What if - politique

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What if - politique

Messagepar G(r)ogeta le Dim Avr 10, 2022 18:57

Il y a quelques mois, j'avais commencé à écrire un what if sur le résultat de l'élection présidentielle de 2022 où je partais sur l'élection inatendue de Marine Lepen. Mais j'ai malencontreusement effacé le fichier et comme je suis trop faignant pour le réécrire, je vous propose plutôt de recueillir vos avis sur ce qu'il adviendrait si ce what if se réalisait.

NOTES :
1) j'ai repris un brouillon écris à la va vite et pas relu. N'hésitez pas à me faire part des fautes et des répétitions qui seront probablement légions.
2) j'ai certainement gravement sous évalué le score de Pécresse, mais en même temps avec 100 points on est vite limité. Dans mon esprit elle arrive entre la 4ème et la 6ème, rééavaluez les scores des autres à la baisse suivant vos envies.

Au soir du 1er tour :
Comme prévu, Macron arrive triomphalement en tête des scrutins avec entre 30 à 35% des suffrages exprimés. Derrière, loin derrière, vient Marine qu tourne autour des 20%, talonné de près par l'étonnante remontada de Mélenchon (juste en dessous des 20%).
Les 25/30% restant sont à partager entre les différentes candidats restants :
-Jadot fait environ 10%, faisant d'EELV la première force de gauche non melenchoniste et coiffant au poteau le PS.
- le Z se revèle être un fail. Dans mon scénar de base, j'écrivais qui se faisait mettre en boite lors d'un débat par Poutou qui au lieu de l''attaquer sur l'angle attendu de l'immigration et de l'islam, soulignait les aspects anti social de son programme et marquait les échanges par la formule désormais célèbre du "Macron est peut être le préisdent des riches mais vous Zemmour, vous êtes celui des super riches !" Au final, les français auront sanctionné l'aggressivité et l'islamo centrisme d'un candidat déconnecté de leurs préoccupations sociales. Il réalise un petit 8%, pas si mal pour un novice de la politique mais très en deça de ses espérances...
- Roussel fait les 5% attendu, donnant l'illusion d'une résurrection du PC et lui permettant surtout d'incarner un possible relève à Mélenchon à gauche.

Reste donc à peu près 5% des suffrages à partager entre Pécresse, Hidalgo (aussitôt désavouer par le PS), NDT, Poutou (vainqueur moral de Zemmour mais siphonné par Roussel et Mélenchon) etc ...

Entre les 2 tours :
Celui qui était en 2017 présenté comme l'incarnation de la jeunesse et de la relève se drape en 2022 dans le costume de l'homme d'Etat accomplit et nourrit des crises multiples auquel il a sut faire face. Pourquoi changer de capitaine lorsque le navire tangue ? A coup sur, les français sauront miser sur la stabilité et l'expérience. Si elles prennent bien garde à ne pas trop inquiéter les français, ses équipes ne cachent pas les intentions de leur champion : ce nouveau quiquennat serat celui qui permettra de continuer les réformes temporairement bloquées mais plus que jamais nécessaires pour relancer l'activité économique de la France. Continuer... mais non suffisant pour les achever... car déjà certains
Spoiler
fayots
tels que Castaner et Schiappa s'interrogent sur l'éventualité de revenir sur la réforme constitutionnelle de 2008 (mise en place par Sarkozy, oui) qui avait notamment plafonné le nombre de mandat présidentiels consécutifs à 2. Bien que l'Elysée ne désavoue rapidement cette proposition, celle-ci fait tâche au moment même où les médias pointent l'autoritarisme de Poutine, lui même célèbre pour jongler avec sa Constitution sur la question des mandats.

En face, Marine Lepen fait peine à voir. La candidature et les excés de Zemmour ont achevé de la dédiaboliser (d'autant que l'orgueil bafoué de ce dernier l'empèche de se rallier ouvertement à la candidate du RN) et donc lui ôte l'aura subversive qui l'entourait. Le caractère inéluctable du renouvellement du président sortant attire la sympathie et plusieurs journalistes vont même jusqu'à en faire "la Poulidor de cette élection, perdante honorable et laborieuse, trahit par ses proches et par son propre sang mais toujours debout pour ce qui est probablement sa dernière élection". Jusqu'à France Inter où Guilleaume Meurice appelle à "un Marinethon pour venir en aide à une pauvre facho en détresse" voir Usul qui sur youtube ironise sur le fait que "quand on se dit que la poissonière du FN est peut être la moins défavorable aux précaire des 2, c'est que ce système est vraiment foutu!"

Elle arrive cependant mieux préparé qu'escompté pour le débat du second tour où elle déroule la liste des mesures du quinquennat, sans tomber cependant dans l'agressivité excessive ni briller particulièrement. Son contradicteur se contente de son côté de résumer son bilan à une extrême résilience face aux différentes tempètes qu'il a dût affronter et à en appeler au rassemblement, à la raison avec un ton qu'il croit mesuré mais qui passe très vite pour de l'arrogance auprés des millions de spectateurs.
Plus que jamais, Emmanuel Macron fait figure de candidat des riches, des puissants, et d'un système médiatique et financier sûr de lui et dominateur.
C'est donc dans une extrême lassitude et résignation que la population se prépare à aller se prononcer une nouvelle fois dans les urnes...

Le choc :
"Les résultats sont désormais connus... c'est incroyable ! Avec 50,3% Marine Le Pen est la 9ème Présidente de la Vème République et première femme à occuper cette fonction !"
La stupeur est immense à l'annonce du résultat ! Ses supporteurs ont beau faire valoir qu'il s'agit de l'écart le plus faible depuis que le Président est élu au suffrage universel direct, Emmanuel Macron a été vaincu !
Aussitôts, les médias étrangers braquent leurs regards sur la France et son peuple, décidemment bien immature et instable, prompte à s'enflammer à la moindre contrariété.
Dans les heures suivants son élection, la nouvelle présidente est assaillie d'appels téléphonique venant d'Ursula von der Leyen, du chancelier allemand et des instances de l'OTAN afin de connaître son positionnement sur la place de la France dans l'UE et dans l'alliance atlantique.
Un temps effrayée, l'édile se ressaisit et rassure chacun de ses interlocuteurs : la France respectera ses engagements. Aucune révolution à l'Elysée, un simple changement dans la continuité.

Avec la noblesse, le courage et la grandeur qui le caractérise, Bernard Henri Levy s'enfuit aussitôt dans la nuit et s'exile à Jersey puis à Guernesey d'où il lance un vibrant appel aux mânes de De Gaulle et à Jean Moulin, tout en fustigeant une population indigne de la démocratie et du droit de vote.
"Comment a t'on pu en arriver là ? Comment le pays des Lumières, de Rousseau, de Voltaire, de Montesquieu, de Benjamin Constant et de Bernard Henri Levy [oui il se cite lui même, où est le problème ?] a pu ainsi se fourvoyer de cette manière ? Le droit de vote ne serait il qu'un jouet entre les mains d'enfants capricieux et colériques ?"

Des décennies plus tard, les chercheurs feront valoir que plusieurs facteurs ont joués :
- les LR s'étaient résolus à manger leur pain noir encore 5 ans mais se sont effarouchés de la possibilité de revenir sur la limitation des mandats. Face au risque d'une désagrégation de leur parti, ils ont subtilement soutenus Marine, non pour la faire élire, mais dans l'espoir de suffisament faire baisser le score du président sortant pour se rendre indispensable au lendement de sa réélection.
- en souvenir de 2002 et 2017, "le peuple de Gauche" a refuser de "se faire cocufier une troisième fois". Pas question de se mobiliser à nouveau pour un candidat libéral d'autant que sa réélection est quasi assuré. C'est d'ailleurs le choix de la majorité des leaders de la gauche, excepté du PS et de Jadot, pour qui ce choix est tronqué, les représentants de la France Insoumise en tête.
La majorité des électeurs de gauche est donc restée chez eux, alors qu'une minorité non négligeable va jusqu'à se reporter sur la candidate du RN. Bien des années plus tard, certains d'entre eux justifieront ce choix par "l'envie de faire péter le système". D'autres avanceront timidement que leur choix leur semblait alors "le moins mauvais" au regard du cassage social annoncé en cas de renouvellement de la majorité sortante.

Dans l'immédiat, l'extrême gauche appelle à l'insurection des banlieues pour étouffer dans l'oeuf un pouvoir fasciste encore balbutiant. La fachosphère se fend de longues tirades sur youtube, prétendant à un "contre soulèvement préventif". Au milieu, Alain Soral se hâte de revenir de Suisse afin de se présenter, "et ça faut le savoir, hein" en arbitre entre "les patriotes gaullois sincères et raisonnés" d'une part et "les musulmans du quotidien, patriotes et intégrés" d'autre part.
Néanmoins, en dehors d'une poignés d'antifas énervés et autres black blocks, "le sursaut républicain" fait rapidement "pschitt", la banlieue refusant de se faire manipuler tandis que la nouvelle présidente fait jouer à fond ses réseaux, auprés des millieux indentitaires afin d'éviter tout débordement avant les législatives de juin 2022, permettant au passage à sa nièce de revenir au bercail.

Et elle a bien raison d'être prudente car ses adversaires ne tardent pas à se rassembler !
- A gauche, Mélenchon présente ces législatives comme une occasion unique de remettre en selle le Parlement en y faisant entrer "une majorité résoluement de gauche et républicaine, afin de renvoyer dos à dos les factieux et leurs alliés objectifs de la droite la plus libérérale et liberticide [!!!] que ce pays est connu depuis 20 ans !". Il parvient à amasser autour de lui le PC, la LCR et LO, ainsi qu'une fraction des Verts menés par Sandrine Rousseau.
- Le reste d'EELV, Jadot en tête, fait front commun avec le PS derrière un étonnnant comeback : Francois Hollande lui même, sortit de sa retraite de Tulle afin de venir au secours d'une gauche moribonde ! Si Hollande propose de représenter dans un premier temps "la gauche de gouvernement", il n'exclut cependant pas une alliance future avec le centre, prenant comme modèle la pratique allemande des grandes coalitions et leurs combinaisons entre les sociaux-démocrates/libéraux/Verts/Conservateurs.
- Un temps balloté d'une secousse à l'autre, la droite parvient à se ressaisir et à s'unir dans une alliance entre les reliquats démoralisés des LR et LRM menés par un Edouard Philippe déterminé et préparé à la succession d'Emmanuel Macron. Ce dernier est d'ailleurs écarté (momentanément ?) de tout retour de premier plan lors d'un orageux déjeuner réunissant l'ancien président, Philippe, Lemaire et Bertrand.
- En réponse, la présidente nouvellement élue ne peut compter que sur un parti bien désorganisé et affaiblit par les défections multiples. Si elle ne peut faire autrement que d'accepter le retour de Marion Maréchal et l'allaince de Dupont-Aignan, elle se montre indécise sur ceux de Collard et Bay. En parallèle, ses tentatives pour séduire la droite des LR se révèlent mitigés, Ciotti faisant monter les enchères et réservant son ralliement au lendemain des législatives.

Quel sera le résultat de celles-ci ? Quelle faction l'emportera ?
Qu'elle sera la politique de Marine Lepen si le peuple lui apporte une majorité à l'Assemblée ?
Acceptera t'elle sa défaite dans le cas contraire ?
BHL parviendra t'il à convaincre Biden de libérer la France sans froisser sa chemise ?
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