Namekku Daimaô a écrit:Je ne dis pas que les mathématiques reposent sur du vent, ce n'est pas mon propos. Je dis juste qu'il y a un terrible biais scientiste qui considère qu'une recherche serait plus "scientifique" si elle s'appuie sur des chiffres plutôt que sur une analyse qualitative.
De fait, une équation n'est pas soumise à interprétation, une analyse si. Ca ne veut pas dire que les sciences analytique (ou d'observations) ne sont pas scientifique, ça veut simplement dire que leurs méthodologie est extrêmement différente ; et ça ne veut pas dire que les sciences dites nomologiques ou dures sont exempté défauts, mais les biais seront bien plus souvent sur les préceptes d'une thèse que sa conclusion.
Mon propos portait davantage sur les maths en tant qu'outil. Si on prend par exemple l'inflation, beaucoup de personnes ne questionne pas sa signification et la considère comme quelque chose de donné, comme une donnée objectivée.
Mais sa mesure, malgré son aspect mathématisée, repose sur des choix et sur une signification précise. La donnée mathématique est construite et ne tombe pas du ciel. Il s'agit d'avoir un recul critique. Je n'ai jamais critiqué les maths en soi mais plutôt l'usage que l'on peut en faire dans des certaines disciplines (comme l'économie par exemple).
De toute les disciplines basées sur des mathématiques, je pense que l'économie est clairement la moins scientifique de toutes, donc c'est clairement pas le bon choix.
Si demain je te file les équations de Newton, à partir du moment où on s'entend sur l'algèbre, les unités du système métriques et les multiplications, bah tu sera obligé de reconnaitre la véracité des trois lois de Newton. C'est un absolu, à moins de décidé que 2=1, tu ne peux pas dire que l'interprétation est subjective. Tu peux te tromper (c'est arrivé hein des mecs balèse qui se plantent sur un virgule, Galilée était une grosse tanche niveau calculs par exemple), mais si tu le fais proprement, tu peux pas arrivé à un autre résultat que Newton (ou globalement tout le monde depuis).
En ce qui concerne la religion, mon objectif n'est pas de procéder à des comparaisons. Simplement, je trouve un peu pauvre la position qui consiste à faire de la religion et de la science deux choses diamétralement opposées.
Vous démontrez bien une chose, c'est que quelqu'un qui oppose science et religion peut tout autant faire preuve de foi en une institution, ici l'institution scientifique, qu'un religieux peut le faire. Mais même un religieux peut faire preuve de scepticisme quant à ses croyances, j'ai beaucoup discuté avec des mormons et ils m'ont presque tous dit qu'ils doutaient parfois de leurs croyances.
La vraie démarche scientifique consiste à douter de toute chose, y compris de la science elle-même.
Non. La démarche scientifique ce n'est pas de douter de "la science". "La science" ça n'existe pas, c'est un concept, y'a pas une science, comme il y'aurait une église ou un dogme absolu. La démarche scientifique, c'est de douter de chaque hypothèse, de s'employer à la contredire, et de la considérer comme viable quand aucune autre hypothèse ne parvient à la contredire ou a produire un résultat plus satisfaisant.
C'est la base de la distinction physique "normale" et physique quantique, globalement, tout le monde accepte les principes de relativité restreintes et de relativité générale, parce qu'on a pas de meilleur modèle, et parce que les modèles en question fonctionnent. Mais dans le même temps, on s'efforce aussi de trouver une équation unique qui unifierais les deux (en étant absolument pas surs qu'elle existe).
Science et religion sont fondamentalement opposés, en tout cas si par religion on se limite aux cultes monothéistes. Parce qu'encore une fois, la science admet la contradiction - si demain Dieu décide de venir foutre le boxon, nous prouver qu'il existe et repart, bah les scientifiques feront avec -, là où la religion ne peut pas la tolérer (cf. toutes les excuses utilisées pour contredire les démonstrations scientifiques ne concordant pas avec les dogmes).
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"