Quand on en vient à attaquer Ad Astra sur son (manque de) réalisme (cf la scène du bouclier), je trouve ça assez dommage.
C'est un peu l'argument facile qu'on peut finalement apposer à toutes les oeuvres de SF. Mais l'enjeu du film n'est absolument pas son réalisme...
C'est un film fabuleux sur la difficulté de se trouver, la solitude d'un homme et de l'Humanité, les rapports humains. Il s'ouvre sur une chute vertigineuse, impressionnante, montrant toute la fragilité d'un petit corps dans un monde trop grand pour lui. On y suit un homme froid, presque mécanique, qui semble faire du contrôle de soi son mantra. Mais petit à petit, ses faiblesses pointent, sa trop difficile solitude, ses pensées nous accompagnant de plus en plus dans sa plongée intérieure.
Plonger loin, comprendre ses problèmes et les régler, à travers une quête qui semble simple (retrouver son père) mais semée d'embûches, comme si la société qui l'emploie veut l'empêcher à tout prix de trouver ce qui fait de lui un être vivant. Cet apparent paradoxe (ton père est vivant, mais on ne veut pas que TOI tu le rejoignes) force le personnage de Brad Pitt à se révéler, à prendre des initiatives, à se détacher des autres pour apprendre qui il est vraiment. Cette quête existentielle va le pousser à accepter sa solitude,
Incroyable réflexion métaphysique, qui utilise Brad Pitt au mieux de ce qu'il est: un homme fort, apparemment parfait, qui vacille entre force physique et psychologique, tout en étant constamment au bord de la rupture. J'ai rarement vu Brad Pitt aussi bon que dans ce film (et pourtant, quel acteur...).
Sacré chef-d'oeuvre.