Okay, merci à tous pour vos réponses ! Pour l'instant, je vais garder l'ancien style, mais s'il s'avère que le tome 3 est beaucoup plus descriptif que les précédents et que les "effets pavés" se multiplient, surtout signalez-le moi et je verrais ce que je peux faire pour la suite des évènements. ^^
Akumetsu a écrit:ah pardon, c'est vrai qu'en ce moment j'ai tendance à lire uniquement les chapitres. Si j'ai d'autres questions, je lirai les post avant!
Pas de soucis, je comprends xD Et tu as bien fait de poser la question, au moins la réponse est dans un post "à part" maintenant plutôt que dans un post avec un chapitre ^^
Lalilalo a écrit:Bah, ce n'est pas faux de dire que Tierts use des clichés.
En revanche, il les utilise avec beaucoup de maestria et du coup ça passe comme une lettre à la poste.
Pour être plus précis, je trouve qu'il a vraiment une écriture proche de ce à quoi doit ressembler le script d'une série TV américaine, avec le suspense et les cliffhangers qui vont bien.
Merci vous deux, je suis content que ça fasse cet effet là. :p
Et justement tant qu'on y est : Nouveau chapitre
très descriptif, donc... probable effet pavé à prévoir, désolé ^^"
Chapitre 2 : Le Chasseur.Les forêts de Merastin avaient toujours été des cachettes privilégiées par les fugitifs de tout poil et de toute envergure. Bien sûr, le terme de forêt n'était sans doute pas le plus approprié pour désigner ces étendues vertes de fougères monstrueuses qui s'élevaient à plusieurs dizaines de mètres du sol. Les feuilles sans tige jaillissaient presque du sol, et s'élevaient le plus vite possible pour atteindre la lumière du Soleil avant qu'une autre plante ne leur fasse concurrence. Pour un étranger, elles avaient toutes la même tête, et il était particulièrement aisé de s'y cacher. C'était toujours ainsi que le peuple de Merastin avait combattu, dissimulé dans le feuillage.
Bien sûr, lorsque le Seigneur Freezer avait posé pied sur la planète, cela avait changé du tout au tout. Il ne s'agissait plus alors d'une guerre mais d'une tentative de survie. Comme des centaines de planète auparavant, Merastin avait plié le genou face aux Nihiliens, et les Gardiennes avaient reconnu en le Seigneur Freezer l'Elu qui devait conquérir l'univers. Néanmoins, les forêts n'avaient rien perdu de leur sacré et, encore aujourd'hui, les Gardiennes considéraient l'ombre projetée par le feuillage comme un second Sanctuaire.
Il n'était donc pas étonnant que Mara ait choisit de s'y dissimuler, espérant de tout son cœur que les fougères la protégeraient mieux que le Sanctuaire ne l'avait fait. Cela faisait près d'une heure qu'elle s'enfonçait dans l'immense forêt de fougère, elle choisit de finalement faire une pause. Choisissant une des plus grandes feuilles, aux teintes rouges, elle se glissa dans son ombre et s'y recroquevilla doucement, serrant son trésor contre elle. Il était inutile de se presser, son objectif n'était pas de sortir de la forêt mais de décourager son poursuivant.
Il avait attaqué le Sanctuaire au matin, alors que la plupart des Mères étaient à la cérémonie de la Lune, ne laissant là que de jeunes Soeurs. Et elle, la Grande Gardienne. Elle ne pouvait quitter le Sanctuaire sous aucun prétexte, veillant sur la Pierre. Mara était celle qui devait donner sa vie pour empêcher que leur trésor tombe entre de mauvaises mains. Aujourd'hui, elle avait dû fuir. Elle ne pouvait pas l'affronter, elle le savait. Tout ce qu'elle devait faire, c'était protéger la Pierre, quoiqu'il advienne.
Malgré sa force, malgré son entraînement, elle avait conscience que son adversaire la surpassait en tout point. Elle l'avait vu, elle avait vu comment il s'était débarrassé des Soeurs, sans le moindre effort de sa part. Comment pouvait-elle se mesurer à quelqu'un d'une telle puissance ? Elle qui n'avait été que le second choix en tant que Grande Gardienne ? Il n'avait même pas réagi aux phéromones des adeptes ! C'était impossible, elle avait été contrainte de s'enfuir. Heureusement, elle avait réagi assez vite, avait été chercher l'artefact, puis avait quitté le temple en un temps record. Il était sans doute encore en train d'affronter les Soeurs quand elle était partie.
Il était plus puissant qu'elle, beaucoup plus puissant, cela ne faisait aucun doute. Mais tout n'était pas perdu. Elle était chez elle ici, sur sa planète, dans sa forêt. Lui y était étranger. Son ennemi ne pourrait jamais la détecter, même en bénéficiant de la technologie impériale ; la Pierre troublait les appareils de détection, quels qu'ils soient.
L'artefact la protégeait. Elle pouvait le sentir, diffusant une chaleur étrange contre sa poitrine, presque une pulsation. Cela la rassurait, d'une certaine façon. L'inconnu pouvait bien avoir la puissance du Seigneur Freezer en personne, ou même de l'Empereur Kalta, il ne pourrait rien contre elle tant qu'elle aurait la Pierre.
Après une infime hésitation, elle porta l'artefact à son visage ; la lueur violacée de la Pierre éclairait un peu son teint blafard. Ses yeux bleus s'assombrirent légèrement alors qu'elle se focalisait sur l'artefact. Il n'était pas plus gros qu'un poing, mais beaucoup plus léger que n'importe quelle autre pierre de cette taille. Noir comme la nuit, il avait tout de même quelques reflets diffusant une étrange lumière, violacée. Leur trésor, celui dont l'univers entier ignorait l'existence, même le Seigneur Freezer, le Roi Cold, ou même l'actuel Empereur. Tout le monde. Et pourtant, l'étranger était venu pour lui, cela ne faisait aucun doute. Et elle, Mara, en était la Gardienne, depuis que Wind avait été envoyée aider Celui-qui-conquerrait-l'univers à accomplir son destin.
Wind n'était jamais revenue. Le Seigneur Freezer était mort. Les Mères s'étaient trompées, mais la Pierre était resté au Sanctuaire, et Mara n'avait pas cessé de la surveiller. Aujourd'hui, elle accomplirait son devoir jusqu'au bout. Si l'homme la retrouvait, elle l'affronterait. La Pierre lui donnerait la force, elle qui était la plus puissante des Gardiennes. Peu importait sa puissance, si elle y était forcée, elle se battrait jusqu'au bout. Mais cela n'arriverait pas de toute façon ; elle était dans sa forêt, il n'y avait aucune raison qu'il puisse la retrouver.
Un frisson remonta soudainement son échine, jusqu'à se ficher avec la violence d'une pointe de flèche dans son cervelet. Un avertissement.
Mara se jeta sur le côté, dans une roulade parfaitement exécutée. Elle sentit une brusque chaleur effleurer son dos. Un rayon d'énergie venait de passer là où elle se trouvait une demi-seconde auparavant. La feuille sous laquelle elle se cachait en fut sectionnée aussitôt, et s'effondra sans bruit au milieu des autres fougères.
« Belle esquive, commenta une voix aux accents métalliques. »
Derrière elle, le rayon atteint enfin le sol et une explosion violente balaya les feuilles autour d'elle, faisant voleter sa longue chevelure blanche. Plusieurs sacs de spores explosèrent autour d'elle et de minuscules billes orangées se répandirent autour d'elle et de son adversaire.
A travers cet étrange écran orangé, elle distingua la silhouette qui fondait sur elle. Dans un mouvement d'une souplesse rare, elle projeta son pied en un arc de cercle pour cueillir son adversaire en plein vol. Mais celui-ci se contenta de ralentir, se pliant en deux pour esquiver le coup et la laisser continuer son mouvement. Mara tenta bien de ralentir, mais il était trop tard et elle lui présenta son dos. Elle sentit le coup de poing venir bien avant qu'il ait lancé son coup, mais elle ne fut pas capable de l'esquiver pour autant.
La douleur l'assomma un bref instant, elle se sentit à peine traverser plusieurs feuilles avant d'atteindre enfin le sol. Ses rebonds finirent de détruire les plantes qui l’entouraient. Elle réussit cependant à se relever extrêmement vite, reculant d'un bond au cas où son ennemi serait déjà sur elle. Mara ne comprenait pas comment il avait fait pour la retrouver, mais il était trop tard pour se poser ce genre de question. A présent, il fallait combattre.
A travers le nuage de spores orangées, elle réussit à distinguer son adversaire qui approchait par intermittence. Une boule d'énergie se forma dans ses mains, qu'elle projeta brutalement au sol en le voyant avancer. La fumée et la poussière soulevées par le coup ne l'empêchèrent pas d'avancer jusqu'à elle. Alors, elle jeta l'artefact dans les airs, bien au-dessus d'elle. Par réflexe pur, son adversaire suivit la Pierre des yeux, c'était le moment qu'elle attendait. Son premier coup fut un poing enfoncé en plein dans le ventre de son ennemi, mais elle ne toucha que du métal. Alors elle se recula brusquement, projetant de nouveau son pied vers le visage de l'ennemi. Cette fois-ci, cela eut l'effet escompté et le projeta de plusieurs dizaines de mètres en arrière, pour s'écraser parmi les feuilles. D'un bond, Mara se projeta dans les airs pour attraper l'artefact au vol. Elle ne pourrait pas continuer à se battre en le gardant en main comme cela. Sans réfléchir, elle glissa l'artefact dans son décolleté. Derrière elle, la forêt de fougères semblait s'étendre à l'infini, elle pouvait s'y fondre à tout moment.
Lorsqu'elle vit la silhouette floue fondre sur elle à travers les spores, elle comprit que la fuite n'était plus une option. D'un geste fluide et rapide, elle projeta son pied vers lui. Un coup trop rapide pour être esquivé, mais trop lent pour ne pas être paré. D'un geste dédaigneux du coude, il écarta le danger puis para le coup de poing qui aurait dû suivre. Constatant qu'il n'attaquait pas, elle tenta bien de poursuivre ses coups mais compris vite qu'il était en réalité en train de jouer avec elle. Il avait les pieds bien campés au sol et ne bougeait même plus, se contentant de parer chacun des coups qu'elle tentait. De temps à autres, il se pliait comme un roseau pour esquiver un coup de pied trop ample, mais jamais plus il n'attaquait. Elle ne pouvait lire dans les yeux cybernétiques, mais le sourire qu'il affichait n'en disait que trop long. Il affichait une telle confiance en lui que cela en devenait dégoûtant.
Lorsqu'elle vit ce sourire s'agrandir, elle ne comprit pas assez vite de quoi il s'agissait. Elle tenta bien un bond en arrière pour s'échapper mais il était déjà trop tard. Mara entendit parfaitement le crissement du métal, et elle ne sentit que trop bien la morsure de la lame contre son épaule. La prêtresse n'eut pas le temps de reculer d'avantage, son assaillant se jeta sur elle et l'acier la mordit encore de nombreuses autres fois, ouvrant plusieurs plaies sur sa peau blanche immaculée. Elle comprit alors qu'il ne lui restait aucune chance, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne pouvait pas tenter encore une chose.
Alors que son adversaire continuait de s'amuser avec elle, Mara concentra toute l'énergie qui lui restait dans son bras droit meurtri, tentant de donner le change en se défendant avec le gauche. Il aurait pu la tuer à tout moment, il ne l'avait pas fait. Il le regretterait amèrement. Quand il s'avança assez vers elle, la prêtresse se jeta vers l'avant, posant sa paume droite sur le torse de son ennemi.
La lumière les enveloppa tous les deux et elle eut le temps de savourer la grimace qui s'affichait sur le visage du monstre. L'instant d'après, le monde explosa tout autour d'eux. Un cratère se créa en une seconde, et s'agrandit progressivement, alors que l'onde choc engloutissait les fougères aux alentours. Mara fut projetée au loin, et s'écrasa à la périphérie du cratère. Sa peau avait roussi sous l'intense chaleur dégagée, et ses vêtements étaient brûlés, mais elle était en vie.
En rouvrant les yeux, elle constata que son ennemi n'était plus là, il avait disparu. Se pouvait-il qu'elle ait réussi ? Tournant la tête, elle aperçut la Pierre, qui s'était échappée de son décolleté dans l'explosion. L'artefact n'avait roulé au sol que sur moins d'un mètre, mais à ses yeux cela équivalait à des kilomètres à parcourir. Avec un gémissement de douleur, elle tendit la main et tenta de se traîner vers la Pierre.
Elle ne sentit pas la morsure de l'acier, et ne comprit ce qui se passait que lorsqu'elle sentit le goût métallique du sang dans sa bouche. Dans un ultime effort, elle se jeta vers l'avant et fit rouler la Pierre sur quelques dérisoires centimètres, comme pour empêcher son ennemi de l'atteindre.
La tête de la femme retomba au sol en crachant le sang, son cadavre s'immobilisant enfin. Une flaque rouge s'étendait lentement sous sa gorge grande ouverte. Elle avait encore la main tendue vers la pierre qu'elle avait tant voulu protéger.
Le chasseur la contourna lentement, ne jetant qu'un bref regard à son adversaire passée. Le combat avait été plus que facile, bien que légèrement amusant. Elle était sans doute la personne la plus puissante qu'il ait affrontée depuis qu'il avait commencé ce boulot, des années auparavant maintenant. Et pourtant, malgré sa faiblesse, elle l'avait surpris à plusieurs moments. Il commençait à se faire vieux, malgré sa cybernétisation. Mais il avait encore de belles années devant lui, sans le moindre doute. L'explosion qu'elle avait provoqué lui avait peine noirci les vêtements, sauf au niveau de son torse où un large trou dévoilait le corps cybernétique que lui avait offert le savant, bien des années auparavant. Son pectoral droit était une plaque de métal, qui empiétait même sur les restes détruits du gauche.
Elle n'était pourtant pas si forte mais il lui avait laissé beaucoup trop d'options, alors qu'il aurait dû la tuer tout de suite. La chasse lui avait tellement plu qu'il avait voulu lui laisser des chances supplémentaires. Il avait bien mis une heure à la retrouver dans une forêt pareille, c'était tout à l'honneur de cette proie, mais elle n'avait aucune chance depuis le début. Il n'était pas n'importe qui, tout de même.
Son regard passa rapidement du cadavre à son trophée ; la petite pierre aux reflets violacés. C'était donc pour cela qu'il la traquait depuis le début ? Pour un vulgaire caillou. Bah, il n'était pas là pour juger ce qu'on lui demandait de faire. Des spores orangées continuaient de pleuvoir tout autour de lui, menaçant de bientôt recouvrir l'artefact, même la mare de sang semblait vouloir s'étendre dans cette direction. Avec un soupir, il se pencha pour récupérer la pierre avant que le sang ne l'atteigne.
Il la porta à ses yeux et l'examina un long moment. Si ce n'était sa couleur, elle n'avait pas l'air exceptionnelle. Sa densité peut-être ? Probablement encore autre chose, et pas n'importe quoi étant donné les moyens déployés pour la retrouver. En vérité, il s'en fichait éperdument et ne tarda pas à la ranger dans un étui à sa ceinture. Yantz le payait grassement pour lui ramener cela, et c'est tout ce qui comptait à ses yeux.
Il lui fallait maintenant rejoindre le vaisseau et repartir avant que l'Empire ne comprenne qu'il se passait quelque chose ici. Cela ne lui demanderait pas beaucoup d'effort. Pendant un instant, il envisagea de déraciner un arbre et de l’envoyer dans les airs pour s’en servir d’appui, puis il se rappela qu’il n’avait plus besoin de ça. Dans un silence complet, il décolla et repartit sans plus un regard pour le cadavre de la femme, au sol.
La mare de sang finit par s'arrêter de grandir, le rouge se teintant peu à peu d'orange, alors que les fougères continuaient de laisser tomber leurs spores.