J'ai surtout été très sensible à tout ce processus de "déringardisation", de modernisme et de réalisme. Plus de slip par dessus les collants, plus de pose ridicule (genre, un balai dans le derrière, le torse bombé et les poings sur les hanches), pas de kryptonite, pas de Lex Luthor. Sans avoir compté, je crois que le mot "Superman" n'y ai prononcé qu'une fois et demi et le mot "Metropolis" qu'une seule fois. Pas de petit sauvetage à la sauvette non plus. Si, il y a bien la station de forage qui se casse la gueule mais là c'est la vie d'ouvriers bien crades que l'on sauve. Pas de grand-mère ou de poussette dans le coin. Lorsqu'il sauve un car d'écolier, il est lui même dedans et vl'à comme ça le traumatise.
Niveau design, toute la séquence d'ouverture sur Krypton envoie bien comme il faut. Sur Terre, les armures de Zod et ses sbires ont une méchante classe.
Reste ce "S". Si on savait déjà que ça signifie "espoir" sur Krypton, j'ai apprécié qu'il soit introduit ici, un peu à la manière des maisons de Game of Thrones, comme le sigle exclusif de la maison El.
J'ai aimé que, enfin !, ce Superman montre de vrais émotions. Il provoque son père adoptif, cajole sa maman, envoie un clin d'oeil à la petite serveuse, prend son pied lorsqu'il vole pour la première fois, tue de sang-froid, gueule sa rage...
Ce qui m'a toujours rendu Superman peu intéressant également c'est le fait qu'il soit totalement invincible alors ici un détail m'a interpellé : lorsqu'un hélico de l'armée lui tire dessus, il esquive en foutant le camp dans un premier temps. La seconde fois, il se prend un tir en pleine tête qu'il semble quand même bien sentir passer.
Autre scène d'action vraiment jouissive au passage : Faora qui se laisse vider un chargeur de fusil d'assaut dessus à bout portant avant de tout dégommer. Classique peut être ? Mais tellement cool.
Et enfin, la musique d'Hans Zimmer. Toujours puissante, souvent subtile.
Quelques hics quand même. Je n'ai pas aimé ce combat brouillon face aux géantes mains nano-technologiques du côté de l'océan indien, ni même l'inévitable scène de patriotisme américain lorsque les soldats se rendent comptent que l'homme d'acier "n'est pas notre ennemi" (avec musique, drapeaux, bons sentiments, etc). Le dialogue de quasi-fin où le héros essaie de s'assurer que l'armée va lui foutre la paix est tellement bâclée que l'on ne retient que la jeune militaire qui trouve l'homme volant "craquant". Et enfin, la grosse déception technique qui vient des scènes de vol en plan rapproché ou moyen. De loin, ça le fait. L'eau qui s'ouvre sous son passage et tout. Mais de près, suis-je le seul à trouver que ces effets ne valent guère mieux que le film de 1978 ??