Black_Mass_Priest a écrit:Lenidem a écrit:Xehanort a écrit:Un Reboot n'efface pas l'oeuvre originale.
Non, mais il modifie à jamais l'image qu'on s'en fait.
Star Wars m'a appris, personnellement, que l'image qu'on se fait d'une œuvre ne compte que pour nous-même. Le fait que ça diverge pour l'artiste ou ses successeurs ne condamne pas automatiquement l'univers développé, et aurait même tendance à être une bonne nouvelle tant il est absolument impossible de restituer une œuvre en prenant la perception des admirateurs comme base.
En ce qui me concerne, l'exemple de Star Wars m'a plutôt appris qu'on pouvait abâtardir un chef d'œuvre pour en faire un cash-grab sans aucune âme. "Star Wars", aujourd'hui, c'est trente-six mille trucs de qualité extrêmement variable. Et je ne parle pas seulement de l'image au niveau personnel des fans de la première heure, mais aussi voire surtout de celle que s'en fait le grand public. Par exemple, pour monsieur et madame tout le monde, Dragon Ball Super a exactement le même statut que le Dragon Ball des années nonante. Et je trouve ça extrêmement déprimant en tant que fan du manga et dévalorisant pour la franchise.
Et je pense qu'un auteur de bande dessinée reste comparable sur le principe, autant pousser le raisonnement jusqu'au bout.
Il me semble qu'il y a une première différence dans le contenu des œuvres :
Gaston, c'est d'abord et avant tout un personnage, tandis que
Star Wars, c'est d'abord et avant tout un univers. On peut plus facilement explorer et élargir le second.
Et peu importe que l'auteur soit mort ou non, sinon il n'y aurait jamais d'adaptations de livres ou de pièces de théâtres dont les auteurs sont morts depuis des années, voir des siècles.
Là on ne parle plus de la même chose. Adapter une œuvre dans un autre format, c'est complètement différent de lui donner une suite officielle. De plus, les auteurs morts depuis des siècles relèvent du droit public : tout le monde ou à peu près peut proposer sa vision de la suite, et ce qui ne marque pas tombera dans l'oubli. Ici, seul les auteurs accrédités par la société détentrice des droits ont ce privilège. Ils imposent leur suite.
Quant à savoir si l'auteur n'avait vraiment plus rien à dire, c'est une posture que l'histoire a souvent invalidé.
Là, je ne vois pas ce que tu veux dire. Mais pour rebondir, je dirais que certains auteurs devraient savoir s'arrêter avant d'arriver à court de génie (à défaut d'un meilleur terme), autrement dit, avant que la merveille qu'ils ont créée ne deviennent plus que l'ombre d'elle-même.
Après, si les ayant-droits ne sont pas d'accord, alors là, c'est autre chose. Malheureusement, c'est une fatalité, et presque relative comparée à la situation au Japon où la plupart des mangakas n'ont pas leur mot à dire.
Ce n'est pas parce que c'est comme ça qu'on doit s'en réjouir.
À partir du moment où Franquin lui-même avait déclaré qu'il ne voulait pas que Gaston soit repris par un autre, faut vraiment n'avoir aucun scrupule pour le faire quand même. "Nous sommes dans notre droit", "on y va au culot" ; traduction : "rien à foutre de la morale, comme nous n'avons pas d'honneur, nous n'éprouvons aucune honte".
https://www.facebook.com/LaPremiereRTBF ... 4555484801Edit.
Du neuf sur l'affaire Lagaffe. J'avoue ne rien connaître au "droit moral", et l'accusation de "plagiat" me semble un peu forte.