Merci pour vos chaleureux messages, Piccolo Daimao, Masenko !
Edit : Bidonjour à tous !
Pour les vacances de fin d'année, j'avais prévu de venir en France pour voir la famille et les amis, mais la situation étant ce qu'elle est, comme je ne voulais ni être coincé en France, ni, si je pouvais revenir au Japon, finir en quatorzaine alors que mes écoles allaient avoir besoin que je sois disponible, j'y ai renoncé. À la place, je suis allé dix jours à Hokkaïdo, l'île principale la plus au nord du Japon, où je n'avais encore jamais mis les pieds. Du coup, comme à l'époque de mon arrivée au Japon ou de mon voyage à Okinawa, je vous en partage le récit avec des sélections de photo !
J'ai pris l'avion d'Osaka pour Sapporo, principale ville d'Hokkaïdo, le 28 décembre. À contrario de Tokyo ou Osaka, je dirais que Sapporo se démarque par son aspect spacieux, qui respire, les bâtiments sont pas collés les uns aux autres. Bien sûr, en cette saison, Sapporo, et tout Hokkaïdo en général, est couvert de neige, les températures sont négatives toute la journée.
J'ai commencé par manger un bol de riz avec viande de bœuf, tempura (légumes et crevettes frits), oignons et, en accompagnement, il y avait du beurre d'Hokkaïdo (avec des oignons frits), qui est réputé dans tout le Japon. Puis j'ai visité la tour de l'horloge, un très vieux bâtiments de la ville, j'ai enchaîné avec la tour télé, sorte de petite tour Eiffel avec un observatoire où je suis naturellement monté, pour ensuite parcourir le parc Odori, une longue allée courant sur plusieurs quartiers avec des sculptures et réputé, en février (donc pas là, en l’occurrence), pour ses statues de neige. À Hokkaïdo, il existe un peuple ancien qui habitait ces terres avant les Japonais, les Aïnous. Je suis allé voir un petit musée sur ce peuple en haut d'un immeuble. J'ai voulu ensuite voir les jardins botaniques, mais ils sont fermés en hiver. J'ai tout de même fait le tour de l'espace du jardin et pris quelques photos depuis les grilles. Ensuite, je suis tombé sur un musée d'art moderne, mais il était fermé jusqu'au 4 janvier, j'ai donc remis à plus tard sa visite. Je suis allé à Maruyama, à l'ouest de Sapporo, où il y a un temple (j'ai bien aimé le toit dont les excroissances m'ont fait penser à des épées), un zoo (« petit » disait Google Map, j'y ai passé deux heures à voir des hiboux, tigres, lions, kangourous, girafes, hippopotames, éléphants, ratons-laveurs, tortues, serpents et tant d'autres dispersés en plusieurs espace thématiques, et encore, je suis parti parce que le zoo annonçait sa fermeture) et une petite montagne du sommet de laquelle, à la nuit tombante, j'ai eu de belles vues de Sapporo s'illuminant. En revenant en ville, j'ai voulu voir les illuminations hivernales d'Odori, mais, comme allait me l'apprendre ensuite une employée de l'auberge où j'allais m'arrêter trois nuits, elles étaient interrompus, comme le musée, jusqu'au 4 janvier. J'ai aussi découvert à ce moment-là que le froid affectait les performances de la batterie de mon téléphone qui est passé en quelques minutes de "50% restants" à "0%, s'cuse mais là j'm'éteins" (c'est arrivé plusieurs fois, mais heureusement, jamais quand j'avais encore un besoin critique de mon téléphone).
Je voulais manger une spécialité d'Hokkaïo, le soupe curry, mais le restaurant que j'avais repéré (et aux abords duquel ça sentait super bon) n'avait plus de soupe, je me suis donc rabattu sur un autre restaurant qui faisait plus « chaîne » et mangé un soupe curry aux légumes. Habituellement, les curry japonais ne sont pas forts du tout, du coup, j'ai demandé « médium » niveau épices (je préfère quand ce n'est pas trop épicé pour que les autres goûts puissent être appréciés), ben c'était trop épicé pour moi, donc pas trop profité. L'auberge où je me suis arrêté pour trois nuits (conseillé par San999 qui est déjà allé à Hokkaïdo) fait dortoir mais aussi restaurant, ouvert jusqu'à 2 heures du mat' en plus, très sympa et pratique.
Pour les photos de Sapporo, je vous les met à la fin, parce que je ferai d'autres visites ultérieurement à Sapporo lors de mon séjour à Hokkaïdo.
Le lendemain, je suis parti à la journée à une heure et demi à l'ouest, au mont Yotei, réputé être un « mont Fuji miniature ». Mon objectif était de le grimper jusqu'au sommet, entre 6 et 9 heures de marche montée-descente d'après mon guide. Le truc, c'est qu'avec toute la neige tombée, le sentier était difficilement discernable, à un point qu'à partir d'un certain moment, je ne pouvais plus me fier qu'aux traces de pas (parfois de raquettes), choisissant, lors de bifurcations, toujours le chemin qui semblait monter le plus. J'ai fait de mon mieux avec mes baskets de randonnée et un bâton trouvé sur la route, mais je n'ai pas pu atteindre le sommet. À vu d’œil, j'ai fait peut-être la moitié, au vu de comment le sommet restait loin mais comme la forêt était devenu minuscule en contre-bas. Vers 13h30, après 3 bonnes heures de marche, me souciant de l'enluminement (le jour, à cette période, s'étend de 7 heures à 16 heures 30), j'ai donc fait demi-tour. Revenu plus rapidement que je ne l'aurais cru (et en plus, pas par le même côté alors que je comptais faire le même chemin à rebours, les mystères de la montagne enneigée), j'ai marché jusqu'à une station plus loin que celle par laquelle j'étais arrivé, m'arrêtant en route dans un restaurant indien (ce que j'ai trouvé, quoi, c'était très bon, d'ailleurs, falafels, poulet tandoori...). À noter qu'en cette période de fin d'année, beaucoup de restaurants sont fermés pour congés, du coup, hors Sapporo, j'ai pas mangé tellement local, beaucoup de bouffe de superette. En revanche, le soir, de retour à l'auberge, j'ai mangé du Genghis Khan, de la viande de mouton grillé avec des légumes sautés, spécialité d'Hokkaïdo (et une tarte de pomme de terres et de fromage).
Yôtei-san :
https://postimg.cc/gallery/bqZhz4gLe lendemain, j'avais un double-objectif, deux sites pas trop éloignés à deux heures au sud-ouest de Sapporo : le lac Toya et Noboribetsu.
Arrivé vers 8h15 à la station de Toya, j'ai marché une heure pour rejoindre le lac lui-même, passant notamment par un tunnel de deux kilomètres (mes meilleurs prises de vue sur Hokkaïdo...). Pour ceux qui connaissent, le sabre de bois de Sakata Gintoki, héros du manga Gintama, porte la mention "souvenir du lac Toya", raison de plus pour moi pour y faire un tour. Malheureusement, aucune mention à ce manga dans le coin, pas de statues de Gintoki ou quoi que ce soit (alors qu'il y en a beaucoup, des statues, par là-bas). Ça peut vous paraître incongru, mais au Japon, ça aurait pas été déconnant du tout, d'autant que Gintama y est très populaire. Accessoirement, c'est aussi là qu'à eu lieu le G8 de 2008. C'est un grand lac circulaire avec une île en son centre, composée de deux monts. J'avais envisagé d'aller y faire un tour, mais aucun bateau ne circulait, et c'était pas plus mal, l'île n'était pas assez loin pour vraiment nécessiter de s'en approcher en bateau. J'ai donc longé une portion du lac avec pas mal de belles vues, beaucoup de statues sur le chemin, pour finalement me diriger à une heure de là vers un téléphérique qui allait me permettre d'avoir des vues aérienne du lac (et d'un mont proche à l'activité volcanique manifeste au vu des vapeurs qui en sortaient). En chemin, j'ai rencontré trois Indiens qui allaient aussi au téléphérique (ils avaient l'air un peu paumés, étaient à l'arrêt, et c'est manifestement mon passage qui les a remotivé à bouger), on a fait la route ensemble jusqu'au téléphérique. Après la montée-redescente, je me suis dirigé vers ma destination suivante, Noboribetsu, au pas de course puisque si je ne voulais pas attendre une heure un train, il fallait que je choppe un bus à 1 heure 10 de là, qui partait dans 40 minutes.
Arrivé vers 14 heures à la station de Noboribetsu, j'ai commencé à marché vers le site avant de tomber sur un bus qui m'a fait gagner du temps. Noboribetsu, c'est une région à forte activité volcanique, très réputé pour ses onsens. J'ai rejoins le site vers 15 heures. Une première chose remarquable, les vapeurs qui sortent de toutes les bouches d'égoût ! Je suis allé voir un lac fumant, Oyunuma, très impressionnant puis me suis rendu à un point d'observation du lac Kuttara plus grand, plus reculé En chemin, j'ai croisé des daims, et sur le retour, j'ai revu le lac fumant avec le ciel rougeoyant des lumières du crépuscule, c'était superbe. J'ai alors visité Jigokudani, la "vallée de l'enfer", une terre grise cendrée vallonnée, au airs lunaires, avec des vapeurs volcaniques et une forte odeur de souffre. L'heure était idéale, encore assez de lumière pour bien voir la zone, mais déjà les lanternes sur le ponton qui faisait office de chemin étaient allumées, rajoutant au côté fantastique de ces lieux. Enfin, juste à côté de la vallée, j'ai rejoins l'onsen (sources chaudes) d'un hôtel. Je suis un grand amateur d'onsen et j'en ai fait un paquet depuis que je suis au Japon. Je ne dirais pas que c'était le meilleur (encore qu'il était très bien, beaucoup de bains variés, un grand espace dédié très agréable), mais alors, je n'ai jamais eu un aussi beau décor pour des bains d'extérieur ! Les bains d'intérieurs, il y avait vraiment beaucoup de choses, des eaux au sulfure, au sulfate, au sulfure ferreux, au sodium, au sulfate ferreux, au sel, à l'alum (je sais pas ce que c'est, peut-être un dérivé de l'aluminium), plus ou moins chauds, un genre de pédiluve formant un parcours avec différentes eau et différents sols (lisse, rugueux, de bambou...), des cascades d'eau au sulfure (je me suis mis en tailleur dessous mains jointes sous le menton yeux fermés, fallait que je le fasse!), un sauna sec à 92°C et même un drôle de sauna humide. Ils annonçaient 50°C (habituellement, ça tourne à 40 ~ 45°C) mais surtout 100% d'humidité. Alors, je suis un peu sceptique sur le nombre puisque j'ai pu entrer sans nager, mais arrivé dedans, c'était la salle de l'esprit et du temps ! Tout était blanc ! J'ai commencé par faire le tour de la pièce à taton (il n'y avait personne, et je n'ai jamais vu personne y entrer!) pour apprécier un peu la disposition des lieux. Puis, m'habituant, j'ai fini par obtenir un champ de vision de quelques deux mètres (solide !). Il y avait six sièges et un petit bassin d'eau froide pour les pieds. J'ai commencé par tester avec les pieds dans l'eau, avant de me dire que ça serait mieux d'y aller quand mon endurance au chaud serait mise à l'épreuve. J'y suis resté quelques minutes les pieds au sec, quelques minutes les pieds dans l'eau, avant de sortir. C'était éprouvant mais très agréable ! Et, enfin, donc, j'ai testé les bains d'extérieur. Environnement magnifique ! J'étais dans le bassin à l'eau ondoyante, entouré en arc de cercle par des piliers de pierre, à la romaine, avec derrière des rochers couverts de neige, en arrière la montagne forestière, encore au-dessus les fumées de la vallée de l'enfer voisine, et tout en haut la pleine lune qui faisait parfois chatoyer les fumées blanches de lueurs orangées. C'était une tuerie !
Je suis redescendu à pieds jusqu'à la station, une marche nocturne d'une heure et demi dans un confort et un bien-être incroyable provoqué par les bains. Revenu à 23 heures à l'auberge à Sapporo, j'y ai mangé deux spécialités d'Hokkaïdo, le Zangi, du poulet frit avec une sorte de vinaigrette, très bon, et encore meilleur, un oyakodon de la mer. L'oyakodon, au Japon, c'est un bol de riz avec du poulet et de l’œuf (oyako signifie parent-enfant, poulet-œuf), là, il s'agit de saumon haché et d'ikura, des œufs de poisson, sur du riz avec du wasabi et de la sauce soja. C'était, trop, bon ! Les spécialités de la mer sont vraiment le top culinaire d'Hokkaïdo.
Tôya-ko + Noboribetsu :
https://postimg.cc/gallery/1Fmd4m4Le lendemain, je partais à 7 heures 40 pour Wakkanai, la ville la plus au nord d'Hokkaïdo. Enfin,si le bus n'avais pas été complet... En attendant le bus de 13 heures, je me suis rendu au parc Moerenuma, à deux heures de marche à l'est de Sapporo. Ce parc, engoncé dans le coude d'une grande rivière, est surtout réputé pour ses sculptures d'art moderne et sa pyramide de verre. J'y ai essuyé une tempête de neige, et j'ai aussi observé, depuis un parking couvert avec une ouverture centrale circulaire, la neige éclairée par la lumière du jour tomber dans ce cylindre de lumière, comme une immense boule à neige.
Moerenuma :
https://postimg.cc/gallery/XCcChKXArrivé à Wakkanai, au climat très affecté par l'influence de la Sibérie voisine, vers 20 heures, au soir du réveillon, je me suis trouvé un hôtel où j'ai pu manger un soba traditionnel du nouvel an avant de tester leur onsen. Ils ont un sauna sec à 99°C, j'en avais jamais vu d'aussi chaud, j'y ai tenu environ six minutes. Situé sur le toit, le bain d'extérieur qu'ils proposent est à ciel ouvert, avec seulement quatre murs entourant la zone. Des projecteurs tournés vers le ciel permettaient d'apprécier les rafales de neige tournoyer au-dessus de l'espace formé, s'y engouffrant régulièrement. J'y ai expérimenté pour la première fois mes cheveux trempés par le bain devenir des pics de glace ! C'était génial, une fois de plus ! L'alternance chaud-froid en s'immergeant et en sortant de l'eau, ça fait tellement de bien !
Le jour suivant, mon objectif, c'était les îles Rishiri et Rebun à l'ouest, dans la mer du Japon. Cependant, à cause de la météo, les ferrys ne circulaient pas. À la place, j'ai observé le grand brise-lame protégeant Wakkanai des vagues du nord, avec sa série de colonnades, je me suis rendu à pied au cap Noshappu, à une heure au nord, puis en bus au cap Soya, véritable extrémité nord de tout le Japon (j'ai fait les extrémités sud et ouest quand j'étais à Okinawa). Plus au nord, c'est Sakhaline, île russe. D'ailleurs, dans le coin, certains panneau sont aussi en russe. Rendu au début de l'après-midi, j'ai passé celle-ci à traverser tout le nord d'Hokkaïdo en train pour rejoindre Shiretoko, à l'est.
Wakkanai + Sôya Misaki :
https://postimg.cc/gallery/ThxTj6RShiretoko, c'est une longue péninsule s'étirant dans la mer d'Okhotsk, et un des grands parcs nationaux du Japon. Mon objectif, ici, c'était Kamuiwakka-yu no Taki, une chute d'eau dans des sources chaudes qui promettait beaucoup de poésie ! Après une première nuit à l'hôtel dans la ville de Shari, je me suis rendu en bus à Utoro, à l'entrée du parc. Dans ce bus, j'ai fait la connaissance d'un Japonais, seul autre occupant avec moi et le conducteur, avec qui j'ai sympathisé. Lui aussi en voyage touristique, il s'est avéré qu'il venait d'Osaka, tout comme moi ! Avec des objectifs différents, nous nous sommes séparés à Utoro vers 10 heures pas sans avoir échangé nos contacts. Mon objectif à moi était compromis, à 5 heures de marche de là, alors que les bus n'allaient pas plus loin qu'Utoro et que le dernier repartant à Shari était à 17 heures. Mon plan, c'était de faire du stop pour réduire les distances et triompher des 3 heures qu'il me manquait. Ça n'a pas très bien fonctionné, et j'ai su pourquoi ensuite, la route était fermée l'hiver. J'ai tout de même pu voir une cascade d'eau chaude à la sortie d'Utoro, bien qu'il ne soit pas possible de se baigner dans celle-ci. À défaut d'avoir pu atteindre Kamuiwakka-yu no Taki, j'ai tout de même rejoins le site de Shiretoko-go-go, "les cinq lacs de Shiretoko", au deux tiers du parcours jusqu'à l'onsen. Là-bas, un chemin de ponton de bois m'a permis d'observer de beaux paysages, malgré la tempête de neige (et un peu de grêle) et de surprendre quelques daims qui se sont planqués sous le ponton. Sur le chemin du retour, la tempête passée, j'ai vu pour la première fois sur la route le vent soulever des nuages de neige, ça se comportait comme du sable, ça m'a surpris, on aurait dit des petits fantômes blancs glissant sur la route.
Shiretoko National Park :
https://postimg.cc/gallery/V6J2HL4Le jour suivant, direction le parc national Akan-Mashu. Après avoir oublié mes gants et mon bonnet dans le train, j'ai cherché si un bus pouvait m'emmener au lac Mashu. Un très sympathique chauffeur de bus (pas le bon bus) m'a expliqué qu'un autre bus, une heure plus tard, pouvait m'emmener à la station de Mashu d'où je pourrais attraper le seul bus quotidien se rendant au lac. Il m'a même dit quoi faire pour tuer l'heure avant mon bus, marcher jusqu'au mont Iô, à vingt minutes. Un très bon conseil j'ai pu l'observer fumer à seulement une centaine de mètre de moi. Une sorte de mousse près des ouvertures fumantes semblaient donner une teinte verte à la base de la fumée, donnant un aspect un peu surnaturel au tout (ou radioactif, c'est selon).
Le lac Mashu est réputé le plus beau du Japon, et avoir eu autrefois le titre de lac à l'eau la plus claire du monde. Issu d'une éruption volcanique, ce lac est niché dans une caldeira, donc entouré de parois montagneuses. L'eau est effectivement très claire (bon, je suis pas un expert, ça ne m'a pas semblé exceptionnellement clair non plus) et le site est très beau. Au centre du lac, il y a une toute petite île appelée "île des dieux", ouais ! Attendez... Une île au milieu d'un lac... Au creux d'un volcan... Maender-Alkoor !!! (Si vous choppez pas la référence, c'est pas grave.)
Ensuite, je suis reparti immédiatement, train puis bus, pour le lac Akan, réputé pour ses algues marimo (les amateurs de one piece sauront ce qui m'a poussé à vouloir voir ça), des algues vertes en forme de petites boules. Je n'ai cependant pu y arriver qu'à la nuit tombée, mais j'ai pu quand même apprécier sa surface partiellement gelée et les reflets des bâtiments éclairés en face. Pas vu de marimo, mais j'en avais vu plus avant dans mon voyage, dans des petites bouteilles, donc ça va. Je suis ensuite reparti pour ma dernière destination inédite, le parc national Daisetsuzan.
Après une nuit dans un sympathique hôtel, mon objectif pour cette journée, c'était Fukiage Onsen, une source chaude sauvage dans la forêt montagneuse. Source sauvage, c'est à dire que personne ne gère les lieux, il n'y a aucun bâtiment, pas de vestiaire, pas un toit, rien. C'est très différent des onsens classiques où les règles sont extrêmement strictes, n'allez pas entrer dans les bains sans vous être lavés. C'est aussi ma première expérience de ce qu'on appelle un kon'yoku, des bains mixtes. Techniquement, j'en ai déjà fait un à Okinawa, au bord de la mer mais en réalité, une palissade séparait une moitié de bassin pour les hommes d'une autre pour les femmes. Traditionnellement, les bains japonais sont mixtes, ce n'est qu'avec la modernité et l'influence occidentale que les bains mixtes au Japon se sont extrêmement raréfiés. Un bus m'a déposé un peu avant 10 heures à cinq minutes de ces bains, joignables en traversant un petit sentier de forêt. Quand je suis arrivé, il y avait déjà trois hommes. Comme il n'y a aucun contrôle technique de la température de l'eau, elle peut s'avérer très chaude. Un moment qu'on en parlait, avec un japonais, il a sorti un thermomètre de son sac et a vérifié, l'eau était à 47°C, soit bien 5 degrés de plus que les eaux les plus chaudes des onsens régulés. Mais ça allait, parce qu'on alternait entre périodes d'immersion et périodes de repos sur le rebord des sources (températures négatives et neige permanente faisait qu'on alternait beaucoup). Moi, j'y suis resté toute la journée jusqu'à 17 heures, mais pour les autres, ça tournait, les gens restant entre une demi-heure et deux heures trente. Ce qui était très sympa, c'est qu'encore plus qu'aux onsens classiques (où les gens ont déjà tendance à être bavards), ici, sans aucune règle ni contrainte, au beau milieu de la nature, tout le monde discutait, c'était super sympa et détendu. J'ai mangé des bananes que j'avais acheté le matin, à moitié immergé dans l'eau chaude, c'était cool (et inimaginable dans un onsen classique). Au cours de la journée, j'ai rencontré deux membres de la gent féminine (pourtant, les japonais m'ont confirmé qu'habituellement, c'est plutôt 50/50 niveau hommes et femmes), une japonaise d'un certain âge, peut-être 65 ans, qui se baignait en gardant une sorte de robe de plage (tous les hommes toute la journée étaient nus) et une allemande dans la vingtaine, habitant à Sapporo et ayant récemment dépassé sa première année au Japon, venue avec son copain japonais après avoir skié le matin. Comme le contact était super bon avec tout le monde, j'ai même pu demander à un japonais de prendre des photos pour moi (là aussi, inimaginable dans un onsen classique), ce qui fait un superbe souvenir bien classe pour l'amateur d'onsen que je suis, avec l'eau chaude, le décor de forêt enneigée ! À la fin de la journée, un peu avant 17 heures, je me suis retrouvé pour la première fois seul dans l'onsen. J'en ai profité pour en faire un karaoké, j'ai chanté en me baignant, "Belle qui tient ma vie" (Arthur, dans Kaamelott, la chante en se baignant dans un lac, ça me semblait de circonstance), du coup "À la volette", et quelques autres sans rapport. C'était très, très cool. Puis je suis revenu à l'hôtel, et le lendemain, retour à Sapporo.
Akan-Mashû National Park + Daisetsuzan National Park
(/!\ dans cette série figure les photos d'onsen, donc cliquez si vous voulez, sachez que ce n'est pas vulgaire, on ne voit rien de compromettant, mais ça reste des nus, je préfère vous prévenir /!\) :
https://postimg.cc/gallery/34GbJBnDe retour à Sapporo après des embouteillages monstres, juste à temps pour voir les illuminations d'Odori enfin de retour. Je goûte à une nouvelle spécialité locale, le miso-ramen d'Hokkaïdo, avec du beurre d'Hokkaïdo (j'ai pas senti une différence remarquable avec le miso-ramen classique trouvable dans tout le Japon) et je vais manger à nouveau du Genghis Khan dans un restaurant dédié, où l'on fait soi-même griller la viande de mouton et les légumes sur une plaque chauffante, genre de yakiniku de mouton. C'était la deuxième fois que je mangeai du Genghis Khan et je dois avoir avoué que ça m'a un peu déçu. J'imaginais un plat du nord, riche et savoureux, c'est juste de la viande grillé et des légumes. C'est bon, hein, mais parce que la viande de mouton est bonne, je ne trouve pas spécialement de mérite à la préparation d'Hokkaïdo. De retour à la même auberge qu'avant, je me suis refait avec un savoureux oyakodon de la mer !
Le jour suivant, j'ai été au musée qui était auparavant fermé, j'y ai vu des planches d'un mangaka que je ne connais pas et qui traite des contes et légendes de l'humanité (il utilise autant des personnages de contes de fée que des yokai japonais ou des personnages issus des religions), des ukioe, les anciennes estampes japonaises, bien qu'ici un peu répétitives (toujours des femmes accroupis regardant en arrière avec juste le décor qui varie), de très jolis ouvrages de verre et des peintures d'art moderne. Puis je suis allé au restaurant de soupe curry où je n'avais pas pu aller au début de mon voyage, j'ai bien fait attention à commander "peu épicé", un soupe curry au poulet, avec la soupe au coco. C'était dé-li-cieux ! Le soupe curry, il faut mélanger dans sa bouche d'une part la soupe qui contient les légumes et la viande, d'autre part le riz jaune. Là, doucement épicé, avec les saveur du poulet, des carottes, du curry et des boulettes de viande, j'ai trouvé que ça avait des saveurs de couscous. J'en ai parlé aux cuisiniers, mais ils ne connaissent que vaguement, de nom. En tout cas, je me suis régalé ! Et j'ai enchaîné avec un restaurant de crabe, il fallait que je fasse ça avant de repartir d'Hokkaïdo. Ce menu, mes amis, ce menu ! Tofu de crabe, crabe bouilli avec sauce soja et mayonnaise, soupe d'algues et de crabe, salade composée et chair de crabe (en mélangeant persil, tomates et crabe en bouche, j'avais l'impression de manger un burger de crabe), gratin au crabe, crabe frit avec sauce pour tempura, sushis de crabe, soupe miso au crabe, marimo de crabe (crabe frit autour d'une boulette de riz avec du cerveau de crabe au centre), saint-jacques de crabe avec sauce rouille et porridge de chair de crabe, avec une petite boule de glace au matcha en dessert. Slurp !
Le ventre bien plein, j'ai repris l'avion pour Osaka, satisfait d'avoir complété une nouvelle destination assez incontournable du Japon, et gardant dans un coin de ma tête qu'une autre visite, en une saison plus clémente, me permettrait de voir cette île sous un nouveau jour en plus de prendre ma revanche pour les îles Rishiri-Rebun et Kamuiwakka-yu no Taki !
Sapporo (début et fin de voyage) :
https://postimg.cc/gallery/nr0hktXMerci de m'avoir lu, à peluche !