Comme ça m'a été suggéré, je vais répondre à mes propres questions.
1) Quel est votre film préféré ? Pourquoi ? Au premier visionnage j'aurais dit le 4, mais au fil du temps, c'est devenu le 3. Parce qu'on y trouve un condensé des vicissitudes de la vie d'un grand sportif. Rocky passe par tous les états. Il y a d'abord l'arrivée au sommet, la gloire et conséquement la vie de château ; puis, brutalement, la descente aux enfers dont les plus célèbres champions sont parfois victimes. De là une remise en question nécessaire, teintée de peur et d'incertitude, et enfin le rebond grâce au concours inespéré du rival d'autrefois (preuve que dans la vie, l'aide ne vient pas toujours de ceux qu'on attendait, et vice-versa)
Le message sous-jacent du film, c'est qu'il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers si on veut rester au top. Même quand on se croit arrivé, en réalité le plus dur commence.
Rocky était le champion du monde, et pourtant, il a dû se réinventer, apprivoiser un nouveau style de boxe, au détriment de celui qui avait fait son succès.
Réussir dans la vie (réussir SA vie ?), c'est une course de fond, des efforts permanents, et Rocky 3 l'explique à merveille.
Rien que pour ça, chapeau.
2) Votre adversaire préféré ? Pourquoi ?C'a déjà été dit, mais Clubber Lang pour ses punchlines mythiques, son côté bête et méchant mais pourtant si créatif quand il s'agit d'insulter la Terre entière. Le gars n'aime personne d'autre que lui-même ! Il est inspiré de Forman je crois, non ? En tout cas c'est le parfait représentant du folklore de la boxe : ça marche beaucoup sur moi.
Petit rappel de ce qu'est le bonhomme pour le plaisir :
https://www.youtube.com/watch?v=s4HSwkQAy-83) Pourquoi tant de haine envers le 5 ? Apparemment, le péché originel serait la fin de carrière de Rocky : il n'a pas eu la sortie qu'il méritait, et en plus, il se bat comme un loubard à la fin du film. Alors je suis d'accord avec ce constat, mais bon, primo il fallait bien tirer sa révérence un jour, deuzio, je n'oublie pas ce qu'est l'essence même de Rocky, et d'où il vient à la base. Y a pas de jugement de valeur hein, mais ça reste un gamin élevé à la dure, dans les bas-fonds de Philadelphie ; partant de là, je ne vois rien de choquant dans le fait qu'il dise que son ring c'est la rue.
C'est aussi la rue qui l'a modelé, et ça ne l'empêche pas d'être quelqu'un de bien, au final...
Ses valeurs, il les garde même en dehors du ring.
Je me sens plus attristée par son déclassement en fait, parce qu'il méritait tout sauf ça ; surtout quand on voit le contraste avec la famille d'Apollo, restée dans l'opulence (putain de Paulie, sérieusement). Là, tu te dis : << Quoi ! Tout ça pour ça ??? >>
Bon, après, je vais pas trop me plaindre sachant qu'il aurait même pu mourir...
Quelques années après la sortie du film, John G. Avildsen a publié en ligne une copie de travail de son Director's Cut. Ce montage présentait notamment une version alternative du combat final avec moins de chansons mais plus de thèmes de Bill Conti. Cependant, la fin originale montrant la mort de Rocky n'a finalement jamais été tournée : Un policier prévenait de l'arrivée de l'ambulance emmenant Rocky. Dans la cabine, Adrian (qui est enceinte d'une petite fille) lui serrait la main en le rassurant, Rocky se plaignait d'avoir les mains froides, demandait à sa femme de ne rien dire à leur fils, lui faisait une déclaration puis succombait. Adrian fondait en larmes avant d'être recouverte par la foule. Lorsque des infirmiers débarquaient pour transporter le corps de Rocky, Adrian s'y opposait. Plus tard dans la journée, Adrian se dressait face à la statue de son défunt mari en haut des marches du musée de Philadelphie avant d'être rejointe par une horde de journalistes, annonçant à ces derniers que Rocky est mort tôt dans la matinée. Puis l'image se relevait vers la statue pour se dissoudre sur le même endroit où jadis un boxeur inconnu dansait en jubilant et en levant les bras pour montrer sa victoire face à la vie.
Bref, ce film ne figure pas dans mon top 3 de la saga mais je ne le trouve pas nul pour autant.
Je dirais même qu'il complète assez bien la saga Creed, rétroactivement.
Rocky s'était trouvé un successeur en la personne de Tommy Gun (RIP au regretté Tommy Morrisson), mais ce dernier se révélant être une ordure arriviste, l'étalon italien devra attendre 25 ans pour enfin transmettre son héritage.
Morale de l'histoire ? On ne peut pas toujours trouver LE bon du premier coup, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut désespérer. ^^
(Par contre, au vu de ses lésions cérébrales, on n'aurait jamais dû lui octroyer sa licence dans Rocky Balboa pour affronter Mason Dixon ; c'est quand même une sacrée incohérence qui me gêne un peu...)
4) Et un tel engouement pour le 4 ? Même si, à force de revisionnages, je le trouve un peu creux, son succès puise son origine dans la simplicité et dans l'efficacité, comme vous l'avez dit. Il sort en plein contexte de guerre froide (surfe dessus, même), il y a le drame de la mort d'Apollo, et surtout, surtout, j'ai envie de dire, il introduit un personnage monstrueusement impressionnant avec ce Drago glacial joué par Dolph Lundgren (vous ne trouvez pas que c'est le sosie de Guile dans Street Fighter ?)
Ce gars a marqué les esprits tant il en impose.
Le tueur venu du froid, ça lui sied tellement comme surnom.
Alors certes, on éludera les présentations manichéennes du film avec d'un côté les méchants russes dopés aux stéroïdes (bon, y a du vrai pour ce dernier point lol) contre les gentils américains, apôtres de la sagesse et de la bonne parole (et le public soviet qui finit par applaudir Rocky, c'est teeeellement improbable)
D'ailleurs, malgré le beau discours de Rocky à la fin du combat, je reste un peu sur ma faim. Je m'attendais à ce qu'il fasse au moins une petite allusion à Apollo vu combien il avait soif de le venger au départ. Là non, tout est bien qui finit bien, et le pauvre Creed semble jeté aux oubliettes...
L'énorme point fort de ce film : la bande-son. No easy way out, c'est pour moi LE moment du film (et qui prouve aussi le désir de vengeance de Rocky).
Je crois qu'à l'époque c'était l'avènement de MTV, donc on a voulu faire des clips ressemblant à ceux diffusés sur la chaîne.
Pari réussi.
J'aime beaucoup Bruning heart aussi.
5) Que pensez-vous de la saga Creed ? Très bonne idée de spin-off. Comme je l'ai dit plus haut, il fallait que Rocky passe le témoin pour boucler son développement (c'est tellement Dragon Ball, en plus !).
Je ne m'attendais juste pas à ce que l'héritier soit le fils d'Apollo Creed. Beaucoup de fils auront suivi les traces de leur père, mine de rien, entre Adons, le fils de Duke et bien sûr Viktor Drago (même si pour lui c'est visiblement à contrecoeur). Ce détail me gêne un peu, je trouve pas ça très réaliste mais bon, dans l'ensemble ça reste un plaisir de voir cette saga se prolonger (même si l'état de Rocky, affaibli par ce putain de cancer, fait très mal au cœur).
J'ai une petite préférence pour le 1. Le 2, si on excepte le retour de l'emblématique Drago, je le trouve plus lisse et plus... linéaire. La seule vraie surprise du film a été, pour moi, que Rocky fasse faux bond à son élève en refusant de l'entraîner au moment où il en avait peut-être le plus besoin (même si on comprendra plus tard qu'il reprochait à Creed de vouloir se battre pour de mauvaises raisons). En tout cas, leur duo fonctionne très bien, et je le valide complètement.
Aussi, j'aime beaucoup Michael B Jordan que j'ai découvert avec ces deux films. Je vais le suivre d'un peu plus près.
6) D'après Sly, suite à Creed 2, il en a terminé avec le personnage de Rocky Balboa. Aurait-il dû s'arrêter avant ? Non, pour les raisons ci-dessus (il fallait "boucler la boucle")
Maintenant, est-ce qu'il doit s'arrêter sur ce Creed 2 ? J'imagine que ce serait plus sage, sauf en cas de nouveauté extraordinaire à raconter.
Je lis parfois des rumeurs (ou fantasmes ?) de troisième opus avec un nouvel adversaire entraîné par un Clubber Lang revenchard. Même si ce serait chouette, maintenant qu'on a eu le retour de Drago, j'ai envie de dire stop au recyclage, sinon ça prendra la tournure d'un vulgaire DBS, à la fin.