
J'ai jamais aimé autre chose de Link's Awakening dans cette franchise, de toute façon. Enfin celui sur NES que j'ai jamais testé m'aurait plu aussi, remarque.
Et sinon, ce jeu-là, vous l'auriez aimé vous ?
Cool Spot (Megadrive, 1993)

Pourquoi j’aurais dû y jouer
Cool Spot a fait pas mal de bruit à sa sortie, en tout cas dans mes souvenirs. Peut-être que mes super voisins m’ont un peu survendu le truc, amateurs de 7up qu’ils étaient. Surtout que leur mascotte adorée Fido Dido se faisait remplacer sans gêne par cette espèce de tâche rouge à lunettes. Je n’ai jamais compris pourquoi, mais le 7up venait de perdre en classe d’un coup. Cela ne m’a pas empêché de nourrir un certain intérêt pour le jeu dédié à cet étrange protagoniste, notamment grâce au fait qu’il recevait pas mal d’éloges dans les magazines et à la télé (et encore, je dis ça sans trop me rappeler). Y ai-je joué pour autant ? Non, et je me demande bien pourquoi. Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’à huit ans, je ne dispose pas de temps de cerveau disponible pour un petit jeu vidéo de plus ? Aucune idée, mais peu importe. À l’époque de Sonic 3, Aladdin, puis l’année suivante Earthowrm Jim et Mr. Nutz, fallait-il posséder Cool Spot dans sa ludothèque pour propulser sa cote de popularité au-dessus du soleil ?

Retour sur Expérience Fantasmée
OK, je lance une playthrough random sur Youtube. Une heure trente de vidéo, pas mal pour un plateformer. Ça commence plutôt bien, allez ! La petite capsule rouge démarre sur une plage, sans doute après s’être extirpée d’une bouteille de 7up laissée dans le sable par un abruti (alors qu’il y a une poubelle à dix mètres, enflure !). Et… elle balance des projectiles à tout va ! Des sortes de bulles de gaz carbonique, ou un truc avoisinant. Mais genre, de manière infinie, quoi. Le gameplay insiste autant sur le tir que les sauts, donc. Pourquoi pas, je m’attendais juste à autre chose. Quid des autres choses, alors ? On ramasse des pièces pour gagner des points. Enfin, ça pourrait ressembler à des capsules aussi, tiens. Sans lunettes quoi. Et puis, on glisse, on rebondit, on grimpe… bon. Un peu juste pour un jeu sorti en 1993, non ? En comparant d’autres légendes du genre, celui-ci fait pâle figure. Il est bien précisé en introduction qu’il faut sauver d’autres congénères enfermés dans des cages, et j’ai senti une petite vibe Rayman me taper sur l’épaule. Sauf qu’en fait, on ne libère rien, les cages se trouvent dans les scènes de fin de stages et s’ouvrent toutes seules. Pas d’exploration, pas de challenge, pas de contenu à se mettre sous la dent.
Parlons-en, de ces niveaux, tiens. Le level design m’a paru correct, bien que pas ultra original. Par contre, la direction artistique, eeeeeuh ! Attendez, vous avez recruté le vendeur de Game Boy au Virgin Megastore de Paris pour réaliser les graphismes, ou quoi ? C’est moche ! C’est vide ! C’est fade ! Encore plus au niveau de l’arrière-plan, qui tient sur un tiers d’écran et se répète en boucle comme dans un mauvais animé japonais. Ça saute encore plus au yeux dans le stage des jouets, ou on se voit gratifié de trois affreuses poupées en décor de fond, qui s’affichent une bonne cinquantaine de fois tout au long du parcours. MAIS IL Y A PIRE ! Si j’ai bien capté, Cool Spot repart dans l’autre sens, arrivé à la moitié du jeu. Ce qui signifie qu’on se retape toutes ces bouses visuelles une seconde fois, pour terminer là où on a commencé : sur une plage où se trouve la maison bouteille du protagoniste (bon, j’invente pour l’histoire de la bouteille, mais ça ne sort pas de nulle part).

Ouais, pourquoi je pense à cette bouteille lâchée par terre ? Parce que Cool Spot se fout de la gueule du monde. Sur trois stages (mais six en fait, si vous avez suivi), on n’affronte que des animaux en guise d’ennemis. Crabes, oiseaux, insectes, souris… tout y passe ! Notre capsule à lunettes, symbole de l’ultra coolitude que Virgin veut nous imposer, massacre la biodiversité sans vergogne avec ses bulles pétillantes à la noix. La victoire du plastique sur la nature, le capitalisme qui écrase l’écologie. Bordel, on parlait déjà de dérèglement climatique dans les nineties, qui avait croyait encore que ça fonctionnerait de nous bassiner avec cette apologie de l’hyper consommation ? Parce que ouais, on a aussi droit à du placement de produit à fond. Cool Spot surfe sur une bouteille de 7Up dans l’intro, et nage à l’intérieur dans les stages bonus. Le logo Virgin sert de bonus donnant plus de points que les simples pièces quand le personnage saute dessus. Achetez notre marchandise ! Flinguez la faune et la flore ! Vous serez les gens les plus stylés du monde ! Blah ! Je vous gerbe dessus. À quoi sert la longue durée de vie du jeu (artificiellement boostée en plus) si on n’a rien à faire dedans, à part se faire changer en petits fanatiques adulant Bolloré et consorts ? Eh, au moins, Cool Spot ramasse d’autres capsules tout au long du jeu, mais qui nous dit qu’il ne compte pas les balancer ailleurs ? Pour polluer un site naturel protégé, ça ne m’étonnerait pas, tiens.
Parlons-en, de ces niveaux, tiens. Le level design m’a paru correct, bien que pas ultra original. Par contre, la direction artistique, eeeeeuh ! Attendez, vous avez recruté le vendeur de Game Boy au Virgin Megastore de Paris pour réaliser les graphismes, ou quoi ? C’est moche ! C’est vide ! C’est fade ! Encore plus au niveau de l’arrière-plan, qui tient sur un tiers d’écran et se répète en boucle comme dans un mauvais animé japonais. Ça saute encore plus au yeux dans le stage des jouets, ou on se voit gratifié de trois affreuses poupées en décor de fond, qui s’affichent une bonne cinquantaine de fois tout au long du parcours. MAIS IL Y A PIRE ! Si j’ai bien capté, Cool Spot repart dans l’autre sens, arrivé à la moitié du jeu. Ce qui signifie qu’on se retape toutes ces bouses visuelles une seconde fois, pour terminer là où on a commencé : sur une plage où se trouve la maison bouteille du protagoniste (bon, j’invente pour l’histoire de la bouteille, mais ça ne sort pas de nulle part).

Ouais, pourquoi je pense à cette bouteille lâchée par terre ? Parce que Cool Spot se fout de la gueule du monde. Sur trois stages (mais six en fait, si vous avez suivi), on n’affronte que des animaux en guise d’ennemis. Crabes, oiseaux, insectes, souris… tout y passe ! Notre capsule à lunettes, symbole de l’ultra coolitude que Virgin veut nous imposer, massacre la biodiversité sans vergogne avec ses bulles pétillantes à la noix. La victoire du plastique sur la nature, le capitalisme qui écrase l’écologie. Bordel, on parlait déjà de dérèglement climatique dans les nineties, qui avait croyait encore que ça fonctionnerait de nous bassiner avec cette apologie de l’hyper consommation ? Parce que ouais, on a aussi droit à du placement de produit à fond. Cool Spot surfe sur une bouteille de 7Up dans l’intro, et nage à l’intérieur dans les stages bonus. Le logo Virgin sert de bonus donnant plus de points que les simples pièces quand le personnage saute dessus. Achetez notre marchandise ! Flinguez la faune et la flore ! Vous serez les gens les plus stylés du monde ! Blah ! Je vous gerbe dessus. À quoi sert la longue durée de vie du jeu (artificiellement boostée en plus) si on n’a rien à faire dedans, à part se faire changer en petits fanatiques adulant Bolloré et consorts ? Eh, au moins, Cool Spot ramasse d’autres capsules tout au long du jeu, mais qui nous dit qu’il ne compte pas les balancer ailleurs ? Pour polluer un site naturel protégé, ça ne m’étonnerait pas, tiens.

Un mot sur l’OST jamais écoutée
Tommy Tallarico a été propulsé aux commandes de la B.O. Connaissant le bonhomme de réputation, je l’imagine se la raconter comme jamais, tout en livrant un travail de très bonne facture malgré tout. Et bah même pas ! Je suppose qu’il a dû faire son malin quand même, mais la qualité ne suit pas. Tout sonne très cheap, surtout pour l’année 1993, alors qu’il s’était surpassé pour Aladdin à la même période. Ça me fait parfois penser à du James Pond, avec ses chansons de noël revisitées, et pas dans le bon sens. Des mélodies pas hyper inspirées non plus, qui semblent entendues et réentendues. Ça donne la pêche et tout, mais j’attendais beaucoup plus de ces compos, surtout vu la promotion gargantuesque autour de ce jeu lors de sa sortie. Alors Tommy, tu ne serais pas le dieu vivant de la gaming music, comme tu le prétends toutes les cinq minutes ? Bizarrement (ou pas), mon morceau préféré est le seul d’où ne transpire pas une vibe ultra joyeuse. J’entends plutôt de la détermination, de l’angoisse et de l’epicness à prévoir dans un futur proche. Pas grand chose à voir avec ce Cool Spot tout placide qui salit tous les paysages qu’il traverse.
Bilan pas du tout argumenté
Nom d’un soda frelaté, voilà bien un jeu que je suis content de ne jamais avoir touché durant mon enfance ! Alors évidemment, tout ce qui m’agace dedans, notamment autour de l’écologie bafouée, ne m’aurait pas dérangé du tout à l’époque. Mais justement, ça m’aurait peut-être façonné d’une autre manière. Peut-être que j’écraserais encore les araignées aujourd’hui si j’avais joué à Cool Spot. Peut-être que je balancerais mes gobelets vides par la fenêtre de la voiture sur l’A13, et que je boufferais encore trois steaks hachés par jour (baignant dans une sauce au pétrole SVP). Je pourrais dédramatiser, en me disant que ce n’est qu’un petit jeu vidéo médiocre, mais je me sens d’humeur activiste (bien assis dans mon fauteuil, faut pas trop en demander). Écrire ce texte m’a fait détester la marque Virgin, et autant Cool Spot me rendait indifférent avant, autant maintenant j’ai envie de le retrouver et de l’émietter, de le faire fondre et de le recycler en fascicule sur la protection de la biodiversité. HAHA ! Qui a le monopole du cool, du coup ? Hein ? Bon, peut-être pas moi non plus.
