Axaca a écrit:La masturbation intellectuelle, ne subit pas la même condamnation que celle sexuelle chez les croyants ? Dommage, parce que ça nous aurait épargné un message qui dit tout et son contraire, mais surtout rien.
Mais, il ne faudrait pas non plus oublier que la science est créée avant tout par des humains avant d'être créée par des scientifiques. Les biais méthodologiques sont omniprésents en science.
L'objectivité pure n'existe pas, l'objectivité de la science naît de l'intersubjectivité des scientifiques, et la communauté scientifique doit faire consensus. La logique actuelle voudrait que les scientifiques mènent des recherches autour de « l'idée dominante », d'une part pour obtenir un crédit scientifique (une reconnaissance par les pairs), et d'autre part pour faire de ce crédit scientifique un crédit économique.
La religion est aussi un fait humain. Un point partout la balle au centre alors ? Non. Parce que la science a un fondement empirique. Oui elle est le fait d'humains, mais contrairement aux dogmes religieux, elle accepte dès ses prémices la controverses (chose que ne font pas les divers églises religieuses).
Quand à une logique qui voudrait que les scientifiques recherchent autour de ce que tu appelle « idée dominante » (y'a pas "d'idée" en science, y'a des théories, plus ou moins consensuelles) c'est complètement faux. C'est même l'inverse, le graal pour un scientifique, la jubilation, c'est précisément de faire une découverte majeure, qui vient changer ce qu'on pensait d'un sujet. Non seulement la science admet le principe de controverse, mais en réalité elle n'est basé que sur ça. La solidité d'une théorie, ça se mesure grandement au nombre de scientifiques ayant tenté de la contredire qui s'y sont pété les dents.
Donc non, les scientifiques ne sont pas semblables aux curés pas plus que les gens qui se fient à la sciences ne sont semblables aux paroissiens. Parce que les premiers non seulement acceptent la controverse, mais en plus la recherche, tandis que les seconds considèrent ceux qui controversent -beurk- (les blasphémateurs) comme méritant un châtiments.
D'autre part, la sociologie des sciences et la sociologie des scientifiques en général révèlent le fait que les scientifiques sont des êtres sociaux dont la pensée est largement influencée par les cadres dans lesquels ils évoluent. Même si un travail repose sur une dimension empirique sérieuse, le passage de l'expérience à la théorie est toujours synonyme d'interprétation.
Et tant que le profane n'a pas réalisé de lui-même les expériences pour vérifier si les mesures ne souffrent pas d'un quelconque biais, alors il se situe dans la croyance, par définition. Tout comme le religieux.
Non. Premièrement, parce que celui qui se fie à la science à justement le loisir de vérifier les calculs, mais parce qu'il sait que des centaines et des centaines d'autres scientifiques vont le faire. Jusqu'à preuve du contraire, personne n'a jamais pu vérifier l'existence d'un ami imaginaire tout puissant, pas même les grenouilles de bénitier.
Mais ensuite, parce que les scientifiques (au contraire des religieux), encore une fois, accepte l'idée d'une faillibilité de leur théorie, mais aussi d'une erreur humaine, c'est pour ça qu'on a inventé des dizaines et des dizaines de protocoles visant à éliminer l'impact de l'observateur sur l'analyse finale. Une publication scientifique, c'est le travail de toute une équipe, relue par des pairs. Et même après ça, l'étude sera cité, analysée, critiquée pendant des décennies parfois.
Encore une fois, tout l'inverse du fonctionnement des diverses églises religieuses. Personne n'a le droit de remettre en question Jésus, personne n'a le droit de remettre en question tel ou tel passage de la bible, de critiquer l'authenticité d'un passage, son interprétation etc. Personne à par les tenanciers de la boutiques, évidemment.