Ceci sera probablement le plus gros pavé que je pondrais jamais sur ce forum. Avant tout, je vais citer Lenidem, une de ses réponses à mon message sur Ocarina of Time.
Lenidem a écrit:Antarka n'a pas peur de s'attaquer à des mastodontes ! Respect. Perso, je ne saurais pas par où commencer, ni où m'arrêter.
En réalité, y'a un mastodonte dont j'ai eu peur de parler. Parce que je savais effectivement pas par où commencer. D'une ampleur et d'une influence au moins comparable au Zelda suscité. Un jeu PC. Qui pour moi a été aux jeux vidéo ce que Star Wars (trilogie originale) a été aux films.
Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitreuh 1998, ça a été une année totalement folle en jeu vidéo. La sortie de la Dreamcast au Japon, première console capable à mes yeux de faire de la belle 3D. Des jeux absolument mythiques sont sortis sur l'ancienne génération. Certaines suites (Oddworld 2, Tekken 3, Turok 2). Des stands-alones incroyables (Grim Fandango, Medievil). Des licenses fabuleuses ont vu le jour (Spyro the Dragon, Métal Gear Solid).
Certains peuvent sans doute carrément citer des dates precises. Genre Lenidem (ne nie pas) et moi pourrions citer le 12 décembre 1998, sortie européenne de Zelda Ocarina of Time.
Mais 3 semaines plus tôt, le 19 novembre 1998, est sorti un autre jeu extraordinaire. Un jeu ayant eu une influence énorme sur le jeu vidéo. Un des jeux m'ayant le plus marqué, et ayant totalement chamboulé mes critères en terme de FPS, de narration et de scenario en général. Un des jeux ou je peux dire, me concernant, qu'il y a eu un avant et un après. Un jeu pas juste excellent, mais révolutionnaire.
C'est à cause de ce jeu que malgré avoir adoré Golden Eye sur Nintendo 64, j'ai plus tard eu l'impression que Perfect Dark était un freeware développé par 3 geeks pas très doués. Ce jeu est à Golden Eye sur N64 ce que ce Golden Eye était au premier Doom.
Half-Life est un FPS. Un Doom-like comme on disait à l'époque. Plutôt un Quake-like vu qu'il est tout en 3D (armes, ennemis, décors).
Avant de dire en quoi il est extraordinaire, j'vais plutot parler des domaines ou il ne l'est pas.
Ce qui est pas extraordinaire Ouais bon, next.
Ce qui est extraordinaire Tout ?
Bon déjà, petite parenthèse pour parler des graphismes. Le jeu utilise le moteur graphique de Quake 2, mais totalement méconnaissable, très très amélioré. En fait, on reconnait absolument pas Quake 2 dans ce jeu.
Quand je dis amelioré, c'est à tout les niveaux. La modélisation des personnages est incroyable pour l'époque, très loin des "flat-faces" de Golden Eye. On voit leurs lèvres bouger et leurs bouches s'ouvrir quand ils parlent, crient ou soupirent. La gestion de la lumière est grandiose. Les explosions sont les plus belles qu'on ait jamais vu.
Alors oui, on est fin 1998 sur PC. En moins d'un an sortiront des jeux comme Kingpin, Soldier of Fortune ou Unreal Tournament, qui feront mieux qu'Half-Life sur ce terrain. ID software vient de sortir son premier Unreal aussi, qui est également magnifique.
Le plus beau, même si maintenant on s'en fout, c'est qu'il tournait sur des configs misérables à l'époque. Oh bien sûr, un bon processeur et une carte 3D le rendaient magnifique et bien au delà de la concurrence, mais il restait très correct sur un Pentium 166 sans carte 3D avec 32Mo de Ram (contrairement à Unreal qui démarrait même pas). Un modèle d'optimisation.
Bref. Si jusqu'ici les PCs en etaient encore, en equivalent consoles, aux jeux 32/64 bits (Jedi Knight, en baissant la résolution, ça aurait pu tourner sur une PS1), Half-Life saute à pieds joints dans la generation suivante. D'ailleurs le jeu sortira en version graphiquement identique à une bonne contig PC sur PS2 fin 2001 et sera encore considéré comme très beau.
Alors, il est pas bien modélisé mon perso ? L'histoire dont vous etes le heros Nan, l'élément qui rend ce jeu extraordinaire en premier lieu, c'est sa narration. C'est vraiment "ce film dont vous êtes le héros". Un super film. Un mega-film. Et je suis obligé de raconter le jeu en fait.
Tout commence comme une journée de taf "normale" en fait. Vous êtes
Gordon Freeman, scientifique bossant dans une base de très haute technologie nommée Black Mesa dans le Nouveau Mexique (totalement style Area 51).
Le jeu débute ainsi. Vous arrivez au taf. Vous prenez un genre de métro aérien avec un collègue et le jeu vous fait une petite visite guidée des locaux (des endroits que vous reverrez plus tard). Clairement on est plutôt dans la base ultra-secrete style bunker nucléaire gigantesque que dans un immeuble de bureaux. Le college vous parle de vos travaux en cours. Vous cernez vite le personnage et le contexte de l'histoire. Et pendant tout ce temps, vous êtes actifs. Ce n'est
PAS une cinématique. Oh vous êtes coincé dans le wagon certes, mais vous pouvez vous y déplacer, regarder à gauche, a droite, ou vous voulez, et le gigantisme des lieux est déjà frappant, et même intimidant.
Puis vous arrivez à destination. Un hall d'acceuil. Des scientifiques en blouse blanche. Quelques gardes de sécurité. Tout le monde est sympa, vous salue, ce sont pas de bêtes PNJ, ce sont vos collègues, vos amis. Et la encore vous pouvez vous déplacer dans plein d'endroits. Aller voir un garde qui vous parlera de son petit dernier qui apprend à marcher. Un collègue qui pestera que les budgets sont pas assez élevés.
Collegues de travail. Y'a déjà une ambiance excellente, et une grande interactivité. Si vous allez bidouiller le terminal d'acceuil vous vous faites engueuler par le scientifique en poste. Vous pouvez faire râler d'autres collègues en faisant mumuse avec un chariot roulant. Ah tient vous pouvez prendre une canette au distributeur. Vous pouvez même vous amuser à la mettre au micro-ondes de la salle de repos du coin et à le faire exploser, provoquant un torrent d'insulte. Pareil, si vous allez aux chiottes, vous pouvez tambouriner sur les portes pour faire râler les collègues qui font leurs besoins (légitime).
Entendons nous bien, tout ça ne sert
absolument à rien sinon à rendre le jeu immersif. C'est juste du fun, du bonus totalement inutile. Mais c'est tellement excellent. Et le jeu n'a même pas commencé. Cette "intro", vous pouvez la boucler en 30 minutes, ou y passer 2h comme moi. Aucune importance.
C'est une simulation de la fonction publique ton jeu en fait ? Mais non, un moment on finit par aller bosser. Donc vous enfilez votre combinaison de sécurité, vous vous rendez dans votre labo, où doit être effectué une expérience, une tentative de téléportation en fait. Un genre d'accélérateur de particules se met en marche, et vous poussez un chariot contenant un cristal bizzare au milieu, suivant les consignes de vos collègues bien planqués derrière leur vitre.
Et tout part en couilles. Éclairs. Explosions. Pendant une seconde vous semblez être ailleurs, avoir un aperçu d'un monde etrange peuplé de creatures encore plus bizzares. Juste une seconde, et vous êtes de retour dans le labo, et c'est la merde, clairement. Beaucoup de gens sont morts, des créatures bizzares sont apparues dans la base, et on entend des bruits de fusillades au loin. Voilà, c'était l'intro, et le jeu est déjà dingue, sans que vous ayiez encore touché une arme.
Allô patron ? Vous enervez pas, mais je crois que j'ai fait une boulette. Attend mais c'est Doom en fait. On était sur Phobos et... NAN. Absolument pas. Bon oui le fond du scénario y ressemble un peu pour l'instant (ou à Quake, marrant comme les précurseurs du FPS ont tous le même scénario) , mais c'tout. J'ai pas de mot pour décrire l'immersion. Ca fait une petite heure que vous jouez, mais déjà vous avez l'impression de jouer dans une oeuvre digne des plus grands films. Au début un croisement bâtard de X-Files et Stargate (pour la zone 51), et maintenant ça commence à ressembler à Alien.
Et vous êtes impliqué. C'est VOUS qui vous baladiez dans le complexe avant d'aller bosser. C'est VOUS qui avez poussé le chariot dans le gros appareil qui a fait des éclairs. Pour un peu vous vous sentez responsable du bordel ambiant.
La suite du jeu, niveau fond du scénario, c'est plutôt simple. Votre objectif premier, la première partie du scénario, est de regagner la surface. Et elle est loin la surface. Pour ça vous allez devoir traverser Black Mesa.
Premier problème : certains couloirs se sont effondrés. Le monorail est détruit. Z'allez devoir passer par des endroits déjà dangereux en temps normaux. Et vous rendre compte que cette base était pas tout à fait ce que vous pensiez en savoir.
M'enfin, et desolé pour les claustrophobes, pendant un sacré moment z'allez pas voir la lumière du jour, au profit de conduit de ventilation, couloirs, puits de ventilations, franchissements de piscine radioactive etc.
Deuxieme problème : y'a des bestioles bizzares dans les couloirs. Des petites saloperies ressemblant à des Facehugger sortant d'Alien. Des moyennes saloperies bipèdes qui lancent des éclairs. D'autres moyennes saloperies quadrupèdes qui balancent des ondes de choc ou de l'acide à distance. De grosses saloperies à l'air carnivores.
Et vous en voyez apparaître devant vous. Comme ça. Un éclair vert et hop, vous êtes en train d'en prendre plein la tronche alors que le couloir était calme 5 secondes plus tot. Les mêmes éclairs verts de la catastrophe plus tôt.
Certaines créatures humanoïdes arborent des blouses blanches, vous faisant réaliser qu'il s'agit de certains de vos anciens collègues ayant pour le moins changer. Et y'a du sang voire des morceaux de vos collègues un peu partout.
Vu sa tenue, ce machin est un de vos anciens collègues. Troisième problème : vous êtes un scientifique, et ce n'est pas un complexe militaire. Bon assez vite vous choppez un pied de biche. Puis vous ramasserez un pistolet sur le cadavre d'un garde de sécurité. Mais faudra attendre pour des armes vraiment plus efficaces. Esperez pas trouver des munitions dans chaque placard aussi. Heureusement, votre combinaison est assez incroyable, vous protégeant très correctement et avec une interface au poil, elle vous avertit également des dangers éminents. Elle dispose également d'un bouclier, protégeant vos points de vies.
Donc vous voila essayant de fuir. Le jeu est assez scripté, chose nouvelle à l'époque. Souvent quand vous arrivez dans un couloir ou une pièce précise, une petite animation se déclenchera ou vous verrez un scientifique ou un garde mourrir ou se défendre. Un moment un scientifique qui fait un massage cardiaque à un garde. Plus loin un scientifique en traîn de courrir se fait happer par une espèce de liane qui pend du plafond, l'entrainant dans un conduit dont vont gicler des morceaux de viande dès qu'il aura disparu.
Et oui, vous n'êtes pas seul. Des gens ont survécu, et ont besoin de votre aide autant que vous avez besoin de la leur. Les gardes de sécurité peuvent vous appuyer militairement, ils peuvent également vous ouvrir des portes (faisant parfois gagner un temps précieux). Les scientifiques peuvent vous donner conseils (de VRAIS conseils, genre "la bas tu peux te soin") et eux-aussi ouvrir des portes.
A ce stade, à l'époque en tout cas, vous êtes à fond. Vous êtes dans un FPS différent. Pas de munitions dans les poubelles ici. Pas de kit médicaux dans chaque placard. Mais contre certains murs (faut rester à côté avec le bouton d'action enfoncé). Deux sortes de kit en fait (l'un pour la combi, l'autre pour la vie). Y'en a heureusement assez souvent, vu que Freeman n'est pas très solide.
désolé pour les clautros, mais vous allez bouffer des tonnes de ce genre d'environnements. L'immersion est totale, le sentiment de danger omniprésent, Mais le jeu est souvent anxiogène. Et les programmeurs sont des maîtres de la mise en scène. Je sais pas combien de fois j'ai sursauté comme un gros blaireau durant ce jeu. Mais très souvent. Voire gémi façon "non non non non" quand au détour d'un couloir je suis tombé face à 4 marines (j'y reviendrais)
Également, le level-design est excellent. Black Mesa immense et cohérente, même si plutôt glauque par endroit.
Pendant toutes ces longues heures, le jeu vous semble vivant. Vous pouvez parler aux autres humains, qui réagissent en fonction de vos actions. Tuez un scientifique devant un garde et il se mettra à gueuler avant de vous canarder. Tabasser un scientifique sans le tuer dans un coin désert, et il vous suppliera d'arrêter avant de partir en pleurant, souvent pour aller se faire tuer plus loin. Vous pouvez abattre les gardes si vous voulez, pour récupérer leurs munitions. Ou pas. Aucune vraie différence. Seuls ceux qui vous verront faire reagiront.
Dans la continuité de l'intro, vous pouvez interagir avec énormement de trucs. En fait, si vous voyez un appareil, y'a 90% de chances que vous puissiez interagir avec. Si vous voyez une vitre, vous pourrez l'exploser, si vous voyez une caisse (sauf métal) idem. Vous pouvez aussi tirer et pousser plein d'objets.
Dans 3 secondes, l'un de vous deux sera mort. Tient un moment, y'a un couloir moitié inondé, avec un gros câble électrique dedans. Bah si vous coupez la lumière, vous pouvez passer tranquillement. Par contre quand des bestioles arrivent par derrière pour vous trucider, vous pouvez rallumer pour les griller. Ou juste y aller au flingue. Comme vous voulez. Vous avez toujours le choix dans Half-Life.
Me rappelle, dans la 2 ou 3eme partie, avoir dégommé un mur avec un laser industriel que j'avais même pas remarqué dans ma première partie. Cool, un autre chemin.
Deux exemples parmi des centaines.
Vous finissez par arriver à la surface après de treeeees longues heures de jeu...
Quoi ? Déjà fini ? T'as exagèré, c'etait cool mais... ... et JAMAIS la vision d'un ciel bleu aura été aussi libératrice. Mais la surviennent les 4 et 5eme problèmes.
4eme problème : les militaires. Vous êtes tombé dessus y'a déjà 10-15 minutes. Des bons gros commandos (chouette). Vous les voyez aux prises avec quelques aliens, qui font moins les malins (TRES chouette). Par contre ils tuent aussi vos collègues et vous allument à vue (pas chouette du tout). Et maintenant que vous êtes dehors ils tombent du ciel par dizaines, amenés par helico.
Comme Half-Life est un maître es-scenario, il explique rien, vous comprenez tout seul : le gouvernement a décidé d'étouffer tout ce bordel à sa manière, en faisant le ménage par le vide.
Half-Life ne vous raconte pas une histoire. Il vous la fait vivre.
Donc dorénavant, y'a 3 camps dans le jeu. Vous (et le personnel de Black Mesa). Les créatures bizzares qui ont investi le complexe. Et les militaires. Chaque camp étant l'ennemi des deux autres.
5eme problème : vous apprenez petit à petit par certains collègues ce qui s'est passé : une porte a été ouverte vers une autre dimension. Mais elle s'est pas refermée, ce qui est donc le problème en question, et c'est anormal. Quelque chose bloque le passage, empêche la fermeture. Quelque chose de l'autre côté. Donc deuxième moitié du scénario : retourner à l'intérieur, trouver la porte, la franchir, résoudre le soucis, et revenir.
A ce niveau la du jeu, l'entrée en scène d'adversaires humains change radicalement le jeu.
Primo : ils sont BEAUCOUP mieux armés que vous. Et leurs gilets pare-balles les protègent très bien des pistolets tout pourris des agents de sécurité du coin. Heureusement que les créatures extra-dimensionnelles en ont déjà tués assez pour que vous puissiez récupérer leurs armes.
Secundo : ils sont intelligents. Vraiment. Quand ta précédente référence en la matière s'appelle Golden Eye, ça fait bizzare.
Half-Life est le premier jeu ou j'ai été impressionné par l'intelligence artificielle des ennemis.
En fait, Half-Life est le premier jeu ou j'ai trouvé que les ennemis étaient vraiment intelligents. Peu prévisibles. Comme des humains. Ils se couvrent. S'adaptent. Sont très réactifs à différents types de situation. C'est particulièrement visible quand vous affrontez le même groupe plusieurs fois parce que vous mourrez.
Dès qu'ils vous voient, vous êtes condamnés à les tuer tous. Pas de répit possible, ils vous lâcheront pas. Ne pensez même pas à leur rentrer dans le lard de face, vous serez mort en 5 secondes. Se planquer derrière une caisse pour souffler plus de 3 secondes est deconseillé si vous voulez pas vous prendre une grenade aussi.
Clairement, il est beaucoup plus stressant de tomber face à 3 marines dans ce jeu que face à 15 soldats dans Golden Eye ou 20 monstres dans Quake.
C'est le premier jeu où un ennemi m'a renvoyé une grenade que je venais de leur lancer avant de me planquer
(nota Bene : ne jamais lancer une grenade sur un groupe d'ennemis qui t'a coincé dans une impasse).
Le plus beau ? Vous pouvez éventuellement prévoir leurs réactions vu qu'ils communiquent à haute voix ou par radio. Et ça correspond. Si tu entend un "je le prend par la droite" distant, tu peux être sur qu'un marine viendra par la.
Et tout ce temps, vous continuez à avancer, c'est toujours aussi immersif, des scripts incroyables continuent à se dérouler ici et là. Des énigmes se présentent, jamais chiantes, toujours pleines de bon sens. Les environnements deviennent un peu redondants. Des conduits, des couloirs, l'extérieur, des couloirs, des conduits... Vous désespérez de vous en sortie un jour.
WTF JUST HAPPENED !?
Vous constatez que les bestioles extradimensionnelles sont loin d'être cons en les voyant tendre une embuscade à un groupe de marines. En général j'attendais qu'un des deux groupes ait exterminé l'autre pour y aller.
Vous apprendrez que Black Mesa c'est pas que de la science sympa, c'est aussi de la recherche en armement, avec des prototypes bien pratiques ici et la.
D'autres types de bestioles font leurs apparitions, certaines semblent être des genres d'animaux mais d'autres sont plus grosses, fortes et intelligentes, certaines semblent diriger les autres. Ça commence de plus en plus à ressembler à une invasion.
Des espèces de raies volantes commencent meme à descendre des avions de chasses. Des trucs ressemblant à des hommes-troncs avec des cerveaux enormes se baladent en volant. Même les Marines semblent dépassés, et parfois vous verrez carrément un tank voler sur 50 mètres pour finir sur le dos. Certaines bestioles sont clairement enormes (cf mon gif au dessus), ont des gueules de boss en fait. Les attaquer bêtement ne servira jamais à rien si on a pas correctement étudié son environnement avant.
Parfois les marines ont un appui aérien. Vous ne pourrez absolument rien faire contre un avion de chasse sauf vous refugiez sous terre, mais les hélicos sont prenables. Plus tard ce sont carrément des tanks qui font leur apparition (et si vous pourrez pas les conduire, vous pourrez éventuellement vous servir de leurs canons).
Un hélico en moins Vous verrez que les Marines ont posé des pièges aussi. Des blocs de C4 accrochés aux murs, un laser en travers du passage. Traversez le et BOUM. Bon heureusement que vous pouvez vous accroupir et sauter. On trouve également des mitrailleuses à déclenchement automatique, qui parfois ne sont que des diversions.
Et le gameplay est enrichit régulièrement. Tirs avec des canons. Passage plate-forme. Pilotage de trains. Vous faites de tout dans Half-Life.
Vous apercevez également un visage parfois, derrière une vitre, trop loin pour être interpellé, ou derrière une vitre indestructible. Celui d'un homme en costard avec un attaché case. Plusieurs fois. Il vous observe. Souvent sur votre parcours. Pourquoi ? Comment ? Il ne semble même pas armé, et se balade tranquille. Est-ce qu'il va vous flashouiller style Men in Black ? Aucune idée. Mais sur ces dernières 30 heures de jeu, ça fait 5-6 fois que vous apercevez ce mec, et il vous rend très anxieux.
T'es qui ? Pourquoi tu me suis ? Qu'est-ce que tu me veux ? Puis finalement, vous joignez la porte, et vous traversez...
C'est pas bientôt fini ? Parce que bon y'a d'autres jeux auquel je voudrais jouer et... ... Pour arriver ailleurs. Ce n'est pas planète mais un ensemble de petits astéroïdes ou îlots flottant dans ce qui semble être l’immensité vide d’une nébuleuse. Il y règne une pesanteur moins forte que sur terre (vous pouvez faire des sauts de fou) . Toujours dirigée vers le bas et non vers l'îlot le plus proche (comprendre que l'on peut vraiment tomber dans le vide, infiniment).
Et voilà. Un autre monde. Totalement différent du notre. Des formes de vies absolument incroyables. Certaines que vous avez déjà vu. D'autres non. Mais une grande cohérence se dégage de ses créatures. Elles ont l'air... Apparentées. Cohérente si on imagine un arbre évolutif totalement différent de celui de la Terre. Beaucoup ont un genre de 3eme membre superieur au milieu du torse par exemple.
Xen, l'autre dimension. Plutôt dépaysant. Cette dernière partie du jeu est franchement malaisante. Le sentiment d'étrangeté est total. Elle est également plus courte (tant mieux selon moi). Et ce n'est pas un monde "animal", c'est clairement une civilisation avancée et biotechnologique.
Et finalement, vous trouvez le cerveau. A priori. Le "ça" qui maintient la porte entre vos dimensions ouvertes. On dirait les saloperies à gros crânes que vous voyez depuis quelques heures mais Version XXL. Est-ce que quelqu'un ou quelque chose a créé ce truc ? Pas le temps d'y reflechir. Le machin attaque, le combat est acharné.
Voila. Tout explose. Le passage va se refermer. Vous allez rester bloqué. Mourrir ici. Tant pis. Qu'est votre vie en comparaison de toutes celles que vous avez sauvée. Fondu au noir et...
On est ou ? Il fait tout noir. Revoilà l'homme en costard. Le G-man. Qui nous parle. Nous offre un choix. Et...
Suite dans Half-Life 2 en 2004...Le meilleur jeu du 20eme siècleVoilà. Ça fait des dizaines d'heures à l'aise que vous jouez (sauf si vous êtes un speedrunner de compet') . Z'avez fini le jeu. Et vous vous rendez compte, en vous retournant sur votre partie, que vous avez accompli énormément de choses.
De l'action dense, mais jamais répétitive ou chiante. Ce jeu n'a jamais été une succession de maps comme la majorité des boum-boum-like. Vous avez courru, fait le furtif, nagé dans de l'eau ou des substances radioactives, ramper dans des conduits, conduit des trains, vidanger des barrages, fait décoller des fusées. Pas une fois je n'ai été vraiment bloqué dans Half-Life (bon par contre ouais, je suis mort souvent) , tout s'enchaîne avec un bon sens incroyable, une fluidité exemplaire.
Et encore mieux que ça, on y retourne avec plaisir dans ce jeu. On le recommence, pour encore en apprécier l'ampleur, le génie de la mise en scène, avec un regard tout neuf sur ce qu'on pense avoir déduit du scénario. Refaire l'histoire avec de nouveaux éléments. Une fois. Deux fois. Trois fois. A ça, je l'ai purgé ce jeu en 1999.
Et le plus beau, c'est que sans jamais m'etre rendu compte que je faisais des choix, bah l'expérience était diffèrente à chaque fois. Le jeu me faisait passer à des endroits différents, par des chemins détournés.
Le plus beau, c'est que même dans l'improbable cas où vous vous lasseriez, le jeu dispose de deux add-ons de qualité gigantesque la aussi, l'un vous mettant dans la peau d'un Marine, l'autre d'un garde de sécurité de Black Mesa.
Le jeu a cumulé les recompenses. Meilleur FPS. Meilleur jeu PC. Jeu du siècle. Parfois meilleur jeu de tout les temps, et ce à la fin des années 2000.
Et franchement, si Half-Life sortait maintenant, avec des graphismes actualisés, ça serait encore un jeu fabuleux, qui se choperait des 18 à 20/20 partout.
L'heritage. Half-Life n'est pas qu'un jeu extraordinaire. Il n'a pas fait que révolutionner la narration dans les jeux video, s'erigeant en exemple, inspirant quasiment l'ensemble de tout les hits ayant existé dans les 25 ans suivant. Il n'a pas que révolutionner l'intelligence artificielle. Il n'a pas que populariser l'utilisation de scènes scriptées in-game.C'est aussi des mods de qualité. Certains legaux, d'autres non. Et d'autres qui sont devenus legaux plus tard.
Par exemple, le jeu a disposé d'un mode multijoueur. Sympa ma foi même si j'y ait peu joué (toujours le même soucis, il était compliqué avant 2000-2001 de jouer sur le net en dehors des États-Unis). Puis y'a eu le mod Team Fortress (vite acheté par Valve) déjà énorme. Cela dit je doute que la plupart d'entre vous connaissent.
Par contre, y'a de fortes probabilités que vous connaissiez Counter-Strike, au moins de nom. Qui a été joué pendant plus de 20 ans, alors qu'il était techniquement totalement dépassé. A l'origine un mod fait par des fans, repris par Valve egalement. J'ai la flemme, mais Counter-Strike à lui tout seul mériterait une review de 10 pages aussi (pas par moi, j'étais nul à CS, et je préférais la concurrence).
Juste le FPS ayant été le plus joué en multijoueur. Même après la sortie des Battlefield ou Unreal Tournament 2004. Ridiculisant les Call of Duty. Bien d'autres ont vu le jour. Assez connu on a eu Day of Defeat, qui a recrée beaucoup de campagnes de la seconde guerre mondiale. Je me rappelle avoir joué à des mods sur Dragon Ball aussi, bien des années plus tard.
Mais en fait, le vrai héritage s'est retrouvé plus loin dans le futur. Impossible de jouer à un FPS post-2000 sans y voir du Half-Life. De Deus-Ex à Mass Effect, en passant par du Metroid Prime jusqu'à du Red Dead Redemption, ceux qui y ont joué reconnaîtront du Half-life absolument partout.