Ben oui, c'est un peu un prérequis pour faire des sciences dures. Enfin, de moins en moins aujourd'hui mais c'est un autre problème.
Petit tacle au passage pour les sciences "molles". Mais donc je suis de plus en plus conduit à penser que ça ne veut pas dire grand chose "la rationalité". Bref.
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"gnagna je suis réaliste", "gnagna je suis pragmatique". Non, la situation te va très bien et c'est juste que tu as intérêt à ce que rien ne change, voilà ce que je réponds à celui qui me dit qu'il est réaliste (et moi, je suis quoi exactement ?). Qui n'est pas rationnel, sérieux ? Voilà ce que dit David Graeber sur le sujet :
« Qu’est-ce qu’un esprit rationnel ? Quelqu’un qui est capable d’établir des relations logiques de base et d’évaluer la réalité sans s’illusionner. Autrement dit, quelqu’un qui n’est pas fou. Quiconque déclare fonder sa politique sur la rationalité – et c’est aussi vrai à gauche qu’à droite – affirme ainsi que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui pourraient être fous. C’est peut-être la position la plus arrogante qu’on puisse adopter. »
Encore heureux non ?
Bah je sais pas, ça a l'air de te choquer.
Très condescendant de réduire le parcours de millions de femmes à "des non choix".
Oui, si on fait semblant de ne pas comprendre ce que je dis.
Si les facteurs de la société (habitudes, facilités, ouvertures d'esprit, etc) font qu'il y a une distribution non 50/50, ça n'empêche pas chaque individu d'être responsable de son propre parcours.
Bien sûr que si. Tout le monde n'a pas les mêmes opportunités, tout le monde n'a pas les mêmes contraintes qui pèsent sur son dos. C'est un énorme privilège que ce ne soit pas le cas. Et de fait, les femmes sont plus chargées de ce point de vue que les hommes. Par exemple, 90% des prostituées en France sont étrangères. Il y a un poids extrêmement lourd qui pèse sur leurs épaules, sur les épaules de migrantes étrangères qui ont fuit leur pays faute d'opportunité (souvent en sachant très bien ce qui allaient leur arriver) pour elles ou leurs enfants. Donc oui, elles ont fait un choix et un vrai choix courageux, elles sont actrices de leur vie. Mais qui croirait que c'est un choix acceptable ?
"Consensuel" peut-être pas puisqu'il y aura toujours des voix contre, mais "raisonnable" ? Avec ta digression sur la logique sexiste ça me fait un peu peur.
Oh pitié, faut pas s'effaroucher comme ça. Je dis juste qu'il y a du conflit et qu'on va pas tous se mettre autour d'une table. Une autre citation que j'aime bien, de la part d'un esclavagiste tout à fait rationnel (James Hammond) : "Même si votre attitude était complètement différente, même si vos lèvres distillaient du nectar et si vos discours résonnaient comme la plus douce des musiques [...], pensez-vous que vous nous persuaderiez d'abandonner mille millions de dollars sur la valeur de nos esclaves et mille autres millions sur celle de nos terres ?"
Je ne parle pas de privilèges comme "être en concurrence déloyale avec les femmes" mais de droits de base, disons "marcher dans la rue sans se faire emmerder". Ce qu'il faut c'est que les femmes le puissent, pas qu'on reproche aux hommes de le pouvoir.
Ce sont pourtant bien des privilèges. Mais elles sont emmerdées par qui les femmes ? L'espace public est plutôt dédié et pensé pour les hommes (voir les équipements de loisir par exemple). C'est pareil dans une cours de récréation : on a très souvent un terrain de foot qui prend 90% de la place pour 30% des élèves. Bon, ce sont des questions très concrètes de répartition.
Et pourtant le discours "check tes privilèges" de certains va souvent dans le deuxième (plutôt que taper dans la prise de conscience). C'est pas bien, et c'est même un sophisme dont j'ai oublié le nom qui consiste à croire que la quantité de bonheur est finie et constante (non).
Je parie que tu fais de la zététique, non ? En tout cas mes soupçons se confirment.
T'inquiète pas pour les féministes, la prise de conscience, elles le font tant et plus.
Mais proposer des parcours, des infrastructures, c'est tenter de changer les comportements. Ne pas proposer de place de crèche (ou les réduire) c'est changer les comportements.
A la différence que dans le premier on propose (et respecte) un choix. Dans le deuxième on bloque les portes pour fabriquer un quota arbitraire sous guise de "on sait mieux que vous ce qui est bien pour vous :') ".
Euh... Du coup le mec qui te braque avec une arme et qui te laisse le choix entre perdre la bourse ou la vie, il propose et respecte un choix ?
Ta disjonction est fausse. Parce que les portes qui sont bloquées se sont celles des femmes, aujourd'hui. Donc sur le principe ça permet de noter analytiquement une différence, mais l'abstraction n'est pas le bout de la rationalité. Il faut voir concrètement ce que ça donne pour chaque cas incriminé. Concrètement si tu diminues les places de crèches, tu empêches des femmes d'avoir une carrière, point. On peut se réfugier derrière la responsabilité, mais c'est exactement ce qui va se produire.