Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Pour parler de tout et de rien : ça ratisse très large, tous les sujets qui ne vont pas dans les autres forums vont là.

Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Antarka le Dim Juil 07, 2019 11:44

"Trop" sur les feminicides, ça serait d'adopter des mesures discriminatoires pour les hommes dans le but de réguler tout ça.

Ce n'est pas le cas.

On constate aussi que les statistiques sur les femmes battues sont en gros régulières depuis des décennies (on est ptetre passé d'une morte tout les 2 jours à une morte tout les 3 jours, et encore j'en doute). Ce malgré des progrès certains (pas suffisant mais je trouve que ça tend dans la bonne direction) dans les droits des femmes, et une évolution certaine des mentalités, surtout chez les jeunes, même si pas assez.

Faut se rendre compte que si un prédateur quelconque se mettait à tuer un homme tout les 3 jours, on exterminerait ce truc plus vite que le temps pour dire "genocide".

Donc non on en fait pas trop. Tant que ça sera aussi présent dans notre société et pas relégué au rang de faits divers tragiques mais très occasionnels, on en fera pas trop.

C'est sur après qu'une femme tout les 2-3 jours ne fait "que" 150 morts par an en gros. Donc 150 meurtriers masculins. Sur des millions de mecs très bien.

Mais ne pas oublier que pour un(e) mort(e), y'en a des dizaines qui vivent l'enfer au quotidien, même si ça va pas forcément jusqu'au meurtre.
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Axaca le Dim Juil 07, 2019 13:43

Faut se dire que les violences faites aux femmes qui conduisent à une mort, c'est juste la partie visible de l'iceberg.
Si on remet ça dans le contexte globale, on à en France chaque :
- Des inégalités flagrante de traitements dans tout les domaines (éducation et accès à l'éducation et au sport, emplois, salaires etc...)
- Une objectivation et un rôle social normé ultra violent
- Ce que les sociologue appel "la culture du viol", mais qui ne s'étends pas seulement au viol mais à l'ensemble des violences faites aux femmes, ce qui donne :

- Environ 150 femmes tuée parce qu'elles sont femmes
- Environ 500 000 agression sexuelles autre que le viol sur des femmes
- Environ 250 000 tentatives de viol, et 75 000 viols effectifs

C'est simple, on considère qu'un femme sur 26 a été violée ou sera violée, et qu'une femme sur 7 a été victime ou sera victime d'agression sexuelle au cours de sa vie.
Sur ses viols, 60% on lieu avant 18 ans, en majorité avant 15 ans.

Et pour mettre fin aux idées reçu : plus de 87% des viols sont commis dans l'entourage proche de la victime (familles, amis, collègues, conjoints ou ex-conjoints), loin de l'image transmise par les médias de l'inconnu qui nous agresse dans la rue.


Et puisque j'entends la complainte : oui mais les hommes sont aussi victimes de violences sexuelles, j'anticipe.

En effet, les hommes aussi sont victimes de violences sexuelles, environ 2700 par an. Mais quand on creuse ça devient plus intéressant : chez les hommes plus de 90% des victimes déclarent avoir été violé avant 14 ans, dans le cadre de leur famille ou par des proches, et en quasi-totalité par des hommes.

L'enquête résumée
L'enquête complète


Tout ça, c'est la conséquence de la culture du viol, qui fait plus que simplement rejeter la faute sur les femmes, puisque cette culture se caractérise surtout pas le fait de déculpabiliser le coupable, je m'explique :

Y'a une étude qui a été menée il y'a quelques années par deux sociologues sur les procès de violeurs et les enquêtes (promis dès que je la retrouve je la poste), qui étudiait la manière dont les violeurs se percevait / étaient perçus, et la finalité de l'enquête était la suivante en gros :
Les deux scientifiques expliquait qu'en gros, on arrivait parfaitement à dire qu'il y'avait des viols, des femmes violées et des victimes de viols, et les femmes s'identifiaient comme femme violées, mais qu'à l'inverse, même lorsque l'absence de consentement était établi, aucun homme ne se considérait comme un violeur. Systématiquement on obtenait ce genre de phrases :
- Elle avait bu, je l'avais ramené, ça voulais dire oui
- On avait bu on avait plus vraiment conscience de ce qu'on faisait (assez pour qu'elle dise non et le frappe, assez pour que lui s'en souvienne au procès)
- C'est ma femme / ma conjointe c'est normal
- J'avais payé le resto, on est rentré à deux c'est normal
- Elle portait "n'importe quoi" et dansait devant moi, elle le voulait
Mais au delà de la manière de se percevoir du coupable, les enquêteurs, les juges et les médias relayaient ce genre de mentalités (qu'est ce que vous portiez, est ce que vous avez bu, vous avez été "provocante" ?)

Au final, l'enquête concluait en expliquant que la culture du viol ne poussait pas seulement les hommes à violer, mais qu'elle faisait surtout en sorte qu'ils ne considèrent tout simplement pas avoir commis un crime / une faute. Et c'est valable pour les violences conjugales.


Suffit de se souvenir des propos de Bertrand Cantat et de son avocat, à les entendre, c'était pas sa faute, mais celle de Marie Trintignant et du radiateur. Mention spéciale à la presse d'aujourd'hui comme hier, qui parle de "crime passionnel" (je vois mal la passion dans le fait de battre à mort quelqu'un, mais je dois pas être assez romantique) ou "dispute de couple qui a mal tournée" (parce que c'est normal dans un couple de se battre en permanence bien entendu).



Mais tu as surrement raison Xenahort, devant ces chiffres, on peut se dire que le fait d'avoir 5 minutes de journal consacré à ce sujet, c'est certainement trop, ce serait beaucoup plus pertinent de parler 45 minutes de la fabrique de sabot en Meurthe et Moselle ou d'aller à la rencontre d'un mec qui fait son fromage de chèvre bio au fin fond du Larzac.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Batroux le Dim Juil 07, 2019 15:24

Sur twitter, j'ai trouvé ça, ça renforce un peu les chiffres qu'a donné Axaca.

Image

Visiblement, c'est le JDD qui a sorti ces stats.
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Vous allez voir flou.
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Lalilalo le Lun Juil 08, 2019 10:10

J'ai quelques remarques sur des réactions de féministes qui semblent faire école sur Twitter.

Mais en prolégomènes, j'indique tout d'abord ne pas souscrire totalement à un point soulevé par Axaca.

- Que les violeurs ne se définissent pas comme tel, ça me semble pas très étonnant et je ne sais pas si la culture du viol permet d'expliquer véritablement (ou au moins totalement) cela. Le voleur, le violent ou l'arnaqueur également auront beaucoup de mal à reconnaitre leur culpabilité. Même devant l'évidence, ce que j'observe la plupart du temps (oui, ce que je dis est basé sur une expérience personnelle mais réitérée des dizaines et des dizaines de fois) c'est que le délinquant :

==> soit va nier sa responsabilité,
==> soit va relativiser ("tout le monde aurait volé dans ma situation", "il avait bien cherché mon coup de boule", etc...). Les méchants de dessin animé, ça n'existe pas dans la vraie vie. Personne ne dit "oui, j'ai commis ce délit et Mouhahahaha, je ne regrette rien!". Pourquoi en serait-il autrement des violeurs ?


J'en viens ensuite à mes remarques sur les féministes de twitter:

- J'ai lu qu'il fallait soutenir la personne se prétendant victime d'un viol/agression sexuelle. Et que certaines parlaient même de "présomption de victime". Pourquoi cela ? Lorsqu'une femme balance son porc sur internet, elle fait part d'accusations invérifiables pour le quidam. Je comprends que lui rappeler l'existence de la présomption d'innocence soit pour le moins indélicat (dans l'hypothèse où elle aurait effectivement été victime de ce type d'agression) mais ça me parait tout aussi délicat de relayer son tweet (s'il permet d'identifier le prétendu auteur de l'agression) ou de prendre parti contre ce prétendu auteur.
Selon comment on voit les choses, je trouve acceptable de ne pas réagir à ce type de tweet, si on estime ne pas pouvoir se prononcer sur la culpabilité de la personne dénoncée et au mieux, je pense qu'on doit se contenter d'exprimer un soutien un peu "mou", féliciter la personne d'avoir osé parler, se proposer de l'écouter, mais guère plus.

- J'ai lu également que le système classique de la plainte déposée au commissariat ne serait pas adapté pour les victimes de viol.
Pourquoi ? Le système me parait perfectible car les policiers sont apparemment parfois très durs avec les victimes mais à part une meilleure formation de ceux-ci, je ne vois pas vraiment comment améliorer les choses. Comme l'a indiqué Axaca, ce sont des infractions qui ont souvent lieu dans la cadre familiale ou amical proche. Il n'y a souvent pas de témoins. Dès lors, il n'y a pas vraiment de solution pour épargner la victime et lui éviter d'avoir à raconter son agression devant les policiers. Il faut simplement travailler pour que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles.

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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Axaca le Lun Juil 08, 2019 13:03

Lalilalo a écrit: Que les violeurs ne se définissent pas comme tel, ça me semble pas très étonnant et je ne sais pas si la culture du viol permet d'expliquer véritablement (ou au moins totalement) cela. Le voleur, le violent ou l'arnaqueur également auront beaucoup de mal à reconnaitre leur culpabilité. Même devant l'évidence, ce que j'observe la plupart du temps (oui, ce que je dis est basé sur une expérience personnelle mais réitérée des dizaines et des dizaines de fois) c'est que le délinquant :

==> soit va nier sa responsabilité,
==> soit va relativiser ("tout le monde aurait volé dans ma situation", "il avait bien cherché mon coup de boule", etc...). Les méchants de dessin animé, ça n'existe pas dans la vraie vie. Personne ne dit "oui, j'ai commis ce délit et Mouhahahaha, je ne regrette rien!". Pourquoi en serait-il autrement des violeurs ?


C'est pas exactement ce que je voulais dire, ce que je décrivais est bien plus pernicieux que ça.
Prenons ce dont tu parle, soit la personne nie les faits (défense classique) soit les relativise. Sauf que quand elle les relativise, elle les appel par leur nom : un vol, un coup de boule... elle les remet juste dans un contexte qu'elle estime important.

Ce dont je parlais, c'est le fait pour un accusé de reconnaître les faits "une pénétration non consentie", mais de ne pas appeler ça un viol. Ce dont parlaient les deux scientifiques, c'est du fait que dans la tête du coupable, ce qu'il a commis n'est pas un viol, quand bien même il admet qu'elle disait non, qu'elle se débattait, ce n'est pas un viol, parce qu'elle portait une jupe, parce que c'est sa femme, parce qu'elle était "provocante"... Ça fait partie de ce tout dans la culture du viol qui vise à déresponsabilisé l'homme pour porter la faute en partie sur la femme (sa tenue, sa manière d'agir etc...).
On est dans un cas où l'accusé lui-même reconnait les faits, mais le les considère tout simplement pas comme un viol.

Lalilalo a écrit:- J'ai lu qu'il fallait soutenir la personne se prétendant victime d'un viol/agression sexuelle. Et que certaines parlaient même de "présomption de victime". Pourquoi cela ? Lorsqu'une femme balance son porc sur internet, elle fait part d'accusations invérifiables pour le quidam. Je comprends que lui rappeler l'existence de la présomption d'innocence soit pour le moins indélicat (dans l'hypothèse où elle aurait effectivement été victime de ce type d'agression) mais ça me parait tout aussi délicat de relayer son tweet (s'il permet d'identifier le prétendu auteur de l'agression) ou de prendre parti contre ce prétendu auteur.
Selon comment on voit les choses, je trouve acceptable de ne pas réagir à ce type de tweet, si on estime ne pas pouvoir se prononcer sur la culpabilité de la personne dénoncée et au mieux, je pense qu'on doit se contenter d'exprimer un soutien un peu "mou", féliciter la personne d'avoir osé parler, se proposer de l'écouter, mais guère plus.


Alors puisque tu post l'article mais que les trois quarts des gens ne vont pas lire, je précise : ici présomption de victime ne s'oppose pas à présomption d'innocence, ça viens s'opposer au discours qui découle de la présomption d'innocence (qui elle est légitime, c'est le discours derrière le problème). Parce que les gens pensent à tord que présomption d'innocence veut dire : il est innocent jusqu'à preuve du contraire. Sauf qu'ils oublient un détail : c'est que c'est au yeux de la loi. Dans les faits, la culpabilité d'un geste elle est établie dès qu'il est commis, la victime sait si l'accusé est coupable ou non avant la fin du verdict. La présomption d'innocence c'est un droit qui protège de l'erreur judiciaire c'est tout.
Sauf que du fait de cette confusion dès qu'une femme accuse quelqu'un de viol et que cette accusation est relayée publiquement, elle est accusée de mentir pour se faire de la publicité / de l'argent / nuire à sa carrière (alors que suffit de regarder à quel point la violence est dirigée vers la victime, qui va généralement perdre une partie de son entourage / son emploi / se faire insulter chaque jour pas des milliers de personnes quand l'accusé est connu).

Le but de cette expression est de dire : quand une femme porte plainte pour viol, c'est qu'il y'a un viol derrière, et l'accuser de mentir c'est affaiblir son témoignage et l'attaquer directement.


Lalilalo a écrit:- J'ai lu également que le système classique de la plainte déposée au commissariat ne serait pas adapté pour les victimes de viol.
Pourquoi ? Le système me parait perfectible car les policiers sont apparemment parfois très durs avec les victimes mais à part une meilleure formation de ceux-ci, je ne vois pas vraiment comment améliorer les choses. Comme l'a indiqué Axaca, ce sont des infractions qui ont souvent lieu dans la cadre familiale ou amical proche. Il n'y a souvent pas de témoins. Dès lors, il n'y a pas vraiment de solution pour épargner la victime et lui éviter d'avoir à raconter son agression devant les policiers. Il faut simplement travailler pour que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles.


En fait c'est tout le système judiciaire qui fonctionne mal. Déjà parce que les femmes sont mal informées des procédures et de leurs droits (le fait que pour les prélèvement ADN il ne faut pas se laver, alors que c'est le premier reflexe). Qu'à coté de ça, les policiers se comportent en véritables ordures lors des dépositions de plaintes "vous portiez quoi, vous aviez bu, vous êtes sur que vous étiez pas un peu consentante, c'est pas si grave, faut le comprendre vu votre tenu, vous êtes sur de vouloir porter plainte pour ça ?".
Mais ensuite, parce que la culture du viol à un effet pervers qu'on connaît peu :
Et effet, pour la plupart des gens (merci les médias) le violeur, c'est un inconnus souvent ivre, violent, pauvre ou un peu dérangé, bref un véritable cliché, et donc ils imaginent très mal qu'ils puissent avoir dans leur entourage un violeur qui à l'air tout à fait "normal" (hors, avec 250 000 tentatives de viols par an, autant vous dire que si, y'a de fortes chance que vous connaissiez un ou plusieurs violeurs dans votre entourage). Donc première réaction de l'entourage après la plainte : c'est impossible, c'est quelqu'un de normal, jamais je le verrais faire ça. Ça va même plus loin puisque généralement, on va faire des rapprochement douteux pour accuser la victime de mentir : oui mais elle le draguait au bureau, elle est pas nette, elle bois souvent, elle s'habille comme une pute, je les ais déjà vu se disputer c'est un hystérique, elle a pas toute sa tête.
Tout ces propos, imaginez bien que c'est l'entourage de la victime qui les tiens, parfois des amis proche ou de la famille. Et vous avez pas idée à quel point c'est destructeur pour une femme qui porte plainte, encore plus quand elle est très jeune.

Tout ça je le sais parce que j'ai eu de nombreux témoignage d'amies qui m'en on parlé (et autant vous dire que quand on vous apprends que vous côtoyez des violeurs tout les jours ça fait bizarre) mais surtout parce qu'il y a quatre ans j'ai accompagnée une amie qui portait plainte pour viol contre deux hommes de notre promotion. Et j'ai tout entendu : des remarques des flics, des vigiles de la boite ou de sa propre mère en mode "non mais t'a vu ce que tu portait", une grande partie des camarades de promos qui les défendaient, ça allait du "non mais je les vois pas faire ça, ils ont pas une tête de violeurs", au "non mais elle ment surement parce qu'elle les aime pas, elle a jamais été nette" en passant par le "vu sa tête ça m'étonnerait". Pour la faire changer d'établissement, ça à pris un semestre complet durant lequel elle n'est pas venu en cours puisque ses agresseurs y était.
On parle d'une ado qui s'est ramassée un torrent de merde à la gueule juste pour avoir porté plainte, à qui on demandait de rester digne, de prendre sur elle, de dédramatiser.

Donc non le système est pas "perfectible" il est pourri de bout en bout, et est le parfait reflet de notre société à ce sujet.
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Lalilalo le Lun Juil 08, 2019 14:12

Axaca a écrit:
Donc non le système est pas "perfectible" il est pourri de bout en bout, et est le parfait reflet de notre société à ce sujet.


Je parlais du système "policier" (même pas judiciaire puisqu'on a pas évoqué la phase de jugement). Ok, les policiers se sont mal comportés apparemment dans ce que tu décris mais en quoi le système en lui même est défaillant ? Je parle d'un point de vue structurel.

Est-ce que le schéma suivant, qui vaut pour n'importe quelle infraction est insuffisant/inefficace pour les victimes de viol ?

La plaignante dépose plainte ==> Elle est interrogée par la Police ==> La police mène son enquête (interroge suspect(s), témoin(s), mène des investigations techniques, etc.) ==> En réfère au parquet qui donne ses instructions pour la suite de la procédure.

La seule chose que je vois, à titre personnel, c'est le fait d'éviter les confrontations où on va opposer plaignante et suspect parce que:

- c'est traumatisant,
- en pratique, j'ai jamais vu personne revenir sur sa déposition, chacun se cramponne à ses déclarations (c'est stérile).

Donc quand je parle de modèle perfectible, ça vise ce que tu dis: faire preuve de plus de finesse dans les questions posées, éviter les jugements de valeur sur la tenue de la victime, etc... Je prends pas en compte les réponses débiles données par les camarades de promo. Les policiers sont dans leur rôle en interrogeant les témoins.

Mais proposer un modèle complètement différent de celui ci-dessus, je sèche un peu...

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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar kyoju kenpu le Jeu Août 01, 2019 6:34

San999 a écrit:Moi, je vois surtout la misandrie dévoyée par les anti-féministes pour ne pas avoir à tenir compte de ce que disent les féministes. Et SURTOUT, pour ne pas réfléchir sur sa propre attitude et peut-être y voir ce qui ne va pas pour en changer.


Le féminisme est grossièrement une lutte contre les inégalités faites à l'égard des femmes, alors que la misandrie est un mépris à l'égard des hommes. Il s'agit de deux idées différentes.

Maintenant si tu me dis que la misandrie est brandi maladroitement par les anti pour jeté le discrédit sur les féministes, je te rejoins!
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Supaman le Jeu Août 01, 2019 11:40

Axaca a écrit:Sauf qu'ils oublient un détail : c'est que c'est au yeux de la loi. Dans les faits, la culpabilité d'un geste elle est établie dès qu'il est commis, la victime sait si l'accusé est coupable ou non avant la fin du verdict. La présomption d'innocence c'est un droit qui protège de l'erreur judiciaire c'est tout.

Heuuuu non. Ça permet aussi de rappeler au public qu’il faut faire attention avant de condamner moralement quelqu’un sur la base seule du témoignage d’une prétendue victime ou d’informations partielles sur une affaire.

Axaca a écrit:Sauf que du fait de cette confusion dès qu'une femme accuse quelqu'un de viol et que cette accusation est relayée publiquement, elle est accusée de mentir pour se faire de la publicité / de l'argent / nuire à sa carrière (alors que suffit de regarder à quel point la violence est dirigée vers la victime, qui va généralement perdre une partie de son entourage / son emploi / se faire insulter chaque jour pas des milliers de personnes quand l'accusé est connu).

C’est sûrement arrivé plusieurs fois, mais il ne faut pas en faire une généralité.
Et ce n’est pas forcément en rapport avec le fait que ce soit une femme qui accuse. Ça peut aussi être le réseau professionnel de la célébrité qui intimide certaines personnes clés dans une entreprise ou un système (policier ou autres autorités). Ça peut aussi être une sorte d’énorme biais de confirmation des fans d’une célébrité.
Bref, c’est un poil plus compliqué.
Surtout qu’il y a déjà eu des cas de fausses accusations de viol avérées. Mais aussi des cas extrêmement douteux. Ça arrive aussi (et je n’en connais pas du tout la proportion même si j’imangine que c’est plutôt rare par rapport aux vrais viols).
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Antarka le Jeu Août 01, 2019 11:54

Alors je vais être semi-hors-sujet, mais les fausses accusations ça existe et ça peut faire du dégâts.

Dans mon entourage professionnel, je l'ai surtout vu quand j'étais ambulancier, et c'était pas venant de personnes forcément saines (des psychotiques, des handicapés lourds, voire des vieilles). Parfois des accusations très grave (genre un viol sur le brancard a l'arrière pendant que l'autre ambulancier conduit pépère).

Perso je touche presque du bois, mais c'est arrivé à une bonne demi douzaine de collègues. Aucun n'a été condamné au final (et je suis persuadé de leur innocence) mais TOUS m'ont parlé de gardes a vues extrêmement éprouvante. Un de ces anciens collègues m'avait raconté que les flics le chahutaient, lui disait qu'il passerait de toute façons les prochains mois en détention en attente de jugement (sa femme était enceinte de 7 mois), et qu'il ferait mieux d'avouer de suite s'il voulait être la a la naissance de sa fille. Heureusement qu'il a pas craqué je pense.

Dans quelques cas, les faits reprochés étaient amplifiés et la rumeur partait en live.

J'avais aussi un pote, ou bien sur je suis pas objectif parce que je le kiffe, mais il aurait tenu sur Kinto je pense. Sauf qu'il ne voyait les nanas que comme des amies ou des camarades de cul et avait une fâcheuse tendance a briser des coeurs parce qu'il manquait d'empathie avec ses compagnes de passage. Et qu'une nana a qui il a brisé le cœur a porté plainte pour viol contre lui. J'ai rien compris à cette affaire, vu qu'il a pris 6 mois de sursis (de trop s'il est innocent, et bien peu s'il était coupable).

La où je bossais y'a peu j'ai entendu parler d'un enseignant accusé d'attouchements qui se serait foutu en l'air (avant que la gamine se rétracte).

Dans mon cas perso, j'ai eu une vieille qui avait voulu m'embrasser de force (80 ans,1m50 mais 120 bon kilos). Réflexe a la con j'ai baissé la tête et lui ait ouvert la lèvre (3 points de suture). J'ai directement appelé mon boss pour tout lui raconter et me couvrir du mieux possible (avant d'appeler le 15). J'ai pas été emmerdé mais j'ai eu peur.

Pas mal de résidentes qui gueulaient "Au secours ! On me viole ! On me tue !" quand je rentrais dans leur piaule aussi. Ça me faisait partir très vite (et passer la main a une collègue féminine).


Enfin bref, a la base je voulais dire que les fausses accusations, je connais pas leur proportion mais je la pense importante, et ça peut avoir des consequences lourdes,tant que le plan psychologique que professionnel. En tout cas ça existe.
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Chocoloutre le Jeu Août 01, 2019 12:13

J'ai également été accusé de viol par une personne âgée dans le cadre de mon travail de soignant. Fort heureusement, c'était une personne qui était connue pour affabuler régulièrement mais ça je ne le savais pas encore, et je peux vous assurer que ce furent les deux heures les plus longues de ma vie avant que la responsable d'établissement me "blanchisse".
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Axaca le Jeu Août 01, 2019 13:52

Supaman a écrit:C’est sûrement arrivé plusieurs fois, mais il ne faut pas en faire une généralité.
Et ce n’est pas forcément en rapport avec le fait que ce soit une femme qui accuse. Ça peut aussi être le réseau professionnel de la célébrité qui intimide certaines personnes clés dans une entreprise ou un système (policier ou autres autorités). Ça peut aussi être une sorte d’énorme biais de confirmation des fans d’une célébrité.
Bref, c’est un poil plus compliqué.


Toutes les affaires de viols rendues publiques concernant des célébrités entre dans ce cas de figure, je dit bien toute. Quand la célébrité est un homme accusé, on dira que la femme qui porte plainte veut se faire connaître / relancer sa carrière / obtenir de l'argent. Quand c'est une célébrité qui est victime, là encore on dira qu'elle souhaite relancer sa carrière / ou qu'elle avait couché pour un rôle et maintenant se rétracte (au passage, utiliser l'intimidation / la contrainte / la menace / une position d'autorité qu'elle qu'elle soit pour obtenir un rapport sexuel, c'est un viol). Et c'est pas uniquement valable pour les stars au final, n'importe qui qui porte plainte pour viol sera pointé du doigt par tout son entourage (je t'invites à relire mes messages au dessus).

En fait, je trouve beaucoup plus intéressant de s’intéresser aux affaires dans lesquelles on ne met pas en doutes la parole de la victime / de la police. Plus le milieu social dont est issus le présumé agresseur est un milieu défavorisé, plus on aura tendance à y croire, d'autant plus s'il est étranger ou racisé. Suffit de voir combien de personne appellent à la peine de mort dès qu'il s'agi de personnes d'origines étrangères qui sont accusés et qui deux semaines plus tard vont défendre leur star fétiche à coup de "niah niah niah présomption d'innocence".
Pour parler plus sociologiquement : dans la pyramide des mépris, la femme est moins méprisée que le pauvre ou l'étranger, sauf si elle est elle-même pauvre ou étrangère.



Pour répondre en vrac à tout le reste concernant les fausses accusations :
Grosso-modo, la plupart des études que j'ai lu sur le sujet montrait environ moins d' 1% de fausses accusations (et il faudrait différencier viol et agressions parce que les chiffres sont pas les mêmes), sauf que les organismes admettaient aussi deux lacunes :
- La première, ce chiffre était ultra variable (de l'ordre du x10 - x20) selon les situations avec ainsi des taux de 2/3 % chez les très jeunes et les très âgés (pour les très âgés c'était dans les milieux soignants, ce qui concorde avec les témoignages au dessus, pour les plus jeunes j'y reviens après sur mon second point -même si il faut prendre en compte que le fait de porter plainte pour un enfant pour ce genre d'acte ça peut revêtir des aspects très différents), mais aussi dans les cadres où il y'a avait des rapports hiérarchique / sociaux à l'avantage de la "victime" présumée (pour faire simple, contrairement aux idées reçues, les fausses accusations sont plus souvent du fait de personnes dominantes socialement, un des exemples les plus courant c'était les supérieurs qui portaient plainte pour viol / agression afin de faire renvoyer un collaborateur).
Ça peut s'expliquer en partie par le fait que porter plainte contre quelqu'un qui à un avantage social complique énormément les choses (les moyens pour les avocats, les préjugés qu'auront les enquêteurs / les magistrats, la police qui tente souvent de dissuader etc...), et aussi qu'il faut avoir une certaine connaissance de la loi et du système pour porter plainte, surtout si elle est fausse.
- La seconde, c'est que ses chiffres prennent en comptent à la fois les accusations jugées fausses par les enquêteur / juges, mais aussi une partie des rétractations, sans prendre en compte que beaucoup de victime se retirent avant le procès à cause des pressions justement. Et c'est ce qui vient expliquer le chiffre élevé chez les enfants : la pression de l’environnement est incroyablement plus forte pour des gosses. Quand on dit à un enfant : si tu va jusqu'au bout tu va ruiner la vie de quelqu'un (indépendamment du fait que la personne soit coupable ou non d'ailleurs), fait attention c'est des choses graves, tu es sûr de toi, tu as peut être mal interprété les choses etc, ça l'encourage pas à aller jusqu'au bout, d'autant plus que lors d'agressions commises sur des enfants, bah l'agresseur est très souvent quelqu'un avec un ascendant sociologique et morale très fort sur l'enfant mais aussi sur son entourage dont il est souvent issu (enseignants, parents, prêtres ...).

Enfin le problème de ce chiffre c'est que beaucoup de ces enquêtes sont américaines, hors le système d'accord à l'amiable aux USA aide vraiment pas à démêler le vrai du faux.




Mais tout ça c'est clairement pas des choses visibles, parce que le viol est invisibilisé dans notre société (les victimes de viols parlent très peu à leur entourage). C'est un truc que j'ignorais encore totalement y'a quelques années, avant de mettre bien malgré moi le nez dans tout ce système. Tant qu'on à pas vu comment pouvait se dérouler un dépôt de plainte, une enquête et un procès, qu'on à pas vu tout ce qu'il y'a de violence symbolique subit par la victime durant des mois et des années, on a aucune idée de l'ampleur du phénomène, et même ainsi, je suis à des lieux d'imaginer ce que ça peut être pour la victime.
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar kyoju kenpu le Mer Août 07, 2019 22:45

Tiens j'ai eu une petite conversation avec une amie. On parlait de racisme et de féminisme... :D ...
Et du coup j'ai une petite question: Pensez vous que la sexualisation des seins soit un problème?
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Antarka le Jeu Août 08, 2019 0:14

Voilà qui ne date pas d'hier comme sexualisation.

Un problème ? Je suis un mec, donc je dirais que non. Tant que ça reste dans le non-jugement de valeur (donc ne pas raler quand on voit une nana sans soutif dans son t-shirt. Moi je m'en fout mais je suis pas une généralité).

Les problèmes de disproportion peuvent acquérir des dimensions encore plus chiantes aussi. J'ai connu quelques nanas petites et sveltes avec des poitrines ENORMES, et ma foi, vu les soucis de dos qui allaient avec, ces nanas devaient supporter le fait que personne les regardait jamais dans les yeux (y compris les autres femmes), ce qui m'aurait saoulé à leur place.


Après je pense que la sexualisation des nichons est très très ancrée dans notre société. On a carrément pas mal de films ou l'acte de faire l'amour peut être explicité sans soucis mais houla, sans montrer de nichons.

Et je pense aussi que beaucoup de femmes jouent totalement sur la sexualisation de leurs nénés. Les petites décolletés affriolants sont partout. La lingerie est majoritairement achetée par des femmes pour elles-meme avant tout. La majorité des femmes qui se font aggrandir ou réduire la poitrine le font la encore pour elles-mêmes et pas pour faire plaisir à leurs conjoints. Bref je pense que ça emmerderait plein de nanas si du jour au lendemain le monde entier n'en avait plus rien à carrer des nichons.

M'est avis que si Batroux et moi on va breveter demain un concept de jean masculin avec décolleté de couilles, on sera pas très bien reçu, alors qu'il s'agit là aussi de caractères sexuels secondaire.
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Lenidem le Jeu Août 08, 2019 0:56

Antarka a écrit:Batroux et moi on va breveter demain un concept de jean masculin avec décolleté de couilles.
Chiche !
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Différence du rapport au genre entre hommes et femmes.

Messagepar Antarka le Jeu Août 08, 2019 1:38

Un premier client !

Enfin tout ça pour dire que s'il y a une grosse sexualisation des (jeunes) femme dans nos sociétés, et que je pense que c'est un problème, je vois pas le soucis avec les nichons particulièrement.
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