par Antarka le Ven Nov 23, 2018 10:43
Je suis méfiant sur ce Roi Lion. Comme toi j'ai adoré le livre de la Jungle, sauf que la Belle et la Bête m'a enlevé toute confiance depuis.
Sinon.
Hier j'ai voulu me refaire un de ces films récents que j'avais bcp moins aimé que les avis global sur le net.
Je vais donc reparler de Ready Player One.
D'ailleurs, vu qu'on en avait parlé lors de sa sortie au ciné, et que depuis il est dispo en DVD/BR/Streaming, pi être que d'autres l'ont vu ?
Bref, j'ai toujours pas aimé ce film.
Sur la forme, pas grand chose à lui reprocher. C'est beau, c'est bien mis en scène. Spielberg connait son taf à ce niveau la. Y'a meme des scènes que je trouve vraiment cools (quand ils plongent dans le Shining de Kubrick, malgré une trahison épique de l'œuvre, j'ai trouvé ça fun).
Hélas, une mise en scène efficace suffit pas a faire un film interessant. Celui ci est long et téléphoné, pour pas dire chiant.
Sur le fond... J'aurais déjà davantage à dire.
Le scénario est ultra simpliste et surtout très enfantin, c'est bien ce qui me dérange le plus. Pas mal de thématiques intéressantes sont à peine survolées aussi (notamment cet esclavage virtuel des endettés), et beaucoup de thématiques pas intéressantes (aussi parce que bcp mieux traitées ailleurs) sont surdeveloppées, comme le parcours initiatique du héros, et le "croyez pas tout ce que vous voyez sur le net et faites pas confiance aux gens spontanément".
Tellement de clichés dans ce film. L'émo qui est émo à cause d'une p'tite tâche de naissance qui l'empêche pas d'être choupi même si son petit complexe l'erigera en combattante pour la liberté. Le héros qui se veut solitaire quand il souffre juste de solitude. Le gros méchant impérialiste capitaliste dont le plan final (saturer la vision des joueurs de publicité) pourrait facilement se retourner contre Spielberg et ses collaborateurs. Sans compter la bande interraciale de héros (qui m'a presque rappeler les enfants perdus de Hook) contre l'entreprise du mochant qui est seulement peuplé de jeunes blancs. Le génie autiste que tout le monde aime (Hollywood et les autistes, il faut vraiment qu'ils arrêtent). Etc etc etc.
Non franchement, c'était du niveau d'Arthur et les Minimoys dans le traitement des idées. C'est a dire nul. Ça m'a aussi un peu rappelé certains nanars type "le labyrinthe" ou "Mortal Instrument", avec leurs héros ados cons comme leurs pieds. J'ai aussi trouvé ça franchement en dessous de Ralph avec qui il partage un certain amour des vieux jeux vidéo et ee la culture geek.
Maintenant, le vrai pourquoi ce film est adulé : les références geeks.
Elles sont nombreuses. Terriblement nombreuses. Totalement dédiées a la génération 70/80/90's et aux puristes dans le sens péjoratif du terme (= c'était mieux avant). Je verrais absolument pas l'intérêt pour quelqu'un de moins de 25 ans de voir ce film, a part s'il est un geek absolu.
Me concernant, je suis pas mal plus âgé (pas assez pour avoir joué a Scavengers sur l'Atari 2600), j'ai pigé la plupart des références mais... Je m'en fout.
J'adore la DeLorean de Retour vers le Futur. Ou King Kong. Ou le T-Rex de Jurassic Park. Ou la moto de Kaneda. Ce sont de vrais symboles, représentant parfaits d'un univers qu'ils cristallisent à eux tout seuls.
Sauf dans ce film, les voir exploiter pendant 10 minutes comme des icônes irreverencieuses mais sympas, ça m'a hérité le poil. Voir toute une panoplie de références pendant que j'imaginais Spielberg me taper du coude dans les côtes a grand coup de "t'as vu ma référence ? Trop cool ce film hein ?", ça m'a vraiment donné l'impression d'être pris pour un con tout le film, d'autant que le scénario est simpliste comme je l'ai déjà dit. Je suis certes assez geek manifestement pour avoir vu et pigé ces références (qu'on t'explique de tout façons sans aucune subtilité) mais pas du tout assez pour pouvoir m'identifier au héros de ce film. Ses attentes, ses espoirs, des désillusions et son âme m'echappent.
Au final a part sa construction, sur la forme, je vois pas grand chose a sauver de ce film. Je vois vraiment pas à qui il est destiné aussi. Tout le fond du scénario et l'écriture des personnages semblent le destiner aux enfants de moins de 15 ans (assez jeunes pour éventuellement s'identifier aux héros) sauf que les nombreuses références semblent vouloir taper dans l'oeil des trentenaires voire plus âgés. J'en garde l'impression d'une œuvre assez schizophrène.
J'ai relu mon précédent avis, ou j'hésitais a mettre la moyenne a ce film. En fait non, avec quelques mois de recul et un révisionnage, je met 4/10, en me trouvant pas si mechant.
Faudrait que Hollywood arrête de faire de la lèche à notre génération (la mienne, celle qui a grandi dans les années 80/90), c'est a cause de ça qu'on se tape ce genre de films, ou que la prise de risque semble absente d'enormements de suites de Blockbusters actuellement, de Jurassic Park a Terminator en passant par Predator.
La mort de l'innovation pour faire plaisir a des trentenaires et quadras, qui a décidé que c'était une bonne idée !?
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.