League of Legends

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League of Legends

Messagepar Paulemile le Lun Mars 28, 2022 11:14

Salut !

Toujours dans le cadre de ma carrière vidéoludique retranscrite en petits textes, voici celui sur LoL, et non des moindres.

Le jeu qui a failli ruiner ma vie


League of Legends (PC, 2009)

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Pourquoi je m’y suis mis ?

Pratiquement tout mon temps de jeu vidéo passait dans DotA, à l’époque. Quand j’ai appris qu’un studio composé de certains des créateurs avait repris le concept pour en faire un standalone, ma curiosité a fait un bond vers l’infini et au-delà. Un jeu encore plus addictif que celui qui me pourrit la vie depuis plusieurs années ? Gratuit en plus ? Ah ouais, je signe tout de suite, bien sûr ! Et comme si le destin avait encore un peu peur que je ne succombe pas à la tentation, il m’a fait gagner une édition Collector à la Paris Games Week 2009 (ou un truc du même genre, je ne sais plus). Facile, en même temps ; il suffisait de se pointer au stand de Riot Games et gagner une partie contre d’autres gars. Avec l’un de mes colocs et notre bagage conséquent sur DotA, on a plié le truc en même pas vingt minutes, et on est repartis avec notre boîte sous le bras. Moi qui pensais avoir fait l’affaire du siècle, je n’avais alors pas idée du calvaire que LoL allait me faire vivre pendant plus de cinq ans.

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Pourquoi j’ai aimé ?

Bon, du coup, on a compris que je connaissais le concept. Massive Online Battle Arena, cinq contre cinq, on tabasse des petites bestioles ennemies PNJ et les joueurs adverses pour se faire du fric et de l’expérience, jusqu’à ce que l’une des équipes explose la base de l’autre. Au début, j’ai un peu regretté de ne pas pouvoir incarner Meepo, Visage ou le Necrolyte pour massacrer tous les newbies qui se lançaient dans l’aventure, mais j’ai bien vite pris mon pied avec les nouveaux champions, Teemo, Annie et Morgana notamment, mais surtout Sion, qui possédait un set d’aptitudes assez impressionnant pour découper les plus impertinents. LoL a connu un succès assez fulgurant (enfin je crois, c’est l’impression que j’ai eue en tout cas), et le nombre de champions a vite augmenté. Amumu, Janna, Irelia et Karma ont rejoint mon armada de combattants de prédilection.

L’euphorie a duré un certain temps, même pas une année peut-être. Car par la suite, Riot Games a annoncé l’apparition des parties classées et l’entrée du jeu dans l’e-sport. Dès lors, le nombre de “normal games”, lancées avec des potes pour s’éclater, a laissé de plus en plus de place aux “ranked games”, où je me lançais seul avec quatre inconnus à l’assaut du classement mondial. La frénésie qui m’a pris à ce moment n’a rien de comparable à celle de l’époque Dawn of War II ; elle la prend par la gorge, la fout par terre et la piétine jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. J’ai d’abord voulu faire comme tout le monde : briller dans les rôles les plus prestigieux, comme le midlaner ou le jungler. Ça a fonctionné un temps - merci Nocturne ou Cassiopeia - et j’ai pu me hisser jusqu’au rang platine assez vite. J’ai tenu plusieurs mois comme ça, avant de sentir les limites de mon skill me bloquer de nouveau. Comme pour Dawn of War, j’ai choisi de me spécialiser. Et pour avoir la certitude d’obtenir le rôle que je convoitais, autant prendre celui dont personne ne voulait : le support !
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Le cocktail solo (comprendre pas en équipe avec les potes, forcément plus soudée et efficace), support (rôle pas toujours impactant et agissant dans l’ombre, sur le long terme, grâce à de petites actions quasi invisibles), au sein de l’une des communautés les plus toxiques de la planète (on a dû souhaiter la mort de ma mère ou de toute ma famille de milliers de fois, autant de la part des alliés que des adversaires), de plus avec un PC qui s’éteignait au bout de dix minutes si je ne plaquais pas un ventilateur dessus en permanence (un ventilateur pour humain, hein, pas pour ordi). J’ai cru devenir fou tous les jours, j’ai voulu arrêter après chaque défaite, j’ai vu ma vie sociale se réduire à peau de chagrin, et pourtant, impossible de raccrocher. Impossible de laisser tomber avant d’avoir atteint mon objectif, à savoir rejoindre le club très fermé des joueurs classés Diamant. Car LoL possède l’un des concepts les plus addictifs qui soit, des mécaniques ultra bien huilées, et une équipe de développeurs très réactifs. C’est un excellent jeu, dans l’absolu. Heureusement (d’un point de vue purement ludique), n’ayant pas trouvé de travail après mon école de Game Design, je suis resté près de trois ans au R.S.A., en bossant en intérim sur de petites missions, voire même au black, juste pour gagner de quoi payer ma connexion internet.

Et vous savez quoi ? Bah j’ai réussi ! Après des dizaines de tentatives avortées, j’ai atteint mon graal personnel, et même un peu plus, puisque mon meilleur classement a été Diamant, division 3 (sur 5), 63 points (sur 100 pour passer à la division 2). Est-ce que ma soif de compétition s’est calmée pour autant ? Même pas, sauf que pour atteindre la catégorie supérieure, je repartais pour dix ans de galère. Impossible, même en laissant mon côté le plus asocial prendre le dessus sur tout le reste de ma vie. Entre temps, j’ai présenté LoL à l’un de mes petits frères, qui est vite tombé aussi accro que moi. Sauf que lui, il a grimpé encore plus haut, et il culmine au rang de Master aujourd’hui. Il joue dans une team semi-pro, et gagne quelques gros matchs en division 3. Ma famille me reproche parfois de l’avoir fait tomber dedans, et elle n’a pas tout à fait tort. Je m’en veux un peu, quand j’y repense, même si mon frangin m'assure qu'il serait tombé dedans avec ou sans mon aide.
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J’ai pas mal écouté la musique du jeu à ses débuts, avant que les développeurs ne modifient tout trois ou quatre fois. Il me semble que la B.O. n’a plus rien à voir, maintenant. De toute façon, j’ai beaucoup plus joué en écoutant ma propre discothèque que l’OST de LoL. Mais si je ne devais retenir qu’un morceau, ce serait le vieux thème de la bonne époque.



Pourquoi j’ai arrêté ?

Je n’ai pas laissé tomber League of Legends par lassitude, j’ai laissé tomber pour ne pas basculer dans le côté obscur du gaming. Ce jeu m’a fait perdre le sens des priorités pendant un sacré bout de temps. Je m’y suis engouffré de manière inconsciente, je pense en réponse à la petite dépression qui a suivi une rupture difficile. Sauf que j’ai aussi failli perdre ma nouvelle copine dans l’opération, et des potes se sont mis à ne plus me considérer comme aussi cool qu’avant. Il a bien fallu que je retrouve un boulot stable aussi. Avoir un emploi du temps “classique” n’était plus compatible avec le tryharding de fou furieux nécessaire à la conservation de mon niveau. Quelques années plus tard, j’ai relancé le jeu, comme ça, juste pour voir. En quelques parties, j’ai commencé à ressentir la même frénésie qui m’avait habité de 2010 à 2015. Et pourtant, je n’ai même pas réussi à me qualifier pour le rang Gold, tant j'avais perdu en skill (ou alors le reste du monde a progressé de malade). Ça m'a un peu fait flipper et j’ai raccroché direct, pour de bon cette fois. Je n’arrive plus à envisager ce jeu comme du plaisir léger, à délirer en normal games ou en ARAM avec des potes. Alors, autant en garder un "relatif bon souvenir" et tourner définitivement la page. La blanche asociale, c'est terminé.

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Re: League of Legends

Messagepar Axaca le Lun Mars 28, 2022 11:51

°
Dernière édition par Axaca le Jeu Août 25, 2022 19:45, édité 1 fois.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"
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Re: League of Legends

Messagepar Paulemile le Lun Mars 28, 2022 13:02

Salut Axaca

Axaca a écrit:Déjà : félicitations à toi pour avoir arrêté.

Haha ! Merci ^^
Ca a été difficile c'est vrai.

Axaca a écrit:Ca peut paraître bête, mais LoL, c'est LE jeu addictif par excellence. Et le pire, c'est qu'il ne se base même pas sur le principe habituel du circuit de récompense qu'affectionnent les gatchas ou autre. LoL, c'est un jeu qui te pourri ton égo, te bouffe un temps fou, te fait rencontrer une communauté plus toxique que celle des adolescent de 35 ans fan de métal, gros nounours qui traînent sur les forum pour ado.
LoL, c'est un gouffre sans fin. Tu gagne ? Tu te rapproche du palier suivant, donc tu continue. Tu perds ? Tu repart de plus belle pour t'en remanger une derrière. Le jeu te crache à la gueule, te déteste, te fait te détester, mais tu y reviens systématiquement.

Totalement d'accord avec ça. On est accro de la mauvaise manière, peut-être comme toute addiction, finalement. Mais la manière dont ce jeu me pourrissait mes journées... En gros, quand j'allais me coucher, je me demandais si j'avais monté dans le classement. Si oui, c'était une bonne journée, sinon c'était une journée de gâchée, et mon humeur en pâtissait en conséquence. J'ai déjà eu des séries de 10 victoires d'affilée et plus, mais pareil pour les défaites. Et là, t'as juste envie de tuer quelqu'un, c'est chaud.

Axaca a écrit:Personnellement, les premières années, j'étais encore au Lycée, j'aimais bien, on jouait avec des potes, mon PC et ma co était pourrie, mon jeu plantait un soir sur deux et on perdait en boucle, mais on s'amusait, même en ranked. Puis au début de la fac, meilleur PC, meilleure co, j'ai grind, c'était sympa, ça permettait de se retrouver alors qu'on étaient tous éloignés les uns des autres, bref, c'était surtout l'occasion d'être en vocal avec des potes.
Mais ces 3-4 dernières années, impossible rétrospectivement de ne pas dire que le jeu est véritablement cancer : je voyais bien mes potes rager en ranked, être parfois toxique même entre nous, même durant des ARAMs, on disait à chaque série de loose : je désinstalle, et finalement on retombait la semaine suivante. Le confinement ça a été le clou pour moi : on a try comme des dingues du soir au matin (oui oui, dans cet ordre) pour pas grand chose. Après ça, on a décidé de jouer uniquement à 5, pour s'amuser, mais même là on se faisait du mal.

Et finalement, y'a quelques mois, pour des raisons multiples, j'ai lâché mon groupe de potes avec qui j'avais lancé le jeu pour la première fois y'a 11 ans. Et j'ai pas relancé le jeu depuis, mais surtout pas eu une seule fois l'envie. Et c'est incroyable comme aujourd'hui la simple idée de le relancer me fait grincer des dents, c'est ancré physiquement, ce jeu est mauvais pour tout ceux qui s'en approchent.

T'as l'air d'avoir eu une expérience similaire à la mienne, même si j'ai surtout joué en Solo Queue, ce qui était peut-être encore pire (surtout en jouant support). Mais hurler sur les potes, y compris les pas hyper au fait des règles implicites du jeu, je connais bien. Une fois, je joue jungle, et mon pote du top débarque sans rien dire pour me steal le blue buff. J'ai vraiment ragé, alors que bon... on s'en fout, non ? :mrgreen: Le mec n'a plus touché au jeu après cette partie, un bon point pour lui, au moins.

Axaca a écrit:Et c'est con, parce que sur le principe, bah c'est excellent. Ca récompense le travail d'équipe, la vision de jeu et les connaissances bien d'avantages que les réflexes ou les mécaniques, tout ce que j'aime. Mais c'est tout le reste le problème.

C'est clair, LoL est vraiment un super bon jeu. Mais si tu le prends pour du fun à l'arrache en jouant des normal games ou de l'aram, tu te prives de toute une partie. Et si tu te lances dans les ranked, tu risques d'y laisser des milliers d'heures de ta vie.

Axaca a écrit:Ca a changé (et continue de changer) l'univers du jeu vidéo. Et même si c'est probablement le jeu qui a engloutit le plus d'heure de ma vie (et je pense qu'aucun je ne pourra le rattraper tant c'est ouf le temps passé dessus), je suis heureux d'avoir arrêter. D'autant plus que je ne lâche pas complètement l'univers, Riot Games nous ayant gâté avec différents jeux et l'excellentissime série Arcane. J'ai jamais autant aimé LoL et son univers que depuis que je n'y joue plus :D

Tiens c'est marrant, j'essaie de rester éloigné au max de tout ce qui gravite autour de LoL justement, peut-être parce que je n'ai pas encore tout à fait digéré mon expérience avec le jeu, et voir des persos familiers en série animée ou quoi, ça suffit à me refoutre la rage :lol:
Mais je comprends ta dernière phrase quand même. Peut-être qu'une partie de moi a encore peur de replonger si je me rapproche un peu de l'univers.
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Re: League of Legends

Messagepar kyoju kenpu le Mar Mars 29, 2022 19:57

Eh bien...

C'était très intéressant à lire. Et bravo à vous d'en être sortis.

Mais donc si je comprend bien, les réactions de ce gars...

https://www.youtube.com/watch?v=RGbzaX6s-YU&t=55s

... sont bien représentatives de la communauté LOL?
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Re: League of Legends

Messagepar Antarka le Mar Mars 29, 2022 20:32

C'est sorti en 2009 LOL ?

Je crois qu'il n'y a aucune époque où je me suis autant éloigné des Jeux vidéos que la fin des années 2000. LOL je crois que j'ai même réussi à ne pas en entendre parler avant 2015.

Et à lire Axaca ou PaulEmile, je suis ravi d'être passé à côté.

Ce que vous semblez avoir ressenti sur LOL, c'est la raison pour laquelle j'ai esquivé WoW. Et c'est un peu ce que j'ai ressenti sur Dofus (t'es accro à un truc qui te bouffe des dizaines d'heures par semaine et ne te rapporte pas grand chose, et quand tu décroches, c'est difficile de regarder en arrière sans éprouver un peu de gene je trouve).

Sans même parler de milliers d'heures, quand je vois que je depasse 100h sur un jeu, en général ça me met mal à l'aise. J'ai parfois du mal à voir ça autrement que du temps perdu.

Alors autant parfois c'est des souvenirs cools, autant quand c'est juste pour des bagarres de level/classement, je culpabilise.
Ce forum est totalement rouxciste.
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Re: League of Legends

Messagepar Axaca le Mer Mars 30, 2022 8:40

°
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"
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