se percevoir du coupable, les enquêteurs, les juges et les médias relayaient ce genre de mentalités (qu'est ce que vous portiez, est ce que vous avez bu, vous avez été "provocante" ?)
Au final, l'enquête concluait en expliquant que la culture du viol ne poussait pas seulement les hommes à violer, mais qu'elle faisait surtout en sorte qu'ils ne considèrent tout simplement pas avoir commis un crime / une faute. Et c'est valable pour les violences conjugales.
Suffit de se souvenir des propos de Bertrand Cantat et de son avocat, à les entendre, c'était pas sa faute, mais celle de Marie Trintignant et du radiateur. Mention spéciale à la presse d'aujourd'hui comme hier, qui parle de "crime passionnel" (je vois mal la passion dans le fait de battre à mort quelqu'un, mais je dois pas être assez romantique) ou "dispute de couple qui a mal tournée" (parce que c'est normal dans un couple de se battre en permanence bien entendu).
Mais tu as surrement raison Xenahort, devant ces chiffres, on peut se dire que le fait d'avoir 5 minutes de journal consacré à ce sujet, c'est certainement trop, ce serait beaucoup plus pertinent de parler 45 minutes de la fabrique de sabot en Meurthe et Moselle ou d'aller à la rencontre d'un mec qui fait son fromage de chèvre bio au fin fond du Larzac.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"