Questions et débats sur le droit

Pour parler de tout et de rien : ça ratisse très large, tous les sujets qui ne vont pas dans les autres forums vont là.

Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Foenidis le Ven Juin 29, 2018 15:39

Voici comment était réparti jusqu'à maintenant le prix d'un livre :

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Plus précisément, la plupart des auteurs touchent entre 8 et 12 % (c'est même plutôt en 8 et 10 %).
Les 12 % et plus sont réservés à ceux qui vendent de très gros volumes, En France, ces auteurs se comptent
sur les doigts de la main. (ouaip, l'argent va à l'argent...).

Certains d'entrevous auront peut-être entendu parler du mouvement actuel "Auteurs en colère",
lancé à cause de l'insertion d'une CSG sur les droits d'auteur de 8 % (qui vient donc rogner le peu
qu'ils gagnent). Pour rappel, les auteurs n'ont pas droit au chômage, c'est donc une cotisation à perte pour eux.

Notez aussi le cas particulier des auteurs BD qui doivent se partager les droits en deux quand il y a un scénariste
et un dessinateur. (dans le cas d'un droit d'auteur à 8 %, chacun n'aura donc que 4 %).

Donc ouais, quand t'es le créateur (l'écriture demande des années de travail) et qu'on te file les miettes, ça fout un peu les boules.
Le futur me donne un peu trop souvent l'impression d'avoir les mots de Dante « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance » gravés en lettres sombres sur son fronton.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Bushido le Ven Juin 29, 2018 16:14

C'est la raison pour laquelle les auteurs deviennent indépendants, comme Maliki par exemple. Qui utilise les dons sur Tippie pour financer son travail, ou via ce qu'on appelle des commissions.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Foenidis le Ven Juin 29, 2018 16:21

Et petite précision qui vaut son pesant de cacahuète, en France, un livre est considéré comme best sellers dès 1 500 exemplaires vendus.
(quelques centaines de volumes... c'est déjà considéré comme un bon résultat par la plupart des éditeurs).

Pour un prix de vente de 16 euros, par exemple, cela fait moins de 2 400 euros pour l'auteur, ouaip, l'équivalent d'à peine deux smic et demi
pour une moyenne d'un an de travail sur un roman (souvent plus).

Autant dire que pour envisager vivre de sa plume, il faut avoir le moral ! :lol:
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Antarka le Ven Juin 29, 2018 16:31

Perso je vois pas de quoi vous vous plaignez. Ça vous semble anormal qu'en vendant 2500 bouquins par an on ne puisse pas en vivre ? On est pas d'accord alors. J'peux vous dire que même dans des métiers plus rentables qu'écrivain (musicien tient) on est extrêmement loin d'en vivre avec de tels ventes. Même en faisant 50 lives par an (Les Wampas tient, ils en vivaient pas).

Le mec qui vend 2000 bouquins par an et se plaint de ses revenus, il a qu'à faire autre chose à côté en effet. Ou améliorer sa plume. De toute manières l'être humain lambda n'a pas le choix. Perso si je devais prendre une année sabbatique le temps d'écrire un roman, bah je pourrais pas, pas les moyens, même sans attendre les chiffres de vente qui me sauveront probablement pas.

Et je serais scandalisé si un éditeur se faisait pas au minimum 10 fois plus qu'un auteur. L'auteur ne glande rien, dans 99% des cas, une fois son livre écrit (enfin il va écrire ot chose quoi). C'est l'éditeur qui fera la promo. L'éditeur qui fera les tirages avec le papier et l'encre qu'il paie. L'editeur qui pondra le titre et la couverture. L'éditeur qui contactera les libraires pour les séances de dedicasse. L'éditeur qui fera la relecture et ré écriture obligatoire etc etc. Dans le cas de l'édition de roman, la maison d'édition fournit un travail bien bien plus considérable que l'auteur (ceci concerne en tout cas 99% des auteurs).

Quand je vois ma nana, ses deux bac+5 et son SMIC mensuel dans l'édition (+ les avances de frais parce que faut bien que l'auteur ait un stand), je pense pas que les éditeurs se fassent une si grosse marge que ça.


Bon au final vu que c'est ENCORE un équilibrage par le bas, je suis contre ces réformes, bien entendu.

Et le fond du problème, c'est aussi que les gens achètent de la merde. Y'a effectivement moults écrivains qui vont faire 10 ans de recherche pour un bouquin historique qu'ils viendront à 800 exemplaires. Pendant que Levy ou Musso en vendent des centaines de milliers. Et que les 50 Shades se vendent à des dizaines de millions d'exemplaires.

Bref, je suis pas du tout H.S.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Foenidis le Ven Juin 29, 2018 17:14

Oh mais ça, c'est dans le meilleur des cas ! C'est à dire celui des très grosses maisons d'éditions.

Parce que de mon côté, côtoyant nombre d'auteurs et plus particulièrement dans les genres SFFF qui sont emmenés par de petites et moyennes maisons d'éditions, la chanson est toute autre.

L'auteur ne glande rien, dans 99% des cas,


Faux !

C'est l'éditeur qui fera la promo.


Et l'auteur !
Qui se déplace dans les librairies, les salons, les conventions, répond aux interviews... et ça, gratos ?
C'est bien l'auteur.
C'est tout juste si certains éditeurs leurs remboursent les déplacements (je connais des auteurs qui le font sur leurs deniers).

Pire, dans les plus petites maisons d'édition, la majorité des ventes sont celles que les auteurs font d'eux mêmes.

L'éditeur qui fera la relecture et ré écriture obligatoire etc


AVEC l'auteur ! Lors de cette étape, auteur et directeur littéraire bossent autant l'un que l'autre.
(discussions sur les suggestions de corrections, soumission des corrections faites par l'auteur, retour du directeur littéraire, etc.)

L'editeur qui pondra le titre et la couverture.


Vrai... et faux.
Le bouquin arrive toujours avec un titre, l'éditeur ne le change que s'il pense qu'il ne convient pas... ce qui entraîne presque toujours une concertation avec l'auteur = échange et réflexion à deux.

Pour la couverture, c'est très variable selon les éditeurs. Certains imposent la couverture et informent juste l'auteur quand d'autres établissent une relation entre l'illustrateur/graphiste et l'auteur. Donc là encore, il y a des auteurs qui ne glandent pas "rien".

L'éditeur qui fera les tirages.


Non, ça c'est l'imprimeur. Et là encore l'auteur intervient. Il reçoit un bon à tirer pour consultation et l'impression ne démarre qu'après son accord.

Dans le cas de l'édition de roman, la maison d'édition fournit un travail bien bien plus considérable que l'auteur.


Vraiment très drôle ! :lol:

Tu connais la réponse de Picasso à une femme qui s'offusquait de le voir réclamer une grosse somme pour un croquis qui lui avait pris rien de temps à faire ? « Non Madame, ce sont des années de travail. »

Et même sans le travail d'acquisition des techniques qui différencient l'écrivain du commun des mortels, l'écriture de certains romans demande parfois des années de travail... notamment parce que certains genres/histoires demandent des recherches importantes en marge de l'écriture proprement dite.

Et que dire de la création en elle-même ? La matière grise ? Ce qui fait que ce récit ou ce trait de crayon sont uniques !
Ce que certains appellent talent, est composé à 80 % de travail.
Asura dessine comme un dieu, oui, mais combien d'entre vous ont une idée du nombre d'heures d'entraînement qu'il lui a fallu et il lui faut encore pour maintenir un tel niveau ? Combien imaginent l'investissement personnel que cela représente ?
Cela est si conséquent que la plupart d'entre vous sont même incapables de le concevoir. Pour une grande majorité, le mec qui dédicace son bouquin ou sa BD, il a simplement reçu un don du ciel, c'est juste un veinard, quoi.

D'ailleurs très bien illustré par :
Perso si je devais prendre une année sabbatique le temps d'écrire un roman, bah je pourrais pas, pas les moyens, même sans attendre les chiffres de vente qui me sauveront probablement pas.


Voilà, comment les gens voient l'activité d'auteur : il suffit de s'asseoir devant un clavier et de taper ce qui nous passe par la tête.

Ben mon p'tit père, si j'avais les moyens, je te la paierais ton année, rien que pour rigoler en te voyant te débattre pour essayer de faire éditer ton truc. :mrgreen:

En nombre d'heures de travail - exception faite de certains trucs écrits ou dessinés avec les pieds, bien entendu - le nombre d'heures de travail de l'auteur dépasse de trèèès loin celui des services de l'éditeur, tous corps de métier confondus.
Et pas seulement dans le travail en amont, mais un style soigné, ce sont des centaines, des milliers d'heures de relecture et corrections, parfois des années de travail.

Autre détail qui a son importance : l'éditeur et les autres vivent grâce au travail de plusieurs auteurs (des dizaines pour les plus petits, des centaines/milliers pour les plus gros). L'auteur, lui n'a que sa production personnelle.

Remarque qu'auteurs et éditeurs rament souvent autant à gagner leur vie. Le nombre de petites et moyennes maisons d'édition qui coulent tous les ans a de quoi faire peur. Seulement, c'est un mal silencieux, invisible pour qui ne suit pas ce milieu.

Et puis, selon moi, le grand méchant n'est pas tant chez l'éditeur que le distributeur. Parce que lui, il ramasse sans trop d'efforts, hein !
Résumons :

C'est le mec qui se charge de prendre les bouquins et de les distribuer dans les réseaux commerciaux. C'est un peu une sorte de monopole détenu par deux grosses boîtes en France si je ne me trompe pas. Ces boîtes ont la particularité de CHOISIR les éditeurs et les livres qu'elles veulent bien distribuer. Ce qui veut dire que les éditeurs sont coincés, ils ne peuvent pas faire autrement que passer par eux et toute leur activité en dépend ! (un peu moins maintenant avec le numérique) ET ce sont les distributeurs qui fixent leur prix. On en revient un peu au système qui fait que l'agriculteur patine dans la misère quand grossistes et supermarchés se gavent du fruit de son travail.

Et puis ce que réclament les auteurs, ce n'est pas de devenir millionnaire en vendant un millier de bouquins, mais d'être plus justement rémunéré au sein de la filière qu'ils font vivre. Parce que non, recevoir le plus petit pourcentage alors que c'est toi qui fournis le plus gros du travail et qui permet à tout le monde de travailler, ce n'est pas normal... et encore moins quand par dessus le marché, on te rackette le peu que tu as réussi à gagner.

Image


Antarka a écrit:Quand je vois ma nana, ses deux bac+5 et son SMIC mensuel dans l'édition (+ les avances de frais parce que faut bien que l'auteur ait un stand), je pense pas que les éditeurs se fassent une si grosse marge que ça.


Je signale, juste au passage, que la corrélation entre les deux faits n'a rien d'évident.
Le marché du travail fonctionne selon le système de l'offre et de la demande, or, le nombre de demandeurs d'emploi dans tous les secteurs administratifs est largement supérieur à l'offre = des emplois sous-payés.
« Si t'es pas content, va voir ailleurs, y'en a 50 qui attendent ta place. »
J'ai vu passer des annonces qui demandent deux qualifications post-bac + langue étrangère pour un salaire au smic. :evil:

Et puis si une maison d'édition n'est pas compétitive, c'est un peu facile de mettre ça sur le dos de la rémunération de ses auteurs !
Surtout qu'ils paient tout autant les pots cassés que leur éditeur qui ne réussit pas à être rentable.
Que l'éditeur fasse donc sont travail, foutre de dieu !
À lui de choisir les bons textes et de se bouger pour les vendre...

Je suppose que si ta nana avait le choix de se barrer pour un meilleur contrat, elle l'aurait fait. À moins qu'elle aime bosser pour cette boîte là, tant pis pour la paye, remarque, ça arrive. Mais ne viens pas mettre ça sur le dos des auteurs, please.
Dernière édition par Foenidis le Ven Juin 29, 2018 22:25, édité 1 fois.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Tenchi le Ven Juin 29, 2018 19:35

Et oui je savais que ça allait pas plaire. lol
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Foenidis le Ven Juin 29, 2018 23:16

Marie Spénale, auteurde BD Belge, vient de tweeter :

« Mon conseil pour ceux qui se lancent dans la BD : franchement mais faites pas des BD pour 3000€, ça sert à rien.
À 3000€ les 150 pages, c'est pas un salaire, c'est pas un dédommagement, c'est juste du travail à perte. Et tant qu'à pas gagner d'argent, y'a plein d'activités plus sympa que faire une BD pour un éditeur. Exemple : une petite sieste au soleil. »
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Zhatan le Sam Juin 30, 2018 13:03

Pour une fois que je suis d'accord avec Foenidis...


Et oui je savais que ça allait pas plaire. lol

Toujours sans argumenter ;)
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar San999 le Dim Juil 01, 2018 1:32

Bon, vu que ce je vais dire n'a pas de rapport avec le droit, je le mets sur le bla bla.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Tenchi le Lun Juil 02, 2018 14:28

Zhatan a écrit:Pour une fois que je suis d'accord avec Foenidis...


Et oui je savais que ça allait pas plaire. lol

Toujours sans argumenter ;)


Si mais j'ai fait court, ça me dérangerait pas du tout que mon oeuvre soit source d'inspiration. Au contraire ça prouve qu'elle est appréciée.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Antarka le Dim Juil 08, 2018 0:42

Foenidis a écrit:Voici comment était réparti jusqu'à maintenant le prix d'un livre :

Image

.



Après en avoir parlé à plusieurs personnes dont ma pote libraire et ma compagne editrice, ce graphique est faux. Il donne à peine un ordre de grandeur. L'éditeur touche une part plus importante que le libraire déjà, pour la plus grossière des erreurs qui a fait bondir les gens à qui j'ai parlé.

Et bon ça va largement dans ton sens Foe, mais selon la copine, 8% de droits d'auteur c'est ENORME, et 12% ça n'existe nulle part. Les siens sont bien en dessous, plutôt entre 0 (si si) et 6%.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Foenidis le Dim Juil 08, 2018 1:09

Antarka a écrit:Et bon ça va largement dans ton sens Foe, mais selon la copine, 8% de droits d'auteur c'est ENORME, et 12% ça n'existe nulle part. Les siens sont bien en dessous, plutôt entre 0 (si si) et 6%.


Ouaip... 0% ça existe, je sais bien. T'es payé en "notoriété"... sauf qu'un frigo plein de notoriété, comme l'avait justement souligné un auteur de BD sur mon Tweeter, ben ça ne nourrit pas son homme (d'autant plus si une majorité d'éditeurs se mettent à te le proposer...).

C'est aussi le cas pour nombre de revues et d'anthologies qui publient des nouvelles (qui font le bonheur des amateurs de SFFF).
M'enfin, une nouvelle de qualité édition, cela va de quelques semaines à deux ou trois mois de travail selon les auteurs, ce n'est pas le même investissement qu'un roman entier.

les 6 à 8 % sont courants pour les publications "jeunesse" (la réparation de cette injustice fait partie des revendications actuelles des syndicats d'auteurs), est-ce le créneau de la boîte où bosse ta compagne ?

Il me semble que c'est aussi le prix pour les publications genre "Harlequin"... bon, faut dire, vu la qualité d'écriture générale dans ce genre - sans être mauvaise langue, hein ! Franchement, si j'avais voulu me faire un peu de fric avec ma plume, vu le
niveau (et le nombre de pages) sortir deux ou trois conneries par mois dans ce créneau ne me poserait pas de difficultés... mais bon, c'est pas ma came DU TOUT !
J'ai toujours écrit pour le plaisir, et ça ne changera pas. Si un jour ça me rapporte quatre sous, ben ce sera bonus, rien de plus.

Vu de ma fenêtre, je côtoie et discute avec des auteurs tous couleur SFFF, et pour ceux qui sont publiés, c'est le plus souvent 10 %... quelquefois 8 % dans le cas d'un premier roman, mais au suivant - pour ceux qui parviennent à placer un second titre, c'est 10 %.
Les 12 %, c'est en principe pour un auteur qui assure un certain niveau de vente.
J'ai lié connaissance avec Jean-Philippe Jaworski, qui cartonne grave, publié chez les Moutons Électriques (plusieurs de ses titres sont primés, 2 prix Imaginales du meilleur roman francophone, prix du Cafard Cosmique) + quelques nouvelles chez Mnémos... et je n'ai jamais songé à lui demander combien il touchait en droits d'auteur, et si ses droits avaient monté avec le chiffre de ses ventes (quelquefois, c'est inclus dans le contrat, arrivé à un certain palier de vente, le pourcentage de droits d'auteur augmente + négociation d'un meilleur pourcentage pour la publication du nouveau titre quand le précédent a fait d'excellents chiffres). Quand on discute, c'est toujours de techniques d'écriture, pas d'histoires de pognon. ^^°

Si certains cherchent une lecture jubilatoire pour les vacances, je vous recommande d'ailleurs très chaudement son "Gagner la Guerre"... je vous jure que vous adorerez !

(pour en savoir plus : "Lire ou ne pas lire Gagner la Guerre" par Moun

Pour tester cet auteur à moindre frais, rabattez-vous sur son recueil de nouvelles "Janua Vera"... vous y retrouverez dans "Mauvaise donne" Benvenuto Gesufal, le cynique "héros" de Gagner la Guerre, assassin de profession, qui bien qu'habile et rusé, a le don pour se retrouver dans les mauvais coups.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Antarka le Dim Juil 08, 2018 1:37

En vrac parce que je vais me coucher.

Non, pas de littérature ado. C'est du local. En gros ça parle de l'histoire des Deux-Sèvres surtout (de tout et de rien, mais thématique 79 quoi). Ça limite déjà pas mal le potentiel des ventes.

Pour donner un ordre d'idée, ils ont deux auteurs banquables sur environ 500, et ont pour consignes d'être aux petits soins avec ces 2 auteurs (hors de question qu'ils se barrent ailleurs). Ma nana a évoqué un peu plus de 2000€ de droits d'auteur, par mois, chacun. C'est cool pour eux, mais c'est finalement un salaire simplement correct (bien meilleur que le mien certes) qu'un sur 250 aura.

De ce qu'elle me dit, ils commandent parfois des livres à des auteurs (ordonnent à un auteur d'écrire) sur un sujet qu'il maîtrise pas. Genre elle a évoqué un mec spécialiste en histoire préhistorique des pays basques à qui ils ont commandé une fiction sur l'occupation des deux Sèvres pendant la Seconde Guerre Mondiale, et curieusement c'était pas terrible.
Dans ce genre de boulot sur commande, les droits d'auteurs prennent cher à priori. Ils tendent vers le 0 quoi.

Quand aux droits d'auteur qui augmentent avec le nombre de vente, je sais pas. Ça me semblerait logique, vu que les salaires des autres intervenants seront souvent les mêmes quelles que soit les ventes du bouquin (genre le graphiste qui fait la couverture). Donc un nombre important de vente ferait une plus grosse part (en proportion) pour l'auteur.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar Foenidis le Dim Juil 08, 2018 1:47

Antarka a écrit:Quand aux droits d'auteur qui augmentent avec le nombre de vente, je sais pas. Ça me semblerait logique, vu que les salaires des autres intervenants seront souvent les mêmes quelles que soit les ventes du bouquin (genre le graphiste qui fait la couverture). Donc un nombre important de vente ferait une plus grosse part (en proportion) pour l'auteur.


C'est exact ! Mais, bien que logiques, ces clauses ne sont pas systématiques à tous les contrats d'édition (et puis bon, en tant qu'auteur inconnu, si t'arrives à vendre quelques centaines de ton truc, t'es déjà content... ^^°).

Eh oui, bien entendu que les éditeurs chouchoutent les auteurs qui font du chiffre (histoire qu'ils n'aient pas envie de changer de crèmerie)... d'où le 12 % qui leur est offert, et ça peut monter beaucoup plus haut ! Françoise Sagan a par exemple touché jusqu'à 20 % sur ses derniers titres.

Comme le disait une petite vieille de mon village : « La pierre va toujours au murger »... (murger = mur de pierres empilée). Traduction : l'argent va toujours aux riches.
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Re: Questions et débats sur le droit

Messagepar niicfromlozane le Dim Juil 08, 2018 9:00

Pour tester cet auteur à moindre frais, rabattez-vous sur son recueil de nouvelles "Janua Vera"... vous y retrouverez dans "Mauvaise donne" Benvenuto Gesufal, le cynique "héros" de Gagner la Guerre, assassin de profession, qui bien qu'habile et rusé, a le don pour se retrouver dans les mauvais coups.


Ah voilà pourquoi ça me disait qque chose !

J'ai lu Janua Vera, et c'est effectivement excellent ! SI gagner la guerre s'articule autour de Gesufal, je crois que je vais e laisser tenter.
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