Décevant Dark Knight rises mais ...Très bon film néanmoins qui reste a un niveau de réflexion et de réalisation autrement plus élevé que les dernières productions MARVEL.
T'ention des petits spoilers dans la critique ci dessous. Rien de bien méchant mais je préfère prévenir
L'élément clé de ce dernier volet c'est bien la continuité et le lien qu'il introduit avec les deux précédents films. Ce qui opére déjà une rupture avec ce qu'on a déjà pu voir avec The Dark Knight, qui, si il est bien la suite directe de Begins, peut se voir et se concevoir comme une piéce unique et indépendante. Ainsi Nolan n'hésite pas à réintroduire un des éléments centraux du premier volet: La Ligue des ombres et Ras al Guhl. Choix surprenant étant donné que The Dark Knight faisait la quasi impasse à ce niveau là mais choix loin d’être incohérent. On notera que cela reste une décision qui rend l'ensemble assez confus pour les spectateurs lambdas qui n'ont vu les opus précédents qu'a leurs sorties en salle, il y a respectivement 7 et 4 ans de celà. Plus précisément l'histoire reprend 8 ans après the Dark Knight et Batman s'est effacé devant un Bruce Wayne apathique, mélancolique et désespérément seul. Mais Baine, un mercenaire aux ambitions mégalos à la force herculéenne va le faire sortir de sa retraite anticipée...Chris Nolan s'attache donc à nous faire ressentir la déchéance et la renaissance d'un mythe. Les légendes peuvent elles mourir? Batman, super héros crépusculaire dont le courage et la volonté semblent sans limites, nous apporte un début de réponse.
Batman/Bruce Wayne. Dans The Dark Knight la performance extraordinaire de Heath Ledger propulsait un Joker anarchiste et machiavélique sur le devant de la scéne, au risque de rabaisser un Batman pourtant très réussi. C'est bien ce dernier qui occupe le premier role dans The Dark Knight Rises. Son absence, ses victoires, ses défaites et son retour sont le centre d'une intrigue tissé autour d'une confrontation avec Baine, plus physique qu'idéologique. Et c'est bien là que le bat blesse. Là ou Batman et le Joker semblaient être à la fois parfaitement antithétiques (l'ordre contre l'anarchie, l'intelligence et la force brute contre un génie désordonné) tout en révélant paradoxalement des similarités indéniables ( intelligence supérieure, obsession dévorante matérialisée par un alias, conception dogmatique sur la nature humaine), Baine se contente d’être un soldat surentrainé, certes brillant, mais aux actions trop prévisibles et aux répliques trop plates pour véritablement marquer l'inconscient collectif. Batman, bien que sans surprises, a comme d'habitudes droit à son lot de scènes cultes, de répliques épiques et de combats réalistes et poignants ce qui lui donne une nette longueur d'avance vis à vis de son Némésis en terme de charisme et de traitement du personnage.
Mais The Dark Knight rises ne tourner évidemmment pas uniquement autour de ces 2 figues supras humaines: On retrouve ainsi Alfred, interprété par le toujours aussi excellent Micheal Caine, dont les scénes brillent de justesse mais seront hélas trop peu nombreuses dans cette opus ci. De meme pour Lucius Fox joué par le mythique Morgan Freeman. The Dark knight rises accorde volontiers plus de place au commissaire Gordon, figure centrale du second opus, qui bien que moins mis en avant cette fois ci, reste un personnage clé dont le traitement est toujours aussi juste. Les nouveaux venus sont nombreux et leur importance n'est pas à négliger: Anne Hattaway épouse les formes séduisantes d'une Catwoman réussie même si on regrette le trop peu de traitement accordé à sa relation avec Batman. Marion Cotillard fait en revanche tache tant sa performance semble en dessous du reste du casting. Enfin Joseph Gordon Lewitt incarne avec talent un jeune flic idéaliste.
Difficile d’émettre un jugement sur le scénario sans trop spoiler mais ca reste d'un très bon niveau, bien qu'en dessous de The Dark Knight en terme de cohérence et d'intensité, et en dessous de Begins en terme d'émotion. Nolan introduit énormément de nouveautés, de twists et les révélations s'enchainent au risque de provoquer l'indigestion chez le spectateur. Heureusement le réalisateur se raccroche toujours avec talent à sa trame principale et évite de justesse de sombrer dans un méli mélo de révélations pas toujours nécessaires.
Les scénes d'actions sont assez époustouflantes. Batman a beau avoir pris 8 ans dans le pif, ca ne l’empêche toujours pas de foutre la patée a une dizaine de voyous armés, et avec une certaine classe s'il vous plait. Les "danses de combat "de notre chevalier noir préféré sont toujours aussi violentes et réalistes et l'ensemble est grassement épicé de nouveaux gadgets et armes tous plus époustouflants les uns que les autres. Catwoman, dans un registre plus souple et sensuel n'est pas en reste non plus. Baine est un parangon de force physique et cela se ressent.
Du point de vu de la réalisation Nolan reste dans ce qu'il sait faire de mieux: Sombre, assez froid, parfaitement maitrisé. Gotham y est successivement montrée comme une mégalopole lumineuse puis comme une cité décadente sur le point de s'effondrer. Et impossible de ne pas évoquer la superbe BO de Hans Zimmer, impeccable une fois de plus.
Au niveau des thématiques abordées, The Dark Knight Rises ne surprend pas. The Dark Knight traitait avec une profondeur inégalée du terrorisme, de l'anarchie, de la folie, du concept de héros et de la dualité qui existe en tout homme. The Dark Knight Rises reprend plus ou moins certains de ces sujets tout en y introduisant assez maladroitement une dimension écologique qui est vite noyée dans un scénario qui se veut plus épique qu'initiateur de réflexion sur des grandes thématiques de société.
Moins touchant que Batman Begins, moins virtuose que The Dark Knight, The Dark Knight Rises n'en reste pas moins une réussite. La première heure du film qui pose l'histoire est un petit chef d’œuvre et la suite, quoique trop conventionnelle et prévisible, se révèle au niveau de ce qu'on peut attendre d'une superproduction intelligente de ce calibre.