Tu lis quoi en ce moment ?

[Lenidem]

Histoire de participer un peu...

Je suis en train de lire la saga du Sorceleur. C'est très chouette, mais... j'ai fini le tome 5, et pour le moment, ceux que je préfère, de très loin, ce sont les deux premiers tomes, qui sont plutôt des recueils d'histoires courtes. À partir du moment où la "grande histoire" commence pour de bon, bah je trouve ça beaucoup moins prenant et intéressant. On passe de trois personnages principaux (Gérald, Jaskier, Yennefer) plus Ciri à vingt-cinq rois et cinquante-deux magiciennes dont il faut retenir les noms. Et "telle terre a été prise par telle armée qui menace maintenant telle contrée", ouais, super, sauf que je les situe pas, ces endroits, vu qu'il n'y a pas de carte et qu'on ne les a jamais vraiment explorés.

Ceci dit, ça reste une lecture agréable et facile, du bon divertissement. Ça me paraît juste moins bon qu'au début.

Dans un registre complètement différent, je lis aussi petit à petit une anthologie de la poésie français compilée par André Breton, édition de la Pléiade, offerte par un ami.

[Antarka]

Je suis d'accord pour la saga du Sorceleur. J'ai une bonne opinion globale de la saga, voire très bonne, mais c'est du après-coup. Après au détail, je pense comme toi. Les tomes 1 et 2 sont excellents à tout point de vue (enfin, juste je trouvais que c'était un peu le bordel pour s'y repérer temporellement).
Ensuite, y'a de gros problèmes de rythme je trouve. Et si je me rappelle les grandes lignes de l'intrigue, je suis bien incapable de résumer séparément les tomes 3, 4 et 5.

[Heika]

Allez, je tente une nouvelle entrée ici.

Je viens de terminer un tome de la série ado/jeune adulte U4.
Série en 4 tomes +1 collectif, cela parle d'un virus proche d'Ebola qui a décimé quasiment toute la population mondiale en 2 semaines, ne laissant à peu près que les jeunes de 15 à 18 ans. Pourquoi ? Réponse dans le livre, bien sûr. Chaque tome, écrit par un auteur différent, raconte le parcours d'un jeune. Il y a Stéphane, Yannis, Jules et Korridwen, qui sont quatre jeunes qui jouaient à un jeu en ligne dans le "monde d'avant" et faisaient partie de ceux qui avaient le titre "d'expert". Et lorsque l'épidémie s'est déclarée, un certain Khronos a donné rendez-vous à tous ces Experts à Paris le 24 Décembre à un endroit spécifique pour tenter de remonter le temps et régler le problème.
Nota : ça a été écrit en 2015.

Ça a un parfum de la première partie du Fléau de Stephen King, mais bon, on a vu en 2020 que même la réalité avait un parfum de la première partie du Fléau de King...

J'ai donc lu Stéphane, qui était un gratuit de la saison Hiver 2023. Après, cette série m'a toujours assez tentée au lu du 4e de couverture. J'ai donc sauté sur l'occasion. Surtout que tout se passe en France. Stéphane à Lyon, Yannis Marseille, Korridwen dans un petit village de Bretagne et Jules à Paris, où tout le monde se retrouve à la fin.

J'ai failli lâcher dès les premières pages, les récits à la première personne me décevant régulièrement. J'ai été contente, finalement, de ne pas avoir abandonné le bouquin.
Je pense que les gens vivant à Lyon qui ont lu auront encore plus aimé que moi qui n'ai fait qu'un bref passage dans cette ville. Imaginer tout en lisant les quartiers bien connus dans la panique et le délabrement des catastrophes causés par les inévitables pillards, tout ça...

Je ne m'attendais pas à une telle fin, au vu du début. Et oui, j'ai bien envie de me laisser tenter à lire ce qui s'est passé pour les autres.
Et ce tome-ci me fait un peu réfléchir à ce monde qui n'est pas le nôtre, dans lequel les valeurs qu'on a connu sont remises en question, où une Autorité cherche à maintenir "la vie d'avant" au prix de la vie tout court, à tort ou à raison, ce n'est pas à moi qui ne vis pas cette apocalypse de le dire...

[Antarka]

Le livre de la Jungle par Rudyard Kipling.

Je m'attendais pas à ça. Je m'attendais à rien de spécial en fait, juste à parfaire un peu ma culture.

Et c'était génial. Vraiment j'ai adoré. L'auteur est un maître, vraiment, un virtuose des mots, arrivant à imager parfaitement une scène en quelques mots, à faire rire, frissonner, réfléchir, le tout extrêmement vite, avec brio. Y'a des scènes que j'ai vraiment adoré dans ce bouquin, d'une puissance évocatrice folle.

Ça se lit très vite. Moins de 200 pages au total. Divisé en 7 petites nouvelles (seules les 3 premières traitent de Mowgli). C'est dingue tout ce que l'auteur arrive à raconter en à peine 25 pages par moments, davantage que certains auteurs de fantasy ou SF en 5000 pages.

J'ai vraiment senti l'influence que ce bouquin a eu ensuite. De Tarzan à King Kong en passant par Au Coeur des ténèbres. Tout ce qui a mis en scène la Jungle doit énormément à Kipling.

Je recommande très très fortement. Comble du bonheur, c'est beaucoup moins trash que l'immense majorité des oeuvres qui ont inspiré un Disney ensuite. Donc vraiment je recommande de 7 à 77 ans même.


Édit : La Servante Ecarlate de Margaret Atwood.

Bah p'tain, voilà une lecture absolument pas feel-good.

Je recommande bien sûr. Il a une énorme puissance évocatrice ce truc. Et les thèmes abordés sont malheureusement encore beaucoup d'actualités, voire ptetre davantage même qu'il y a 40 ans, en tout cas en occident.

C'était puissant.

[Seychar]

Je relis en ce moment la Trilogie du Vide de Peter Hamilton…

que dire d'autre que : Banger
Je m'explique, cet auteur, pour certaines de ses oeuvres qu'on pourrait qualifier de Chefs-d'Oeuvre, parvient à rendre encore plus intéressante son histoire dès lors qu'on en connaît les tenants et les aboutissants, et à nous faire passer de simple spectateur lors de nos deux premières lectures au rang de lecteur attentif à partir de la troisième puis de fin limier digne d'un film de détective dit "à tiroir" au gré de celles qui suivent et ce, sans jamais qu'on ait l'impression de revivre exactement la même expérience tant il maîtrise certains de ses univers ainsi que les codes qu'il peut leur imposer sachant faire d'une oeuvre type space opéra, une aventure mélant à la fois intrigue policière, action, contemplation et raisonnement politico-philosophique sans s'éterniser ni tomber dans les clichés vus et revus en incorporant savamment des codes de la Hard SF sans jamais s'y perdre et sans toutefois nous y perdre ni même nous y laisser, préférant la raison, mais aussi les émotions des personnages de chair et de sang qu'il écrit plutôt que les outils technologiques qu'il leur laisse avec brio à disposition.

Je dois dire que j'apprécie énormément redécouvrir régulièrement sous un nouveau jour des passages de la saga du vide ainsi que de celle de Pandore qui la précède, dont elle est une digne suite mais sans jamais tomber dans l'écueil de la pale redite ou copie conforme, sachant renouer avec les personnages qui comptent sans toutefois n'oublier aucun de ceux qui ont pu compter, mais en ayant l'intelligence de laisser ceux devenus inutiles à leur place, en leur offrant de savants caméos disséminés avec subtilité et malice d'une manière jamais totalement consensuelle, mais qui offre une forme de fan service assez rafraichissante.

Je sais qu'Antarka vous bassinait régulièrement avec lui, et il est fort de constater que l'admiration qu'il lui témoigne est toujours grandement justifiée!

PS du chat : parler de Hamilton, c'est dur Antarka, désolé si j'ai mis le temps, mais je ne voulais pas parler de ses histoires avant de souligner la qualité de son écriture.

[Antarka]

La trilogie du vide, c'est à la fois la meilleure saga de SF que je connaisse, et la meilleure saga de fantasy.

Je crois l'avoir lu quatre fois en une dizaine d'années en gros, et je suis assez d'accord sur le fait que je la trouve à chaque fois un peu meilleure.

D'ailleurs lors de ma première lecture, je me rappelle qu'un truc qui me gonflait un peu c'était quand l'auteur spoilait les rêves d'Inigo, genre en gros:

Spoiler

Inigo : comment tu te sens ?
Corrye-Lin : pffff comme Edeard quand Salrana l'a trahi sur la montagne.
Moi : QUOI !???!?

Mais ce reproche disparaît donc totalement à la deuxième lecture. D'ailleurs au final tu re-demarres ta lecture avec le même point de vue que les habitants du Commonwealth à part Araminta (eux connaissent déjà les rêves d'Inigo, qui sont distillés dans les 3 tomes juste pour le lecteur), donc ça t'offre bien plus de clés pour comprendre tout ça, les enjeux de cette saga.

J'ai été quand même déçu par ce que l'auteur a fait depuis. Les Naufragés du Commonwealth c'etait très cool mais pas autant. La trilogie Salvation c'est bien mais loin d'être au même niveau également. La trilogie de l'Arche Spatiale c'est vraiment bancal à côté également.

Faudrait que je relise l'Aube de la Nuit un de ces 4, mais la j'ai pas le courage. D'autant que depuis que j'ai découvert la saga du Commonwealth, j'ai toujours regretté que les événements de l'Aube de la Nuit se déroulent pas dans le Commonwealth.


Édit :


j'ai fini de lire :

Plutôt de la SF sociale, thématique premier contact extraterrestre, époque contemporaine. 700 pages.

J'ai beaucoup aimé.

Alors ça plaira pas à tout le monde, le roman est très politisé (ce qui devrait jamais être un reproche pour de la SF orienté social/anthropologie), reprend pas mal de consensus scientifique notament sur l'écologie (c'est la cause de l'arrivée des E.Ts, ils en ont marre qu'on pète la planete). Donc voilà c'est assez anti-capitaliste, les USA passent pour des cons toussa, les puissants (certains membres du club des 0.01%) sont assez ridiculisés. L'absurdité de nos systèmes économiques est tout le temps mis en avant.
Perso ça a joué dans mon appréciation positive mais voilà, je sais que ça peut en agacer certains.

Je sais pas trop qu'en dire sans spoiler. Mais voilà, c'est très sympa.

A noter, ça démarre sur les chapeaux de roue, il se passe plus de trucs dans les 80 premières pages que dans les 1000 de pas mal de sagas SF que j'ai pu lire. Une petite baisse de rythme au milieu quand même.

Pour le pitch sans spoil, je vais juste copier coller la 4eme de couverture :

John Allaire eut le privilège de voir le premier les nuages se disperser dans le ciel pour dévoiler la forme légèrement incurvée d’un gigantesque objet solide.
« Comme le dessous d’une assiette en porcelaine. Puis une lueur s’est mise à briller au milieu. À briller comme pas possible. J’ai dû me protéger les yeux, mais ça m’a pas empêché de voir descendre le faisceau de lumière. Droit sur une femme – qu’était à guère plus de cinq mètres de moi. Elle a pas eu le temps de comprendre ce qui lui tombait dessus. »
Margot Revette confirma. « Elle marchait tranquillement. D’un coup la lumière l’a aspirée, puis plus de lumière, et plus de femme non plus. »

Un Premier Contact sans contact*. Les extraterrestres sont arrivés, mais pas d’extraterrestre à l’horizon.

Attention pourtant : l’Intervention commence. Et vous n’avez pas idée du chambardement.

[Seychar]

Bon, ça va m'obliger à répondre avec dix jours de retard, Niic aura su déteindre sur chacun d'entre nous

Toujours pas lu "Réjouissez-vous" de Steven Erikson qui a écrit une superbe sage de Fantasy ultra intéressante du nom de "Livre des Martyrs" dont je ne suis malheureusement arrivé qu'à la moitié du second tome (mais bientôt je saurais reprendre tout ça depuis le début)

Pour en revenir à la Trilogie du Vide, ouais les spoils parfois involontaires de l'œuvre en son propre sein, sont vraiment incroyables…

Mais pour le coup, je voulais vous parler de quelques personnages en vrac des deux œuvres "indissociables" que sont la Saga de Pandore et La Trilogie du Vide:

Edeard

Spoiler

La bonne pioche, la grosse surprise, le gros bill de cet univers si singulier, on aime ou on aime pas mais force est de constater que Celui-Qui-Marche-Sur-L'Eau mérite sa réputation avec :

Gore Burnelli

Spoiler

Un Libéral Capitaliste plus libéral que Capitaliste, néanmoins très pragmatique, je ne sais toujours pas s'il est très suspicieux, paranoïaque ou un peu des deux, mais ce mec ne vous laissera pas faire deux fois une erreur avec lui tout comme son voisin du haut, mais ce mec a su voir l'indice que tout le monde n'a jamais su déceler dans les rêves d'Edeard qu'il aura, en plus, probablement suivi par curiosité humaine mais surtout scientifique devant l'ampleur du phénomène à l'échelle du Commonwealth Interstellaire, ce mec mérite un One Shot de Hamilton tout comme Edeard qui aurait vraiment une nouvelle histoire à exploiter mais j'y reviens

À eux deux les meilleurs personnages de cette histoire

Justine Burnelli

Spoiler

La Fille préférée du mec du dessus, Belle, Blonde, Intelligente, le Sait, Redoutable sans jamais n'être un vulgaire faire-valoir, une femme forte qui reste une femme avec ses défauts et surtout ses idéaux qui lui feront défaut chacun une fois par œuvre, mais si Gore ne permet pas de faire deux fois la même erreur face à lui, elle ne se permet jamais de faire deux fois la même erreur, ce qui donne une dimension très dynamique et réaliste à leur relation et leurs interactions, qui jamais ne tournent en rond et offrent toujours une clé à la situation en cours, sans que ça ne paraisse être un Deus Ex Machina

Paula Myo

Spoiler

Si un jour vous deviez commettre un crime, je prie pour votre salut que jamais Dieu ou une quelconque autre forme de Force Supérieur ne mette ne serait-ce que la moitié de Paula Myo sur votre piste, Sherlock Holmes féminin 2.0 à l'apparence asiatique et, aux dires de chacun, désirable, dont l'addiction se résume à combattre le crime, elle a été créé pour ça et je n'en dirais pas plus, je m'en voudrais de vous en dévoiler davantage

Qatux

Spoiler

peut-être le personnage le plus abusé jamais créé dans ce genre d'œuvre, ça n'est pas un humain, mais il peut lire la mémoire de nos semblables, ce qui permet à l'histoire de souvent avancer plus vite, sans jamais que ça ne paraisse forcer car il se contente juste de permettre au récit d'accélérer à temps choisi, sans jamais que ça ne soit déplacé…
SI UN JOUR Hamilton se décidait à faire se rencontrer Edeard et Qatux [spoiler]au sein de l'Ange des Hauteurs

Je bave d'avance.[/spoiler]

Je m'arrête là pour ce soir, je continuerais un autre jour, parler de ses personnages demande beaucoup d'énergie que je n'ai pas forcément en ce moment !

[Antarka]

Bon bon alors, jouons le jeu des ressentis sur les personnages. Je fait juste un top 4 :

En numéro 1 (joke Inside) je met Aaron de la Trilogie du Vide.

J'ai trouvé le concept du personnage excellent. Aka un genre d'agent secret à la mémoire effacée, purgée de tout ce qui concerne pas l'étape actuelle de sa mission, qui se révèlera à lui au fur et à mesure de la progression de sa mission.
Un sacré anti-heros. Antipathique, psychopatique, dénué de scrupules, ne sachant même pas s'il est dans le camp du bien. Plusieurs fois il fait vraiment froid dans le dos. Comme quand :

Spoiler

Lorsqu'il attaque la clinique de rajeunissement pour pirater les souvenirs d'Inigo. La scène où il pirate littéralement le cerveau de la pauvre agent de sécurité, j'étais franchement mal à l'aise, et j'étais content qu'il l'acheve à la fin en ayant la "compassion" de lui effacer les souvenirs de ses dernieres heures.

Un personnage intriguant du début à la fin, attachant, fragile, bourrin, flippant, énormément de trucs contradictoires et pourtant.


2 : MatinLumiereMontagne.

Race : Immobile de prime.

On dit souvent qu'une super histoire dépend souvent de la qualité de son antagoniste. J'en ferais pas une règle générale mais dans le cas présent, ça s'appliquerait super bien au grand mochant de la Saga du Commonwealth.

Les chapitres POV sur lui sont parmi mes préférés de la SF en général. Un être terrifiant, totalement xénophobe par nature, n'ayant aucun autre but que d'exterminer ce qui n'est pas lui. Victime de son evolution quoi. Il aurait pu exterminer l'espèce humaine. La guerre qu'il mène contre le Commonwealth est assez dingue je trouve, totalement terrifiante.


3 : Edeard : je suis partagé sur ce personnage. Parfois se comporte comme un petit con, parfois capable de choses extraordinaire. Bon, c'est un messie malgré lui, un être dont jamais je me serais risqué à écrire la vie, exercice très casse gueule à mes yeux. Et au final, c'est quand même brillamment reussi. Comment ne pas comprendre l'attrait que sa vie a représenté pour des dizaines de milliards de personne ? Comment ne pas comprendre en conséquence l'attrait du vide pour une grosse partie du Commonwealth ? Moi-même, j'aurais adoré vivre dans le Vide avec ses capacités.

4 : Paula Myo :

Un personnage que j'ai mis du temps à apprecier pour ma part. Trop lisse et trop rigide durant une partie de l'oeuvre. Le fait qu'elle soit génétiquement disposée à servir les forces de l'ordre me rend ses exploits moins admirables, bien que le personnage soit très intéressant assez vite. Le passage ou je l'ai préféré c'est

Spoiler

Sur Far Away, quand elle se retrouve obligée de coopérer avec Adam, et que son corps la lache devant cette abberation à coopérer avec un terroriste qui serait ensuite en mesure de lui échapper.

Ça apporte une grosse nuance au personnage, montrant que ce qui fait sa force peut se révéler sa plus grande faiblesse, j'ai adoré ce passage.

[Veguito]

Je travaille depuis peu dans un cinéma, et je me suis remis à lire pendant les séances où je n'ai rien à faire. J'ai envie de faire des petites reviews.

Le Petit Prince (1943) de Antoine de Saint-Exupéry : J'ai regardé un peu ce qu'il y avait dans la bibliothèque chez ma mère, et y avait ce classique qui se lit très vite, donc je me suis dit pourquoi pas commencer simple. Je n'avais absolument aucun souvenir de cette histoire, même si ma mère me l'aurait lu petit. Eh bien, ça mérite son statut culte. C'est certes une histoire avant tout pour les enfants, mais ça reste très mignon, rigolo et touchant à lire. Ça peut même faire tirer une larme à la fin. J'ai déjà tendance à demander de manière random aux gens "et le mouton il a mangé la fleur ou pas ?". Les dessins sont aussi chouettes, et même un peu mystérieux, il se dégage quelque chose d'unique. Si comme moi vous avez oublié (ou jamais lu) cette histoire, je vous la conseille, c'est très rapide (moins de deux heures même en étant très lent) et c'est très fort.

Candide ou l'Optimisme (1759) de Voltaire : Un livre qu'on est probablement beaucoup à avoir lu au lycée. Aussi un livre relativement court (beaucoup moins que le Petit Prince mais je l'ai lu en entier dans la même journée quoi). Je n'en avais que très peu de souvenirs, mais je me souvenais que j'avais bien aimé vite fait à l'époque, comparé à d'autres livres obligatoires du lycée. Aujourd'hui, j'ai adoré. C'est toujours plus appréciable quand on choisit de lire. J'y étais probablement moins sensible, mais je ne me rappelais pas à quel point c'est un livre hilarant. Il ne s'y passe que des trucs très graves (la mort, la guerre, les catastrophes, la torture, l'esclavage etc...) mais le héros à qui il arrive que les pires horreurs et qui essaie désespérément de rester optimiste et fidèle à la philosophie de son mentor tout en devenant de plus en plus sceptique, c'est vraiment écrit d'une manière très drôle. Autre chose qui m'a fait rire mais qui n'était probablement pas l'intention de l'auteur, c'est les facilités d'écriture, du genre le nombre de fois ou des personnages censés être morts ne sont pas morts et se retrouvent par hasard sur le chemin du héros n'importe où sur la planète, ou bien le personnage supert important pour le reste de l'histoire qui sort d'absolument de nulle part mais qu'on nous dit en une ligne "non mais si si il était là depuis le début tkt" j'adore. Le genre de truc qu'un auteur moderne ne pourrait pas faire sans se faire descendre. C'était une autre époque et une autre façon d'écrire. De toute façon ça marche dans le contexte de cette histoire et de son écriture. Petite mention au passage où Candide rencontre un intellectuel qui ne sert qu'à critiquer et descendre une tonne d'auteurs et de leurs oeuvres (je riais chaque fois qu'il y avait un astérisque et une petite annotation "ennemi connu de Voltaire). Bref, très bonne lecture, je conseille à n'importe qui.

Le Problème à trois corps (2008) de Liu Cixin : Alors on entre déjà plus sur un plus gros morceau. Je l'ai terminé le jour où j'écris ces lignes. Il m'a pris un peu plus de deux semaines (après j'ai pas forcément lu tous les jours ni même au même rythme chaque jour). Certains savent peut-être qu'il existe une série basée sur ce livre, je l'ignorais jusqu'à il y a peu (j'avais déjà quasiment fini), on me l'avait simplement conseillé. Je ne connaissais absolument rien d'avance, pas même le genre littéraire (et donc science-fiction), je n'avais aucune idée d'où l'histoire allait, surtout qu'elle switche entre un contexte historique de la Chine (la révolution culturelle des années 60) et le présent à plusieurs reprises. Je me suis donc pris un gros plaisir à découvrir chaque petite révélation de l'histoire aux côtés des personnages principaux. Globalement, la plupart de l'histoire est racontée via des discussions entre scientifiques et tout tourne autour d'un problème mathématique, celui du titre. Alors que ça aurait du être normalement plutôt dur à suivre parce que j'ai pas du tout le niveau pour comprendre leurs discussions, surtout qu'il y a beaucoup de jargon que je ne comprends pas, bah finalement, c'est assez simple à suivre. J'ai été surpris de voir à quel point c'était bien écrit, genre souvent je me suis dit "ok j'ai pas tout bité à ce qu'ils ont dit mais j'ai très bien compris la conclusion et où l'histoire veut m'emmener", donc bravo à l'auteur, bravo aux traducteurs, excellente lecture. C'est apparemment le premier tome d'une trilogie, donc j'ai hâte de lire la suite.

[Saga]

Dans Candide, je pense que l'absurdité du retour des personnages était volontaire et faisait référence à des romans aux péripéties invraisemblables (je pense par exemple au Roland furieux).

[Heika]

J'ai plus lu en 2 mois que sur ces 4 dernières années...
Oui, je me suis mise un coup de pied au derche pour m'y remettre.

Wendy et Crochet de Samantha Morgan : Il était dans les Gratuits de cet été (2 Poches payants achetés, 1 offert parmi une sélection de titres imposés).
L'histoire de Peter Pan transposé à notre époque et avec Peter dans le mauvais rôle. En même temps, il a toujours eu un côté malsain, ce gosse...
Franchement, c'est pas de la grande littérature. Loin de là. Je ne sais pas comment est la V.O., mais la traduction est pleine d e tournures de phrases qui font penser que l'autrice n'était pas la plus assidue en cours de langue maternelle.
Malgré cela, j'ai -à mon grand étonnement- été facilement prise par l'histoire. L'autrice a su mettre la protagoniste principale correctement en valeur pour me donner envie de vite savoir tout ce qui lui arrivait. Il n'y a bien que le dernier quart (voire cinquième) du livre que j'ai lu parce que... Ben parce que j'étais quasiment arrivée à la fin.
Par contre, je suis bien contente que ce soit un gratuit.
Et non, ça ne m'a pas pour autant donné envie de lire d'autres livres de cette autrice.

L'Ecole du Bien et du Mal (2 tomes de préquel) de Soman Chainani : Ah. Alors j'ai découvert il y a deux semaines que c'était un auteur et non une autrice. Paye ton préjugé de genre, tout ça parce que ce sont deux filles en personnages principaux. Bien fait pour moi.
Autant parler de la saga (8 tomes, on peut commencer à parler de saga, non ?) en entier, que j'ai découvert vers 2019/2020.
Deux jeunes filles d'un village, deux amies aux apparences et aux caractères plutôt opposés, se retrouvent enlevées pour devenir élèves à l'école du Bien et du Mal, une école qui forme les futurs Héros et Vilains de contes de fées.
Il y a d'abord une trilogie. Qui en fait se transforme en hexalogie. Avec une continuité logique, l'auteur a bien réfléchi à son histoire, je n'ai pas souvenir d'avoir senti des dissonances.
Des ventres mous ? Oui, un petit peu, mais ils sont vite oubliés.
Le style ? Moderne mais de "très correct" à "plutôt bon". Les descriptions sont rarement brouillonnes, on suit bien ce qui se passe, il dissémine ses indices de façon plus ou moins évidentes (même moi, oie blanche notoire, j'en ai quand même vu).
Les deux tomes de préquel que je viens de lire sont un peu plus fouillis, j'ai eu un peu de sensation de forçage, mais c'est resté bien sympa quand même. Je pense qu'il y aura un troisième tome pour conclure, et je l'espère, et je l'attends.

Gardiens des Cités Perdues, tome 1, de Shannon Messenger : Une grosse attente de ma part. Du roman jeunesse au 4e de couverture qui m'accroche, un tome 2 pas encore lu qui parle d'un unisus/une alicorne (choisissez comme vous voulez, tant que vous ne me parlez pas de licornes ailées ou de pégase cornus.), et... Oui, rien qu'à lire le début de ma phrase, vous l'aviez deviné, une grosse déception.
Même Wendy et Crochet, cité plus haut, est plus entraînant.
Une jeune fille de 12 ans, surdouée, découvre qu'elle n'est en fait pas humaine, et va découvrir ses pouvoirs et le monde auquel elle appartient. Ce monde, c'est celui des elfes, dans des lieux mythiques tels que Shangri-La, Agartha, l'Atlantide... Une face caché du monde humain, une sorte de verso au recto que serait le monde humain. Dit comme ça, pour moi, c'est du bon, c'est ma came. C'est pas forcément super original, mais j'aime.
Sauf quand c'est appliqué avec la dextérité d'un crabe jouant à jan ken pon.
La première partie a été pour moi une purge. Je me suis forcée à continuer pour comprendre pourquoi cette série est aussi populaire, et... Je n'en suis pas mécontente.
Parce que oui, HEUREUSEMENT, ça s'améliore.
En fait, j'ai le sentiment qu'elle a commencé par écrire avec passion et intérêt tout ce qui se passe une fois la protagoniste scolarisée dans le monde des elfes, et qu'après il lui a fallu développer les vagues idées qu'elle avait sur les événements l'ayant amenée là. Et... C'est maladroit, avec des descriptions de la découverte du monde des elfes lourdes et d'un kitsch... Ils vivent tous dans des maisons de cristal, la faune et la flore semblent sorties de la fumette de la Chenille dans Alice au Pays des Merveilles...
La protagoniste, en dehors de son TOC répugnant de s'arracher des cils quand elle est stressée, n'est pas plus attachante que ça, et je n'ai pas eu de coup de coeur quelque perso secondaire que ce soit.
Après, peut-être que j'ai ce ressenti parce que le début avait été une purge, et que la suite s'est retrouvée entachée de l'amertume provoquée.
J'essaierai tout de même le tome 2, pour voir quelle voie mon sentiment continuera : celui du "bon, finalement c'est pas trop mal, malgré un début à la limite catastrophique", ou un "pfff, vais-je vraiment lire la suite ? Je trouve ça assez osef...".

Quadrilogie Sally Lockhart de Philip Pullman : J'ai ADORE sa trilogie A la Croisée des Mondes (que j'ai très envie de relire, pour le coup...), alors... Pourquoi ne pas tenter d'autres de ses écrits ?
Ce n'est pas parce qu'on a aimé une saga d'un auteur qu'on va forcément tout aimer de lui. Donc je n'ai prudemment pris que le premier tome de Sally Lockhart, que je ne savais pas être une série sans une once de fantastique. Si j'avais percuté, j'aurais passé mon chemin pour aller directement sur ses "equels" (comme il le dit lui-même) de l'univers d'A la Croisée des Mondes.
Ben tant mieux.
Je ne sais pas si la déception de la précédente lecture a renforcé le plaisir de cette découverte, si le fait que je n'en attendais pas grand-chose a été un démultiplicateur de plaisir, mais j'ai trouvé le premier tome incroyable.
Bien écrit, bien raconté, des personnages équilibrés... Bref on sent que c'est écrit par quelqu'un qui n'aime pas l'approximation, qui cisèle son écrit, qui sait écrire.
Il n'y a que le dernier tome qui serait un peu plus faible de par un côté un peu brouillon, mais même là, j'ai trouvé que c'était supérieur à tous les autres.
Parce que oui, à peine le tome 1 terminé que j'ai acheté les autres.

Et là, je vais m'attaquer à un livre de Pullman pour lequel je ne sais pas trop à quoi m'attendre, peut-être une grosse déception ? Il s'agit de Jésus le Bon et Christ le Vaurien. Je ne sais vraiment pas dans quoi je m'engage, avec un tel titre...