San999 a écrit:Le truc, c'est que tu considères que la personne qui cède a forcément un problème autre que le harcèlement. Or, avoir une personnalité qui ne sait pas réagir face à l'agressivité, ce n'est pas forcément un "problème". C'est une question de caractère. C'est tout. Il y a des gens timides, calmes et qui évitent le conflit. Et ils ont le droit de l'être. Il n'y a pas de problème à résoudre. (Evidemment, il y a des cas particuliers où cela devient trop, mais il n'y a certainement pas besoin d'être un de ces cas extrêmes pour être vulnérable.)
Il n'y a pas que l'agressivité pour répondre au harcèlement.
Dès les prémices, l'adolescent peut aller en discuter avec un adulte responsable: dans son lycée, dans son foyer, avec ses parents, grands-parents, chez les flics.
Sinon, oui, chez l'adolescent, je considère, que le harcèlement masque quelque chose d'autre.
Chez l'adulte, c'est encore différent, la construction identitaire s'est faite.
C'est pour ça que le harcèlement est plus dramatique chez l'adolescent que chez l'adulte. Tu n'es pas sans savoir, que la fin de la construction psychologique se fait à l'adolescence: Nous finissons de construire ce que nous devenons. Nous choisissons nos amis, notre style vestimentaire et musical ect...
Je ne dis pas que la timidité est un "problème" identitaire, que tous les timides du monde entier souffrent de grosses tares, tout un chacun a le droit d'être comme il est. Mais si cet aspect de la personnalité peut conduire à un drame, comme le suicide, alors oui j'estime que c'est un problème. Bien sûr je ne déprécie pas la responsabilité des harceleurs, ni la portée de leur actes, comme les exemples que tu as souligné mais j'estime qu'il y a aussi un travail à faire sur soi.
Si tu ne veux pas te faire emmerder, ne te fais pas emmerder: même si tu es manchot, unijambiste, timide, introverti, obèse, gay, juif, arabe ou rouquin. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?
Il existera toujours un moyen de se défendre face aux autres, il faut juste essayer à faire appel à cette petite force de caractère qui sommeille en nous.
Tu sais, j'ai un petit cousin, bon je n'ai plus trop de contacts avec lui aujourd'hui mais bon. A l'époque, il se faisait emmerder dans son école, il devait être au CM2, quelque chose comme ça. Il se faisait rentrer dedans, il s'est fait cracher dessus, s'est fait coincé aux toilettes, tout ça parce qu'il traînait qu'avec des filles, et que dans ses jeunes années il préférait jouer avec des pets shops plutôt qu'avec des Power Rangers.
Je voyais sa mère et son père papillonnaient autour de lui, tentant de l'enfermer dans une espèce de cocon. Sa grande soeur, plus vieille que moi, faire de même.
Et en discutant avec lui, quand je lui ai demandé, s'il s'était défendu, il m'avait répondu: non. qu'il avait peur, ils étaient nombreux et plus "forts" que lui physiquement. A 10/11 ans je comprenne qu'il ait peur.
Pourtant dans ce genre de groupe social, il existe toujours un leader. Stéréotype On: Si tu défonces le leader, les autres se calmeront.
Je ne lui ai pas dit de mener une vendetta à 1 contre 10 ou 15, juste chopper la tête pensante et lui faire comprendre que maintenant cela suffisait. Le chopper un jour où il était seul.
Il ne l'a jamais fait, il a été obligé de finir son année à la maison, ou dans une autre école, dans une autre commune, enfin, depuis je n'ai plus de nouvelles à cause de tout un tas de facteurs mais bref, je reste persuadé que cela aurait marché.
Le Harcèlement n'est jamais de la faute du harcelé, on est bien d'accord mais au bout d'un moment, le harcelé devient le seul acteur qui peut mettre fin à la scène, car les autres ne s'arrêteront pas, il faut donc trouver les fonds nécessaires dans son corps, dans sa psyché pour faire face et retourner la tendance.