Attention je spoile durant certaines phrases, ne pas me lire si vous n'avez pas vu: BvS & MOS
J'ai détesté la dernière trilogie Batman, je considère les films de super héros comme un sous-genre, presque tout est à jeter, mais évidemment je trouve que
Batman V Superman est un film immense, juste immense, l'intro avec l'enfance de batman est courte, et bienvenue tant Batman à la base, je m'en fous royalement. Ça m'a fait du bien de replacer sa raison d'être, un tuto qui m'a tout de suite plonger dans l'univers.
Un film qui s'installe petit à petit par une enquête avec des images si parfaites, la photographie, les différents plans, sont somptueux, pendant la première heure j'ai cru assister à des publicités de parfum, lunettes ou fringues de luxe, mais qui nous vend uniquement du rêve plongé dans une colorimétrie qui pose une ambiance unique. Rien avoir avec d'autres séries qui se veulent sombres parce que ça se passe la nuit (je hais Dardevil les faux raccords me rendent fou). Du cotés de Superman, l'attentat au parloir m'a scotché, un mal être certain avec les tristes évènement qui touchés notre pays durant cette période, puis de l'autre on retrouve les rêves de Bruce: tellement bourrés d'indices pour les suites que j'ai cru qu'il s'était changé en Dale Cooper. Et en fond, Lex Luthor qui incarne le psychopathe à la perfection. Un bobo sous acide, beaucoup vont dire qu'il surjoue. Alors qu'au final il m'a beaucoup fait penser à.... Certaines connaissances personnelles haha.
Le coup du prénom de la maman n'est, évidement, pas à prendre au premier degré, j'ai ma propre interprétation très simple à comprendre qui est apparue instantanément, Batman/Superman sont des "sauveurs", Martha est symboliquement la même mère qui a engendré 2 messies, métaphoriquement: une voie cachée dans le noir car sans éducation parentale, et une voie blanche exposée avec éducation qui prêchent les mêmes valeurs sous des angles différents. La lance de longin pointée sur Superman. Bref un gros mélange ou Batman pourrait même représenter la Jalousie de Cain.
Le combat final est digne des meilleurs shonen de baston, pourtant quand Doomsday apparaît j'ai cru à un troll du seigneur des anneaux, mais quelle magnifique sensation de puissance, burlesque. Par contre j'ai explosé de rire que Superman saute dans l'eau pour aller chercher le bâton et se noie, c'était exactement une scène qui m'a fait penser à Luffy qui saute dans l'eau pour sauver Chooper. C'était con. A part ça l'analogie avec la bombe atomique sur Superman, le magnifique plan de sa mort, ouais c'était à couper le souffle, à la fin du film quand Lois ouvre la l'enveloppe, j'ai cru que Clark avait laissé une lettre avec écrit "j'aime Batman" haha bon je me moque mais j'adore Cavil, cet acteur est extrêmement bon, il a un jeu excellent dans les Tudors. Je le préfère infiniment plus que Christopher Reeves soit celui qui ne sait pas jouer superman bourré, en passant j'adore cette critique:
http://carnetdepopculture.blogspot.fr/2016/03/batman-v-superman-laube-de-la-justice.htmlPour Wonder Woman beaucoup lui ont reproché son jeu d'actrice alors qu'on lui a donné 4 répliques, 3 interventions et les plans ce sont contentés de filmer ses robes. Sa seule personnalité c'est dégagée durant son combat, et encore c'est plus pour faire de la publicité pour son prochain film/série que pour lui accorder une crédibilité de guerrière, non elle n'a pas été mauvaise dans ses répliques, et a donner des émotions fortes dans l'action, elle a donc, en mon sens, un bon jeu. Mais l'esthétisme est clairement sexiste: on ne peut que l'apprécier pour sa superficialité. Ce n'est pas mauvais, c'est juste présenté comme tel car ce n'est pas son histoire et n'est pas un élément central, c'est plus une sorte de Teppei dans Toriko lors de la century soup: il fait sa vie, se sert un peu des héros et aide à la fin.
Je reviens sur Man of Steel:alors que je vomissais de dégout pendant superman returns, ici, je n'ai pas vue le temps passé. A coté du film précédent c'est un chef d’œuvre, je l'ai même préféré à BvS. La première fois que je l'ai vu, c'était en streaming qualité dégueulasse, entre potes à déjà cracher sur le concept même du super héros au costume ridicule où notre homme d'acier n'était que le théâtre de nos moqueries. Autant dire qu'on avait du voir véritablement 30 minutes du film. Le rosé nous avait presque fait oublier le blabla du début pour se réveiller vers la fin. Il était donc important d'accorder une nouvelle chance de manière posée, en Blu-ray, avec un sens aiguisé de la critique, puisqu' apparemment les films de superman sont sujets à controverse. Il m'était de mon devoir de passionné, d'analyser le phénomène, et bon sang: ouaw. Je disais plus haut qu'à titre personnel les films tirés de super héros étaient un sous-genre du cinéma (j'ai ma propre définition que je vous épargnerai). Mais quel film! L'image est si belle, la photographie est moins importante qu'est BvS: panorama moins impressionnant, se pose beaucoup moins pour admirer tel ou tel plan. Mais ça reste filmé avec des mains de maître. Soyons clair: c'est beau. Le partie artistique colle au ton du film. La vision de l'auteur m'a touché. On essaie de faire un film plus que de faire un truc de geek. Sur ce point là BvS est un entre deux réussi. Mais cette fois-ci il faut comprendre que mos se suffit à lui même. La musique, le son, epicness, simplement intelligent. Chaque coups, explosions sont d'une violence rare. On ressent plus l'effet d'un décollage de Clark que n'importe quel coup d'un Hulk par exemple. Pas seulement grâce aux éléments sonores mais également grâce à cette mise en scène à couper le souffle.
Le fait de faire trembler la caméra lors des différents voles de l'homme d'acier, prit sous différents angles, enlève le côté kitch avec des cuts pertinents. C'est un peu ce que je déteste dans la façon de filmer un héros qui vole dans d'autres films par exemple: on a une impression de statique et de fond vert visible, ça brise l'immersion du spectateur pour ni voir qu'un mec suspendu.. Et bien dans MOS pas du tout. La mise en scène est tout sauf kitch. Bref dans un univers régit par des puissances supérieur à l'homme, j'y ai cru. Et pour y croire il y a ce besoin d'une écriture cohérente, bien qu'il m'est impossible de réaliser l'importance de sauver son chien, je connais bien des hommes qui auraient fait pareil que monsieur Kent, la scène qui m'avait fait rire autrefois m'a particulièrement touchée: Clarc peut sauver son père et celui-ci lui dit de ne pas le faire. C'est chaud comme situation, nous ramène forcément à se poser des questions "moi est-ce que je l'aurais fait?" Ou encore "est-ce que superman est né à ce moment là?" Ou encore "est-ce que le père s'est suicidé?" Ou encore "est-ce que Clark a tué son père?" Ou encore etc.... Quand un film te fait douter sur l'esprit si complexe qu'est l'humain et ces valeurs, on atteint un niveau bien plus important que le manichéisme du justifier dans d'autres licences. Mais hormis le traitement existentiel nous n'avons pas que ce travail de fond. Nous avons surtout cet incroyable univers qu'est Krypton.
Sur le point de l'écriture d'un univers survolé mais au combien riche qu'est la planète natale de notre dieu, nous avons une beauté artistique dans la science fiction qui ne m'a pas laissé de marbre. Leur technologie, leur système politique, leurs guerriers, leurs esthétisme, c'est simplement la classe. Je suis si heureux de ne pas avoir eu des collants ridicules, mais de puissants guerriers charismatiques. Cette meuf -méchante était tirée du meilleurs seinen de cyberpunk que je n'ai jamais vu. Zod ce monstre de haine m'a presque donné envie d'être de son côté. Son final est si puissant, briser sa nuque avec un souffle qui s'est dégagé comme la fin d'une éthique, la fin d'un peuple, et le hurlement de superman... Cette douleur presque palpable, cet acteur est beau comme un dieu et son jeu d'acteur excellent. Sa palette d'émotions est variée. Et il a vécu ce film comme aucun homme n'a jamais pu incarner un héros.
Musique, mise en scène, effets spéciaux, effets sonores, mythologie, jeux d'acteurs, écriture dialogues, déroulement narratif, ambiance, c'est une réussite que j'ai perçu comme la claque que je ne pensais jamais recevoir. Dire que j'avais cramé le film par pur ignorance. Vivre une deuxième lecture comme une révélation, c'est tellement rare. Peut être que c'est ça évoluer: réviser son jugement en permanence.
MOS
19/20 BVS
18/20