Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice sociale)

Pour parler de tout et de rien : ça ratisse très large, tous les sujets qui ne vont pas dans les autres forums vont là.

Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice sociale)

Messagepar Login le Jeu Avr 09, 2020 11:47

La définition des "Social Justice Warriors" a déjà été abordée. Mais je propose de poser le sujet ici une bonne fois pour toutes.

Nous sommes en 2020 et beaucoup ont la chance de ne pas savoir ce que signifie le terme "SJW".

Je vais citer des passages d’un article américain datant de 2016 (je mets le lien à la suite).
La doctrine totalitaire des « Social Justice Warriors »
[...]Non pas qu'il y ait quelque chose de mal avec les principes: la plupart des Américains soutiennent l'égalité des sexes, croient que les personnes transgenres devraient pouvoir vivre comme elles le souhaitent et rejeter la haine anti-musulmane. Mais les guerriers de la justice sociale ont transformé ces causes en auto-parodie maligne. Leur féminisme s'inquiète pour les hommes assis les jambes écartées dans les transports en commun, cherche des « espaces sûrs » sans dissidence et pleure l'oppression face aux risques pour la santé de l'obésité. Leur plaidoyer transgenre exige le respect des identités de genrepersonnalisées avec des pronoms personnels qui peuvent changer sur un coup de tête et crucifie un cinéaste dévotement progressiste pour une blague"transphobe" qui suppose que les personnages féminins sont anatomiquement féminins. Leur anti-islamophobie sape les critiques féministesde l'islamisme conservateur et blâme lesjournalistes assassinés pour avoir publié des caricatures de Mohammed.
Les guerriers de la justice sociale de 2015 ont-ils soutenu des causes louables? Sûr.Mais une grande partie de leur passion va dans la police de la parole et de la culture dirigée contre les crimes sans victime qui violent leurs tabous moraux.
Considérez la protestation de l'année dernière contre une exposition du Musée des beaux-arts de Boston qui a permis aux visiteurs d'essayer un kimono: les militants ont qualifié cela d '«appropriation culturelle» et d'impérialisme raciste, au grand dam des Japonais-Américains locaux et des employés des consulats japonais.[...]

[...]Aucun autre groupe n'est aussi préoccupé par le nettoyage linguistique. Une discussion sur un forum de justice sociale préconise de supprimer de son vocabulaire des termes comme «validiste», «fou», «stupide» et même «déprimant»; au Smith College l'année dernière, l’exposé du journal étudiant sur un panneau (ironiquement, un panneau consacré à la liberté d'expression) a rendu «sauvage et fou» comme «sauvage et [insulte validiste]».[...]

[...]Le mouvement pour la justice sociale compte de nombreux adeptes bien intentionnés qui veulent faire du monde un endroit meilleur. Mais l'essentiel de son «activisme» n'est guère plus qu'une quête égocentrique de pureté morale.Abandonner «fou» de son vocabulaire n'améliorera pas les services de santé ou les opportunités d'emploi pour les malades mentaux.[...]

https://observer.com/2016/02/the-totali ... -warriors/

Je cite aussi l’analyse sans faille d’Acermendax qui présente la chaîne YouTube sur la méthode scientifique La Tronche en Biais.
Spoiler
Petit préambule : les déterminismes biologiques et sociaux qui font ce que nous sommes dépassent largement nos échelles individuelles, et même les gens favorisés ont “subi” leur état. Ils n’ont pas choisi qui ils sont dans la société. Ils ne sont responsables que de leurs actes personnels et des choix qui vont contribuer à faire le bien autour d’eux, et éventuellement à combattre toutes les formes d’oppression, ou bien le mal et accroître la misère et la pression qu’exerce la société sur les plus faibles. Merci de relire ces quelques phrases si vous pensez que l’auteur de la suite nie la souffrance de qui que ce soit, nie l’oppression, nie le racisme ou le fait que la société organise des inégalités gravissimes.
Je ne livre pas ici une humeur ou un avis a priori ni une leçon de militantisme ou un “guide du bon féministe” mais le résultat de l’observation de la frange des militantismes pour laquelle la cause importe moins que le combat, la logique moins que la victimisation, la vérité moins que le jugement d’autrui. Tout en m’efforçant de ne pas juger les gens je veux mettre l’accent sur un problème qui n’est spécifique à aucune idéologie, mais qui est d’autant plus triste quand il affecte des idéaux qui pourraient faire l’unanimité. Je présente ici un point de vue critique sur le discours et l’attitude de gens dont je pense qu’ils ont raison sur le fond mais qui pour autant n’ont pas tous les droits.

Je ne suis pas un SJW anti-SJW…

***

Étrange animal.
Vous avez tous croisé au fil de vos échanges sur les réseaux sociaux, ou dans la vie de tous les jours, une personne avec qui vous partagez visiblement des valeurs importantes concernant la justice sociale, c’est-à-dire le respect des droits fondamentaux des individus, mais qui ne vous pardonne pas de ne pas les défendre exactement comme elle le fait. On appelle ce type de personne un “guerrier de la justice sociale”, et en bon français : un-e Social Justice Warrior (SJW). Le terme n’a pas toujours eu une connotation péjorative, et comme le terme troll, il faut bien faire attention à ne pas en abuser sous peine de le vider de son sens. Avant d’aller plus loin disons-le, le Social Justice Warrior est un poncif dans la fachosphère et les réactionnaires collent volontiers cette étiquette sur les activistes dans le but de dénigrer leur parole. Certains lecteurs seront tentés de nous accuser d’appartenir à ce courant de pensée et de nous coller une étiquette à leur tour afin de faire l’économie d’une remise en question. Courons le risque malgré tout, mettons de côté le choix de certains activistes d’endosser le nom de SJW en réaction aux réactionnaires, et parlons un peu du fond du sujet en considérant le SJW sous ses aspects problématiques.

Le Social Justice Warrior vaut mieux que vous.
Il / elle est plus égalitariste que vous, plus humaniste, plus féministe, plus républicain-e, plus gentil-le, plus antiraciste, moins oppressif-ve, plus rationnel-le… et moins humain-e en quelque sorte, puisque il /elle nie en grande partie les contradictions et les compromis qui sont au cœur de notre psyché à tous ; le Social Justice Warrior est monolithique, iel a raison par définition, donc toute tentative de pensée critique sur son action est une agression, notamment parce qu’iel sait mieux que vous pourquoi vous dites ce que vous dites. De son point de vue, c’est logique, imparable, inéluctable. Parce que lui/elle “sait”, lui/elle “voit”. Selon le lexique afférant, lui/elle est passé-e par l’étape de “déconstruction”. Toute personne avec un avis différent peut être supposée comme étant encore victime des stéréotypes – comment pourrait-elle sinon être en désaccord.

Sauf que c’est terriblement, tristement stupide.

Dans la suite de ce texte, je vais cesser d’ajouter des -e comme on le fait souvent pour s’opposer à l’oppression du masculin sur le féminin par le biais de la grammaire. Dans l’absolu, ceux qui font le constat que la langue française maltraite le féminin et met le masculin en valeur ont plutôt raison, mais la langue sert avant tout à exprimer des idées de la manière la plus élégante, la plus efficace possible, et si je dois ajouter des -es ou des -le partout, ce texte deviendra vite très désagréable à lire pour les non habitués, ce qui va décourager des lecteurs qui pourtant, je le pense humblement, ont sans doute à gagner à lire ce qui suit. Je fais donc le choix d’être intelligible avant celui d’être dans le non-oppressif sans concession.
(Cette simple déclaration vient de faire monter en flèche la pression artérielle du SJW qui visite cette page).


Autre mise au point.
Parmi les militants de toutes les causes imaginables, on trouve des gens formidables qui vont contribuer à changer le monde. Il n’est pas question de minimiser leur rôle majeur dans la circulation des idées nouvelles, en particulier quand elles heurtent notre zone de confort. Il y a des indignations nécessaires, des colères justifiées, des luttes inévitables. Plus que cela, j’irai jusqu’à dire que le travail réalisé sur ce blog cherche à participer à ce mouvement de contestation de l’état actuel du monde et de la manière dont il est gouverné. Il n’est pas question de minimiser non plus l’importance des enjeux ou la gravité des injustices contre lesquelles les uns et les autres s’élèvent ; c’est tout le contraire. C’est parce que les enjeux sont primordiaux qu’il est nécessaire de s’y attaquer correctement et de mettre en pratique les valeurs au sein même des groupes qui militent pour elles. Le déterminisme social existe, il est prépondérant et presque aussi invisible que l’air que nous respirons, il est donc important d’apprendre à le reconnaître et à nous départir de la naïveté avec laquelle nous voulons croire que ce sont les qualités personnelles qui sont la première cause du succès ou de l’échec des individus. Mais pas n’importe comment, et force est de constater qu’il y a un sérieux problème dans la plupart des milieux militants dès qu’une frange non négligeable en vient à défendre l’idée que :

La fin justifie les moyens.

Celui ou celle qui croit en cela a de fortes chances d’être un SJW en puissance, et donc un traître à sa cause, un traître qui s’ignore. Et cet article propose de montrer pourquoi.

En passant, n’oublions par que l’étiquette “SJW” est aussi employée à la légère pour éviter de voir de vrais problèmes.

Qui est le Social Justice Warrior ?
Le SJW fait profession de l’indignation et du procès d’intention. Il est toujours offensé, et garde un jugement lapidaire sur le bout de la langue à dégainer à la moindre occasion.
Il y a sans doute un petit peu de SJW dans la tête de tous ceux qui estiment qu’ils doivent se battre pour plus d’égalité et de respect des minorités, mais la plupart ne tombent pas dans les travers que nous allons décrire, des travers qui ne caractérisent pas des individus mais une posture et un comportement. On retrouve le SJW parmi les militants des causes justes et importantes. Il occupe les rangs les plus bruyants des écologistes, des féministes, des véganes, des anti-racistes, des pro LGBT+, etc. Il est plutôt du bon côté de la lutte sociale et il le sait. Il est progressiste et veut que les choses changent, mais pas à n’importe quel prix, et notamment pas au prix de renoncer à ce privilège délicieux entre tous qui est celui d’avoir toujours raison. On le voit parfois créer des “safe space” où la parole est censée être protégée contre tout jugement, sauf que souvent, on y assiste au contraire à un jugement perpétuel de la parole qui y est prononcée.

On en connait qui sont plus royalistes que le roi, et on sait que les convertis de fraîche date font les intégristes les plus zélés, on pourrait légitimement se demander si, par exemple, le SJW de l’antiracisme ne cherche pas à exorciser un racisme culturel internalisé qui susciterait chez lui une culpabilité qu’il va rejeter sur autrui. Cet excès de zèle lui sert-il à manifester le plus fort possible qu’il ne fait plus partie des oppresseurs ?

On note chez le SJW un attrait certain pour le manichéisme basique et pour la simplification à outrance, c’est-à-dire la binarité. Soit on est avec eux, soit on est contre eux et donc contre le progrès. Tel est le faux dilemme qu’ils confondent avec une réalité bien plus complexe et nuancée qu’ils ne veulent surtout pas se donner la peine de penser, car cela les priverait d’un temps qu’ils aiment passer à juger les autres, pour se rassurer eux-mêmes du bien fondé de leur démarche. Le militant, même radical, ne commet pas l’erreur de s’estimer au dessus de la condition humaine et de se croire le juge de ses contemporains.

Quand une cause devient assez populaire, elle attire tôt ou tard des imbéciles, des dogmatiques, des sectaires et des dérangés qui auront tendance à parler plus fort que les autres et à occuper une part de terrain alors qu’ils ne représentent rien.

Le SJW et le langage.
Le SJW veut que tout le monde ait les mêmes droits, dit-il, et il refuse tout jargon scientifique, car c’est aussi un privilège que d’avoir l’éducation requise pour comprendre ces termes. C’est tout à son honneur, et on le féliciterait s’il appliquait réellement ce principe. Au lieu de quoi il invente son propre vocabulaire que nul n’est censé ignorer sous peine d’être jugé oppressif.

Il est donc exigé de vous que vous sachiez ce que signifie : le slutshaming, le splaining (et ses variantes mansplaining, safesplaining, etc.), les ‘tears‘, le tone policing, le #notall… et sachez qu’on peut écrire nous nou-e-s ou hétéro hétéramême si cela n’a aucun sens du point de vue étymologique ou même de la lutte contre l’oppression grammaticale. Là où le défenseur d’une cause cherche à faire comprendre les concepts et les mots nouveaux aux gens lambda, le SJW, lui, utilise ces concepts pour faire culpabiliser ces gens.

Créer des termes pour nommer des principes n’a rien de mal en soi, c’est utile pour formuler des idées. Ça devient un problème lorsque ce langage spécifique est utilisé pour différencier le camarade de l’ignare. Or, le SJW est dans la toute puissance de son langage à lui, acte d’oppression fondateur par lequel il se distingue volontairement des autres. Le SJW s’est construit des mots qui font rempart autour de lui, et qui réduisent à néant toute tentative de débattre sur le fond. Car débattre sur le fond est secondaire quand, comme le SJW, vous croyez connaître les motivations de votre interlocuteur mieux que lui-même, motivations entièrement déductibles de son appartenance à un groupe. Naturellement, il n’est pire groupe que le HSBC (Homme Straight Blanc Cis), le groupe des Homme cis-hétérosexuel blanc valides, cis signifiant que le genre auquel l’individu s’identifie correspond à ses attributs physiques. Il n’est pire humain que celui qui appartient à ce groupe car tous ceux-là sont par nature des oppresseurs puisqu’ils seraient favorisés par le système. Cela signifie que le SJW place autrui dans une case, qu’il le fait sciemment, et s’en réclame ouvertement. Le SJW pratique donc un essentialisme décomplexé qui est, cruellement, l’ingrédient principal avec lequel on fabrique du racisme et de la discrimination. Là commencent la traîtrise et la débâcle intellectuelle.

En redéfinissant les termes, le SJW ne peut avoir tort. Par exemple l’hétérophobie ne peut pas exister même isolément, même sous une forme qui serait une réaction aux discriminations ordinaires, et le racisme anti-blanc est de même totalement exclu car seule l’oppression systémique mérite d’être dénoncée (ce qui ne veut pas dire que l’appel au racisme anti-blanc soit justifié, généralement il ne l’est pas, puisqu’il n’existe pas d’oppression systémique contre les blancs… encore que ce soit discutable selon l’échelle à laquelle un “système” sera considéré). Un homme est toujours moins opprimé qu’une femme pour un SJW, et l’intersectionalité (la prise en compte de la multiplicité des formes d’oppression) le dépasse ou devient un mot creux dans lequel il fait résonner son point de vue. Toutes les discriminations, les souffrances qui ne s’alignent pas avec les oppressions reconnues sont niées car elles n’entrent pas dans le cadre local de cohérence d’un discours où les nuances sont bannies et la complexité des interactions sociales réduites au seul axe oppresseur (méchant) — opprimé (gentil). Nul membre d’un groupe dominant ne saurait être victime de quoi que ce soit, il n’est que coupable.

Le SJW, dans sa pratique du langage, est le parangon du politiquement correct, une notion si souvent instrumentalisée par un bord de l’échiquier politique peu en phase avec la lutte contre les discriminations que certains pensent pouvoir la nier, une négation quelque peu dangereuse pour qui veut réfléchir à la manière dont les gens réagissent aux discours critiques. Une négation qui rend difficile de dénoncer les SJW comme le montreront sans doute les réactions à cet article.

De toute façon, le SJW possède les mots. Il est le seul à pouvoir définir les contours du racisme ou du sexisme. Puisque le monde n’est qu’oppression, c’est l’oppression qui détermine quelles sont les souffrances réelles. Les souffrances sont bien réelles, d’ailleurs, sauf qu’admettre qu’il existe d’autres souffrances en même temps chez d’autres gens qui n’ont pas choisi non plus d’appartenir à des catégories moins fragiles, ce n’est pas les nier ou les mettre en sourdine. Cependant pour le SJW il y a des souffrances abominables et d’autres qu’on peut négliger, car elles n’affectent que les individus et pas les groupes. Le SJW semble croire que c’est le groupe qui souffre, alors que vous et moi savons que ce sont les femmes et les hommes, et les enfants qui en bavent pour de vrai.

Le SJW et la discrimination.
Bien sûr, il y a chez les groupes privilégiés des individus qui refusent de se voir comme favorisés malgré les avantages dont ils jouissent, et qui vont jusqu’à nier la réalité de l’oppression que la société organise et pérennise, et c’est terriblement fatiguant pour un militant de se trouver continuellement face aux mêmes dénis. Cela ne justifie en rien l’automatisme avec lequel le SJW décide que le “dominant” a nécessairement une parole de “dominant” visant à défendre ses “privilèges de dominant”.

En terme de déontologie, il faut peut-être oser se demander ce qui distingue le SJW et le fasciste. Tous les deux ont raison dans le leur cadre local de cohérence, tous les deux pensent œuvrer pour le bien et sont prêts, à cette fin, à amputer les droits de ceux qui pensent différemment car ils représenteraient une menace pour les valeurs qu’ils placent au dessus de tout. Cette remarque n’est pas un point Godwin, elle pose la question du dogmatisme avec lequel certaines causes sont défendues, et qui va jusqu’aux actes violents comme on l’a vu avec le Front de Libération des Animaux. La déontologie est un principe selon lequel c’est par l’exemplarité morale que l’on contribue au bien commun, la valeur d’une action humaine se mesurant à sa conformité envers certains devoirs. Cette exemplarité est étrangère à la démarche du SJW.

Sans frémir, le SJW peut décider d’ôter le droit à la parole d’un individu qu’il identifie à un groupe ‘dominant’ sans autre forme de procès, à moins que l’individu incriminé n’accepte de faire étalage public des raisons pour lesquelles il serait moins privilégié qu’on aurait pu le croire. Ainsi on rançonne le droit à la parole, on extorque la confession d’une “faiblesse” ou d’une forme de marginalité adéquate en échange d’une sorte de permis de parler légitimement d’un sujet. Il faudra être non-blanc pour s’exprimer sur le racisme, non-homme-cis-genre pour discourir sur le sexisme, préférablement non-hétéro pour les autres formes de discriminations sexuelles, etc. Vous êtes donc priés de décliner votre identité vis-à-vis des cases préétablies afin que votre parole, puisse être jugée à l’aune de sa provenance, comme si seul votre pedigree parlait à travers vous. (Et peu importe si cette déclinaison d’identité met en danger (notamment psychique) certains LGBT peu enclins à s’afficher ainsi, ou même incertains de l’étiquette qu’il leur faudrait porter… et si bon nombre d’entre eux font alors le choix de ne pas s’exprimer). Si vous outrepassez cette règle indiscutable où seuls les opprimés peuvent s’exprimer et ont forcément raison de dire ce qu’ils disent, vous devenez oppressif vous-même. Cela n’est pas sans rappeler l’étiquette suppressifutilisée par les scientologues pour neutraliser la parole de ceux qui remettent en cause le fonctionnement de la secte.

Une nouvelle précision est ici requise.
Laisser la parole en priorité à ceux qui sont frappés par les discriminations est évidemment une bonne chose, cette prise de parole fait partie de la solution : elle rappelle aux dominants que d’autres types d’individus existent, qu’ils ont un point de vue et que le résultat de la violence sociale, ce sont eux qui le vivent. L’expression de ce ressenti est importante ; le privilégié serait donc bien inspiré de prendre conscience de ses privilèges et de la mettre en veilleuse quand il a la possibilité d’entendre un moins privilégié que lui s’attaquer au problème. Ce principe rejoint une éthique personnelle dont il est utile de faire la promotion de manière pédagogique. Toutefois, si cette parole à l’opprimé fait sens dans le cadre du ressenti, elle devient absurde lorsqu’elle est étendue au cadre de la réflexion sur les dynamiques sociétales de préservation de stéréotype, ou sur les moyens de lutte contre les discriminations (extension que pratique volontiers le SJW).

Et puis bien sûr, le SJW pratique le relativisme culturel au nom duquel il est inadmissible, par exemple, de critiquer l’excision pratiquée en Afrique car on ne peut pas se permettre de critiquer la culture africaine. Et si les Irakiens de Daech balancent leurs homos du haut des immeubles, de quel droit leur dirions-nous que c’est pas bien, puisque nous occidentaux sommes des dominateurs nés ? Si vous avez un problème avec ça, attendez-vous à vous retrouver dans la case raciste ou à rejoindre Kamel Daoud et tant d’autres dans la boîte “islamophobe“.

Dans le monde du SJW, faire taire tous ceux qui pensent différemment ressemble à une bonne stratégie pour les faire changer d’avis.
Je connais des SJW qui vont considérer ce qui vient d’être dit comme un discours de “haine” ; la haine est très présente dans la rhétorique du SJW, elle lui permet de réduire son interlocuteur à une émotion négative, et de ne pas lui reconnaître le statut d’être pensant. Dès lors il n’est plus nécessaire de répondre aux éventuels arguments avancés. Dès que quelqu’un évoque la haine, ne vous y trompez pas, il a renoncé à comprendre ce qui motive autrui et il se limite à une posture de supériorité morale d’où il pense tirer sa légitimité.

Le SJW et la violence.
La colère du SJW est toujours légitime, la vôtre est oppressive. C’est parfaitement logique car le SJW n’est pas un SJW s’il n’a pas d’ennemi. Il commet l’erreur de croire qu’il lui faut un adversaire de chair pour réifier l’oppression (bien réelle) d’un système qu’il croit être le seul à avoir percé à jour.

Si vous appartenez à un groupe ethno-sociologique non opprimé, votre parole ne vaut rien et le SJW aura beau jeu de vous rappeler que vous n’avez pas assez souffert pour chanter le blues. Mais rassurez-vous : si d’aventure vous appartenez à un groupe opprimé ou à une minorité, ou bien vous trouvez dans une situation particulièrement difficile, et que vous évoquez l’idée que la stratégie de lutte du SJW n’est pas appropriée, sa tactique est toute trouvée malgré tout. Il joue la carte de l’internalisation. Vous êtes coupable de vous identifier au groupe dominant et de vouloir en reproduire les codes en vous attaquant perfidement aux opprimés que le SJW est seul à pouvoir défendre. Pile je gagne, face tu perds : la position du SJW est indéboulonnable, irréfutable… et donc épistémologiquement nulle, mais malheureusement ce qui est un défaut à la lumière d’une analyse rationnelle peut devenir une force pour qui n’a pas peur du populisme, et la posture du SJW lui confère une résilience qui peut passer pour du bon sens.

Pour le bien des valeurs dont il se fait le chevalier, le SJW s’arroge le droit de vous insulter, de vous essentialiser, de vous cataloguer, de vous réduire à la dimension de son choix : votre couleur, votre sexe, votre genre, votre taille, votre poids, votre rang social, votre régime alimentaire, votre degré de militantisme, votre obédience envers la doxa, etc. Et il peut exercer à votre endroit toutes les discriminations qu’il dénonce lorsqu’elles sont “systémiques”, il saura toujours rationaliser ses attaques en hiérarchisant les souffrances, les oppressions et donc la compassion à avoir envers les individus.

«Quand le SJWTM est vraiment trop vener, encore plus que d’habitude, il prend un mec ou une meuf lambda, de préférence un mec, de préférence cis et hétéro, mais il fait avec ce qu’il a sous la main, il le harcèle, l’insulte, le traîne dans la boue, il fait un « meme » avec sa tête pour montrer que cette personne est vraiment une sous-merde, et il diffuse ça sur ses milieux safe. Il se marre bien avec ses potes safe, et il va se coucher heureux, en se disant que décidément la justice sociale c’est bien cool, et que demain on ruinera la vie d’une autre personne.» Extrait du blog http://www.lesquestionscomposent.fr

Avec des amis pareils, les causes progressistes n’ont plus besoin d’ennemi.
Comment osé-je écrire tout cela ?
À la lecture des paragraphes précédents, si vous avez en vous une tendance SJW vous vous êtes peut-être dit que l’auteur de cet article est un parfait représentant du groupe dominant qui n’exprime ici que sa frustration de se voir traité ponctuellement de la même manière que les groupes opprimés le sont continuellement. Peut-être pensez-vous que tout cela n’est que du safesplaining, un discours qui vise à défendre les prérogatives d’un groupe qui a déjà tout pour lui. N’étant pas maître de tous les déterminismes qui sont à l’origine de sa pensée, cet auteur ignore si cette partie de vous a peut-être raison, alors il en tient compte, d’où la prudence constante avec laquelle cet article est écrit.

Toutes les remarques ici apportées peuvent être employées pour examiner ma propre parole, mon point de vue critique est lui-même critiquable, et il se trouve sans doute des biais dans ma position comme dans toute position, raison pour laquelle la critique méthodique défendue ici est cruciale. Mais justement, ce billet n’a pas pour objet de défendre la supériorité de ma position, la justesse de mon point de vue, la manière dont je suis personnellement privilégié ou opprimé par le système, puisque tout cela est pris en compte dans la démarche que je défends et qui est celle des militants rationnels, attachés à ne pas combattre le mal par le mal, la violence injustifiable par une violence justifiée.

Que des hommes, certes habitués à parler plus que les femmes, et à leur couper la parole plus facilement qu’elles ne le font, soient interdits de certaines manifestations féministes publiques (qui deviennent de facto sexistes) est un peu violent pour les hommes qui voudraient participer et se voient traités en citoyens de seconde zone, mais leur inconfort n’est pas l’inconvénient le plus grave. Le réel problème, le pêché mortel, est que ce genre de pratique prête à la cause une éthique qui ne devrait pas être la sienne. Quand on fabrique des espaces estampillés “safe” dans lesquels il est autorisé de rabaisser la parole d’un intervenant dès qu’il est associé à un groupe dit “dominant”, l’espace n’est pas “safe”. Quand on interdit aux hommes de manifester dans la rue contre le sexisme, on ne manifeste plus contre le sexisme. Quand on dit aux hétéros qu’ils n’ont rien à dire sur l’homophobie, on cesse de lutter contre l’homophobie et à la place on contribue à instaurer un climat de pensée unique qui ne fait pas évoluer les mentalités dans le bon sens.

Le SJW, par son comportement même, est l’antithèse des valeurs qu’il prétend défendre. Dès lors il suscite le rejet de ceux qu’il devrait vouloir convaincre, il perpétue un comportement d’agression qui ne peut qu’encourager une agressivité en retour, il crispe tout dialogue, il fait reculer la cause, et il est bien entendu totalement incapable d’accepter la simple idée que ce soit possible, parce que dans son monde avoir tort c’est être méchant, or lui il pense qu’il est gentil. Il y a un profond manque de logique dans la démarche qui consiste à combattre le mal par le mal dans une arène sociale dont on dénonce par ailleurs la forte tendance au conditionnement. L’histoire nous montre sans cesse que les dominés qui accèdent au pouvoir sont terriblement tentés par l’oppression à leur tour. N’est pas Mandela qui veut, et surtout pas un SJW.

Que l’auteur d’un article soit un homme blanc ou pas, qu’il s’identifie avec un sous-sous-groupe opprimé ou non est sans rapport avec la valeur de ce qui s’y trouve écrit, pourvu qu’il ne prétende pas adopter un point de vue ou se prévaloir d’un vécu qui n’est pas le sien. Et l’auteur que je suis ne veut pas faire pleurer dans les chaumières sur la vilaine manière dont on le traite, notamment parce que les SJW ont encore des choses à apprendre en matière d’injures et de violence auprès des défenseurs des idéologies que j’égratigne par ailleurs dans mon travail. Et pourtant ces deux critiques vont revenir encore et encore dans les commentaires, parce que c’est la seule grille de lecture possible pour le SJW qui n’envisage pas qu’on puisse vouloir autant que lui / elle une évolution de la société, mais douter qu’elle soit facilitée par ses méthodes, sa rhétorique et ses admonestations incessantes. J’accepte d’avoir tort dans le regard que je porte sur les luttes sociales, mais je ne serai pas convaincu par un argumentaire centré autour de mon incapacité congénitale à être une femme ou un homme de couleur, ou (pour le moment du moins) un handicapé. Ce qui peut me convaincre c’est une étude sociologique qui montrerait que l’agressivité, la violence, la discrimination, les jugements moraux pratiqués par une certaine frange militante produisent plus de bien que de mal. Alors, pour le bien de la cause, je me tairais pendant que ces méthodes font leur office malgré que j’en aie. À l’inverse, je me demande ce qui pourrait convaincre un SJW qu’il a peut-être tort, qu’il joue contre son camp. Or, je pense que ceux qui ont à cœur que leurs valeurs s’imposent doivent se poser cette question et ne pas se contenter de la satisfaction personnelle de lutter pour lutter.

Ne soyez pas un SJW
Vous êtes arrivé à la fin de cet article, alors vous valez sûrement mieux que le portrait qui a été dressé ci-avant ; et la cause que vous défendez aussi. Soyez un exemple, une inspiration, pas un kapo à l’affût d’un ‘dominant’ à humilier.

Nous passons notre temps dans ces pages et ailleurs à dire qu’il faut respecter les personnes mais pas les idées, et cet article ne doit pas laisser croire que nous aurions changé d’avis. Le SJW, c’est une posture, une attitude, un comportement social, une tendance qui guette beaucoup de gens bien intentionnés quand ils oublient que même leurs idées à eux peuvent être critiquées. Le SJW n’est pas un individu, personne n’est visé, et personne ne doit être tout entier réduit à la posture de SJW qu’il adopte. Le SJW n’est sans doute pas un état définitif, irrécupérable. Aussi, malgré tout ce qui vient d’être dit — en en réalité à cause de tout ce qui vient d’être dit — évitons de cataloguer quiconque dans le rôle de SJW, car ce serait donner dans un essentialisme que nous dénonçons à longueur de temps. Pour autant ne nions pas les problèmes.

On ne fait pas de la zététique en disant des choses qui font plaisir à tout le monde. L’exercice de la pensée critique cause de la gêne, de la résistance, de la colère, voire des émotions plus violentes encore, et c’est inévitable car il n’y a pas de manière polie de dire à quelqu’un qu’il s’est trompé toute sa vie. La remise en question, c’est douloureux, et on ne peut pas constamment la jouer safe et non oppressif quand il s’agit de mettre des gens face à une réalité qui les blesse. Mais cela ne veut pas dire que blesser autrui puisse être considéré comme un acte banal, et cela signifie surtout que les SJW n’ont aucun droit d’immunité à faire valoir contre la remise en cause qui leur est faite ici.

Cet article a pour but de prévenir ceux qui se sont engagés dans cette voie par erreur, et ceux qui sont sur le point de tomber dans ce genre de travers, et d’informer ceux qui ont affaire à ce type de dialectique. Sachez reconnaître le SJW en vous ou dans vos amis assez tôt pour l’empêcher de prendre un ascendant qui sera d’autant plus douloureux à expurger qu’elle aura pris le temps de s’installer. Bien sûr, cet article de blog ne réglera pas le problème, et le monde militant ne nous a pas attendu pour gérer ses affaires. Qu’il nous soit permis toutefois d’espérer que ces mots susciteront des discussions qui à leur tour permettront à des personnes bien intentionnées de ne pas trahir leurs valeurs malgré elles.

Soyez plutôt un Social Justice Worker.
On a besoin de gens qui se posent des questions, qui soulignent les problèmes, et notamment l’oppression systémique qui n’épargne personne. On a besoin de gens qui proposent des solutions, qui cherchent, et pas de ceux qui ont trouvé dans l’anathème perpétuel une illusoire panacée.



https://menace-theoriste.fr/social-justice-warrior/



Enfin, je finis sur des explications humoristiques de l’Odieux Connard.

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https://www.google.com/amp/s/unodieuxco ... rrior/amp/
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Xehanort le Jeu Avr 09, 2020 13:30

Ce sont MES Pires Ennemies !
Que ton cœur soit la clé qui te guide.
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar kyoju kenpu le Jeu Avr 09, 2020 18:44

C'est quoi l'équivalent opposé de cette étiquette?
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Lalilalo le Jeu Avr 09, 2020 18:54

Il y en a pas vraiment.

Facho ? National justice warrior ?

https://youtu.be/2U4SoOTjutE

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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Lenidem le Jeu Avr 09, 2020 19:32

"Social Justice Thief" !!

Ou mieux : "Asocial Injustice Pacifist" !!
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Antarka le Jeu Avr 09, 2020 19:48

Social Injustice warrior.

Xenahorta :

Spoiler
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On peut fermer ce topic maintenant ?
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Login le Jeu Avr 09, 2020 21:58

kyoju kenpu a écrit:C'est quoi l'équivalent opposé de cette étiquette?

Les zététistes :wink:

Lalilalo a écrit:Il y en a pas vraiment.

Facho ? National justice warrior ?

https://youtu.be/2U4SoOTjutE

Ce que ce YouTubeur décrit ne fonctionne pas. Ceux qui créent des cases (potentiellement à l’infini) et dans lesquelles on est censé rentrer, c’est bien les SJW.
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Lenidem le Jeu Avr 09, 2020 22:07

Parce que SJW, ce n'est pas une case ?
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Antarka le Jeu Avr 09, 2020 22:47

Bah non, c'est une étiquette !
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Login le Ven Avr 10, 2020 0:50

Je vais parler pour moi puisque je me considère juste comme un type banal non étiqueté politiquement parlant.

J’assume que ça puisse m’arriver de faire des regroupements de personnes, nous faisons des généralités par souci de simplicité. C’est le fonctionnement des êtres humains.

Or, les SJW ont la fâcheuse et hypocrite habitude d’expliquer qu’il faut arrêter de vouloir étiqueter les gens ou vouloir les faire rentrer dans des cases. Vous noterez qu’il est alors incohérent de vouloir créer 100 cases de genres diffèrents, inclure systématiquement les mâles blancs cisgenres hétérosexuels dans la case des méchants oppresseurs, inclure systématiquement n’importe quelle minorité dans la case des gentilles victimes, etc...

Ce que je regrette, c’est que si tu poses sérieusement la question, alors tu n’as pas dû lire le billet d’Acermendax que j’ai cité dans le premier message de ce sujet. Je reconnais que c’est long, mais c’est très intéressant et assez drôle car tu reconnaîtras le comportement de certains membres de ce forum alors que ce billet date de 2016. :wink:
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Lalilalo le Ven Avr 10, 2020 6:48

Je ne pense pas avoir jamais lu de messages de membres qui affirment que les mâles blancs cisgenres hétérosexuels sont systématiquement de méchants oppresseurs.

La Normandie.
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Lenidem le Ven Avr 10, 2020 8:26

Login a écrit:Ce que je regrette, c’est que si tu poses sérieusement la question, alors tu n’as pas dû lire le billet d’Acermendax que j’ai cité dans le premier message de ce sujet. Je reconnais que c’est long, mais c’est très intéressant et assez drôle car tu reconnaîtras le comportement de certains membres de ce forum alors que ce billet date de 2016. :wink:
J'avoue avoir des tas de choses plus intéressantes à lire. Mais j'ai lu l'Odieux Connard, qui a le mérite d'être rigolo.
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Rammus le Ven Avr 10, 2020 11:04

Lalilalo a écrit:Je ne pense pas avoir jamais lu de messages de membres qui affirment que les mâles blancs cisgenres hétérosexuels sont systématiquement de méchants oppresseurs.


Quand quelqu'un défend les minorités et parlent d'oppresseur systémique dans un système créer pour l'idéal d'un homme blanc (ce ne sont pas mes propos, une recherche sur le forum suffit à s'en assurer), c'est l'arrière pensé à peine voilée. Tu ne peux pas aller contre leur idéologie sinon tu es un oppresseur qui ne se rend pas compte de ses privilèges (exclusion) et si tu acceptes leur idéologie, tu rentres dans la racialisation de toutes les questions...

Le sujet blabla, politique et différence de rapport au genre homme femme est blindé d'exemple...

Après je trouve, que c'est un mouvement à l'agonie. Le cinéma est entrain de virer ses auteurs pro moraline, ils sont délaissés par les médias mainstream, ils se tabassent la tronche entre eux ou s'affrontent sur les réseaux sociaux...

Mouvement à l'agonie comme notre République, étrange, c'est pas comme si notre république était sur la même longueur d'onde au niveau du progressisme... Oh wait...
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar San999 le Ven Avr 10, 2020 11:28

Si j'ai bien compris, le but du topic est de décrédibiliser et rabaisser certains membres du forum sans directement citer leurs noms, et en disqualifiant tous leurs propos passés, présents et futurs d'un revers de la main en leur donnant l'étiquette SJW, pour ne pas avoir à répondre sur le font?

Classe.

Parler de SJW = point Godwin.
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Re: Social Justice Warriors (ou guerriers de la justice soci

Messagepar Lalilalo le Ven Avr 10, 2020 11:45

Rammus a écrit:Quand quelqu'un défend les minorités et parlent d'oppresseur systémique dans un système créer pour l'idéal d'un homme blanc (ce ne sont pas mes propos, une recherche sur le forum suffit à s'en assurer), c'est l'arrière pensé à peine voilée.


Non.

Même si quelqu'un a écrit cela ici, ça ne voudrait pas dire que les mâles blancs cisgenres hétérosexuels sont systématiquement de méchants oppresseurs. Je pense qu'on a des exemples de membres qui ne se gênent pas pour dire ce qu'il pensent (Baddy, Axaca, etc). S'ils souhaitaient affirmer cela, tu n'aurais pas besoin de tenter de deviner leurs arrières pensées.

San999 a écrit:Si j'ai bien compris, le but du topic est de décrédibiliser et rabaisser certains membres du forum sans directement citer leurs noms, et en disqualifiant tous leurs propos passés, présents et futurs d'un revers de la main en leur donnant l'étiquette SJW, pour ne pas avoir à répondre sur le font?



Je ne vais pas m'avancer sur ce que Login souhaite faire de ce sujet mais je fais mon mea culpa, j'ai contribué à ce que tu dénonces en indiquant que la définition restrictive qu'il donnait ne concernait personne ici. Forcément, on cherche ensuite à voir qui est un SJW.

Pour le fait que qualifier untel ou untel de SJW soit le degré zéro de l'argumentation, je te rejoins totalement.

J'ai lu (au moins le début) du texte d'Acermendax, c'est tellement large que tu peux dire que n'importe qui est un SJW. Et en pratique, c'est comme ça que c'est utilisé. ça permet de museler un opposant en lui accolant cette étiquette infamante.

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