Lenidem a écrit:Nimitz : Ah, d'accord, dans ce sens-là! J'ai compris de travers.
asm75 :Et pourtant si, et je suis loin d'être le seul de cet avis (explications plus bas).Sur un plan purement cinématographique, j'ai quand même du mal à concevoir que tu trouves la trilogie du SDA moyenne voir mauvaise.Je me demande ce que tu appelles "un lyrisme envoûtant". Si par là tu entends l'aspect visuel et l'ambiance musicale, je suis assez d'accord (encore que jai lu beaucoup de critiques sur la b-o, souvent jugée trop pompeuse et omniprésente). Mais enlève l'enrobage et il reste quoi? Un film de guerre à rallonge, sans aucune profondeur.je trouve qu'on retrouve tout à fait l'essence du roman à l'écran: A savoir un lyrisme envoûtant qui se double d'instants épiques exaltants.Je suis d'accord sur ces qualités-là, même pour les acteurs (peut-être moins pour la musique). Mais à mes yeux, ce qui importe, voire la seule chose qui importe, c'est le fond, l'esprit.Sur la forme, les SDA sont quand même hyper fouillés, les costumes sont travaillés à l’extrême, les décors sont splendides, la BO d'Howard Shore est à tomber...Et, mais là c'est plus personnel, je trouve que la caractérisation des personnages est hyper bien rendue. Mortensen en Aragorn;Ian McKellen en Gandalf, Sean Bean en Boromir, Cate Blanchett en Galadriel ou encore Hugo Weaving en Elrond m'ont tout particulièrement bluffé.
Or, quand je vois Frodo qui renvoie Sam tout en se fiant à Gollum, je me dis que ce "héros" est un abruti doublé d'un connard ; et quand on connaît l'amitié quasiment sainte et pure qui les unit dans le roman, c'est à pleurer.
Quand on nous fait perdre du temps avec Aragorn qui tombe de son cheval, etc., je n'en vois pas l'intérêt et ça m'ennuie.
Quand Gimli tombe par terre et peine à reprendre son souffle, quand Gimli fait le clown sur son cheval, quand Gimli rote affalé sur le trône du Gondor, je suis sincèrement gêné.
Quand Aragorn assassine la Bouche de Sauron, je suis scandalisé. Même chose lorsque Sam plaisante avec la mort en poignardant un orque. Ou quand Gandalf assomme le détenteur de l'autorité légitime pour prendre le pouvoir, même temporairement, même pour le bien des Hommes : je rappelle que par ce geste, il envoie promener la règle morale qui l'avait empêché de prendre l'Anneau (on me dira que la situation lui en donnait le droit : je répondrai que le Gandalf du roman n'aurait jamais agi ainsi, et qu'il suffisait de ne pas le mettre dans une telle situation, en ne faisant pas de Denethor un cinglé complet).
Quand Aragorn murmure "Pour Frodo" devant la Porte Noire, c'est n'importe quoi : comme si toutes les personnes réunies étaient venues se sacrifier pour un seul Hobbit...
Sylvebarbe est un abruti qui connaît sa forêt moins bien que Pippin. Et après avoir délibéré pendant des jours et avoir pris la décision de ne pas agir sans même avoir cherché à se renseigner... les Ents obéissent instantanément à l'ordre de l'un des leurs qui a brusquement changé d'avis. Au remarquera au passage qu'il rameute tout le monde en un seul cri, alors qu'on a vu le temps qu'il faut pour se saluer en entique... Et que les Ents surgissent instantanément, comme s'ils traînaient tous dans le même coin de la forêt, on se demande pourquoi.
Alors que l'issue de la bataille des champs du Pelennor (le siège de Minas Tirith) reste assez indécise et le combat plutôt équilibré jusqu'à la fin, Jackson simplifie. Et pas qu'un peu. Phase 1 : les gentils sont dans la merde. La victoire du Mal semble inévitable. Phase 2 : le Rohan arrive et tue presque tous les méchants. La victoire du Bien semble inéluctable. Phase 3 : les renforts orientaux arrivent et mettent la misère aux gentils. La victoire du Mal semble inéluctable. Phase 4 : Aragorn et son armée de spectres recrutés dans une fête foraine arrivent et exterminent les méchants. Au passage, l'invulnérabilité de leurs alliés n'empêche pas Aragorn, Legolas et Gimli de s'exposer inutilement aux aléas de la bataille. Victoire du Bien. Aragorn ne tente même pas de discuter avec les spectres tout-puissants pour qu'ils les aident encore une dernière fois.
Enfin, d'innombrables gags empêchent de prendre au sérieux les moments les plus émouvants. Que ce soit Arachne qui joue à "tu me vois - tu me vois pas", l'Oeil de Sauron qui fait genre "Oh oh!" au moment où sa tour s'effondre, Merry et Pippin qui se font dépasser par tout le monde au moment de la charge parce qu'ils ont de petites jambes (charge qui, une fois de plus, se fait au détriment de toute stratégie), ou Gimli qui souffle sur les mains spectrales... Faudrait savoir si on regarde une parodie où qulque chose d'un peu sérieux.
Je suis désolé, j'ai conscience que mes propos sont décousus et je n'ai pas encore répondu à Torigins, mais comme je suis assez pressé je continuerai plus tard.
-Les 3 SDA de Jackson sont quand même trèèèès loin d'etre des films de guerre survitaminés à la réalisation clipesque (au contraire du Hobbit, qui lui péché à ce niveau là). On ne tombera pas d'accord à ce niveau là en tout cas
-Effectivement je parle de la BO, l'aspect visuel mais pas seulement. Pour ma part, les films me transportent presque autant que les romans.
-Pour le reste, je ne te donne pas tort mais c'est juste une accumulation de petits détails pour moi et qui ne me dérangent pas vraiment (surement parce que je suis moins connaisseur du SDA que toi) puisque je retrouve dans la trilogie de Jackson l'essence même du roman (le seul truc qui m'a véritablement dérangé est l'assassinat de la bouche de Sauron, et encore, ce n'est que dans la version longue il me semble)