Pour ma part, quand j'ai feuilleté le premier tome de G, je me suis d'abord dit que ça semblait sympa, sans plus. Le géant de pierre, l'intervention dans la centrale (d'ailleurs, quand j'ai entendu parler de Fukushima, j'ai rapidement pensé : mais où est Aiolia?!

)... Puis j'ai lu le tome 2, et j'en suis tombé amoureux : le combat d'Aiolia contre Hypérion est tout simplement excellent, beau et tactique, l'un des meilleurs de tout Saint Seiya selon moi. Le tome 3 est très bien aussi, avec un Mu impressionnant. Mais par la suite, je trouve que le scénario souffre de nombreux défauts assez lourdingues.
- Comme le dit San (et d'autres), Aiolia est OMNIPRÉSENT. Je n'ai rien contre lui, mais là, c'est trop! Il affronte pratiquement tout le monde, et les autres chevaliers d'or se contentent des restes.
- Les dialogues entre titans et chevaliers d'or se déroulent TOUS selon le même schéma type : "Les mortels ne peuvent se soustraire au destin écrit par les dieux." "Si, les mortels peuvent accomplir des miracles." "Non." "Si." "Non. Sois puni pour ton arrogance!" "Si. Que brûle mon cosmos!" "Bon, ben finalement on dirait bien que oui."
- Une idéologie qui m'énerve et qui revient en boucle (déjà présente dans Saint Seiya original, mais moins présente) : le devoir de croire en la victoire. Si tu as foi en ton pote, il vaincra ; si tu as foi en tes amis, tu vaincras. Et régulièrement, on voit Lithos penser "Je dois croire que maître Aiolia vaincra"... Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait flipper. Genre si jamais il échouait, elle culpabiliserait parce qu'elle n'aurait pas assez cru en lui?
- Certains passages relèvent à mes yeux du grand n'importe quoi, au point que j'ai l'impression d'avoir affaire à du remplissage. L'aura des titans attire les monstres, donc le roi Minos ressuscite sous la forme d'un fantôme à douze bras (???), et il en va de même du minotaure. Mais par la suite, Shaka fait en sorte que les monstres ne puissent plus répondre à l'appel des titans. La solution de Pontos? Invoquer non plus des monstres, mais des ennemis "humains", comme Hector. Et Minos, c'était quoi, déjà?... On notera au passage que celui-ci extermine en instant tout un groupe de policiers...et comme il n'est pas fait mention d'un autre témoin, on peut se demander comment Galan est au courant! Enfin, alors qu'ils ont fait une longue traversée en bateau, Galan commence à n'expliquer l'ordre de mission qu'au seuil du palais de Cnossos!
- La logique des titans m'échappe. D'un côté, ils clament qu'Aiolia doit périr, étant "l'homme de mauvais augure" ; et de l'autre, ils affirment que c'est par lui que Cronos sera libéré...mais n'en cherchent pas moins à le tuer!
- Une fois Cronos libéré, le sablier cosmique machin se retourne... Cela peut donner lieu à des phénomènes intéressants : verra-t-on par exemple les effets se produire avant les causes? Que nenni! Il pousse des forêts préhistoriques un peu partout, et quelques tigres à dents-de-sabre apparaissent. C'est tout.
- Et bien sûr, beaucoup de combats on ne peut plus fouillis! Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvé à tourner mon manga dans tous les sens afin de tenter de démêler le haut du bas...le plus souvent sans succès! (Cfr Saint Seiya - La série abrégée : "Qu'est-ce qui s'est passé?! J'ai rien compris, on aurait dit une planche de Saint Seiya G!"

)
Ceci dit, la série a aussi d'indéniables qualités. Shura pète la classe, par exemple, alors qu'il m'indiffère dans l’œuvre originale (hormis à l'heure de son sacrifice : passage que je trouve très émouvant). Aphrodite aussi, même si on le voit peu. J'aime aussi beaucoup les chapitres spéciaux en début de volume, colorisés à l'ordi et - surtout - avec leurs pages dépliables : loin d'être gadget, c'est le plus souvent utilisé à bon escient, et il fallait oser. J'apprécie aussi beaucoup certains gags. Et puis, last but not least, le fan service : tous les golds sont mis à l'honneur à un moment ou l'autre, ce qui fait que chacun y trouve son compte...car on a tous un gold parmi nos personnages préférés, non?