Max (2-3 fanfics) et un RPG

Créez-y votre topic personnel ! Il vous servira de message de présentation, de galerie d'exposition pour vos créations non dragon ball... Voir explications plus détaillées en post-it.

Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Max le Lun Juin 30, 2014 0:02

Bonjour, Bonsoir ~

Tout d'abord, désolé de m'être absenté si longtemps >.> ça fait, hum... Un long moment que je ne suis pas repassé. :oops:

J'ai réussis à me libérer un peu donc je reviendrai probablement vous embêter un peu plus souvent à présent.

Concernant la section fanfiction, euh, je suis passé parfois en furtif pour lire, sans lâcher de commentaires, j'y penserai aussi ._.

Bon pour mes lecteurs, si il en reste, je reprendrais probablement l'un de mes deux fics, Rien qu'un senzu ou Temps Sombres, selon mes envies et le travail qu'il y aura à faire. Après les avoir relu rapidement, une réécriture s'impose, j'ai envie de m'arracher les n'yeux :shock:

- Moi, avec mon pseudo de kikoolol. :p
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Tinky Dan Dan le Lun Juin 30, 2014 0:03

T'es qui ?

Spoiler
Non je rigole, bon retour. :)
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar kouki le Lun Juin 30, 2014 0:06

O_O !

Y'en a de plus en plus qui font leurs retour et ça fait plaisir de te revoir mon vieux Max ! Au plaisir de te revoir sur le tchat ptet !
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Max le Lun Juin 30, 2014 0:08

Tinky Dan Dan a écrit:T'es qui ?

Spoiler
Non je rigole, bon retour. :)


Mini frayeur x)

Merci et félicitation pour la promotion au fait ~

kouki a écrit:O_O !

Y'en a de plus en plus qui font leurs retour et ça fait plaisir de te revoir mon vieux Max ! Au plaisir de te revoir sur le tchat ptet !


Merci, mais qui donc a fait son retour ? :O
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar kouki le Lun Juin 30, 2014 0:10

A vrai dire, beaucoup avaient disparus, et le tchat est devenu un Looooooooong moment desert, mais depuis quelques semaines, il est redevenu plus dynamique que jamais, bien qu'on peux déplorer la disparition de beaucoup de membres. :(
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Foenidis le Lun Juin 30, 2014 0:13

Re-bienviendue chez les fondus de petites boules ! :D
Le futur me donne un peu trop souvent l'impression d'avoir les mots de Dante « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance » gravés en lettres sombres sur son fronton.
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Teen_Gohan_757 le Lun Juin 30, 2014 0:16

Ca alors, un revenant inattendu, quelle heureuse surprise \ o /

Ne sois pas désolé de ton absence, la vie est ainsi faite et tu ne peux pas non plus être là tout le temps ;p

'Puis bon, je n'ai pas oublié que tu es fan de Gohan donc tu es largement pardonnable Image

Pour tes fanfics, je serais ravi de reprendre la lecture !
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Max le Lun Juin 30, 2014 0:26

kouki a écrit:A vrai dire, beaucoup avaient disparus, et le tchat est devenu un Looooooooong moment desert, mais depuis quelques semaines, il est redevenu plus dynamique que jamais, bien qu'on peux déplorer la disparition de beaucoup de membres. :(

Bon pour le chat mon ordi doit être trop vieux en tout cas il veut pas :?

Foenidis a écrit:Re-bienviendue chez les fondus de petites boules ! :D


Merci :)



Teen_Gohan_757 a écrit:Ca alors, un revenant inattendu, quelle heureuse surprise \ o /

Ne sois pas désolé de ton absence, la vie est ainsi faite et tu ne peux pas non plus être là tout le temps ;p

'Puis bon, je n'ai pas oublié que tu es fan de Gohan donc tu es largement pardonnable Image

Pour tes fanfics, je serais ravi de reprendre la lecture !


Oui mais là c'était plutot long comme absence :?
Gohan *-* La secte des Gohan-haters a donc été vaincue ?
Pour les fanfics je pense me concentrer sur une seule et je ne ferai la suite qu'après avoir fait une réécriture je pense ~
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar kouki le Lun Juin 30, 2014 0:30

Hé bien j'ai découvert l'ASTUCE du siecle :


http://client01.chat.mibbit.com/

Tu choisis ceux :

Connecte : Epiknet [Web Irc]

Channel : #Lunionsacre

Pseudo : Qu'importe :p

ça marche qu'importe l'ordinateur et sans inscription !
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Teen_Gohan_757 le Lun Juin 30, 2014 0:45

Max44a5 a écrit:Oui mais là c'était plutot long comme absence :?
Gohan *-* La secte des Gohan-haters a donc été vaincue ?
Pour les fanfics je pense me concentrer sur une seule et je ne ferai la suite qu'après avoir fait une réécriture je pense ~


Malheureusement non car c'est un travail de longue haleine et que je crains éternel :o

Mais je suis ravi de voir que ton fanitude est toujours intact 8-)

Pour tes fanfics, OK, courage dans ce cas :wink:
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Bushido le Lun Juin 30, 2014 13:25

Oh, sa tombe bien ! J'allais justement relire ta fic avec Gohan. :D

Bon retour.
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Re: Max44a5, J'aie pas grand chose à dire.

Messagepar Gakin le Lun Juin 30, 2014 15:50

Oh un revenant :shock: à vrai dire, je te connais grâce à ta fic sur Miraï Gohan qui est vraiment bonne à lire et j'espère qu'elle reprendra bientôt ;)

D'ailleurs en parlant de fic, la mienne va reprendre (je ne l'ai pas abandonné ^^)
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Re: Max (2-3 fanfics)

Messagepar Max le Sam Jan 23, 2016 13:10

Spoiler
Bushido a écrit:Oh, sa tombe bien ! J'allais justement relire ta fic avec Gohan. :D

Bon retour.


Merci =)

Ah, attends la réécriture, ça sera mieux.. enfin je crois :p


Gakin a écrit:Oh un revenant :shock: à vrai dire, je te connais grâce à ta fic sur Miraï Gohan qui est vraiment bonne à lire et j'espère qu'elle reprendra bientôt ;)

D'ailleurs en parlant de fic, la mienne va reprendre (je ne l'ai pas abandonné ^^)


On m'a ramené avec les dragons balls :O

Oui probablement fin juillet si je fais une réécriture complète, un peu avant si j'arrange seulement certains chapitres. :)


Euh... *Max pousse la porte poussiéreuse du topic* Il y a quelqu'un ?

Sous les conseils d'une certaine personne, je poste ici une fanfic Naruto qui date un peu, et que j'ai toujours espoir de continuer, même si ceux qui ont lu mes gribouillis connaissent mes délais... =p
C'est un long chapitre, mais je n'ai pas pu me résoudre à le couper, tout simplement parce qu'il n'a pas été conçu pour ça. Désolé !
Vous aurez sans doute la suite, si vous la voulez, après la fin de CGS, en cours de publication dans la section fanfic. Have Fun ~


Erased





Les deux techniques s’entrechoquèrent avec une violence inimaginable. Rasengan contre chidori, lumière contre ombre, orange contre bleu. Uzumaki contre Uchiha. La nature des jutsu elle même était radicalement opposée, le ninja orange utilisant le changement de forme du chakra, tandis que le déserteur avait préféré altérer la nature foudre.
Le résultat était incompatible, tel le yin et le yang, se repoussant mutuellement. De grands flash lumineux frappaient leur rétine, les aveuglants chacun pendant quelques secondes. Mais aucun ne voulait céder. Bien au contraire.

Le premier, vêtu de bleu, arborant deux grandes ailes noires dans son dos et des yeux rouges comme le sang, combattait avec la haine la plus noire. La haine qui consume tout sur son passage, ne laissant que des cendres sans aucun espoir de reconstruction. Aveuglé par l’esprit de vengeance, l’idée de meurtre hantait ses nuits et corrompait ses pensée, l’ayant même fait commettre l’irréparable. Dans l’espoir d’obtenir des pupilles supérieures, il serait même prêt à tuer son meilleur, son seul ami.

L’autre, porteur de orange et d’espoir, se battait pour l’amitié et la camaraderie, engagé dans une lutte à mort pour faire entendre raison à celui qu’il considérait comme son frère. Mais dans cette optique, manquait une pièce. Le doute avait planté ses crocs dans sa chair tendre au moment où ce même frère l’avait attaqué avec l’intention de le tuer et lui avait transpercé le poumon droit, lui causant une douleur physique cuisante, mais également une morale, bien plus douloureuse.

A partir de ce moment, il s’était remit en question. Il avait combattu différemment. Ses coups, de base utilisés pour restreindre et immobiliser, s’étaient déchainés pour devenir meurtriers. Ses yeux, doux et rêveurs, avaient accueillit la hargne la plus féroce.

Il venait de le réaliser. Nul ne pouvait se battre et gagner en espérant terminer un combat à mort bras en dessus dessous, riant comme de vieux amis et se soutenant l’un l’autre pour rentre à la maison. Ce frère, ce Sasuke, il n’existait plus. Le seul qui restait, était cette bête aux ailes sombres et écailleuse, ce monstre aux cheveux blanc et au yeux de sang, cette abominable chose qui lui avait volé son ami le plus cher.

Il ne pouvait plus pardonner. Il en était fatigué. Toute sa vie, insulté, frappé, honni à cause de l’être qui habitait et agitait le tréfonds de son âme, il avait supporté. Mais qui peut supporter éternellement ? Qui peut endurer le mal sans jamais céder ni y répondre ? Qui peut se laisser traîner dans la boue, sans honneur ni nourriture, sans amour ni chaleur ?

Il l’avait fait.

Bercé dans de naïves illusions, il avait crut à ce village, cette communauté. Mais l’homme est un loup pour l’homme, il ne l’oublierait plus jamais. A présent, s’en était finit de subir sans résister. De la même façon que ce monstre de haine qui l’attaquait avec l’intention d’en finir avec lui, il tuerait son ancien lui. A présent, le jeune garçon candide, qui croyait que chaque histoire finissait bien, qui se battait avec le pouvoir de l’amitié et qui préférait mourir que d’abandonner un être cher avait périt, de la main de son frère de coeur. Il avait été assassiné par un chidori.
A présent, il naissait, lui, l’homme en devenir. Plus question d’être faible ou d’endurer tourments sur tourments sans répondre. Plus question de Konoha, de la haine de ses semblables, l’estime des rares personnes qui croyaient en lui.

Plus question de Sakura.

Alors que son manteau de chakra carmin croissant alors qu’il puisait dans ses ressources intérieures, prenant lentement le dessus sur celui qu’il avait été déterminé à sauver, il se rendait compte qu’il avait été pire que naïf. Stupide, c’était bien le mot. La jeune fille aux cheveux rose ne l’avait jamais aimé tel qu’il l’avait espéré. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé. Il n’était pas un mauvais garçon, choisissant toujours l’effort à la paresse et donnant le maximum de lui même dans chaque chose qu’il faisait.

Mais elle ne l’avait jamais remarqué. Peu importe le nombre de fois où il s’illustrait face à ses adversaires, peu importe qu’il manifesta son soutient indéfectible en toute circonstance. L’amour de Sakura, tout comme l’amitié de Sasuke, il y renonçait.

Mais que dire de Kakashi ! Lui, qui était sensé être son professeur, son instructeur, autant physique que moral, et qui devait l’élever au rang de grand shinobi. Qu’avait-il fait ? Il lui avait apprit à grimper. Maintenant qu’il y réfléchissait, l’homme avait toujours favorisé Sasuke. Encore et toujours lui, le génie de Konoha. Peu importe combien il pouvait être odieux, vantard ou froid, il était pardonné.

Et lui ? Lui, le raté ? Le faible ? Le Démon ? Le seul titre tant soit peu glorifiant qu’il avait obtenu était d’être imprévisible. Il avait pourtant vaincu Neji Hyuuga, que l’ont qualifiait aussi de génie. Mais personne n’avait reconnu ses talents. L’homme aux cheveux blancs avait été obsédé par Sasuke, uniquement lui.


Son adversaire fléchissait, il le sentait. Son bras tremblait, presque à se briser. Il atteignait ses limites, le fixait d’un air affolé. Il était à court de chakra, alors que lui même puisait encore dans sa fureur sans limite une force insoupçonnée, illimitée.

Sa propre énergie, rouge, rongeait littéralement celle de son adversaire. Sasuke, paniqué, semblait puiser dans ses ultimes réserves.

—C’est… C’est impossible ! balbutia il, stupéfait. Qu’un raté comme toi…

Naruto ne répondit pas à son adversaire, mais son tempérament remonta sous l’insulte. Raté. Il osait encore l’insulter d’inférieur, alors qu’il l’avait enfin surpassé. Foutu orgueil ! Si seulement il avait été plus humble ! Si seulement cette soif de puissance ne l’avait pas consumé de l’intérieur !

Sa rage et sa colère alimentant encore le flux de son attaque, son orbe pulvérisa sans crier garde l’éclair de son ennemi.
Bandant ses muscles et arquant son poing gauche en arrière, il hurla au visage de l’Uchiha encore choqué.

—Je..Ne..Suis pas…Un Raté ! expulsa-il alors que ses phalanges frappaient le menton de son « ami » en diagonal.

Une mini onde de choc se produisit alors que le corps inconscient du déserteur filait vers le sol, l’heurtant avec violence, soulevant au passage un petit nuage de poussière.

Alors qu’il atterrissait à près d’un mètre de son ex-meilleur ami, Naruto le regarda avec tristesse. Que devait-il faire à présent ? Il n’avait pas sa place à Konoha, il le savait, et il ne pourrait plus regarder Sasuke dans les yeux après ce qu’il s’était passé. Aujourd’hui, il était mort, il était né.

Se rendant vite compte qu’il ne pouvait pas rester là indéfiniment, il prit sa décision. Dénouant son bandeau frontal, celui là même qu’il avait obtenu après avoir vaincu Mizuki, le symbole de sa première acceptation au sein du village caché des feuille et son admission en tant que ninja.
Ses griffes s’étant rétractées, il récupéra un kunai de sa sacoche prévue à cet effet et raya d’un coup sec le symbole de Konoha sur l’hitai-ate. Il le laissa tomber ensuite sur le torse de son rival, qui se soulevait à intervalles réguliers, signe qu’il n’était pas mort.

Alors que les premières gouttes de pluie tombaient du ciel, qui semblait pleurer la défection du garçon qui aurait été plus tard un grand héros, il s’éloigna, d’un pas ferme et décidé, vers son avenir.

Il avait déjà disparu depuis longtemps quand Kakashi arriva près du corps de son élève, soulagé et inquiet.

~~

Il avait froid. Il avait faim. Il avait soif.

Ses jambes lui faisaient croire qu’elles le lâcheraient à chaque pas, alors qu’il progressait avec peine dans l’environnement qui l’entourait. Il se trouvait dans une forêt qu’il n’avait jamais visité, avec pour seule guide une carte qu’il ne maitrisait pas totalement.

Enfin, forêt… Elle n’avait rien à voir avec celles qu’il avait l’habitude de voir. Les arbres rapprochés de Konoha lui manquaient terriblement, tant qu’il était facile de s’y déplacer de branche en branche ou d’y trouver à manger.

Ici, tout était hostile. Il ne connaissait pas les plantes comestibles de la région et il lui arrivait de se nourrir de racine. Impossible de se percher dans les branches : Les arbres d’ici étaient comme morts et faibles, en plus d’être beaucoup trop espacés pour s’y mouvoir convenablement. Toute la nature lui semblait sombre et glacée, comme si elle ne souhaitait que son départ.

Que n’aurait-il pas donné pour un bol de ramen chaud ? Pour le sourire d’Ayame qui lui aurait tendu sa pitance en lui souhaitant bon appétit, et lui, qui aurait fait honneur à la préparation ? Que n’aurait-il pas fait pour retrouver la chaleur de son appartement, qui, même si il était petit, avait le mérite d’être chauffé.

Et surtout… La chaleur humaine, qui lui faisait défaut aussi dans son village, lui manquait terriblement. Il voulait revoir Jiraya. Il voulait revoir la vieille Tsunade, qui n’assumait pas son âge. Il voulait même revoir Anko la sadique ou Konohamaru, qui lui ferait une scène pour apprendre l’Oiroike.

Ici, le pire était la brume. On ne savait jamais quand elle arrivait, ni quand elle repartirait. Une brume glacée, qui transperçait vêtements, peau, et gelait les os. Quand elle était là, ses mouvements devenaient douloureux, ses extrémités lui faisaient mal. Il ne savait même pas comment il avait tenu le coup jusque là.

Sa tenue, jadis orange, s’était délavée et était recouverte d’une épaisse couche de poussière, de sueur, de boue et probablement d’autres substances peu ragoûtantes. On avait du mal à apercevoir la couleur d’origine du tissu.
Ses sandales bleues, elles, l’avaient lâchées depuis déjà longtemps. Forcée d’endurer boue, eau, grêle et chaleur sans entretient ni nettoyage, elles avaient finies par ne même plus pouvoir rester attachées à ses pieds, et il les avaient abandonnées sur sa route, prenant soin de les enterrer pour que personne ne puisse les retrouver.

Et à présent, elles lui manquaient cruellement. Il s’était entaillé si souvent qu’il craignait continuellement une infection. C’était déjà un miracle que ce ne soit pas arrivé.

Il avait été poursuivit par des ANBU pendant de longs jours. Il se souvenait parfaitement de la fois où, caché dans la boue glacée, immobile, il était resté des heures durants à écouter des ninja d’élite qui ne semblaient pas si motivés que ça à le retrouver.
Leurs mots résonnaient encore dans son esprit.

—Si je croise l’enfant démon… Je le tue. avait annoncé l’un deux, portant un masque de lièvre.

—On peut même s’amuser un peu avec lui avant… avait répondu l’autre, avec un ton joueur.

—Ah ! T’es dégueu ! s’était exclamé l’autre, horrifié.

—Mais… Pas comme ça, crétin ! Je voulais dire, le torturer un peu, pour tout ce qu’il a fait au village.

—Ouais, bien sûr ! Je savais bien que tu n’étais qu’un vicelard.

—Vous reprendrez cette conversation plus tard. avait coupé un autre ANBU, froidement. Reprenez immédiatement les recherches.

Le groupe s’était dispersé, mais Naruto, s’interdisant même de respirer pour éviter de se faire remarquer, était resté caché jusqu’a la tombée de la nuit.

Mais plus personne ne l’avait inquiété dès qu’il avait passé la frontière qui l’avait mené vers ce pays à la végétation si peu dense comparé à son village natal. Du moins, plus personne d’humain.

Selon la carte, il était maintenant à l’est de Kaze no kuni, dans une région dont il avait oublié le nom. Il devait continuer vers le sud jusqu’a arriver au pied des montagnes.

Les loups, eux, avaient été les premiers à le pourchasser. Au début, ils l’avaient suivis en restant une cinquantaine de mètre derrières lui, à peut être cinq ou six individus. Il n’avait pas réellement eu peur, même si une légère appréhension lui avait tordu l’estomac.

Il n’avait toutefois pas réussi à dormir.

Les jours suivants, ça avait pire. Il avait épuisé sa réserve de provisions, volée dans un village quelques semaines plus tôt, et son eau ne tiendrait pas beaucoup plus longtemps, même si il s’était rationné au maximum, ingurgitant seulement quelques bouchées par jour.

La marche avait été de plus en plus longue, de plus en plus difficile, le terrain de moins en moins praticable.

Mais les loups, eux avaient été de plus en plus nombreux, se rapprochant chaque jour peu à peu. Jusqu’au moment où il s’était effondré, de fatigue et de faim.

Presque immédiatement, la meute avait avalé la distance entre eux et l’avait attaqué, toutes griffes dehors, prêts à l’éviscérer vivant. Telle était la loi de la nature : les faibles étaient tués. Les animaux comptaient bien faire respecter cette loi que les hommes semblaient avoir oubliés.

Malheureusement pour eux, ils n’étaient pas tombés sur un être aussi faible qu’ils ne le pensaient. Le garçon famélique qu’ils suivaient depuis plusieurs jours sur ces terres vides de vie et de proies était lié à l’existence la plus puissante du continent. Le Démon Renard, Kyuubi no Yoko, le Roi Démon, Kitsune écarlate, ne se laissait pas dévorer par une vulgaire meute de chiens sauvages, qui l’apprirent à leur dépends.

C’est au milieu des animaux démembrés, éventrés, tel de simples jouets, que le blond avait reprit connaissance. Ses ongles, ses vêtements étaient couverts de sang séchés. Un gout métallique emplissait sa bouche. En avait-il consommé pendant sa perte de conscience ? Il avait beau interroger son esprit, le bijuu ne lui répondrait jamais, et ce n’était peut-être pas plus mal.

Il avait envie de pleurer.

Les canidés étaient aussi maigres que lui. Mais c’était la loi de la nature : les faibles étaient tués. Ne sachant pas allumer un feu, la brume glacée l’empêchant de toute façon de trouver du bois sec et ses outils de ninja, ayant étés endommagés ou détruits depuis longtemps, à l’exception d’un kunai s’émoussait avec le temps et le manque d’entretient, il se résolu à dépecer et consommer la viande crue.

Dépeçant maladroitement le canidé le moins abimé, il s’était rendu compte qu’il ne connaissait rien des méthodes de vidage ou de tri. Il avait découpé un morceau de muscle au hasard, espérant qu’il soit mangeable.

D’ordinaire, un tel acte l’aurait répugné, mais à présent, il avait trop faim. Les racines n’étaient pas assez nourrissantes, et très dures à mâcher. Ignorant les risques, il porta la viande à sa bouche avec hâte, le sang dégoulinant sur son menton.



Il accueillit cette unique bouchée avec gratitude, les larmes coulant abondamment de ses yeux humides. Ses lèvres étaient sèches et gercées, chaque bouchée lui faisait mal et sa gorge était sèche. Le morceau lui même était rugueux, et sans la faim qui le tenaillait, il ne l’aurait même pas reniflé.

Mais son estomac, lui, malgré le goût atroce de la chair crue, en redemandait. Il crut vomir plusieurs fois, mais ne le fit pas. Gâcher n’était pas une option.

—Je suis désolé… Tellement désolé… articula il avec difficulté en regardant les cadavres autour de lui.

Il avait entendu quelque part que manger des animaux sauvages pouvait être dangereux, encore plus si ils n’étaient pas cuits. Mais honnêtement, ce genre de considération ne pouvait plus l’atteindre, bien qu’il n’aurait pas été mécontent de maitriser quelques jutsu de la branche Katon, pour faire cuire sa viande.

Il avait continué son voyage, emportant le maximum de nourriture dans sa besace. Mais au bout de quelques jours, il n’avait pas pu se résoudre à en manger encore : la chair avait brunie et s’était couverte de moisissures. Il la soupçonnait également d’être infestée par des vers, mais il n’avait pas le coeur à vérifier. Il se débarrassa du contenant avec le contenu, ce qui ne lui laissait qu’une sacoche pour transporter nourriture ou arme.

Il avait songé à renoncer plusieurs fois. Mais à quoi bon ? Il ne serait probablement pas accueillit bras ouverts à Konoha. Pire, ayant aussi déserté, il pourrait être mis à mort. D’autant plus que c’était de lui dont il s’agissait, l’enfant démon. L’Uchiha avait probablement été gracié, lui.

Et puis, il n’était pas sûr de tenir assez longtemps pour réussir à retourner chez lui. Il avait fait plus de la moitié du chemin, il ne pouvait pas abandonner maintenant.

Il avait enfin atteint le pied de la première montagne de la chaine.

—C’est… haut. avait-il articulé, conscient que la partie la plus difficile du voyage commençait maintenant.

Il ne pouvait même pas jauger la dureté de l’ascension, la brume l’empêchant d’évaluer le terrain à plus de vingt mètres.

Après quelques heures, il avait complètement perdu la notion du temps. Il ne savait même pas par quelle énergie il avançait encore. La viande l’avait vraiment sauvé, même crue. Malheureusement pour lui, alors qu’il avançait et gagnait en altitude, il n’avait vu plus aucun animal, même les racines se faisaient de plus en plus rare. Il avait cependant trouvé un lac d’eau potable, mais pas de poissons.

L’eau fraiche l’avait revitalisé, bien que froide.

Tout ça, et pour aller où ? Il ne le savait même pas. Il s’était dirigé vers l’ouest, puis le sud en repensant aux vieilles légendes que lui racontait le Sandaime les quelques fois où il se retrouvait seul avec lui. De l’autre coté des montagnes qui séparait le continent ninja de l’inconnu, se trouvait des peuples extraordinaire, bien différents d’eux. Il était même possible que le Rikudô Sennin fut originaire de ces contrées. C’était la demeure d’anciens dieux et de héros légendaire. Un monde de paix et d’héroïsme.

Pourquoi y croyait-il maintenant ? Ce n’était peut-être qu’une simple légende, racontée par un vieillard pour faire rêver un enfant martyrisé. Peut-être que derrière cette chaine de montagne, il n’y avait rien, tout simplement. En y réfléchissant, il y avait aussi d’autres légendes assez similaire qui concernaient l’autre bout du monde, dans les mers à l’est de Mizu no kuni.

L’oxygène se raréfiait alors qu’il montait. Les arbres avaient presque totalement disparus, ne laissant que rocs et quelques maigres végétaux.

Il se laissa tomber quelques instants, fatigué. Ses blessures guérissaient très vite, quelques minutes pour les plus grosses estafilades. Cette régénération n’avait rien à voir avec celle dont il avait fait preuve plus tôt, mais il ne pouvait pas s’en plaindre.

Il aurait voulu créer un clone pour partir en exploration, comme il l’avait fait plusieurs fois au début de son voyage, mais il était curieusement essoufflé. Il sentait qu’il ne pourrait pas en invoquer beaucoup, et il préférait garder ses forces en cas d’urgence. Il s’était par ailleurs rendu compte que les souvenirs des kage bunshin lui étaient transférés. Quelle ironie ! Dans le monde ninja, cette connaissance lui aurait été bien utile…

Il avait hésité à nettoyer sa tenue quand il avait rencontré de l’eau, mais ne l’avait pas fait. Il faisait très froid et bouger avec une tenue mouillée était synonyme de mort.

Adossé à une grosse pierre ronde, il regarda sa tenue en souriant et secouant la tête de désespoir. Si son T-shirt noir était relativement intact, malgré le trou qu’avait fait Sasuke et le perforant, sa combinaison orange étaient criblée de trou, déchirures et de dommages en tout genres. Elle ne tenait probablement que par miracle. Ses manches avaient été déchirées depuis l’attaque des loups, et le reste ne valait guère mieux.

Son pantalon était à peine en meilleur état. Il lui arrivait presque au genoux.
Ses jambes et ses bras avaient incroyablement maigris. La dépense d’énergie et le peu d’alimentation lui avaient coutés cher. En palpant son torse, on aurait pu sentir clairement ses os.

Il ignorait que si il avait survécu si longtemps, c’était grâce non seulement à son ascendance Uzumaki, qui lui conférait une vitalité incroyable, mais aussi de par la présence du Kyuubi en lui. Le renard, soucieux de ne pas mourir avec lui, avait guérit ses blessures et l’avait revitalisé et consommant le moins d’énergie physique possible. La perte n’était pas de zéro, mais restait acceptable.

Il observait la montagne. Si belle, mais si dangereuse. En regardant bien, il aurait pu voir qu’il était déjà à une certaine altitude. Les sommets couverts de neige semblaient l’appeler. Il devait traverser cette chaine coute que coute.

Il s’était remit en marche, avançant toujours plus vite, avec l’énergie du désespoir. Il faisait de plus en plus froid. Les vents lui giflaient la peau et gerçaient toujours plus ses lèvres. Mais dans ses yeux, restait animée l’incroyable flamme de la volonté.

Il montait toujours plus haut, chaque pas sur la pierre gelée le blessant et le fatiguant un peu plus. Le vent s’était chargé de neige, puis de grêlons, qui frappaient douloureusement son épiderme déjà gelé.

Un curieux mal de tête persistait depuis des heures, le fatiguant plus que nécessaire. Il n’avait plus les idées claires.

On n’y voyait plus à trois mètres. Pourtant, il continuait d’avancer, encore et toujours.

Il avait aperçu l’entrée d’une grotte. Il faisait nuit, et terriblement froid. Puisant dans ses dernières ressources, il y parvint en titubant dans la neige.

A bout de force, affamé, il s’adossa à une parois qui l’entourait. La cavité faisait trois mètres de large.

Tournant la tête pour en estimer le fond, il tomba nez à nez avec… Un crâne humain.
Il poussa un hurlement qui résonna autour de lui.

Le squelette semblait être là depuis déjà très longtemps : Dans un milieu froid, la décomposition était beaucoup plus longue. Il était mieux équipé que lui, portant une épaisse veste et des bottes. Il était aussi beaucoup plus grand que lui. Il ne semblait pas porter d’armes, mais avait au coté une sacoche qui semblait pleine à craquer.

Un pas lourd se fit entendre, résonnant presque autant que son hurlement. Figé de terreur, il regarda plus loin.
Un énorme ours brun, apparemment mécontent d’avoir été éveillé, avançait lentement vers lui.

—N…non…pitié ! implora Naruto, terrifié.

Si il fuyait vers la neige, il mourrait à coup sur dans le froid. Il tenta tout de même le coup, mais fut incapable de se mettre à courir aussi vite. Il s’étala de tout son long. Se retournant rapidement et toujours sur le sol, il put observer l’énorme animal se lever et le toiser. Il était tout proche.

Mais la nature, dans ces terres sauvages et hostile à l’homme, n’observait qu’une seule règle : Le faible était tué. Et l’ours, tout comme les loups,comptait bien faire son possible pour la respecter. La pitié, la protection des faibles, la solidarité ou les lois étaient des concepts purement humains. L’ours, lui, voyant un humain au sol, n’allait pas l’aider ou lui proposer des provisions qui allait le mettre en difficulté par la suite ou même l’épargner.
L’ours, voyant un humain au sol, le dévorait. Ainsi, il survivait un jour de plus. Il se reproduisait et le cycle continuait pour lui.

Comprenant cette loi immuable, quelque chose se révolta au tréfonds des entrailles de Naruto. Il ne pouvait pas se laisser manger ici. Il avait encore trop à accomplir. Se laisser tuer, c’était donner raison à tous ceux qui l’avaient méprisés ou sous estimer. C’était redevenir le raté dont tout le monde se moquait.

Ses yeux azurs devenant carmins, Le chakra s’accumulant dans sa main droite, il hurla toute sa rage de vivre alors qu’il s’était relevé et fonçait vers le gigantesque animal. Même en sautant, avec l’énergie qu’il lui restait, il ne pouvait pas atteindre sa tête.

Le rasengan incomplet frappa le poitrail de l’animal, qui poussa un rugissement abominable avait de se renverser et d’heurter le sol avec fracas, le blond toujours sur lui.

Le jutsu n’avait pas été suffisant pour le tuer. Avec la force de l’adrénaline, Naruto saisit son dernier kunai, avant de poignarder l’ursidé à plusieurs reprise dans le torse et à la gorge.

Il poussa un dernier grognement avant de s’éteindre. Aujourd’hui, l’ours n’avait pas été le plus fort.

Naruto observa son oeuvre les mains tachées de sang. Il avait reçu des éclaboussures sur son visage et ses vêtements, mais il n’y fit peu cas. Seul le plus fort survivait. Il avait gagné.

Il était toutefois dégouté de la viande crue. Il y avait quelques branches au fond de la grotte, alors peut être que..?

Il enchaina quelques pas incertains vers le cadavre qui lui avait fait peur. Sa besace était pleine à craquer.

Petit couteau, carte, aiguilles, sel, journal, boussole, mais surtout… une boite d’allumettes.
Le sac avait conservé la plupart des objets intacts, à l’abris des intempéries, et un squelette n’attire pas les animaux. La boussole ne fonctionnait plus, mais il pouvait se servir du reste.

C’est avec bonheur qu’il avait allumé un feu. Il avait du s’y reprendre plusieurs fois, mais la chaleur qui se dégageait à présent des flammes et qui le faisait souffrir à ses extrémité était bien réelle. Il avait faillit se jeter sur la viande avant même qu’elle ne finisse de cuire, mais avait pu se retenir.

Si il avait su manier les aiguilles, certes émoussées, mais utilisables, il aurait pu se confectionner une veste avec la peau de l’ours, mais ce n’était malheureusement pas le cas. Il avait déjà eu beaucoup de mal à le vider et à le préparer.

Tout en mangeant avec reconnaissance la chair grillée et fondante, et avait prit le journal de l’homme qui, de par sa mort, lui avait probablement sauvé la vie.
Il n’était pas daté.

Jour 1 :

Je m’appelle Sunasaki Hiiro. Originaires de Kaze no kuni, nous sommes partis en direction des montagnes pour découvrir le nouveau monde. Nous sommes plus de vingt ! Une jeune fille m’a regardé en rougissant. J’espère pouvoir me rapprocher d’elle.


Naruto feuilleta quelques pages, faisant attention de ne pas abîmer le très vieux papier. Le journal datait donc d’après la création du pays du vent, ce qui ne prouvait rien sur la date de l’expédition, d’ailleurs.

Jour 34 :

Nous avons perdu maintenant cinq de nos camarades. Deux sont morts après avoir consommés des baies, et trois autres dans une attaque de loups affamés. L’environnement est très hostile. Shiina et moi sommes inquiet pour Karugo. Il semble malade.


Jour 53 :

Nous avons atteint la montagne. Karugo est finalement mort, mais on ne sait pas de quoi. Nous l’avons brulés pour éviter toute infection. C’était le frère de Shiina. Elle a besoin de moi plus que jamais.



Naruto nota que les explorateurs avaient progressés bien moins vite que lui. Il avait depuis longtemps perdu la notion du temps, mais il savait que ça ne faisait pas autant de temps qu’il était dans cette région. Sa carte avait été détruite, mais selon ses estimations, il ne devait plus être très loin de la fin du monde connu.
Il reprit sa lecture, après avoir remis une tranche de viande à cuire.

Jour 65 :

C’est affreux ! Nous avons gravis la montagne trop vite. Deux d’entre nous sont devenus fous et ont tués deux des nôtres. Nous avons été forcés de les maitriser. Le médecin de l’expédition accuse l’altitude. Monter sans précaution peut causer un mal de tête qui va jusqu’a l’hallucination. Nous commençons à manquer de provision.
Shiina est maintenant la seule fille du groupe. Elle me dit qu’elle sent souvent des regards appuyés sur elle. Mais je la protégerai toujours.

Naruto comprenait à présent ses maux de tête de tout à l’heure. Mais apparemment, il avait été plus résistant que ceux qui l’avaient précédés.

Jour 70 :

Aujourd’hui, j’ai tué quelqu’un. Son visage me hantera jusqu’a la fin de mes jours. Il a voulu agresser Shiina. La pauvre est traumatisée. On ne m’a rien reproché, mais je ne me sens plus à ma place.


L’écriture était devenue plus brouillonne et précipitée.

Jour 79 :

C’est la fin de notre expédition. Je… J’ai du mal à respirer. Shiina est morte dans mes bras. Je n’ai plus de raison de vivre à présent. Nous avons été attaqués par une affreuse bête ailée alors que nous touchions au but. Notre groupe a été exterminé avec facilité. Je ne l’ai pas très bien vue, mais sa puissance est peut-être même plus grande que celle de Shukaku. J’ai été blessé et je perd du sang. Si il n’en tenait qu’a moi, j’aurai abandonné pour rester aux cotés de Shiina.


Il existait donc une chose pareille dans ces montagnes ? Etait-ce… une sorte de gardien ? Etait-il seulement possible de passer ? Peut-être était-elle morte depuis le temps, après tout.
Il se disait aussi que les informations sur cette fameuse bête devaient être grandement exagérée. Une créature sauvage, aussi puissante qu’un bijuu ?

Jour 82 : Dernier jour.

C’est la fin. Je n’arrive plus à bouger. Si ce journal est retrouvé un jour, il sera peut-être utile aux voyageurs. Je vous le confie, à vous, lecteur. J’ai noté une liste des plantes comestibles dans ces montagnes. N’hésitez pas à vous servir dans mes affaires.
Je vous confie la suite.


Ainsi ce fameux Hiiro avait laissé ce journal pour la postérité. Il n’allait pas s’en plaindre, bien au contraire. C’était une chance qu’il ait choisit de mourir ici, laissant des outils en bon état.
Ce qui l’inquiétait le plus était ce gardien, qui avait attaqué son groupe. Même si il avait mangé, dans son état d’épuisement avancé, il serait incapable de faire quoi que ce soit.
Même Kyuubi ne pourrait pas le sauver.

Il pensait à Konoha. Avait-il été déclaré mort ? Le village caché de la feuille avait-il interrompu ses recherches ? Qui le pleurait encore à l’heure actuelle ?

Peut-être aurait il été mieux d’échouer à vaincre Sasuke. Il serait rentré au village déçu, mais vivant. Il aurait pu en discuter avec son parrain…
Non. Jamais plus il ne serait enfermé dans le système injuste qui régnait au village. Il avait été haï pendant toute son existence. Il avait risqué sa vie pour ses habitants, et n’avait jamais été remercié pour ça. Pire. Il avait faillit mourir pour retrouver son meilleur ami, qui le lui avait bien rendu.

Si c’était à refaire, il aurait surement choisit un autre chemin. Il aurait peut être déserté dans même affronter Sasuke. Ce dernier n’avait même pas la volonté de retourner dans son village d’origine !
Il avait été stupide.

Il s’endormit, reprenant graduellement des forces, réchauffé par le feu et revigoré par la nourriture.

A son réveil, il se sentait plus que bien. Un bon repas, et même si il demeurait très maigre, il avait reprit du poil de la bête. Dehors, il faisait jour, et le soleil illuminait la neige d’un éclat sans pareil.
La grêle avait cessé. Il faisait froid, mais les éléments avaient perdu de leur agressivité.

Naruto n’eu aucune vergogne à défausser le défunt Hiiro de ses chaussures. Il utilisa les aiguilles pour les serrer. Ce n’était pas parfait, mais elles ne tomberaient pas à la première occasion. Il aurait voulu emporter le manteau aussi, mais le cadavre était beaucoup plus grand et large que lui. Son manteau, en plus d’être vieux, était trop lourd et encombrant pour lui. L’emporter lui apporterait plus de mal que de bien.
Progressant cette fois dans la poudreuse, il avait reprit son ascension. Il faisait froid, mais pas autant qu’hier, et il avait pu conserver de la viande cuite dans le sac du Sunasaki après l’avoir passé sur les braises encore fumantes. Il se doutait que ce n’était pas optimal, mais ça avait du tuer certaines bactéries.

Avancer dans la poudreuse se révélait très agaçant. Il manquait de glisser à chaque pas et les grandes enjambées lui étaient interdites.

Il marchait depuis déjà plusieurs heures quand il décida de faire une pause pour manger un morceau. Il avait de la chance que la brume ne se soit pas levée. L’ours était froid, mais encore mangeable.

Il l’avait dévoré une fois de plus avec gratitude. Il avait eu tellement faim… La moindre bouchée de viande était un plaisir renouvelé.

Il continua son chemin vers le pic de la montagne. En regardant en bas, il voyait le chemin parcouru. En face, il pouvait apercevoir un début de désert. A sa gauche, des roches à perte de vue. Personne n’avait jamais vu ce paysage avant lui, mis à part peut-être le Rikudô, si les légendes étaient réelles.

Il pouvait même apercevoir le lieu qu’il avait traversé des semaines durants, avec d’atteindre finalement la montagne. Une terre vide de vie, pauvre en végétation, froide et dangereuse. Emprunter les deux autres aurait été encore plus dangereux. C’était prendre le risque d’être repéré par des ninja. Et d’ailleurs, les autres chemins pour arriver à cette chaine de montagne était peut-être encore pires.
Après tout, le groupe d’exploration avait emprunté le même chemin que lui.

—Tant de chemin parcourut depuis Konoha… expira il en respirant profondément l’air pur qui l’entourait.

Pas de temps à perdre. Il savoura ces ultimes instants d’observation et d’inactivité avant de se retourner vers son objectif.

Après ça, il avait encore marché; toujours plus haut, toujours plus loin. Il faisait de plus en plus froid et l’air était difficilement respirable.

Jour après jour, dormant parfois dans un trou sous la glace, ignorant si il ne serait pas mort gelé le lendemain, parfois au sommet d’un rare arbre qui menaçait de s’effondrer, parfois adossé à un rocher.

Il avait traversé d’innombrables cols, tous plus hauts les uns que les autres, gardant de vue, quand la brume le permettait, son objectif.

Pour se nourrir, il avait parfois trouvé des hermines, petits rongeurs blancs et rapide, ou se résignait sinon à se nourrir des plantes décrites dans le journal d’Hiiro. Il n’était pas dans un état aussi épouvantable qu’avant sa rencontre avec l’ours, mais il dépérissait à vue d’oeil.

De plus en plus faible, il sentait qu’il allait rapidement arriver à ses limites. Ses muscles étaient de plus en plus douloureux et sensibles. Le froid s’insinuait dans chaque recoin de son être. Il était réellement à bout de forces.

La nuit était tombée depuis de longues heures maintenant et seule la lumière de la lune guidait sa marche forcée. Dans la neige, tous les versants se ressemblaient, chaque pente semblait être la mène.
A bout de souffle, il espérait secrètement que chaque montée était la dernière. Qu’il arriverait aux portes d’un village, un endroit chaud, chaleureux, où on l’accueillerait avec joie. Un lieu lumineux, sans conflit ni massacres.

Et à chaque fois il était déçu, chaque épreuve laissait la place à une plus dure encore. Il ne comptait plus le nombre de fois où il était tombé, et où il était resté étendu, chaque fois plus longtemps et où il s’était relevé, chaque fois plus durement.

Il n’y arrivait plus. Autour de lui, le vent commençait à se lever. Chaque bourrasque menaçait de le faire tomber. Et cette fois, la chute pourrait être fatale. Quelques pas de coté et il tombait dans un précipite. Le choc le tuerait à coup sûr.

Mais il y croyait. Au bout du chemin, derrière ce pic, se trouvait le monde dont il avait tant rêvé. Il était actuellement sur la montagne la plus haute du monde, la clés de voute du continent.

L’endroit où les faibles sont tués.

Il boitait à présent. Ses jambes tremblaient de fatigue;son corps de froid. Mais pas après pas, il avançait. La flamme de la volonté était plus chaude que la neige la plus glacée. Il ne pouvait pas perdre. Il ne devait pas perdre.

Plus que cent mètres. Il ne pouvait pas tomber maintenant.

Plus que cinquante mètres. Le hurlement du vent lui déchirait les oreilles et son souffle semblait prêt à l’emporter.

Plus que dix mètres. Il met un genoux à terre, et reprend difficilement son souffle. Il avait froid, tellement froid… Il ne parvient plus à bouger ses extrémités, et il a l’impression de respirer de la glace. Ses cheveux sont recouverts pas une pellicule de givre et il est même douloureux de garder les yeux ouverts.

Plus qu’un dernier mètre. Il s’est relevé, mais un rocher lui barre la route. Il st plus grand que lui. Mais au dessus, il en est persuadé, il pourra voir son nouveau monde.

Il se déchire les mains à tenter de l’escalader, sans succès. Contrairement à ce qu’il avait pu constater maintes fois, ses plaies ne semblaient pas guérir.
Ainsi, même le renard l’avait abandonné à son sort ? Peu importait. Il ne sentait même plus la douleur.
Le sang qui coule entre ses doigts les réchauffent légèrement. Il réunit ses dernières forces pour forcer sur ses muscles déjà au delà de leurs limites et gravir ce dernier obstacle. Dans l’aventure, le sac de Hiiro se détache et s’envole, emporté par les bourrasques. Il contient le journal, la boite d’allumettes vide, son dernier kunai émoussé et l’amulette de Tsunade. Son dernier lien avec le monde ninja. Il le suit du regard une seconde, mais bientôt il n’est plus visible, emporté à jamais.

Il tourne définitivement le dos à son passé, et se poussant dans ses derniers retranchements, il arrive à plat ventre sur le rocher plat, couvert de givre.

Il le sait, il peut le sentir. Son nouveau monde, celui dont il avait rêvé, il est là. Il n’a qu’a tendre le bras pour le saisir, et vivre enfin la vie qu’il a toujours méritée.

Il redresse la tête, alors que la lune rayonne dans le ciel, presque pour illuminer cet instant, ce premier contact. Il pose alors les yeux sur la contrée qui sera son nouveau foyer.

Rien.

De la neige à perte de vue, et un précipice. Pas une seule lumière, personne pour l’accueillir en héros. Le vide devant lui est identique à celui présent dans son coeur, et proportionnel à la folie qui a guidée son entreprise.

—Je suis… désolé. Je n’ai plus la force… gémit alors le garçon, paroles emportées par le vent et perdues dans l’immensité désertique où il se trouve.

—C’est donc la fin du chemin pour moi..? Désolé aussi, Kyuubi… Au final, je n’ai jamais su si tu méritais la réputation que tu m’a offerte.

Comme d’habitude, il ne reçut aucune réponse à ses appels.

C’était la fin pour Naruto Uzumaki. Après treize longues années de souffrances, il pouvait enfin se reposer, au sommet du monde. Il avait vu le monde depuis un lieu que personne n’avais jamais foulé. Même si personne ne le saurait jamais, il avait aussi accomplit de grandes choses.

Il acceptait son sort avec un pauvre sourire aux lèvres. De toute façon, il ne pouvait plus bouger. Ses membres étaient gelés et il ne les sentait même plus.

Quelque part, il ne sentait même plus le froid. Son corps entier était recouvert d’une pellicule de givre. Son sang avait arrêté de couler. Sa vision s’assombrissait peu à peu. Des cernes noires entouraient ses yeux, et son corps famélique tout entier refusait de répondre.
Engourdit, il ne pouvait qu’attendre la mort, à l’image de Sunasaki Hiiro.

Alors qu’il semblait lentement, il eu une pensée pour son véritable maître, l’ermite des crapauds, le sannin Jiraiya. Il repensait à tout ces moments de chaleur, de paix… Il le réalisait maintenant, malgré tout ses défauts, sa perversion, le vieil homme était pour lui comme le grand père qu’il n’avait jamais eu. Il l’avait formé, fait de lui ce qu’il était aujourd’hui, alors même que Naruto était ignoré des autres. C’était un homme chaleureux, possédant un coeur en or. Si seulement… Si seulement il avait pu tout recommencer ! Mais c’était trop tard.

Il se sentait glisser de son perchoir, lentement poussé par le vent et la glace diminuant son adhérence. Peu lui importait à présent. Son coeur rata un battement, puis un autre.

De ses oreilles, il avait entendu une espèce de cri étrange, qui se confondait avec le vent. Ah…Etait-ce le monstre qui avait attaqué le groupe d’explorateur ? Il avait a présent intégré la règle de ce monde. Le faible était tué.
Les loups avait été tué. L’ours des montagnes, prédateur sans concurrence ou presque, avait été tué. Aujourd’hui, c’était a son tour, et il acceptait ce destin. Il espérait seulement que ce ne serait pas trop douloureux.

Finalement, il chuta vers l’avant.

La mort par le froid, la chute ou encore dévoré vivant ? Chacune lui convenait. Il n’avait pas sa place en ce monde, au final.

Malheureusement pour lui, le destin n’avait pas décidé de le laisser partir si simplement.

Le vent influençant sa chute, il heurta un roc, lui brisant plusieurs cotes. Il rebondit, porté par le souffle, en chute libre sur une vingtaine de mètres, avant de se fracasser contre un autre qui lui écrasa les jambes, réduisant les os à l’état de brindilles sèches craquées. Il roula encore, perclus de douleur, descendant par le flan de la montagne que personne n’avait encore jamais exploré.

Sa vitesse était telle qu’a chaque rebond, il se cassait un autre os. So bras gauche était en miettes. Les rochers qu’il rencontrait sur son passage, non contents de lui éclater un peu plus le squelette, l’écorchaient vif.

Il n’était pas au bout de ses peines. Alors qu’il était torturé par la pente raide qu’il avalait à toute vitesse, il était apparu que Kyuubi no Yoko ne comptait pas se laisser tuer comme ça. Réveillé par la douleur, il s’activait à réparer chaque blessure du garçon, puisant dans sa propre énergie vitale autant qu’il fallait. Mais même pour lui, empêcher de mourir un corps aussi affaiblit qui recevait des dommages constants appartenait au domaine de l’exploit.

Naruto rencontra finalement un arbre sur son chemin. Son corps, qui avait perdu beaucoup de vitesse avec tous ces chocs, en avait encore assez pour le briser sur le coup, le touchant avec son torse, et répandant au passage une gerbe de liquide sanguin fumant alors qu’il roulait doucement dans la neige, avant de se stabiliser.

Il souffrait atrocement, regrettant presque le gel qui avait bien faillit le tuer. Son coeur était repartit, mais il se vidait de son sang et était toujours gelé, même si l’hémorragie le tuerait sans doute avant le froid.

Il ferma les yeux, fatigué. Il en avait assez. Tout son corps le brulait alors que certaines parties étaient encodes prises dans la glace. Il respirait difficilement. Il faisait bien moins froid qu’au sommet, mais la température devait encore être bien en dessous de zéro.

Si il avait pu tourner la tête, il aurait pu voir deux filets de sang s’écoulant de ses oreilles, conséquence de sa descente trop rapide alors que la pression de modifiait en fonction de l’altitude.

Il avait envie de fermer les yeux, sachant que si il le faisait, ce serait définitif. Mais a quoi bon ? Il en avait assez. Il avait eu de la chance de survivre jusque là, mais c’était terminé. Il n’avait plus la volonté. Il allait enfin mourir, et ce serait une délivrance, autant pour lui que pour les autres.

Il papillonna avec ses paupières. La lune était grande, ronde, blanche, pure. Elle était si belle. Au moins, il pourrait partir avec une belle image en tête. Tu parles d’une consolation.

Ses yeux se scellèrent finalement.




Il se trouvait dans une sorte d’égout. L’eau crasseuse semblait progresser vers une direction très rapidement, mais il ne sentait pas le courant. Les murs sales et étroits lui laissaient à peine la place pour circuler. Le plafond n’était pas beaucoup plus haut.

Suivant son instinct, Naruto marchait à pas lent vers l’endroit où convergeait cette eau, qui atteignait ses chevilles.
Il pouvait voir que les traces de sa chute, ou même les séquelles laissée par le froid et la faim avaient disparues. La seule trace qu’il y avait sur son corps, qui avait d’ailleurs retrouvé sa combinaison orange intacte, était un trou au niveau de sa poitrine, d’où s’écoulait un mince filet de sang qui semblait presque irréel. Ce même trou qu’avait causé Sasuke en le transperçant avec son chidori.

Ce ne fut pas long. Il atteignit une grande salle qui s’étendait à perte de vue, et au milieu, une cage.
Le niveau de l’eau n’avait pas chuté, même, si il n’y avait plus de courant.

Sur cette grande cage, dont il aurait facilement pu se glisser entre les barreaux, était posé à la place de la serrure un grand papier, avec le kanji « sceau ».

Il se doutait de ce que contenait la prison.

Malgré ça, il était incapable d’en voir le contenu. Comme si une chape d’encre recouvrait la chose qui dormait au tréfonds de son être.

D’ailleurs, si il se tenait bien devant Kyuubi, ça voudrait dire qu’actuellement il était… Dans son âme ?

Tu ne manque pas de cran, gaki… Venir ici alors que ta folie a bien faillit me couter la vie, à moi !

—Je… Je ne pouvais pas supporter ce monde plus longtemps ! Tous me haïsse ! Par ta faute ! se défendait-il alors.

En quoi cela me concerne-il ? gronda le démon à queues. Tu pouvais l’endurer ! Ou même fuir ailleurs ! Mais tu as choisit de mourir dans un trou glacé. Je ne pouvais pas espérer de fin plus pathétique.

Naruto resta silencieux, serrant les poings. Kyuubi avait raison. C’était entièrement de sa faute. La faute de sa faiblesse. Dans ce monde… le faible était tué.

Mais ne t’inquiète pas, Naruto… Je sais comment expier tes fautes. Tu peux encore te racheter auprès de moi et de tes camarades. souffla alors le bijuu.

—C’est vrai ? s’enquérit le jinchuuriki. Comment ?

Oui, oui…Il existe une méthode très simple. insinua le Démon.

Le fils du Yondaime peinait à y croire. Démoralisé par son existence même, si il y avait un moyen de compenser ses fautes, il le ferait avec joie.

—Mais… Mon corps est brisé ! Comment ta méthode peut-elle marcher ?

Ne t’inquiète pas. Ce que tu as à faire est juste d’arracher ce grand bout de papier que tu vois devant toi. annonça le renard.

—Mais, ce n’est pas le sceau qui te retiens prisonnier ?

C’est exactement ça, Naruto. Libère moi ! s’exclama l’entité. Tu ne penses pas que je ne mérite pas de mourir maintenant non ? Konoha m’a emprisonné pendant des siècles et a divulgué beaucoup de choses fausses à mon sujet.

—Je… Mais comment cela rachètera-il mes fautes ? posa Naruto.

C’est très simple. Je vais me rendre à Konoha et tuer Sasuke Uchiha, ainsi que Madara Uchiha, qui est responsable de la mort de tes parents. évoqua Kyuubi. Si ils restent vivants, ils causeront beaucoup de mal, n’est ce pas ? Tu as été faible, incapable de les tuer. Toutes leurs victimes, ce sera ta faute, encore une fois.

Naruto fit un pas vers le sceau, hésitant.

Aller, Naruto. Finissons en ! Arrache ce bout de papier inutile. Tu n’auras plus à te soucier de rien. encouragea encore le kitsune, esquissant un sourire invisible à son interlocuteur.

—Je vais purger mes fautes… répéta encore Naruto.

Seuls les yeux rouges et fendus du démon étaient visibles à travers les barreaux du sceau. Il exaltait un souffle fétide, qui empestait la mort et la désolation. Mais l’esprit de Naruto, tout aussi brisé que son corps, ne pouvait pas le sentir. Il avançait pitoyablement vers le sceau qui retenait le Démon prisonnier. Le trou dans sa poitrine était devenu un gouffre, mais qui ne saignait plus. Ses bords étaient comme cautérisés, noirs, morts.

Enfin…exulta le bijuu, qui voyait la main de son hôte toucher le morceau de papier.

—Je suis vraiment désolé…Tout le monde… articula finalement le réceptacle, le visage baissé.

Mais alors que la main du jinchuuriki agrippait la feuille et commençait à tirer, un bras vint le retenir.
Ce bras…

Tel un zombie, Naruto redressa sa tête pour voir qui l’empêchait de se faire pardonner. Il fut stupéfait.
Portant une cape blanche sur une tenue de juunin, aussi blond que lui, les yeux aussi bleus mais avec un visage plus fin et plus adulte, se tenait celui qu’il avait depuis longtemps érigé en modèle, celui qu’il avait toujours rêvé de dépasser.

Hokage le Quatrième.

—Vous… bafouilla Naruto devant l’illustre personnage.

YONDAIME ! hurla alors de rage Kyuubi. Encore toi ! Sale enfoiré ! Disparait !

Le premier mot du bijuu développa une puissante bourrasque dans la pièce, alors que le Namikaze restait impassible.

—Il semblerait que ce sceau aie besoin d’entretient. annonça il simplement. Je ne suis pas vraiment ravis de te revoir, Kyuubi, mais tu as un peu trop d’influence par ici.

Avec une vitesse de composition que Naruto n’avait jamais vu, même de la part de Kakashi, le yondaime posa sa main sur le sceau, qui sembla s’illuminer de milles feux, d’une puisante lumière dorée.

—C’est déplaisant ici… Allons ailleurs, tu veux ? s’exclama alors le plus grand des deux.

En une seconde, ils furent téléportés dans une autre dimension. Finit, l’égout sombre et dégoutant. Ils se trouvaient maintenant dans un lieu baigné de lumière dorée et apaisante.

—Vous êtes bien le quatrième, n’est ce pas ? Qu’est.. Qu’est ce que vous faîtes dans mon esprit ? bredouilla le jinchuuriki

Le ninja de légende le fixa quelques instants avec un doux sourire.

—Rien de plus normal… Que de vouloir voir mon fils après tant de temps ?

Son fils ? De quoi est-ce qu’il parlait ? Il resta quelques secondes sans bouger, la tête baissée et les poings serrés.

Le yondaime, inquiet de voir son fils sans réaction, s’avança vers lui en tendant la main. Mais ce dernier ne fit pas plus attendre sa réaction : Il se jeta dans les bras de son père en pleurant, serrant l’Hokage du bras gauche et le frappant du bras droit.

—Pourquoi ? Pourquoi m’avez vous abandonnés ? Et pourquoi avez vous scellés le Démon en moi ? Votre propre enfant ? renifla l’hôte, bouleversé.

—Nous étions sûrs que tu saurais le maitriser. répondit le père en serrant l’enfant dans ses bras. Tu es notre fils après tout. Le village… Tu les a tous sauvés aussi. Tu peux être fier.

Ils restèrent un moment l’un dans les bras de l’autre, le premier heureux de connaître enfin son père et l’autre d’avoir pu revoir son fils, qui avait bien grandit.

Mais ce moment ne pouvait pas durer éternellement. Le ninja de légende commença à luire d’une lumière blanche, alors qu’il semblait s’évaporer dans une brume bleue.

—Que…? Papa ? s’inquiéta Naruto.

—Je suis désolé, mon fils… J’aurai tant aimé être là pour toi, te voir grandir… regretta le héros.

Il ferma les yeux alors qu’il s’interrompant, avant de les ouvrir à nouveau.

—Ne me laisse pas seul… pas encore… supplia le jinchuuriki.

—Naruto. Tu n’es pas seul. Ta mère et moi seront toujours là pour toi. Ici. sourit Minato en tapotant contre le torse de son fils.

Ce dernier constata avec surprise que la blessure infligée par Sasuke avait disparue de sa poitrine.

—Je ne suis qu’une empreinte de chakra, Naruto. J’espère toutefois que tu apprécieras mon cadeau…

Sa voix avaient disparue en même temps que sa forme. Du Quatrième, il ne restait qu’un peu de poussière de chakra qui s’élevait dans le monde spirituel avant de se dissoudre.

—Non…Non ! bafouilla le jeune garçon en tentant d’attraper la poussière scintillante et de la réunir alors qu’elle s’évanouissait.

Peine perdue.

Naruto ne put se retenir de pleurer. Il avait tellement espéré…Tellement attendu ! Combien de fois avait-il espéré qu’un inconnu vienne le chercher un jour en se présentant comme son père, ou qu’une bonne odeur de nourriture préparée par sa mère se dégage de sa porte avant même qu’il ne l’ouvre.

Son père. Le yondaime. Kiroii Senko. Il l’aimait. Même dans la mort, il avait pu lui transmettre cet amour. Il lui ferait honneur. Il ne serait plus jamais faible.

Il releva la tête, alors que son environnement lumineux et apaisant disparaissait autour de lui.

Avec courage et fierté, il ouvrit les yeux.



Ses pupilles avaient du mal à s’habituer à la lumière ambiante. La première sensation qu’il avait ressentie était celle de la chaleur. Tout autour de lui, la température était largement acceptable, bien au dessus de zéro. Il pouvait entendre le crépitement d’un feu.

Il était posé sur un lit. Combien de temps cela faisait-il qu’il n’avait pas connu de véritable lit ? Ce matelas était même plus moelleux que celui qu’il avait à Konoha.

Il se redressa, faisait par la même occasion glisser la couette. La première chose qu’il remarqua était qu’il avait été changé. Il portait maintenant un simple pantalon et T-shirt en lin, blancs.

En même temps, ses anciens vêtements paraissaient avoir fait la guerre. Ils avaient probablement été réduits à l’état de loque après sa chute du pic.

Sa chute.

Comment avait-il réussit à survivre ?

Regardait par dessus sa nouvelle tenue, il constata sur son torse la cicatrice la plus impressionnante qu’il lui ait été donné de voir.

Elle s’étendait de son épaule droite au coin gauche de son bassin, et avait prit une teinte beige et marron. Il avait vraiment survécu à une telle blessure ? Une si profonde que même Kyuubi n’avait pas réussi à la guérir sans laisser de traces ? A moins qu’il ne s’agisse que d’un moyen pour le renard de se venger de lui et de son père, ayant échoué dans sa tentative de manipulation.

Il nota d’autres cicatrices ayant un aspect assez semblable un peu partout sur son corps. Il avait par ailleurs gardé son aspect famélique. Mais il semblait avoir été nettoyé.

La pièce dans laquelle il se trouvait était totalement neutre. Pas de meuble mis à par la cheminée, le lit et la chaise, pas de photo, de cadre ou même d’armoire. Le sol était en bois assez ancien, sans être en mauvais état, tout comme les murs.

Il tenta de se lever, malgré la douleur aigüe qu’il ressentait. Ce n’était pas comme lors de sa chute, ou même difficilement comparable avec celle du vent glacé de la montagne. Mais pour qu’il ressente ça, en plus d’être dans un état de fatigue extrême, il avait vraiment du être proche de la mort lors de sa chute. Son corps avait du être complètement détruit. On pouvait dire ce qu’on voulait de Kyuubi, il avait vraiment fait du bon boulot.

Mais après tout, ces quelques pas le faisaient vraiment souffrir. C’était comme si ses jambes allaient se briser rien qu’a supporter son poids.

Il arriva finalement à la porte, en bois comme le reste, et l’ouvrit malgré la douleur.
Devant lui se trouvait un salon assez vaste, possédant aussi sa propre cheminée où un autre feu réchauffait l’ensemble de la pièce.

Sa vison se troublait. Il mit un genoux au sol, qui fit un petit « toc » alors qu’il s’essoufflait bruyamment.

Deux bras puissants le soulevèrent et le ramenèrent à son lit. Il ne tenta même pas de résister dans l’état d’épuisement avancé dans lequel il était.

Il parvint tout de même à rester droit. Assis, il releva la tête et fit face à la personne qui s’était assise sur la chaise en face de son matelas alors que l’autre personne l’avait porté.

—Bienvenu chez nous, jeune homme. introduisit-elle. Je me nomme Mamori. Mon mari, Tai, est partit chercher de quoi manger dans la cuisine. Mon pauvre, tu dois être affamé avoir passé trois jours sans manger.

Naruto en conclut qu’il était donc resté endormit pendant ce laps de temps. En vérité, ça faisait beaucoup plus de temps qu’il n’avait pas eu de repas décent, mais il ne le mentionna pas.

La vieille femme avait des cheveux marrons qui tiraient sur le clair, probablement à cause de l’âge. Son visage était ridé, mais ses yeux noisette témoignaient d’une vivacité d’esprit et de réflexion hors du commun, comme au delà du temps. Elle portait le même style de vêtement que lui, toujours ce genre de lin blanc. Son sourire était doux et attentionné.

—Je… Je suis… commença le jinchuuriki.

Le ton de sa voix le surprit lui même. Elle était très rauque, bien plus que celle qu’il avait utilisé dans son « rêve ». D’un autre coté, ça faisait des semaines qu’il n’avait pas tenu de conversation avec un autre être humain. Réutiliser sa gorge sèche pour parler était même devenu un exercice difficile.

—Ne te force pas. fit sa bienfaitrice, prévenante.

Il remarqua qu’elle avait un léger accent qu’il ne parvenait pas à identifier. En vérité, il ne l’avait jamais entendu.

Un homme entra dans la pièce. Il portait un plateau de nourriture, et la même tenue légère en lin que lui et la vieille Mamori, si ce n’est que la sienne avait des manches courtes, laissant voir ses muscles puissants malgré un âge avancé.

Il posa le plateau et son contenu sur le lit, devant Naruto.

—J’suis Tai. Enchanté. dit alors l’homme d’un ton neutre.

Ses cheveux et ses yeux étaient de la même couleur que ceux de sa compagne. La chambre ne possédant qu’une seule chaise, il la quitta d’un pas assuré.

—Excuse le. Il est un peu bourru, mais il a un bon fond.

Il lui avait apporté une étrange purée jaune, une cuillère et un verre d’eau. Naruto s’était saisit du couvert et avait commencé à manger. Il n’avait jamais gouté cet aliment, mais c’était très bon et semblait nourrissant.

—Je m’appelle Naruto Uzumaki. se présenta alors l’élève de Jiraya. Je vous remercie de m’avoir sauvé.

—Tu n’as pas à le faire, jeune Uzumaki. C’est Tai qui t’a trouvé en allant chercher du bois pour le feu. Il n’allait tout de même pas te laisser ainsi. expliqua la maitresse de maison.
D’ou viens-tu, Naruto ? Nous habitons ces montagnes depuis vingt ans et nous n’avions jamais vu aucun voyageur. Tu me sembles bien jeune te déplacer seul.

—Mon pays d’origine est celui du feu, Hi no kuni. J’ai décidé de fuir mon village à cause de certains évènements, et…

—Hi no kuni ? Où se trouve cet endroit ? coupa Mamori.

Naruto se souvint alors d’un détail. Il avait franchit le pic le plus haut du monde connu, et était tombé de l’autre coté. Donc, par conséquent, cela signifiait…

—J’ai réussi… souffla alors le jeune garçon, stupéfait.

Il était donc finalement passé de l’autre coté des chaines de montagne, chose qu’a sa connaissance, personne n’avait jamais réussit à faire. Quoique, des gens avaient très bien pu réussir, mais sans retourner de l’autre coté et conter leurs exploits.

—Mais enfin, Naruto-kun, réussi quoi ? Tes blessures t’auraient-elle rendu fous ? s’exprima Mamori, confuse.

—Mais non, voyons ! En vérité, je faisais erreur depuis le début ! Je viens de l’autre coté de cette chaine de montagne.

Les yeux de son hôte s’emplirent de surprise, mais elle se ressaisit très vite.

—Ce n’est pas bien de faire des farces à une vieille dame, Naruto-kun. réprimanda elle en souriant.

Malgré tout ses efforts, il ne parvenait pas à convaincre son interlocutrice de la vérité de son voyage. Malgré ça, il persista, commençant à raconter sa vie. Comment il avait été persécuté toute son enfance. Son apprentissage pour devenir ninja. La mort du sandaime. Son ascendance. Son ultime bataille contre son meilleur ami. Son voyage dans les montagnes.
Il avait bien entendu omit de parler de Kyuubi. Il avait été détesté et méprisé à cause de cette bête démoniaque, et il ne tenait pas à ce que cela recommence, même si le couple avait l’air d’être de bonnes personnes.

Devant l’incrédulité de Mamori, il effectua un kage bunshin, qui se dissipa en s’écroulant de douleur au bout de quelques secondes.

Il était vite apparu que les personnes qui l’avait recueillit n’avait aucune connaissances du chakra ou du ninjutsu.

—Vous savez tout à présent. conclu Naruto en baissant la tête.

—Eh bien, je suppose que c’est à mon tour de raconter mon histoire. releva l’habitante des montagnes.

Elle se racla la gorge.

—Je suis née sous le nom de Mamori Iinshi, au pied de la montagne. J’ai vécue avec mes trois frères et soeurs pendant seize longues années. Je me suis mariée avec Tai et j’ai pris le nom d’Izumi. Nous avons vécu tranquillement pendant très longtemps au pied de la montagne.
Nous avons déménagés plus en amont de la montagne lorsque j’ai apprise que j’étais enceinte. C’était il y a vingt ans maintenant.

Elle fit une petite pause dans son récit, alors que Naruto buvait ses paroles.

—Notre fils a grandit ici avec nous, sans manquer de rien. Puis, il est soudainement parti rejoindre l’armée de l’empire. Nous nous sommes retrouvés seuls à nouveau.

Vers la fin, la voie de la vieille femme avait été chevrotante. Par la suite, elle continua son discours, précisant que Tai abattait des arbres et descendait dans la vallée une fois par semaine pour vendre le fruit de ses efforts. Il en profitait pour ramener des provisions et le cycle se répétait inlassablement.

—Et… si ce n’est pas trop vous demander, vous pensez que je pourrai rester un moment ici ? murmura Naruto, peu sûr de lui.

L’épouse Izumi ferma les yeux quelques secondes en souriant. Ce garçon… Elle ne savait pas ce qu’il avait vécu pendant son voyage, ni si ce qu’il racontait était vrai, mais il lui était arrivé des choses terribles. Rien que les grandes cicatrices qui ornaient son corps le prouvaient.
Selon lui, c’était du à sa chute dans la montagne. Mais de quelle hauteur fallait-il tomber pour être marqué à ce point ? Il était certain que tout être humain normal serait mort. D’ailleurs, quand Tai l’avait ramené, Il l’était presque. Gelé, anémique, plus maigre que jamais, il donnait l’impression de ne pas avoir dormit depuis des siècles.
Néanmoins, pour avoir survécut et ne pas en avoir été handicapé à vie, cet enfant devait posséder une formidable capacité de guérison.

—J’allais te le proposer. conclut finalement la douce doyenne. Si tu es d’accord pour mettre un peu la main à la pâte, tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaite. Depuis le départ de notre fils, nous avons bien besoin de compagnie, Tai et moi.

Bien entendu, le blond accepta l’offre avec joie.

Malgré tout son enthousiasme, Naruto fut incapable de se lever de son lit avant trois semaines, la douleur dans la marche étant trop forte. Les taches de la maison étaient divisées en deux parties.
La première était confiée à Tai, qui s’absentait de longues heures chaque jours afin de couper du bois et de le vendre au village qui se trouvait en contrebas. Il bravait seul le froid, la neige et les bêtes sauvages armé seulement d’une hache et de sa volonté.

Mamori, elle, se chargeait de l’entretient de la maison et du jardin. C’est avec elle que Naruto commença. Bien entendu, il n’était pas très doué, et il lui arrivait souvent de salir plus qu’il ne nettoyait. Mais la vieille femme, patiente, ne le réprimandait jamais, toujours pleine de volonté et de bonté envers lui. La seule fois où elle s’était emportée, c’était quand il avait fait disparaître un de ses clones devant elle.

—Naruto-kun, avait elle hoqueté, cesse avec cette magie. Ce n’est pas bon pour le coeur d’une vieille femme.

Un peu plus tard, elle avait encore expliqué son propos.

—Tu devrais même complètement arrêter ces sortilèges. avait elle dit, grave. Il ne vaut mieux pas que les gens soient au courant. Un grand pouvoir attire les envieux, et Dieu sait que la capitale en est pleine.

Il avait acquiescé, comprenant un peu mieux les motivations de l’ancienne.

—Mais si j’utilise mes clones dans la montagne, vu qu’il n’y a personne, ça ne pose pas de problèmes non ? répliqua-il, espiègle.

—Tu trouves toujours réponse à tout, jeune insolent ! répondit Mamori, amusée.

Naruto lui rappelait tant son fils. Aussi gentil, attentionné, mais avec un petit coté idiot parfois. Néanmoins, elle sentait que son invité cachait une autre facette, un aspect de lui même qu’il ne voulait pas montrer. Elle l’entendait parfois respirer bruyamment dans ses rêves, ou arborer un air triste, le regard vide, alors qu’il mangeait.

Mais elle ne posait jamais de question. Il était parfois nécessaire d’oublier le passé pour s’en libérer, et ça, elle le comprenait.

Mais elle ne s’habituerait jamais à voir son protégé disparaitre dans un nuage de fumée, ça non !

Au fil des jours, qui se transformèrent en semaine, les blessures de Naruto se résorbèrent. La plupart de ses cicatrices avaient disparues, devenant roses, puis blanches, avant de se faire gommer par le pouvoir curatif du Démon Renard.
Ses deux hôtes avaient d’abord cru à un miracle, avant d’attribuer cette guérison à la « sorcellerie » du jeune homme. Seule persistait la ligne qui barrait son corps, gagnée en percutant l’arbre qui l’avait stoppé dans sa chute.

Il ne savait pas très bien pourquoi, d’ailleurs. Peut-être une manière pour Kyuubi de se venger d’avoir fait échouer son plan pour se libérer ? Mais quelque part, il n’en était pas mécontent. Cette cicatrice, c’était en quelque sorte un moyen de lui rappeler à quel point il avait été faible, et elle pouvait devenir une source de motivation.

Pour évoluer. Devenir plus fort.

Toutefois, il ne savait pas vraiment comment faire. Il n’avait jamais eu de véritable professeur mis à part Jiraya. Le savoir d’Iruka aurait aussi pu lui être utile, mais il n’avait pas jugé bon à l’époque d’écouter un minimum ses cours, découragé par l’attitude qu’avait eu les autres professeurs avec lui et sa solitude. Son mauvais contrôle du chakra, ses postures de taijutsu incorrectes, des professeurs qui l’empêchaient d’évoluer en le faisant travailler avec du matériel défectueux ou en falsifiant ses copies.
Quand il avait été prit en charge par Iruka, il était déjà trop tard. Remarquant que les autres élèves ne le regardaient que lorsqu’il faisait des farces, il s’était enfermé dans un personnage benêt, mésestimé par la totalité de ses camarades.

La solution s’était offerte à lui un soir d’hiver.
Son corps avait retrouvé ses capacités à leur maximum, et il accompagnait maintenant Tai chercher du bois dans la montagne plutôt que de s’occuper de la lessive. L’homme, assez âgé, n’était pas quelqu’un de très démonstratif, bien qu’il appréciait énormément le jeune garçon.

—Viens, gringalet, on rentre. disait-il chaque soir en empoignant à bout de bras d’énormes troncs qui devaient bien peser une centaine de kilos chacun.

—Vous…Vous êtes vraiment très fort. avait indiqué Naruto, surpris.

—C’est ça, les muscles du bucheron. répondait-il avec un léger sourire.

Naruto était bien incapable d’en faire autant. A vrai dire, même avec une dizaine de clone, il n’arrivait pas à se mouvoir aussi vite et avec une charge aussi grosse que l’époux de Mamori.

Au départ, il avait simplement pensé que l’homme était simplement très fort, mais un soir d’automne avait fait prendre à son avis un virage à cent quatre vingt degré.
Alors qu’ils ramenaient à la maison une cargaison encore plus importante que d’habitude, comptant sur les clones d’un Naruto qui avait amélioré sa force physique, bien qu’elle soit loin d’égaler celle de celui qui l’avait adopté, Tai avait insisté pour ramener un morceau d’arbre de plus. Sans se soucier des recommandations du garçon, il avait abattu un énorme conifère.

Qui lui était tombé dessus. Littéralement.

—Oji-san ! avait hurlé le fils de Minato, épouvanté devant la fusion de son nouveau tuteur écrasé, son sang se répandant dans la neige.

Il avait alors tenté de le dégager, mais rien à faire, l’arbre était trop lourd pour lui. Il s’était égratigné les mains sur l’écorce, qui n’avait pas bougé d’un millimètre. Le tronc avait écrasé le corps de son bienfaiteur qui n’était plus visible.
Retenant ses larmes, alors que le chakra de Kyuubi commençait à suinter de tous les pores de sa peau, transformant les fines marques sur ses joues en rayures marquées et l’azur de ses yeux en rubis sanglant.

—Je…ne…te laisserais pas…MOURIR ! avait alors rugit le garçon, le visage déformé par la rage.

Une queue qui semblait faîte de bulles de chakra carmin semblait avoir poussé dans le dos du déserteur. Son énergie se faisait de plus en plus intense.

—Hé, m’enterre pas si vite, gamin. lui avait répondu une voix qui provenait du trou dans la neige qu’avait fait le tronc en tombant.

L’arbre renversé avait commencé à bouger, d’abord lentement, puis s’était redressé complètement, avant de retomber sur le coté, laissant apparaître un Tai qui ne présentait pas la moindre blessure grave, arborant juste quelques égratignures légères là où une l’écorce l’avait éraflé.

—T’es bien gringalet toi, pour croire que c’est un pt’it buisson comme ça qui me feras claquer. avait déclaré le bucheron en époussetant la tenue polaire qu’il portait, maintenant recouverte de neige.

Ils avaient donc reprit leur route, bien que Naruto soit toujours surpris par l’exploit du vieil homme. Après réflexion, et en observant bien leur vie quotidienne, il avait remarqué que même Mamori pouvait soulever des charges très lourdes sans effort particulier.

~~

—Ben vas-y gamin, attaque.

La voix de Tai avait emprunté un ton peu motivé, presque ennuyé. Cela faisait maintenant presque six mois que la famille avait commencé à l’entrainer régulièrement, pour la simple et bonne raison que sa condition physique leur paraissait déplorable. Mamori, avait l’avoir battu au bras de fer, s’était même gentiment moquée de lui en disant qu’il ne trouverait jamais de femme en étant si faible.

Il avait alors tous les jours suivit un entrainement rigoureux, sous l’oeil bienveillant du vieux couple. Et il en bavait.
Pourtant, il voyait bien que ses bienfaiteurs étaient réellement gênés par la situation. Mais si dans son pays natal, sa vitalité était bien plus élevée que la moyenne, elle paraissait médiocre à coté des gens de l’Empire de Seiryo.

Voyant son manque de connaissance tout simplement affligeant de son monde, Tai avait décidé d’emmener le jinchuuriki en ville une fois par semaine, quand il y descendait vendre son bois. Âgé de presque quinze ans, ils lui avaient maintes fois répétés qu’il ne serait pas capable de survivre si il ne possédait ni la force ni la connaissance.

Ils étaient donc descendus au village de Shinma, qui se trouvait au pied de la chaine de montagne qui menait au monde ninja.
Il avait été choqué.

Les gens de l’empire ne possédait tout simplement aucune forme de technologie. C’était comme si ils avaient des dizaines d’années de retard, peut-être des centaines, dans tout ce qui touchait à ce secteur. Leurs maisons étaient faîtes de pierre rude et grise, sans doute avec la solidité comme objectif plutôt que le confort.

Evidemment, aucune arme ninja ne se vendait. Pas de kunai, de shuriken, de parchemins explosifs ou même de sandales. Les magasins d’armes étaient spécialisés dans la vente d’armes bien plus lourdes que ce qu’il était habitué à voir. Sabres lourd, épées à double tranchants, des lances, des bâtons, des masses ou même des arcs.
Du coté de la défenses, des boucliers et des armures scintillantes qu’il n’avait vu que chez certains peintures ou représentations. D’ailleurs, certaines d’entres elles lui disaient quelque chose, sans qu’il puisse mettre le doigt dessus.
Bien entendu, il parvenait à peine à soulever les plus légères d’entres elles, sous les yeux hilares du vendeur et de Tai, qui se forçait pour ne pas rire.

Ils en avaient profites pour changer ses vêtements, qui n’étaient plus à sa taille. Il avait commencé à grandir et les affaires du fils disparu du vieux couple ne lui allaient plus.

Après plusieurs magasins, ils avaient optés pour un ensemble rouge foncé et noir, assez léger à porter mais qui paraissait résistant. Il comprenait un manteau qui descendait jusqu’a ses mollets, mais qui était fin et restait très léger. Les habitants de ce monde ne semblaient pas connaître le orange, à son grand malheur.

Ils avaient déambules toute la journée dans les rues étroites et pavées de pierre, achetant divers outils ou tenues de rechange, des épées courtes d’entrainement que Naruto avait du mal à soulever de manière prolongée, avaient fait leurs courses pour la semaine.

La consommation de nourriture du ménage avait fabuleusement augmentée depuis l’arrivée du blond. Vu le prix actuel du bois sur le marché, cela ne posait pas problème, si ce n’est que les sacs en tissu vert sombre étaient encombrants et que le fils du yondaime avait pour interdiction formelle de créer le moindre clone en ville.

Ils étaient finalement tombés sur une grande place où une centaine d’hommes torse nus, ruisselants de sueur sous le soleil couchant, pratiquaient un art martial que l’hôte de Kyuubi n’avait jamais vu, un étonnant mélange de bâton et de karaté. En rang, synchronisés, ils enchainaient les kata avec leurs armes qui devaient bien peser une petite centaine de kilo au vu du bruit qu’elles faisaient en heurtant parfois le sol.

—Tu vois un peu d’vrais hommes. lui avait alors lancé Tai avec un clin d’oeil.

—Les vrais hommes puent la sueur alors ? avait riposté le blond, taquin.

Alors qu’ils s’étaient éloignés de la place d’un pas lent, croulants sous l’imposante masse de sacs, l’époux Izumi lui avait annoncé qu’il allait lui montrer « quelque chose de très intéressant ».

Il n’avait pas aimé le ton et le regard sur lequel il l’avait dit. Un flot de mauvais souvenirs étaient remontés en lui alors qu’il se remémorait l’image d’un autre vieux aux cheveux blancs, avec un sourire stupide sur le visage. Un frisson le parcourut.

Tai était passé devant lui, lui bouchant la vue dans la rue étroite. Puis, arrivé à la fin du chemin, il s’était brusquement écarté alors que le soleil rougeoyant illuminait la scène qui se déroulait devant lui.

Une centaine de jeunes femmes, d’âges et de tailles diverses virevoltaient devant lui. Légèrement vêtues, un fin ruban dans chaque main, chacune réalisait d’habiles figures, synchronisée avec ses partenaires pour ne pas se gêner. Incroyablement agiles et rapides, elles arboraient sans gênes leurs formes suggestives enveloppées dans un tissu blanc.

Naruto resta sans bouger plusieurs secondes, fixant ce spectacle, éberlué. Lui qui s’était si souvent moqué de Jiraya ! Il avait bien grandit depuis, et ça faisait bien longtemps qu’il n’avait parlé à une fille autre que Mamori, qui aurait pu être sa grand mère. De ce fait, il rougissait et détournait le regard dès que les yeux d’une de ces divines créatures croisaient les siens.

A Konoha, la plupart des interactions qu’il avait eu avec une fille se résumaient à un coup de poing de Sakura en pleine face, qui l’envoyât valser alors qu’il lui pardonnait encore et encore.
Devant des filles qui lui souriaient de loin, il ne savait comment réagir. Leurs rubans qu’elles agitaient semblaient capturer la lumière et la rediriger pour mettre leurs corps en valeur, qui s’entortillait, remuait et ondulait d’une manière qu’il n’avait jamais vu.

Une fille au premier rang, dont la chevelure rousse resplendissait avec l’éclat solaire, avait remarqué son air ahuri, et lui fit un clin d’oeil, auquel encore une fois, il ne sut comment réagir. Alors que ses yeux verts envoûtant croisaient les siens, azurs, il sentit une sensation de chaleur sur son visage. La fille, rougissante, continua de le regarder en souriant, malgré le fait que quelque chose semblait avoir provoqué une certaine gêne chez elle.

—On y va gamin, j’sais que c’est un beau spectacle, mais si on traine, la vieille va encore… Eh, ça va, garçon ? s’interrompit son guide.

Naruto, intrigué par la question, détourna son attention de la scène alors qu’un petit bruit l’attira.

Ploc ?

En passant dans sa main gauche les encombrants sacs de nourriture, il toucha son nez avec la droite.

Sentant un liquide, il vérifia cette même main, espérant se tromper. Il saignait du nez. Pour la première fois de sa vie.
Croyant mourir de honte alors que cette fille le regardait encore, il se dépêcha de filer avec Tai, qui se retenait, encore une fois, d’éclater de rire.

~~

—Ben alors, tu dors ? Attaque, vas y. répéta Tai.

Le vieil homme portait une veste simple de cuir noir. Son épée en bois se balançant nonchalamment à son coté, effectuant de petits moulinets.

Naruto, lui, avait son ensemble rouge. Il avait cependant enlevé le manteau qui allait avec, descendant trop bas à son gout pour bouger correctement contre un tel adversaire. Sur le niveau de la force pure, il ne faisait pas le poids, il l’avait constaté à maintes reprises. En revanche, en concentrant son chakra sans ses pieds, il parvenait à égaler son adversaire en vitesse… Même si c’était un vieillard.

Il avait cherché à renforcer ses capacités globales grâce au contrôle du chakra, mais pour le moment, ça ne produisait que peu de résultats. Il devait réussir à améliorer sa résistance, sa force et sa vitesse sans garder en permanence sur lui une aura bleutée tout sauf discrète.
Sa maitrise de son énergie restait très médiocre. Personne ne lui avait apprit à la concentrer correctement, sans pertes, et il progressait par conséquent très lentement. Il pouvait améliorer ses capacités d’environ vingt cinq pour-cent sans se faire remarquer. Au delà, il ressemblerait à un chalumeau. Et même en déployant toute sa puissance, sans toutefois faire appel à Kyuubi, C’était à peine suffisant, et cela brulait son endurance à grande vitesse.

C’est pourquoi deux kage bunshin étaient stationnés un peu plus loin dans le jardin, occupés à se concentrer pour stabiliser leur chakra. Leur expérience lui serait automatiquement transmise, ce qui lui permettait de s’entrainer avec Tai pendant ce temps.

Emmagasinant l’énergie bleutée dans ses pieds pour prendre appuie, Naruto relâcha finalement la pression et en un instant, avala la distance entre lui et son adversaire.

Sa première attaque, une fente à la tête, fut néanmoins parée avec facilité, le choc des lames de bois lui donnant des tremblements dans le bras.
Tai riposta, alternant attaques à droite et à gauche, profitant de sa plus grande force physique pour tenter d’annihiler la garde du jeune garçon.
Et ça marchait. Sa vitesse n’était pas suffisante pour que Naruto ne puisse pas la suivre, mais chaque parade qu’il effectuait semblait mobiliser toute sa force alors que l’époux Izumi semblait juste s’amuser.

Sous le soleil brulant, le jinchuuriki ne réussissait pas à reprendre l’initiative. Bien que suivant un schéma relativement simple à suivre et évitant les points vitaux, C’était tout juste si sa propre épée suivait celle de son adversaire.

La sueur ruisselait maintenant sur son corps, malgré sa formidable endurance, il haletait bruyamment, expulsant un léger nuage de vapeur à chaque expiration dans l’air de montagne.
Il avait commencé à s’habituer au manque d’oxygène, mais il savait qu’en bas, ses performances seraient bien meilleures.

Il sentait son arme devenir de plus en plus lourde dans ses mains, peinant maintenant à la soulever. Bien plus lourde que ses kunai, l’épée de bois le fatiguait d’autant plus qu’il n’était pas habitué à la manier.
Il n’avait pas réussi à reprendre l’offensive depuis les premières minutes du match. Son bienfaiteur semblait montrer les premiers signes de fatigue, alors que lui même commençait à voir flou. La sueur couvrait ses yeux et ses muscles étaient douloureux.

—Hé bien gamin, on abandonne ? lança le vieillard, de sa voix encore forte.

—Non, je fais juste… une petite pause. répondit le jeune, essoufflé, en tombant sur l’herbe fraiche, laissant son épée de bois sur le sol, massant son bras droit encore engourdit par les chocs.

—Ahah ! T’es d’jà moins faiblard qu’avant, mais tu restes un têtard, gamin. T’as encore du chemin à faire s’tu veux plaire aux filles !

Il se rapprocha, vérifiant que Mamori regardait ailleurs.

—Comme au festival du Kousei hein. chuchota-il au creux de son oreille.

Naruto rougit fortement, se rappelant de la scène. Le festival de Kousei était une tête qui attirait chaque année beaucoup de monde dans le village qui était choisit. Les citoyens du continent de quinze à trente ans venaient dans le village désigné pour participer au festival, et énormément de monde se réunissait pour voir les jeunes faire leur démonstration. En l’occurrence, les habitants de la partie nord du continent.
L’empire de Seiryo était divisé en deux parties, celle du nord et du sud, séparées par la capitale, Chuuban qui était en quelque sorte le point de jonction de tout l’empire, la résidence de l’empereur et la cité qui rayonnait le plus économiquement.
Le festival se déroulait donc à tour de rôle tous les ans dans chacun des dix villages majeurs de la moitié nord de l’empire. C’était l’occasion de montrer non seulement ses capacités de combattants, mais surtout de trouver un partenaire avec qui on pouvait vivre un moment ensemble, et éventuellement se marier.

—D’mon temps, y avait aussi un tournois. bougonna Tai en s’éloignant. Mais j’crois que l’organisateur à eu un soucis sur le chemin. Ce s’ras pour la prochaine fois !

Cette pratique pour choisir ses partenaires n’avait rien d’un hasard, bien au contraire. Montrer sa force était une assurance pour la descendance, qui hériterait à priori des talents des parents.
L’empire Seiryo avait depuis des générations établit un culte de la force, respectant la première loi de la nature : Le faible était tué.
En conséquence, les hommes et femmes de ce monde choisissaient le plus souvent leur partenaire pour leur habileté au combat plutôt que pour leurs talents de négociants ou de poètes.

Et cette tradition n’avait pas été laissée au hasard non plus. Ce continent, à l’inverse du sien, abritait de terribles créatures. D’ailleurs, avant d’en avoir eu dans son assiette, il n’avait pas crut ses hôtes.
De plusieurs formes et types, on pouvait distinguer de nombreuses bêtes à même de tuer un homme en quelques coups.
En vérité, la faune et la flore n’avaient rien à voir avec celle du pays du feu. La plupart des animaux sauvages étaient plus gros et plus puissants, et certain d’entres eux, étaient particulièrement monstrueux.

Si la plupart des chimères étaient prenables pour un homme seul et bien entrainé, certaines créatures plus rares et plus dangereuses pouvaient décimer un petit village sans effort.
Les premières étaient les lions des montagnes de Yabai, à plusieurs centaines de kilomètres à l’est de leur position. Dorés, mesurant près de deux mètres de haut, ils vivaient principalement en meutes, mais ils ne descendaient guère de leurs sommets, vivant en moyenne altitude et trouvant suffisamment pour se nourrir sans chasser d’humains. En revanche, les provoquer était synonyme de mort.

Il existait aussi plusieurs types de dragons. Ils étaient bien plus agressifs, mais aussi bien moins nombreux que les lions. Hantant les chemins, les airs et les lacs du pays, principalement dans la partie sud, ils étaient réputés comme invincibles pour un homme seul.

Mais le pire restait à venir. Les Anges. On les avaient appelés ainsi car ils venaient de nulle part, apparaissaient, généralement au milieu d’un champ de bataille, détruisaient tout sur leur passage, et disparaissaient subitement au bout d’un temps indéfini. L’apparition du dernier ange remontait à plusieurs centaines d’années, mais personne ne l’avait oublié. Tout seul, il avait pratiquement détruit la capitale. Elevés à l’état de légende, on racontait que les anges pouvaient changer de forme à volonté et étaient indestructibles.

Avec de telles créatures qui rodaient, pas étonnant que les gens de ce monde aient décidés de privilégier la force. Mine de rien, les shinobis, vivaient dans un continent bien sûr. Mais ne connaissant par leur chance, ils avaient gâchés ce don en déclenchant d’interminables guerres.

La tradition voulait autrefois que seul les habitants des villages majeurs ne participent au festival de Kousei. Mais on avait étendu les participants aux voyageurs et aux habitants des villages mineurs pour laisser des talents s’exprimer.

C’était en partie pour cela que chaque ville entretenait sa propre armée bien que portant toutes les symboles de l’empire. Une garnison bien entrainée pouvait même vaincre un dragon. Et les vaincre était, sans compter la preuve de la force de la ville en question, source de multiples bienfaits.
Si le sang du dragon était toxique, ses reins avaient des vertus curatives. On disait que le coeur rendait plus fort et ses écailles, ses griffes ou sa mâchoire pouvaient servir pour créer de très belles pièces d’armes et d’armures. Sertir les yeux d’un dragon, qui se cristallisaient une fois mort, était également très recherché.

Bien que ce ne soit pas son point fort, il apprenait la plupart des connaissances qu’il lui manquait avec Mamori. La géographie, l’histoire, les choses courantes comme la valeur des marchandises et la monnaie, le kan.
Bien que ce ne soit pas son domaine favoris, il se forçait à rester éveillé et à emmagasiner autant d’informations que possible sur le nouveau monde qui l’entourait. Il se rappelait encore de la première et dernière fois où il avait eu l’audace de piquer du nez pendant le cours.

—Alors, Naruto, quel est le nom de l’empereur ? avait elle demandé, alors qu’elle découpait une dinde et tournait le dos au garçon.

Aucune réponse ne lui était venue, mis à part un léger ronflement venant de la chaise derrière elle.

L’objet volant qui avait réveillé le jinchuuriki avait été un os taillé de la volaille, qui avait fait une petite marque en se fichant dans le mur derrière lui. Le message était passé.

De l’autre coté, l’entrainement physique s’inscrivait plus dans son domaine de prédilection, mais les leçons de Tai avaient été infiniment plus dures que les séances de taijutsu de l’académie. Le manque d’air le fatigant d’autant plus.

Il avait continué en parallèle l’entrainement au contrôle du chakra avec deux clones qu’il dissipait à la fin de la journée, quand Mamori ne le faisait pas elle même en leur lançant une pierre, hurlant à la sorcellerie.

Néanmoins, ces mois en compagnie du vieux couple avait payés. Grandit de taille et d’esprit, le jeune homme avait fier allure. Plus fort, plus rapide, plus intelligent, le diamant brut avait été taillé pour faire face au monde extérieur. Du jeune garçon naïf qui hurlait à qui voulait l’entendre qu’il deviendrait l’hokage, il n’en restait que certains traits de caractères tenaces, comme les fameux dattebayo à la fin de ses phrases qu’il avait parfois, et à sa grande honte, laissé échapper.

Mais malgré ça, Mamori lui opposait encore une farouche résistance au bras de fer, devant les yeux hilares de Tai qui regardait le garçon suer contre une vieille femme presque dépourvue de muscles.

Après encore plus de deux ans d’entrainement intense, l’heure était venu de sortir du nid et d’apprendre à voler de ses propres ailes.

Les deux hommes se tenaient face à face dans le jardin avoisinant la maison du couple, maintenant ravagé par les trop nombreux entrainements qui avaient eu lieu en son sein.

Le soleil brillait dans le ciel, inondant de lumière les deux adversaires, chacun d’eux concentré, attendant que l’autre face le premier mouvement, tenant en main leurs épées de bois au poids réel, usées par les duels répétés.

Cette fois ci, les deux combattants avaient prit une posture de duel. Plus question de jouer à faire des moulinets ou de tourner le dos à son adversaire.

Ils restèrent immobiles de longues minutes. Puis, comme autrefois, ce fut Naruto qui prit l’initiative de l’attaque.

Sa vitesse était bien plus grande qu’a l’époque et prenait cette fois de court l’ancêtre. Néanmoins, sa fente au visage fut parée à la perfection.
Avant que Tai ne reprenne l’ascendant, le jinchuuriki enchaina avec un coup horizontal droit, qui fut habilement esquivé par un saut en arrière.
Il continua son offensive avec une attaque visant le corps avec la pointe, mais cette fois ci, son adversaire s’y attendait.

Il écarta la lame de bois avec sa propre arme, et passa lui même à l’attaque, comme autrefois. A peine visible à l’oeil nu, son épée fut tout de même parée de justesse par le blond, qui en ressentit des tremblements dans son bras.

« Il est toujours aussi fort, malgré son âge. Mais je peux peut-être jouer dessus… »

Mais il ne put mettre sa stratégie à exécution. Tai le débordait à nouveau comme autrefois, avec un assaut furieux qui ne le laissait pas reprendre son souffle. Même si il n’était plus le même, il restait moins endurant que le vieil homme.

Encore une nouvelle parade, et encore. Chaque fois, son bras se faisait plus douloureux. Avec un sourire aux lèvres, son adversaire poussait son avantage, voyant qu’il se fatiguait moins vite.

—Alors, Naruto ? T’pas encore près de battre l’vieux hein ? s’exclama-il alors qu’il envoyait une nouvelle attaque par le coté gauche.

Le réceptacle de Kyuubi ne répondit pas. Il aurait voulu gagner sans, mais apparemment, ça restait impossible.

Il repoussa soudainement la lame de son bienfaiteur et sauta prestement en arrière, fermant les yeux, se concentrant un instant.

Un très léger reflet bleu apparu un bref instant sur sa peau, puis se volatilisa. C’était son atout. Une armure de chakra, invisible à l’oeil nu, qui renforçait ses capacités. Mais plutôt que d’agir de manière instantanée comme Tsunade, ses capacités étaient renforcée de manière passive et permanente, tant que l’armure était active. Néanmoins, si il avait réussi à se concentrer suffisamment pour rendre le flux invisible, ses propres réserves étaient en surconsommation. A ce rythme, il pouvait à peine tenir trois minutes avant d’être à sec. Car bien sur, il ne puisait pas dans l’énergie du renard à neuf queues.

—Désolé, Jiji… je n’ai pas le temps de rêvasser sous cette forme.

—Amène toi gamin ! J’attends qu’ça !

Il ne se fit pas prier. Le combat gagna en intensité, les deux adversaires ne se retenant plus du tout. Les attaques, parades et ripostes n’étaient plus visibles à l’oeil nu, et les lames de bois fendaient l’air et s’entrechoquaient avec violence, créant à chaque impact une petite marque de plus sur le bois.

Finalement, Naruto trouva une ouverture. Avec sa vitesse supérieure, il se désengagea un instant et frappa le poignet du vieux guerrier, faisant s’envoler son arme.

Ce dernier fronça les sourcils.

—Ne te moque pas d’moi gamin !

Il arma son poing gauche, et l’envoya en directement du ventre de son élève. Ce dernier mit le plat de son sabre en opposition, qui… se brisa en mille morceaux.

« Sé…Sérieux ? » s’affola le jeune homme alors que l’autre souriait à pleine dents.

Le corps à corps se fit plus violent. Les poings et pieds fusaient et faisaient mouche, assénant des impacts qui en auraient tués plus d’un dans le monde ninja.

Alors même que l’armure de chakra était active, elle ne suffisait même pas à prendre définitivement le dessus. Il ne lui restait plus beaucoup de temps.

Perdu dans ses réflexions, il ne perçut pas le coup d’estoc monstrueux qui se planta dans son abdomen.

Etourdit, Naruto se plia en deux. Mais la douleur était supportable, sa protection ayant tenue le choc.

Il riposta avec un coup encore plus violent dans le ventre de son bienfaiteur, qui chancela, avant de mettre un genoux à terre.

—Stop ! Le gagnant est Naruto ! intervint Mamori, qui regardait la scène depuis le début. Le score est de 249 à 1.

—J’peux encore me battre. rouspéta le vieil homme, qui ne se redressait pourtant pas.

—Pas de discussion, ce sont les règles établies depuis le début.

—Tch. Bien joué gamin.

Naruto reprenait son souffle, une légère vapeur s’exhalant de son corps par les pores de sa peau, signe que son armure avaient disparue.

—Avant vingt ans de moins, tu m’aurais écrasé, Jiji. répondit-il, tendant la main à Tai pour l’aider à se relever.

—J’te l’fait pas dire ! T’as pas honte de profiter d’la faiblesse d’un vieil abrutit ? grommela le bucheron.

La faiblesse ? Sans son armure, ce coup à l’estomac l’aurait probablement mit K.O, et ce pour un petit moment. Et dire que Tai avait plus de soixante ans !

La soirée s’était déroulée sur le même ton, avec un Tai vexé d’avoir été vaincu par son élève et Mamori qui se moquait gentiment de lui. Mais cette victoire avait aussi une autre signification.
Avoir vaincu Tai, qui avait été un guerrier réputé dans sa jeunesse, cela volait dire que Naruto était prêt, à dix sept ans, à quitter le domicile d’adoption et à vivre sa vie, sur le continent.

Après trois an et demi de vie commune, il partait enfin.


Mamori s’était retenue de pleurer, pour éviter de transformer ce départ en scène de larme, ce qu’elle détestait. Elle avait simplement enlacé le garçon en lui demandant de faire attention à lui.

Tai, lui, était resté, comme à son habitude, plus distant. Malgré son affection pour ce jeune garçon qu’ils avaient recueillit, nourrit, entrainé, il ne tenait pas aux adieux larmoyants.

—Reviens nous voir de temps en temps hein ? Notre porte te seras toujours ouvertes. assura la vieille, en défroissant les manches rouges sombres de son pupille.

—C’est ça, dégages, gamin. N’reviens pas avant d’avoir femme et enfant, sinon l’vieux Tai t’en mettras une. annonça l’homme en disparaissant dans leur débarras.

—Il n’est vraiment pas honnête, n’est ce pas ? se moqua son épouse.

Alors que Naruto se retournait pour partir, un paquet atterrit juste devant lui, manquant de lui écrabouiller un orteil.
Il se retourna avec un air interrogateur. L’époux Izumi se tenait à un vingtaine de mètres de lui, lui faisant signe de l’ouvrir.

Il s’exécuta, un peu incertain. Mamori l’avait forcé à emporter un stock conséquent de provision, qu’il aurait bien voulu sceller dans un parchemin, mais il ne possédait ni parchemin ni la pratique des sceaux.

Ce paquet ne contenait qu’une seule chose. Dans un fourreau en cuir simple reposait une lame blanche qui reflétait la lumière du soleil, à la poignée simple. Un rubis fendu au centre incrusté sur le pommeau semblait presque le regarder.

Même sans les cours de Mamori, il pouvait se douter que l’arme était d’une valeur inestimable.

L’accrochant à sa ceinture et commençant à marcher, ne se retournant pas pour ne pas montrer les larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues, il put clairement entendre la voix de l’ancien propriétaire de l’arme crier.

—Si tu ml’esquintes, j’te fais la peau gamin !

Vraiment, il n’était pas honnête.
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Re: Max (2-3 fanfics)

Messagepar Max le Mer Août 24, 2016 23:55

Je sens pas d'éditer mon post précédent de 15 000 mots pour poster ça, je double poste donc sur un autre sujet. J'ai hésité à mettre ça dans le café, mais le topic personnel semble définitivement plus approprié.

Ayant acquis depuis peu la licence et le logiciel RPG Maker MV, je me suis mis à la création de mon propre RPG, à l'image de ceux dont nous avions l'habitude de jouer plus jeunes. Bien qu'étant encore un débutant en la matière, et après plusieurs jeux poubelles fais uniquement pour tester la machine, le developpement d'un projet sérieux est finalement en cours.

Le jeu n'a pas encore de nom (Je l'ai désigné jusqu'a maintenant sous le titre de "Fantasy project", uniquement à cause du genre), mais j'ai du "terminer" pas loin de 10% du contenu, entre les objets, monstres, maps et compétences.

Le lien de téléchargement de la démo est Ici pour la version windows et là pour les navigateurs web (ne marche pas sous chrome, marche sous firefox, le reste je sais pas)

Pourquoi pas une version plus longue ? Car cette "démo" est la seule complètement testée, et avec un seul bug connu (de moi, donc). De plus, le reste n'est pas relié correctement, il est impossible d'avancer loin (sans compter les sans doute multiples bugs).

Ceci dit, pour ceux que ça interesse, je ferai des maj sur le topic au fur et à mesure ; de même, si vous êtes motivés pour m'aider à tester le truc complet, envoyez moi un MP.

Quelques features en attente :

—Choisir le sexe de son personnage au début de l'histoire
—[En réflexion] Disparition des dialogues old school pour laisser le choix de dialogues, un peu à la skyrim.
—Choix impactants sur l'histoire selon ceux fais au cours du jeu.
—[En réflexion] Passage à la vue complètement de face en combat, supprimant les personnages sur le coté.
—Intégration du choix de mode "Easy" - "Medium" - "Hard"

Bien evidemment, si vous avez des remarques / suggestions, vous pouvez les poster ici...
De même, si vous avez fait un joli dessin d'un monstre, je peux l'intégrer dans le jeu, mais j'peux pas vous filer grand chose, à part une place dans les crédits... xD
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