Commençons par la caractérisation des personnages. Pourquoi c'est important? Parce que le spectateur a besoin de fondamentalement bien les connaitre pour se préoccuper d'eux et de leur sort. C'était une des faiblesses de Man of Steel, elle est encore plus accentué dans Batman V Superman.
Les personnages n'existent pas pour eux meme, ils sont juste au service du scénario. Un scénario qui ne sert lui meme qu'à introduire un autre scénario, celui de Justice League.
Clark Kent/Superman est défini à travers Lois Lane/sa mère et son père mort, pour le reste c'est une coquille vide. Bruce Wayne/Batman TUE. Ok, ca le rabaisse au niveau des criminels, ca change fondamentalement le personnage de Batman, pourquoi pas? Mais pourquoi tue il? Ca sera surement abordé dans les suites mais c'est un élément BEAUCOUP trop important pour qu'il soit mis de coté par le script. Comment peut on avoir de l’empathie pour ce Batman qui trucide tous ses ennemis sans l'ombre d'une hésitation et qui choisit donc la voie la plus tentatrice, la plus facile?Le caractère légendaire de Batman n'est aussi pas établi. On sait comment Superman est percu mais qu'en est il de Batman? Wonder Woman est un élément de décor. Sa présence dans le film n'apporte rien et était parfaitement dispensable (mais bien sur , il faut mettre en place Justice League et comme Warner n'avait pas la patience de faire d abord des films individuels pour chacun des héros). Juste pour rappel, les one-liners peuvent etre utilisés comme des artifices pour masquer le développement minimaliste des personnages: Marvel le fait constamment, DC l'a rapidement assimilé
Lex Luthor est une catastrophe. Notamment parce que l'interprétation de Eisenberg, qui nous fait du Heath Ledger au rabais, est complétement à coté de la plaque. Ensuite parce que ses motivations qui le poussent à agir contre Superman et à créer un monstre capable de détruire le monde sont bien trop cryptiques.
La confrontation entre Batman et Superman est fade, sans aucun pic émotionnel car elle est uniquement physique, pas psychologique. Ce sont deux personnages sensés avoir des différences d'ordre morales, des visions du monde et de la vie sensiblement opposées. Le cas échéant, Batman a juste peur de Superman mais leurs manières respectives de procéder ne différent pas sensiblement (et notamment leur rapport à la mort qui est pour le moins décomplexé et c'est un sacré euphémisme)
Le script est brouillon, ultra-référence, pour ne pas dire boursouflé. Schématiquement, c'est deux heures 30 d'exposition tout droit vers Justice League. Les caméos des autres surhumain et les séquences de rèves complexifient un scénario déjà extrêmement dense, qui aurait du tourner autour d'une confrontation supposément légendaire et qui aurait du se suffire en elle meme. Avec tous ces éléments additionnels, c'est le contraire qui se produit: Le combat de Batman et Superman est désiconisé, minimisé, par des événements externes (Doomsday) et une conclusion malvenue, qui aurait du constituer un pan du film à part entière mais n'est que survolée (la mort de Superman)
Et enfn c'est un scénario bourré d'incohérences et de maladresses. Parmis elles, Batman, qui est sensé etre le plus grand détective du monde, qui se fait manipuler par une mise en scène grossière ou encore Luthor qui crée Doomsday sans se donner la possibilité de le controler et met donc la terre entière en danger.
Plus globalement, c'est un film au ton très noir, limite crépusculaire. Ca colle bien au personnage de Batman mais c'est en décalage avec ce que doit apporter le personnage de Superman, supposé etre lumineux, porteur d'espoir, d'un age nouveau ou l'homme serait meilleur.
L’œuvre aurait gagné à éclaircir ses cadres et à utiliser une palette de couleur plus diversifiée. Sur le reste de l'aspect visuel, c'est pas mal du tout, les bat véhicules sont sympas, les costumes sont cools. Doomsday est une horreur mais on était plus à une faute de gout près hein
Sinon les caméras à l'épaule de Snyder pendant les phases de dialogues commencent à me saouler et faut vraiment qu'il arréte avec la sur-utilisation du slow-motion.
Les références constantes à Dark Knight Returns sont aussi un sacrilège à mes yeux. Le film n'a meme pas un dixième de la qualité et de la subtilité de l'oeuvre de Miller.