Bon à ce niveau là, c'est plus un déterrage de topic, c'est un forage que j'ai dû faire (Merci Tenten).
Alors, j'ai maté cette nuit:
Cobain: Montage of Heck réalisé par Brett Morgen
Pour ceux et celles qui connaissent pas Kurt Cobain, en gros:
Ce fût le leader du groupe de grunge, Nirvana qui a explosé certains records de vente d'album dans les années 1990. Le mec a été propulsé Rock star quasiment du jour au lendemain et symbole de la jeunesse de l'époque. Il se suicide le 5 avril 1994, laissant sa fille, sa femme.
Malgré tous les documentaires que l'on a vu sur Cobain, ou sur Nirvana, celui-la se base sur des archives de Cobain. Des films, des dessins, des notes.
J'avais déjà lu (il y a longtemps l'édition de son journal).
Autant le dire tout de suite, le documentaire en soi s'adresse aux fans hardcore de Nirvana et de Cobain. Les autres peuvent passer leur chemin.
Il y a un aspect assez voyeur dans ce documentaire.
On rentre dans la vie de cet homme, de sa naissance jusqu'à sa fin. C'est ponctué d'interviews de sa famille (Papa, Maman, Belle mère, Soeur, Femme), du bassiste de Nirvana (Krist Novoselic) et ce qui m'est apparu et qui m'a relativement choqué c'est que quasiment tous les intervenants en parlent presque avec le sourire. Profondément ancrés dans un canapé ou dans un fauteuil, ils parlent de son enfance comme s'ils parlaient de tout et n'importe quoi (Le gamin semblait être hyperactif et personne ne semblait parvenir à le gérer, donc il a été envoyé dans les quatre coins de sa famille, avec retour à la case départ sans toucher 20 000 balles). Ceci est d'autant plus dérangeant quand c'est la belle-mère qui en parle, toujours avec un putain de sourire de façade assez ignoble, même glauque (chirurgie esthétique Youhou !). Elle parle du fait qu'il était violent avec ses demi-frères et demi-soeurs avec le sourire (normal quoi). C'était assez malsain de voir les deux parents se renvoyaient la balle sur "qui aurait rendu leurs fils malheureux".
Le seul qui semble encore touché par la perte de Cobain, c'est son ami et Bassiste, Krist. Dès qu'il ouvre la bouche, on voit ses yeux, éclatant, perlant. Son interview devait être un moment très fort et touchant.
Attention: Je ne dis pas que j'aurais voulu avoir des larmes, des crises de colère, du sensationnalisme. Mais cela m'a choqué qu'après la perte d'un enfant, même s'il était adulte, que l'on puisse en parler comme on discute du travail ou du beau temps.
Le documentaire est ponctué aussi de scènes animées. C'est très sobre et très joli. Cela permet de mettre des images sur des périodes? certaines époques de la vie de Cobain, d'imaginer de quelle manière il a pu vivre ce qu'il a vécu. Avec en fond sonore, ses commentaires. Comme s'il racontait lui même ce dessin animé.
Il y a une mise en scène de ses dessins qui servent également la narration du documentaire.
Là, où je suis moins enclin à apprécier la démarche artistique c'est sur les films.
Il y a de très beaux moments, je pense à l'anniversaire de Frances (la fille de Cobain), où tu vois plusieurs personnes (dont les membres de Nirvana) fêtaient les deux ans de la petite. C'est joli, c'est court, c'est mignon, c'est familial. Sans pour autant être une mièvrerie.
Il y a d'autres vidéos qui ont été utilisées et ce sont celles-la qui m'ont posé un souci.
On voit Cobain et sa femme, défoncés, dans des trips, bons ou mauvais. Je pense que ce passage là, du documentaire est sincèrement de trop. Pour le peu qu'on connaisse Nirvana, on sait tous plus ou moins, que Cobain se droguait. Et vu la multitude de fans que contient encore le groupe, je me demande s'il est bien probant de montrer cet aspect de sa vie. Il est important mais était-il nécessaire de lui laisser autant de place ?
J'ai trouvé que cela avait un côté très racoleur.
Il y en a une particulière où Courtney Love tient leur bébé, la secouant devant l'objectif, pendant que Cobain fait de petites voix qui répondent aux journalistes (Courtney Love et Kurt Cobain se sont fait retirer la garde de leur bébé, car ils se défonçaient, avant, pendant et après la grossesse, soi-disant ou pas).
J'ai trouvé cette scène malsaine et malvenue. Cela s'est passé, c'est un fait, ça était filmé mais était-ce une raison de montrer cette scène ?
Pareil qu'au dessus, cela faisait racoleur.
J'ai de loin préféré les moments où le documentaire s'attarde sur ce qu'il pense, écrit même si l'on se doute qu'il doit être raide 3/4 fois.
Il y a notamment des moments priceless: Les moments des interviews du groupe ou des lancements de jingle. C'est vu et revu mais cela me fait toujours autant sourire ce côté sale gosse. Et ce sont les seuls moments où l'on voit Dave Grohl (le Batteur de Nirvana).
Tout comme Krist, j'aurais aimé le voir dans une interview.
Voilà, je crois que j'ai fait le tour.
Donc, est-il vraiment nécessaire de voir ce documentaire si l'on est fan de Kurt Cobain ou de Nirvana. Je ne pense pas même pour les fans les plus hardcore. Il y a un côté très voyeur. Ce qui nous est montré, on le sait: Il a mal vécu le divorce de ses parents, il détestait sa ville, il vivait mal la célébrité, il voulait pas être le porte parole de la jeunesse, c'était un drogué depuis son adolescence.
Était-il nécessaire de montrer ces points de sa vie par des images de sa vie privée pour ça ?
Je pense qu'il aurait été plus sain de montrer ces états par ses écrits en comparant une différence d'écriture sobre et camé, une différence de propos et ainsi de suite.
A savoir aussi que c'est sa fille, qui a fourni les matériaux et a officié comme productrice du documentaire.
Voilà, Voilà