D'ailleurs puisqu'on parle de films visuellement marquants, j'ai vu "Under the Silver Lake" ce week-end, de David Robert Mitchell.
Alors, si vous ne connaissez pas ce réalisateur, sachez qu'il a dirigé ce que je considère comme le meilleur film d'horreur de la décennie 2010, à savoir "It Follows". S'il vous plait regardez le, voilà.
Pour "Under the Silver Lake", je n'ai pas autant aimé qu'"It Follows", c'est un film plus brouillon et volontairement bordélique. Il n'en reste pas moins envoûtant. C'est une oeuvre sur notre rapport au fantasme, à notre addiction maladive à la pop culture, l'hyper sexualisation visuelle à laquelle nous sommes constamment exposés et, évidemment, Hollywood, puisque l'histoire raconte l’enquête d'un trentenaire paumé et libidineux, qui essaie de retrouver sa voisine disparue à Los Angeles. Esthétiquement, le film est une tuerie absolue, avec des cadres hyper composés, un travail monstrueux sur la couleur et les jeux des lumières et une imagerie qui mélange habilement des codes rétro à des éléments plus modernes. L'ensemble compose une photographie à la fois surréelle et intemporelle, ancrée dans plusieurs époques différentes.
Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé. Narrativement, on est dans l'expérience sensorielle, pas dans la recherche claire de sens. Ca ressemble un peu à du David Lynch "light", c'est très onirique mais pas du tout autant barré et scénaristiquement complexe que "Mulholland Drive" par exemple.
Si vous aimez ce genre de film, assez hors cadre mais audacieux et hyper chiadé visuellement, je conseille.