J'aurais préféré un petit mot au sujet de mon énorme pavé sur War Wind, mais OK, je prends
J'ai testé 3 secondes. C'est beaucoup plus beau que le WipEout original ! Et c'était assez plaisant à prendre en main au clavier. Par contre, il me semble qu'il n'y a pas les musiques, et ça justifie de ne pas y jouer ^^
Allez, reprise des publications classiques.
Star Wars : Rebellion (PC, 1998)
Pourquoi j’aurais dû y jouer
Je n’ai aimé qu’un seul jeu 4X dans ma vie, en la personne (enfin le jeu) de Master of Orion II. Cela tient surtout au fait que je n'ai testé que celui-ci, à quelques approximations près (Star General, lol). Bizarre, car mon amour pour les jeux de gestion et pour la SF auraient dû m’amener à ne jouer pratiquement qu'à ça, finalement. Plus dingue encore, en 1998, je vouais un culte à la franchise Star Wars, au point d’avoir souscrit un abonnement à Lucasfilm Magazine et d’avoir acheté des romans racontant la suite de la seule trilogie sortie à l’époque. Enfin, complètement débile de ma part, je connaissais l’existence de Star Wars : Rebellion, puisque nombre de revues spécialisées en avaient pas mal parlé. Et ouais, j’ai bloqué sur ces articles et petits screenshots tout moches pendant des jours et des jours. Je tenais là mon nouveau jeu vidéo préféré de tous les temps, j’en étais persuadé. Sauf que je ne l’ai jamais acheté, donc aucun moyen de savoir si mon intuition avait vu juste ou non. Je crois qu’une critique un peu acerbe par je ne sais plus quel chroniqueur m’avait refroidi à fond, avec des arguments du genre :”C’est pas beau, et y a même pas Princesse Leia en bikini dedans”. Mais en retournant voir des tests un coup, presque tous descendaient le jeu en fait, et pas qu’à base de punchlines volées à Bigard. J’ai toujours eu des doutes quant à ces retours négatifs, et je n’avais jamais pris le temps de me faire un avis par moi-même. Je répare cet affront tout de suite.
Retour sur Expérience Fantasmée
Allez, je commence par lire la page Wikipedia, en bon testeur ultra perfectionniste que je suis. Bah j’ai l’impression de me trouver sur la page de Master of Orion II, en fait. Avec deux races disponibles au lieu de douze, et le nom de personnages des films au lieu de héros inventés. Bon, j’exagère un peu. Déjà, les deux camps possèdent leurs propres unités, là où les races de Master of Orion se partagent le même pool de troupes et vaisseaux, n’apportant que des variations de stats à telle ou telle feature. Et autre détail que je n’ai pas vu tout de suite, tout se passe en temps réel ! OK, donc rien à voir, en fait. Ça doit se gérer facilement au début, mais quand on a colonisé cent planètes et qu’on se fighte sur vingt systèmes planétaires en même temps, j'imagine qu’il faut appeler plusieurs amis et brancher quatre souris en même temps pour tout enchaîner. Mais bon, de ce que j’ai vu des playthroughs, on met le jeu en pause tout le temps, ce qui revient limite à faire du tour par tour. Le temps réel se résume en fait à utiliser la fonction “passer les tours jusqu’au prochain événement intéressant” de Master of Orion, voilà.
Donc ! Rebellion nous promet une plongée dans l’univers étendu de Star Wars, celui qui existait avant que Disney n’écrase tout au tractopelle. Et en effet, aussi bien dans les noms des planètes que les personnages, en passant par les escouades de races obscures, on dépasse largement le cadre de la trilogie originale, on pioche dans les nombreux bouquins qui gravitaient autour, et ça fonctionne trop bien. On nous survend aussi un gameplay asymétrique. Mouaaaaais, bof quoi. Même si l’Empire n’a pas les mêmes objectifs de victoire que l’Alliance Rebelle, à quelques détails près, on doit conquérir des planètes, étendre son influence, bâtir des flottes, recruter des soldats et détruire la base principale de l’autre (Coruscant pour les méchants, une station secrète qui se déplace pour les gentils). Contrairement au lore, on dispose du même potentiel militaire, que l’on choisisse l’un ou l’autre ; alors que franchement, l’Empire doit avoir cent fois les capacités de production des Rebelles, en vrai. Ça aurait été intéressant de se focaliser sur une armée surpuissante et innombrable d’un côté, contre la furtivité et le sabotage d’un autre. Dommage. Surtout que, vieux jeu oblige, les fins de partie, où l’on est déjà sûr d’avoir gagné depuis dix heures, s’avèrent parfois ultra relou. Genre fouiller chaque planète de toute la galaxie juste pour dénicher Mon Mothma qui se planque dans un rade miteux, alors que sa base mère a été défoncée, et qu’elle ne possède plus aucune planète… galère quoi.
Mais concentrons-nous sur le positif. Car il n’y a pas que la violence, dans cette galaxie lointaine. On peut effectivement garnir son empire spatial de croiseurs, frégates et chasseurs à n’en plus finir (plusieurs étoiles noires aussi en jouant les sbires de Vador, si vous voulez). Cela dit, on dispose de plein d’autres options pour prendre le contrôle de milliards de milliards de vies (sans les tuer, en plus) : envoyer un “diplomate” qui va tenter de convaincre la population de vous prêter allégeance, plutôt qu’au camp adverse, saboter les défenses d’une planète pour la conquérir sans avoir à la bombarder, capturer un personnage ennemi (ou l’assassiner, variante un peu plus salissante)... etc. Pas mal de possibilités pour éviter de se couvrir les mains de sang. Heureusement, parce que si je ne me trompe pas, on n’a pas accès à la moindre boîte de dialogue pour engager des relations avec les peuples vivant les mondes que l’on convoite (contrairement à Master of Orion II, évidemment). Cela donne une espèce d’impression de vide. En gros, seuls l’Empire et les Rebelles existent en tant qu’entité respectable. Le reste ne sert à rien. Bref.
Les planètes sous notre contrôle permettent de construire des bâtiments, qui eux-mêmes débloquent la fabrication de vaisseaux ou le recrutement de troupes. Effectifs servant à défendre le lieu où ils stationnent, ou au contraire à attaquer d’autres systèmes pour les soudoyer par la force. Au total, chaque camp dispose de trente-deux personnages différents à engager, spécialisés dans telle ou telle discipline allant de la diplomatie (encore elle), la recherche de vaisseaux, l’espionnage… etc. Certains sont très connus, voire plus célèbres que Michael Jackson (Luke Skywalker, Dark Vador, Chewbacca), d’autres doivent sortir d’un bout de paragraphe obscur d’un roman que personne n’a lu (Afyon, Titus Klev). Et ça apporte à fond à l’immersion ! Côté contenu brut, dix-neuf vaisseaux spatiaux chacun, allant du Tie-Fighter de base au Croiseur Calamari, en passant par le B-Wing ou différents modèles de destroyers impériaux ; certains ont même vu le jour exprès pour ce jeu. Enfin, une dizaine de types d’escouades différentes, avec leurs forces et faiblesses. Quand on combine le tout, pas de quoi s’ennuyer.
Les gens qui ont vraiment joué à Rebellion ne l’ont pas descendu, au contraire. Ils lui reprochent pas mal de trucs, comme une IA un poil trop débile et facile à dominer sur tous les plans, une fois les subtilités de certaines mécaniques maîtrisées. Une interface assez affreuse, aussi, pas du tout ergonomique ni intuitive. Rien de vraiment expliqué, il faut tout deviner tout seul, quoi. Mais bon, en 1998 cela n’avait rien d’extraordinaire, et on savait qu’il fallait tout découvrir soi-même pour capter le fonctionnement d’un jeu. Même si dans ce cas précis, les développeurs ont poussé le vice assez loin. Cela dit, qui n’a pas joué à War Wind ne peut pas réellement connaître la définition d’une interface merdique. Enfin, le jeu nous laisse l’opportunité de gérer les combats spatiaux à la main, dans un écran à part, tout en 3D. Tout en 3D totalement immonde, je devrais rajouter. Avec des contrôles pas du tout réactifs, et bien sûr aucune indication claire de ce qui se passe. Ça sent le potentiel de ouf, mais détruit par réalisation complètement pétée. Combien de fois a-t-on répété ce genre de phrases pour les trois quarts des jeux vidéo du monde, hein ? Mais au-delà de ces défauts, les joueurs lui vantent son aspect immersif incroyable, sa densité de contenu, sa rejouabilité… tout un tas d’aspects qu’on ne peut pas trouver dans un test de magazine torché en dix minutes. On n’évalue pas un plateformer de la même façon qu’un jeu de gestion, les gars, pitié. D’ailleurs, mes textes fantasmés sur les jeux de gestion sont laaaaaargement ceux qui me prennent le plus de temps à écrire. Quand on voit que JVC considère Star Wars Rebellion comme un STR… on voit le niveau de sérieux des mecs. Sérieux, vous mettez Rebellion dans la même catégorie que Warcraft, Red Alert ou Z ? Au moins vous l’avez noté 16/20, je mets un peu d’eau dans mon lait de bantha.
Un mot sur l’OST jamais écoutée
Bon, je n’ai pas eu à trop écouter la B.O. pour m’en imprégner, vu qu’elle utilise les morceaux originaux des films. On peut donc dire que le compositeur de la musique de ce jeu s’appelle John Williams, voilà. Après, je ne sais pas qui a choisi quand passer tel ou tel titre à tel ou tel moment, mais ça dénote d’un goût certain. Si j’ai bien compris le principe, chaque camp se voit gratifié d’une playlist chacun, durant une bonne heure. Je ne crois pas que lancer un combat spatial ou un bombardement de planète ait une quelconque influence sur ce qui passe dans les enceintes. Les compos se jouent aléatoirement, ou alors à la suite, sans discontinuer, et voilà. Mais elles accompagnent le gameplay à merveille. Elle sait se faire oublier, et revenir vous enjailler les tympans quand le besoin s’en fait sentir. Après, je vais pas vous faire l’affront de critiquer la musique des films.
Bilan pas du tout argumenté
Bordel, j’aurais tellement pas dû écouter ces abrutis de testeurs qui pondaient trois articles par jour en touchant à peine leurs jeux ! J’aurais totalement éclipsé les défauts de ce titre pour kiffer au max, comme tout gamin amoureux d’un jeu vidéo sait faire. J’aurais réalisé l’un de mes rêves de l’époque, à savoir commander des dizaines d’escadrons de A-Wing (ouais je préférais ça aux X-Wing, bouh), ou fabriquer des milliers d’AT-AT pour marcher sur des systèmes solaires entiers. Et puis, on pouvait construire des Executor, quoi ! Vous savez, les petits machins longs de dix-neuf kilomètres qui ont besoin d’un équipage de cinquante-mille personnes minimum pour fonctionner. OK, une Death Star mesure cent soixante kilomètres de diamètre, mais même ! J’aurais sans doute mis moins de thune dans les cybercafés si j’avais eu accès à Rebellion. Et aujourd’hui, je passerais Twitter au peigne fin pour harceler quiconque parlerait mal de Star Wars. OK, j’ai peut-être bien fait de laisser ce jeu de côté.