Calfirũ

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Dim Jan 08, 2017 10:45

@Tonay
Spoiler
Tonay a écrit:Yamcha a fatalement échoué... mais contre qui ? Ou quoi ?

Très bonne question :mrgreen:

Tonay a écrit:Le personnage de Gero qui prend toujours plus d'ampleur. Sans doute le personnage qui te fascine le plus dans DBZ, ou du moins celui avec lequel tu es le plus à l'aise car il laisse une grande marge de manoeuvre.

Tu brûles, tu es à un cheveu de toucher quelque chose du doigt :p
Réponse sous spoiler, n'ouvre pas si tu veux encore trouver par toi-même :p

Spoiler
as-tu remarqué que tous les personnages pouvant être assimilés à des OC sont des enfants dans cette fic ? ^^


Spoiler
Tonay a écrit:Ah et aussi : ''la race des tsundere'' :lol: OK pas mal du tout, encore une fois je ne l'avais pas vu venir x)

Cette idée a frappé à ma porte et je lui ai ouvert avec un grand sourire :mrgreen:

Tonay a écrit:La musique choisi m'a tellement fait rire et fais naître un sentiment nostalgique que j'ai dû la couper, mais le choix est, encore une fois, très bon.

Hahahaha ! C'est marrant ça, parce que je vais te faire une confidence, ça m'est déjà arrivé de couper mes propres musiques, pour les mêmes raisons que toi 8D ; alors je te comprends totalement :o

Tonay a écrit:La fin m'a semblé un peu confuse, un peu lourde. Il ma fallu m'y reprendre à 3 fois pour comprendre

Oui, je vois ce que tu veux dire, t'as raison, carrément. :)

Tonay a écrit:Gero semble être étrangement bien plus puissant que prévu et tu dilue suffisamment bien tes informations pour obliger ton lecteur à réfléchir. Très bon travail Omurah.

Merci beaucoup ! °-°

Tonay a écrit:Et Radditz, éternel basse classe qui meurt au combat. On dirait une blague commune à tout les univers, j'en aurai presque de la peine pour lui.

*omurah se mord la langue pour ne pas spoiler*

Tonay a écrit:En fait, sans la mention de ce genre de nom, on oublierait presque que c'est une fic sur DBZ.

« par certains côtés, c'est »: cette affirmation est le syād-asti,
« par certains côtés, ce n'est pas »: cette négation est le syān-nāsti,
« par certains côtés, c'est et ce n'est pas »: cette affirmation et cette négation sont le syād-asti-nāsti,
« par certains côtés, c'est indescriptible »: ce résumé est le syād-avaktavya,
« par certains côtés, c'est, et, c'est indescriptible »: une combinaison de deux propositions précédentes, appelée; le syād-asti-avaktavya,
« par certains côtés, ce n'est pas et c'est indescriptible »: une autre combinaison, le syān-nāsti avaktavya,
« par certains côtés, c'est et ce n'est pas, et c'est indescriptible »: une combinaison de trois propositions précédentes: le syād-asti-nâsti avaktavya.

Tonay a écrit:Bref, toujours de la qualité venant de ta part dans un chapitre bourré de références habilement disséminés.

Merci chef o/

Tonay a écrit:Comme tout ceux qui ont lu ce chapitre, j'attends la suite avec intérêt :D

Il est prêt (et le suivant aussi d'ailleurs) :D
Merci beaucoup pour ton soutient sur ce topic Tonay, ça me va droit au coeur !


@Kurama_Senju
Spoiler
Kurama_Senju a écrit:Très bonne idée que ce chapitre imagé !

Merci !

Kurama_Senju a écrit:C'est drôle, parce qu'il y a énormément de texte mais rien d'inutile - tu laisses même le lecteur comprendre comme un grand certaines choses.

J'ai une bonne professeure en coulisses :mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:Cette petite allusion à Raditz ne peut que me plaire, tu t'en doutes. D'autant plus qu'en dehors du personnage, c'est aussi un beau retour sur DBZ duquel tu ne t'éloignes jamais vraiment, malgré ton histoire pourtant totalement différente.

Un passage que je vais encadrer au dessus de ma cheminée (quand j'en aurai une) :)

Kurama_Senju a écrit:En tout cas, ça chauffe, tout s'est mis en place, là on est dans l'action et ça me plaît.

C'est parti pour durer un peu ;)

Kurama_Senju a écrit:Bon, et comme d'hab', le texte est incroyablement bien travaillé, tout est propre et nickel. Ce n'est pas comme si ce n'était pas le cas avant, mais il faut le souligner, parce que chaque chapitre est un travail qui mérite respect rien que pour cet aspect.

Merci beaucoup. Wesh. :cry: :cry:

Kurama_Senju a écrit:Vivement la suite, et bonne continuation !

Thanks pour tout !


@Paulemile
Spoiler
Paulemile a écrit:Que dire qui n'ait pas déjà été dit par les commentateurs précédents ? Pas grand chose, si ce n'est que j'éprouve moi aussi le besoin de dire que j'aime toujours autant.

Tu m'en voies au comble du bonheur numérique ^-^

Paulemile a écrit:J'ai toujours du mal à capter comment on en a pu arriver à de tels anachronismes

M'kay, tentons avec un exemple, peut-être :)
Ex: la Z-team qui bosse pour le Gouvernement.
L'apparition des meuporgs en 555 (du coup avant le tome 1 du manga) fait que le ki n'a plus la même importance dans cet alterverse que dans l'univers de base, la Z-team y est de fait beaucoup moins providentielle et n'en devient qu'un maillon parmi d'autres dans la chaîne des rapports de force, elle ne solote plus - elle n'a jamais soloté en fait, ici - et s'insère dans un circuit relativement long. Cela n'empêche que la chronologie de Calfirû suit beaucoup celle du manga. Par exemple, Radditz est mort à peu de choses près dans les mêmes circonstances que dans le manga. Gokû et Piccolo étaient là. Il y avait juste un ou deux meuporgs en plus dans l'équation de ce combat :)

Paulemile a écrit:Chaque chapitre qui passe me fait prendre conscience qu'on tient là une fic qui mérite de figurer parmi les meilleures de l'US.

Sachant qu'on est qu'au début de la fic, ça me fait très plaisir en plus de me mettre assez en confiance pour la suite, merci !

Paulemile a écrit:Comme j'avais déjà dit à Glados par le passé. Ceci n'est pas une fic, c'est un roman DBZ :mrgreen: D'ailleurs, pas que DBZ mais bon, l'important, c'était de placer le compliment :mrgreen:

Qui, crois-le bien, sera encadré en bonne et due forme au dessus de ma cheminée :mrgreen:

Paulemile a écrit:C'est toujours impressionnant de lire un chapitre comme ça et de se dire qu'il y a des gens bien meilleurs que soi dans la capacité à raconter une histoire, que ce soit dans le style, la richesse du vocabulaire, l'originalité du scénario, le charisme des personnages et j'en passe. Je ne suis pas jaloux, juste sincèrement impressionné... et content de pouvoir lire un truc pareil, surtout.

Dude, en matière d'écriture sur ce forum, si on pose mes hauts-faits et mon expérience sur un côté de la balance, puis qu'on large les tiens sur l'autre côté, mon paquet se retrouve aussitôt éjecté dans le ciel.

Paulemile a écrit:Ah et cette fois, j'ai tout lu d'une traite 8-)

o/

Et bien sûr on ne se quitte pas sans un : merci beaucoup pour ton Golden Commentaire !



Attention spoiler, ce qui suit spoile vaguement/implicitement la fic Cogito Gero Sum écrite par Max et moi-même. Vous n'êtes pas obligés d'ouvrir, c'est juste pour lever une ambiguïté, rien d'indispensable ;)
Spoiler
Pour les lecteurs qui se demanderaient ce qu'il se passe à la fin du chapitre 8 et de quoi je parlais quand je disais que certains avaient compris quelque chose, je précise pour lever toute frustration inutile : ce chapitre 8 - et plus précisément sa fin - marque le fait que cette histoire est un sequel à Cogito Gero Sum (pas "le" sequel, juste "un" sequel). Voilà voilà. :) ; je précise qu'il n'est aucun besoin d'avoir lu CGS pour comprendre Calfirû, vous comprendrez l'histoire différemment de ceux qui ont lu, mais pas moins bien qu'eux, juste différemment, vous vous poserez des questions qu'eux ne se poseront pas et réciproquement, et tout finira par se recouper ^^
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omurah
 
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Dim Jan 08, 2017 10:46

9

Vice de procédure






Un banc de poissons rouges ondoyant dans le vide intersidéral. Une tranche de pastèque trop salée. La tour Eiffaile trônant au beau milieu de Central Perk. La soupe trop liquide de mamie, bue à la fourchette. La Rouxmobile, postée sur le toit d'un bâtiment administratif culminant à plus de 70 mètres. Autant de tableaux se disputant la palme de l'incongruité. Trois imaginaires pour un plus vrai que nature. Restait encore à résoudre l'énigme de la présence de Gero - au volant de la Rouxmobile - sur le toit d'un immeuble aussi grand. À dire vrai… lui-même ne s'expliquait pas la chose ; pas plus qu'un clubbeur ne saurait déterminer la raison de sa présence dans le lit d'une inconnue, un lendemain de cuite. Le feu de l'action, sans doute. Que voilà donc l'étudiant tout au sommet de quelque gargantuesque immeuble, au toit aussi bitumeux qu'interminablement long. L'édifice en question n'ayant par ailleurs rien à voir avec l'immeuble Andrealphus situé à 100 km de là, cette même distance correspondant par ailleurs précisément au chemin parcouru par le fils d'Albon depuis qu'il était parvenu à faire démarrer la Rouxmobile sur un coup de bol, certes après avoir fait 3 morts et 5 blessés dans les rangs de Kiwi, à force de cliquer totalement au hasard sur les boutons d'un certain tableau de bord fantaisiste. Toujours était-il qu'au final, les 100 km, Gero les avait avalés en moins de deux. Et s'il avait roulé aussi vite et aussi loin — sur les routes et autres nationales bondées de Lomekatt — ce n'était certainement pas au nom de quelque envie pressante d'aller se chercher des croissants au beurre à la boulangerie, mais parce qu'il avait le feu aux fesses. Ce même feu — les émissaires du colonel Kiwi — qui l'avait d'ailleurs poursuivi jusque sur le toit de l'immeuble historique au sommet duquel le fils d'Albon s'était donc parachuté sans trop savoir comment, au terme de sa cavalcade folle et furieuse, couronnée par un ultime dérapage à 720°. La tête lui tournait encore - d'ailleurs - au moment où l'étudiant coupait les moteurs de la Rouxmobile pour ensuite – et contre toute attente – sortit de ladite voiture (sans refermer la portière) afin d'aller de lui-même au-devant de ses poursuivants : Needira et compagnie, donc. Il s'approcha desdits soldats et autres meuporgs de toute nature possible et imaginable, avant de subitement se figer sur le bitume, conservant par là même une distance de sécurité avoisinant les 10 mètres. Toute relative - la distance – sachant que la portée des armes de poing et autres kikohas des Impériaux ci-présents dépassait allègrement les 10 mètres. Gero leur faisait pourtant face sans trembler, désormais, ce en dépit du “roofing” frigorifique jouant des coudes avec le vent pour lui mordiller les pieds, d'autant plus sauvagement que le fils d'Albon avait paumé ses sandales au neuvième étage de l'immeuble Andrealphus.

— Je ne sais pas où est Yamcha. Je ne le connais pas. Laissez-moi tranquille, siffla l'étudiant.

Aucune réponse, sinon un éternuement venu d'on ne savait trop où.

Gero se mit à compter - de tête - le nombre de traqueurs présents ci et là du toit, en cet instant hors du temps. Le jeune élève de Veronica Blanc alla alors de surprises en surprises. La première : chacun des nombreux commandos ci-présents comptait apparemment 5 capitaines d'infanterie pour 1 major. Or, quand on savait - comme Gero le savait - qu'un commando Impérial dit d'élite se composait généralement de 5 lieutenants pour 1 capitaine… il y avait effectivement de quoi être surpris par la configuration actuelle, pour le moins sur-abusée. Fait plus surprenant encore : certains traqueurs aliens - affublés pour la plupart d'étranges masques respiratoires - se tenaient, plus ou moins paresseusement, sur on ne savait quelles “mobylettes” Impériales rétro-futuristes type aéroglisseurs et autres meupo-véhicules ayant justement permis aux aliens en question de courser l'étudiant partout au large de Lomekatt, et ce jusque sur le toit du présent bâtiment administratif au sommet duquel 98% de ces mêmes aliens n'auraient jamais su monter si promptement, d'ailleurs, sans leurs engins, puisqu’étant vraisemblablement incapables de voler sans appui technologique. Le fait plus particulièrement surprenant tenant en ceci que tous ces traqueurs infoutus de pratiquer le Bukū Jutsu n'étaient pas nécessairement les moins gradés, parmi tous les Impériaux ci-présents ; loin s'en faut. Était-ce bon ou mauvais pour les affaires de Gero ? Le concerné n'y avait pas encore réfléchi. Il pensait à autre chose ; à un nombre, plus exactement. C'est d'ailleurs en ayant ledit nombre en tête - 1200 - qu'Hiéronimus – piqué par il ne sut lui-même quelle mouche – tendit subitement le bras gauche droit devant lui, doigts écartés puis orientés au hasard en direction de l'un des nombreux émissaires de Kiwi actuellement postés sur leurs deux-roues. Ne restait plus qu'à tirer dans le tas, et justement : l'étudiant avait en boutique 1200 unités sonnantes et trébuchantes qu'il lui tardait de flamber en un seul jour, sans regarder à la dépense.

Des tréfonds du camp Impérial ci-présent jaillit un murmure vaseux, au vu des intentions de La Cible.

Pour autant, le jeune homme — major de son état ; à combinaison dorée de surcroît — ainsi visé par le fils du prince Albon, loin de s'en être offusqué redoubla de nonchalance, allant jusqu'à poser tranquillement ses coudes de part et d'autre du guidon de sa mobylette — en mode “attente” — sur un air indéterminé puisqu'effacé derrière un masque à gaz surmonté d'une visière opaque à la sophistication certaine. À dire vrai, rien ne transparaissait réellement - du physique de Khayūr - sinon son allure fluette, sa carnation aux couleurs des briques, son nez aquilin, et s'il fallait un quatrième point : sa coupe César, rouge brique là encore, en plus clair. Du reste, allez savoir s'il avait 32 dents ou 23 ; un œil ou trois ; le trait lisse ou pas ; des oreilles ci ou là.

— Heh…, le petit t'aime bien on dirait, plaisanta Needira, depuis le conduit de ventilation vaguement cylindrique qui - voilà un petit moment déjà - lui tenait lieu de siège improvisé.

— On dirait bien, répondit laconiquement l'interpellé - Khayūr donc - sans pour autant chercher le contact visuel avec sa collègue, puisqu'il lui faudrait - pour ce faire - pivoter la tête sur 360° ; sa limite était - champ visuel inclus - de 300°, ce qui accessoirement ne l'empêchait pas de se manger les coups de pied que lui filait inconsciemment l'aliène sans pupilles, tandis qu'elle balançait mécaniquement ses jambes depuis son trône de fer aux apparences d'intestin difforme. Il a quoi comme niveau encore ? 8200 ?

— Nan, 1200.

— Ok.

— Déçu ?

— Hn…, ouais, quand même.

— Tss, regardez-le qui s'énerve tout seul à tenter de trouver sur un malentendu le mode d'emploi du Chi, tiqua la jeune fille eu égard à Gero qui se cherchait déjà éperdument le “bouton” pour cracher la sauce sur Khayūr.

— …

— Regardez-moi ça…, comme si le fait de gesticuler bêtement à s'en déchirer les muscles avait un quelconque rapport avec la collecte et le relâchement du Chi, réitéra l'aliène aux taches de rousseur vertes, sur un ton parfaitement condescendant. Tu penses arriver à quoi comme ça, Hiéronimus ?

— Tu as conscience qu'il ne t'entend pas ? Tu parles pour toi-même depuis tout à l'heure.

— C'est à toi que je parle.

— C'est bien ce que je dis. Tu parles toute seule.

— Ah, ok. Tu riras moins quand le petit réussira à te cramer le visage à coup de boule de Chi. Tu sais ce qu'on dit : un échec au 1000e essai n'interdit pas un succès au 1001e.

— C'est qui “on” ?

— …

— Tu dis qu'Alexander possède 1200 unités, c'est ça ? Pourtant, mon visiocasque m'indique autre chose.

— Oui.

— …

— En fait, c'est compliqué.

— Alors approchons-nous des autres, et tu nous réexpliqueras tout ça point par point. Parce qu'en ce qui me concerne je n'ai rien compris à ta première explication, comme d'habitude avec toi.

— Il possède deux Chi différents, son Chi originel… et un Chi étranger qui dort dans son plexus. Ce potentiel latent lui a vraisemblablement été…… offert. À moins qu'il ne l'ait volé, je ne sais pas. Déjà que je ne savais même pas ça possible, de transférer du Chi comme on se passerait du crédit mobile. En tout cas c'est ce Chi étranger qui génère le bouclier qui nous empêche de mettre la main sur Gero, termina l'aliène sur un air désinvolte, tandis que sa délicate main gauche arrachait - au même instant - l'un des boulons du conduit cylindrique converti en banquette, pour alors coincer ce même boulon entre le pouce et l'index. Needira éjecta aussitôt l'objet métallique en direction du crâne de l'adolescent tout juste pubère, lequel crâne n'explosa pas, puisque le projectile – bien qu'ayant pulvérisé le mur du son - n'érafla en rien celui du champ de force semi-sphérique couvrant sans faille les positions d'Hiéronimus et de la Rouxmobile garée juste derrière lui. Tu ne me croiras pas… mais ce n'est pas Gero qui contrôle son propre bouclier, assura l'officière aux yeux bigarrés. En fait c'est presque comme si… quelqu'un avait préprogrammé - directement dans le corps du gamin - l'apparition automatique de cette carapace, en cas de gros pépins. Et les gros pépins c'est nous, en l’occurrence. D'ailleurs je suspecte ce champ de force d'avoir été pensé pour interdire certains flux entrants, tout en autorisant les flux sortants. Du travail de pro donc ; et encore… je mâche mes mots.

— Tu te plantes dans ton diagnostique. Le bouclier provient de la voiture d'Alexander. Il l'a dit lui-même, quand on se trouvait encore tous dans le complexe Andrealphus. Toi, au moment où il nous a parlé, tu étais sortie t'acheter un café chez les vendeurs à la sauvette dans les environs de l'immeuble, il me semble.

— … Ah ouais ? Il a dit ça ?


Gero baissa les bras, au propre comme au figuré.
Rien à faire, pas moyen de cracher le moindre kikoha.
Déception, donc. À ne pas confondre pour autant avec défaite.

Et pour cause : Gero menait toujours le match.

Sur un score de 2-0 pour être exact. Le premier point ayant été marqué à l'occasion du hack - puis du vol - de la Rouxmobile appartenant jusqu'alors à une certaine Carla MΣŦåĿɨҚå Mendés, propriétaire légale de la voiture, et accessoirement : rockstar classée n°13 au classement Forbz des plus grandes fortunes du système solaire. Le second point du match fut quant à lui marqué au moment de la génération spontanée du champ de force translucide, vraisemblablement activé par Gero au hasard de ses tâtonnements sur le tableau de bord indécodable — sauf pour Mendés évidemment — de la Rouxmobile. Ce même Gero qui - donc - eut ensuite tenté le coup du chapeau, en s'essayant à l'art des kikohas, pour le résultat nullissime que tous - ci et là - purent alors constater de visu. Tant pis. Ça faisait toujours 2-0. D'ailleurs l'étudiant ne désespérait pas d'inscrire un triplé avant le coup de sifflet final.

— Je le répète pour la dernière fois : je ne connais pas Yamcha. On s'est rencontrés pas plus tôt que ce matin et je n'ai aucune foutue idée d'où il se trouve. Je parie même qu'il a déjà oublié mon nom. Vous perdez votre temps ici, avec moi. Allez plutôt enquêter sur sa position à lui, dans le pays, et oubliez-moi.

— La prime Impériale sur la tête de Wolfgang Yamcha s'élève actuellement à 17 millions de zenis. Ta tête à toi vaut 3 millions. 4 si elle est encore rattachée à ton corps au moment de te livrer au colonel Kiwi. Oui, je préfèrerais encaisser 17 millions. Non, je ne cracherai pas sur 4. Ni même sur 3, pour tout te dire.


Gero procéda par élimination en vue de repérer son interlocuteur non identifié, lequel interlocuteur n'était pas une fille, à priori, étant donné le timbre de voix. Non plus l'un de ces messieurs dépourvus de masque, sachant cette fois qu'aucune lèvre n'eut jamais frémi à aucun moment, parmi les chasseurs de prime à visage découvert, au moment où l'interlocuteur inconnu s'exprimait encore, alors à moins qu'il y ait des ventriloques dans les rangs de l'Empire, voilà qui réduisait donc le champ des possibles à tout juste 9 interlocuteurs potentiels : les officiers masqués d'apparence masculine. Gero s'en tint à cette donnée imprécise et s'épargna la peine de creuser plus loin.

— Tu dis que tu ne cracheras pas sur 3 millions ? rebondit l'étudiant sans trop savoir qui regarder. Mais vous êtes une bonne trentaine là, devant moi. 3 millions divisé par 30, ça fait jamais plus que 100 mille zenis…

— Ne t'en fais pas pour moi. On a nos méthodes à nous pour ce qui est de se départager.


La voix qui se prononçait de la sorte n'était, assez clairement, pas la même que celle d'avant. L'orateur non identifié n'avait pas changé de voix pour autant. La différence s'expliquait plutôt par le fait qu'Hiéronimus se voyait déjà imposé quelque nouvel interlocuteur. L'étudiant ne s'en formalisa pas et reprit comme s'il s'agissait encore et toujours de la même personne.

— Je te le répète, vous perdez votre temps à traîner ici, avec le menu fretin que je suis, pendant que le vrai gros poisson se fait la malle au calme. Et - des fois que ça vous intéresserait de le savoir - il se trouve que je suis le fils aîné de son altesse le souverain du Perdistan en personne, soit dit en passant.

— Le crier sur tous les toits ne te sauvera pas.


La voix avait encore changé ; l'interlocuteur avec. La barrière du masque décourageant par ailleurs, une fois de plus, toute tentative d'identification, outre le fait qu'Hiéronimus avait apparemment affaire à une interlocutrice, cette fois. Plutôt taquine d'ailleurs, étant entendu que l'intervention de l'officière en question n'était clairement motivée par rien d'autre que l'envie de glisser un certain jeu de mot fondé sur l'expression “crier sur tous les toits”, sachant que le contexte s'y prêtait divinement.

— Je disais donc : je suis le fils du prince Perdistanais. Autrement dit : toucher à un seul de mes cheveux revient pour l'Empire à déclarer la guerre à mon pays, ouvertement, officiellement.

— Bullshit. Tu es le fils du prince déchu, pas le fils du mec actuellement au pouvoir, la nuance est de taille.

— …

— Bien joué quand même.


La voix avait encore changé - sur la dernière phrase - mais Gero n'eut cette fois aucun mal à la reconnaître, pour l'avoir déjà entendue plusieurs fois en d'autres circonstances moins opaques. Aussi n'eut-il aucune peine à coller un visage sur ce timbre bourgeois si marqué.


Needira.


C'était elle qui avait parlé depuis son perchoir de fortune.

Les regards de l'humain pur jus et de la tsundere aux ¾ se croisèrent l'espace d'une seconde longue comme une année, vaporeuse comme un morceau de soie. Bientôt, l'esprit passablement subjugué d'Hiéronimus dansait — à travers ses pupilles mordorées — au rythme des “cheveux” bruns de l'envoûtante jeune fille, dont la toison — des antennes, en réalité — battait au vent avec la même grâce — et dans la même direction — que les pièces de linge blanc étendues ci et là, sur le toit du présent immeuble, probablement par le personnel officiant et séjournant au dernier étage du bâtiment. Quant à l'échange de regards en cours, celui long comme une année, eh bien : l'année passa, à la vitesse d'une seconde. Une seconde décisive durant laquelle l'étudiant sembla chercher - dans les yeux de l'aliène - la réponse à la question pourtant à peine née qu'elle le torturait déjà prodigieusement, selon toute vraisemblance. Selon toute vraisemblance encore, Hiéronimus ne tarda pas à trouver sa réponse, ce qui d'ailleurs ne manqua pas d'étonner Needira, dans la mesure où cette dernière se savait n'avoir jamais au plus grand jamais esquissé l'ombre d'une émotion - ou d'une réaction quelconque - à même de susciter la réponse à une question dont la tsundere ignorait encore jusqu'à l'intitulé. Laquelle ignorance n'était en vérité absolument pas pour déplaire à Gero, qui n'avait aucune intention de vendre la mèche, à savoir : “ces gens apparemment au fait des remous politiques Perdistanais sont-ils aussi au courant pour mon QI et pour l'appareil qu'on m'a collé dans la bouche ?” concernant l'intitulé de la question, et “non, ils ne savent pas, autrement ma prime ne serait pas de 4 millions mais de 100, minimum” s'agissant de la réponse.

— Bon, alors, vous allez faire quoi les ploucs ? cracha l'étudiant après s'être fendu d'un simulacre de pas de danse éminemment provoquant et accessoirement assez classe pour lui valoir d'être sifflé par Needira qui ne se serait certainement pas attendue à pareille démonstration de style de la part d'un adolescent transpirant la geekerie par tous les pores. Vous allez me tirer dessus façon “on n'arrête pas tant que le bouclier n'a pas sauté” ?? Je vous ferai remarquer à toute fin utile qu'on se trouve tous - à la seconde où je vous parle - sur le toit d'un entrepôt Ministériel plein à craquer d'explosifs, obus et autres joyeusetés atomiques. Je ne parlerai même pas du projet French_Kiss qui vous fait cauchemarder la nuit et dont Zianimus404.com aura estimé à 1 chance sur 3 la probabilité qu'il soit développé en secret devinez où. Autant j'ai pas fait exprès d'atterrir sur le toit de ce bâtiment depuis l'épisode de la course-poursuite au large de Lomekatt, autant vous devinez bien qu'on ne se trouve pas dans ce district-là par hasard. Vous m'avez suivi - comme autant de petits insectes attirés par la lumière - jusque dans la gueule d'un loup dont la queue n'est rien de moins que la mèche d'un bâton de dynamite.

Si réponse à cela il y eut, Gero ne l'entendit pas. Au contraire du monstrueux grondement généré par la nuée d'hélicoptères apparemment en approche, lequel grondement terrifique n'échappa en rien à l'étudiant. Pas plus qu'il n'échappa aux Impériaux en présence, dont certain - les plus mous de la feuille - se bouchèrent les “oreilles” en catastrophe. Un certain soldat Impérial tomba d'ailleurs en syncope, giflé voire foudroyé par la cacophonie ; lui dont on disait partout qu'il saurait justement entendre l'éternuement d'une mouche dans une gare bondée, au passage d'un train. Du reste, on sut que les hélicoptères cerclaient pour de bon le sommet du bâtiment lorsque les pièces de linge blanc étendues aux quatre coins du toit, ainsi que les vêtements flottants des uns et des autres - Gero inclus - se mirent à virevolter chaotiquement. Le frère d'Ali Stanley fit bientôt basculer sa tête en arrière, afin d'identifier les invités surprise déjà suspendus au-dessus de leurs crânes à lui ainsi qu'aux militaires et autres meuporgs détachés par le colonel Kiwi.

Premier constat : les hélicos affluaient encore, gravitant pour la plupart au plus près du bâtiment administratif. Il en venait tant et si bien d'ailleurs qu'une simili partie de chaise musicale allait forcément s'engager dans le sillage du toit de l'immeuble, à ce rythme. Second constat : le cocktail d'aéronefs allant bon train s'apparentait plus à un Long Island Ice Tea qu'à un Last Call, s'agissant de la pluralité des ingrédients, ce pour la bonne raison que les hélicoptères dont disposaient les gardiens du présent entrepôt administratif — et plus globalement : les aéronefs ci-présents appartenant au Gouvernement de Médor VI — se disputaient les airs avec les engins massifs peints aux couleurs des gorilles de Carla Mendés ; la guerre de territoire en question se jouant tandis que les nombreux autres hélicos, desquels pendouillaient quantité de reporters TV et autres cameramans dûment ceinturés, se cherchaient eux-mêmes une “place au soleil” ; sans parler de ces quelques outsiders un peu allumés - des fans de Carla pour la plupart - quêtant, tels des vautours en retrait, l'ouverture pour entrer dans le ballet aérien.

Par ailleurs, qui dit ballet dit potentiellement musique, voire orchestre symphonique. De symphonie il y avait en effet, partant du vrombissement caractérisant chaque catégorie d'aéronef aux mises en demeure fleuries fusant déjà en tous sens, de haut en bas, de bas en haut, d'horizontales en obliques. Tout le monde insultait un peu tout le monde ; ça se bousculait, ça zappait la galanterie. Et quelque part au cœur de ce bordel allant crescendo : Gero. Lui dont les pensées alarmées sauce “bordel ça commence à partir en cacahuète là…” et autres “j'ai aucune foutue idée de la durée de vie du bouclier… alors autant que je retourne me planquer dans la voiture avant qu'il ne m'arrive une bricole” se bousculaient dans sa tête adolescente tandis qu'il amorçait effectivement un repli stratégique, à reculons dans un premier temps, autrement dit jusqu'à ce qu'une pensée paranoïde le pousse à faire volte-face en vue de vérifier que la Rouxmobile était encore là - sur le toit - depuis le temps que l'étudiant lui tournait le dos. Lui qui fit donc volte-face, et se catapulta alors sauvagement vers l'avant, à la seconde-même où ses yeux embrassèrent le scénario de tous les cauchemars qui se déroulait jusqu'alors à son insu : un meuporg mécanique - pas plus gros qu'un ballon de foot - s'employant à souder discrètement toutes les portes et fenêtres de la Rouxmobile, ce afin d'empêcher Gero de pouvoir ré-accéder à l'enceinte de la voiture. Le même Gero qui - dans l'urgence - ne chercha même pas à savoir comment ce meuporg s'était foutrement débrouillé pour passer le champ de force pourtant réputé inviolable. Non, Gero ne chercha pas à comprendre, et fondit simplement sur la voiture pour aussitôt tenter d'en ouvrir la portière n°1.

Fermée et bloquée.

Hiéronimus se jeta sur la portière n°2.

Fermée et bloquée.

La n°3, celle sur laquelle s'activait présentement le meuporg, qui d'ailleurs ignora Gero autant que Gero l'ignora.

Bloquée.

L'étudiant s'orienta vers le dernier battant, la mort dans l'âme.

Fermé ?

Ouvert ?!

Ouvert !


Le camarade de chambre d'Aaron Wheelo ne chercha pas plus que la fois précédente à comprendre le pourquoi du comment, et se jeta littéralement sur la banquette arrière, pour aussitôt refermer la portière fraîchement ouverte… et taper au passage du poing contre l'appui-tête de la banquette avant, par frustration. Laquelle frustration ne tarda pas, d'ailleurs, à se muer en effroi absolu, lorsqu'Hiéronimus réalisa - au moment d'égarer un œil au dehors - que le meuporg soudeur avait déjà changé de stratégie et scellait à l'instant-même la portière n°4 tout juste refermée, ce à dessein d'enfermer Gero dans la Rouxmobile.

Le sang de l'étudiant n'eut pas le temps de faire un tour complet que son instinct de survie lui avait déjà intimé d'abattre son pied gauche contre la portière en passe d'être définitivement fixée. Il fallut finalement trois coups de pied enflammés pour débloquer la situation dans tous les sens du terme. Le meuporg se vit alors éjecté au loin - dans le sens d'ouverture de la portière - par la violence du troisième et dernier choc, tandis que la portière en question - ayant elle-même pivoté sur l'entièreté de son axe - claquait fatalement contre la carrosserie blanche de la Rouxmobile, sans plus de dégâts. Tout se passa très vite, ensuite. Gero — après s'être emparé du revolver récupéré en toute hâte depuis la boîte à gant dont l'étudiant connaissait déjà tous les recoins par cœur — arrosa copieusement le meuporg dont il eut tôt fait de gagner la position. La même substance magmatique ayant servi aux soudures s'échappa alors du corps insectoïde de C-466 - à chaque tir de l'étudiant apparemment révolté - qui d'ailleurs ne cessa de s'acharner sur le cadavre à ses pieds qu'au moment où le chargeur du revolver fut entièrement vidé de ses 12 balles chemisées ; qui - si elles n'avaient pas été de calibre 23 Short Rifle mais, à tout hasard, de type .50 BNG - auraient très bien pu faire sauter tout l'immeuble. Certes, d'aucun dirait : s'il n'avait pas été question de balles peu perfor(m)antes, Gero n'aurait tout simplement pas tiré. D'aucun ignorait que Gero au moment de tirer n'avait aucune idée du fait qu'il s'agissait de 23 Short Rifle. Lui, l'éruptif. Lui, tellement capable de se tuer en âme et conscience, sur un coup de tête qu'il regretterait trois secondes plus tard au Poste-Frontière ; si Poste-Frontière il y avait.

Sans temps mort, le fils d'Albon s'en retourna à la Rouxmobile dont l'intérieur n'était désormais plus accessible que par l'ouverture sur laquelle donnait la portière n°4 située à l'arrière de la voiture, côté droit. Cette même portière demeurée grande ouverte, depuis un certain coup de pied. Aussi grande ouverte que la bouche d'Hiéronimus, au moment où ce dernier débarquait finalement au pied de la Rouxmobile ; plus précisément au pied de la toute dernière entrée valide, sauvegardée à coup de tatane par l'étudiant. Lui qui - du regard - parcourait présentement le sol bitumeux avoisinant la roue n°4 de la voiture. L'ébahissement du fils d'Albon tenant précisément en ceci que le sol en question se voyait apparemment criblé d'impacts de balles tous frais. Or Gero ne se souvenait pas avoir jamais tiré dans cette direction là. Cherchant encore à s'expliquer la chose, l'étudiant leva bientôt le nez au ciel et tomba alors - du regard - sur tous ces hélicoptères qu'il avait presque oubliés, en dépit du fait que certains - parmi les occupants de ces mêmes hélicoptères - l'avaient déjà interpellé plusieurs fois au mégaphone, sans que Gero n'y fasse jamais attention, et ce on ne peut plus sciemment. Du moins sa conscience s’était-elle fermée à toutes ces interpellations, et plus globalement à tout ce qui se passait actuellement autour de lui. Sa conscience mais pas son subconscient, le même qui sitôt interrogé par Gero servit alors sur un plateau la réponse à la question “d'où viennent ces impacts de balles qui n'existaient pas cinq minutes plus tôt ?”. Ceci dit — et à en juger par l'expression déconfite bientôt placardée sur le visage émacié d'Hiéronimus — la réponse à cette question n'allait apparemment pas dans son sens à lui. Et pour cause : ces impacts de balles tiraient leur origine du fusil d'assaut mis en branle par l'un des gorilles de Mendés, depuis l'un des nombreux hélicoptères, et à destination de C-466, du temps où ce dernier s'attaquait encore à la Rouxmobile, au grand déplaisir du gorille en question qui ne tarda pas à se voir lui-même troué comme une passoire par les gardiens du présent immeuble, perchés sur leurs propres hélicos. Lesquels gardiens — las d'expliquer en vain à cet homme en noir qu'il ne fallait surtout pas tirer en direction du bâtiment vu son contenu — décidèrent de se faire entendre manu militari. Tout cela, Gero s'en souvenait désormais, rétrospectivement. D'où son air déconfit, sachant qu'il avait fini par comprendre que si les balles du gorille de Mendés étaient parvenues à passer le bouclier aussi limpidement, alors cela signifiait potentiellement que ce même bouclier n'était pas lié à la Rouxmobile mais bien à la personne-même d'Hiéronimus, plus précisément à l'esprit de ce dernier. Autrement dit : le bouclier n'arrêtait que les corps étrangers sur lesquels se focalisaient l'attention et les craintes de Gero. Raison pour laquelle C-466 était parvenu à passer le champ de force sans aucun problème, puisqu'Hiéronimus ne l'avait pas vu arriver par derrière et n'avait donc pas pu l'identifier comme un ennemi à ne surtout pas laisser entrer. L'hypothèse devint certitude une fois que le fils d'Albon - au terme de 3 tests rapides - eut la confirmation que le bouclier se mouvait effectivement en même temps que son corps à lui se déplaçait.

Sans plus se poser de questions — était-il à ça près ? — le jeune garçon s'en alla prendre place sur la banquette arrière de la Rouxmobile, dans la position du quidam, donc coudes sur les genoux, pieds sur le bitume. L'étudiant avait de fait la moitié du corps immergée dans la voiture et l'autre moitié - les jambes donc - à l'extérieur. Gero glissa bientôt une main moite dans la poche cousue sur le devant de sa chemise blanche, de laquelle il extirpa une cigarette qu'il se grilla alors tranquillement. Les cris, ultimatums et autres pourparlers, qui se jouaient ci et là, ne lui parvenaient plus. Il les entendait mais ne les écoutait pas. La ruche effervescente qu'était devenu le toit de l'immeuble allait vraisemblablement devoir se passer du concours de l'adolescent, au moins le temps qu'il finisse cette cigarette, sans laquelle l'envie de se jeter par-dessus bord - du sommet de l'immeuble - risquait de l'emporter sur l'envie de rester se battre pour dame Liberté. Celle-là même que célébraient les paroles de la musique tournant présentement en boucle dans l'enceinte de la voiture, depuis l'autoradio qui diffusait en continu la playlist de Carla. Du rock. Gero détestait ça. En même temps… c'était peut-être de ce genre de sonorités qu'il avait le plus besoin dans l'immédiat, car de l'entrain il allait lui en falloir pour continuer le match malgré le score actuel de 2-1, voire 2-2.

C'est malheureusement sans entrain aucun qu'Hiéronimus tourna la tête en direction du tableau de bord de la Rouxmobile, pour alors constater que la myriade de boutons mortels était encore là, désireuse d'être utilisée comme elle le fut naguère, au moment où l'étudiant était parvenu - par son biais - à faire 3 morts au hasard dans le camp Impérial. Et encore, il n'avait utilisé que 6 boutons pour ce faire, là où la Rouxmobile en comptait bien 80 différents, disposés en 10 cadrans de 8 boutons chacun.


Image



À noter que le temps où l'étudiant n'y comprenait exactement rien aux fonctionnalités de la voiture était révolu depuis belle lurette. À l'heure qu'il était présentement, Hiéronimus maîtrisait déjà quasi-parfaitement les rouages du tableau de bord de la Rouxmobile, et saurait donc faire ses dégâts sans pour autant s'en remettre au hasard. Cela étant, tirer dans l'immédiat sur les Impériaux reviendrait à prendre le risque de faire sauter tout le bâtiment et toute la ville dans la foulée. Du reste, pour ce qui était des boutons figurant les options type attaques non explosives - l'expulsion d'un gaz toxique par exemple - rien qui ne soit jouable là non plus, étant donné la direction du vent et le souffle créé par les hélicoptères, entre autres. Autant de paramètres conjoncturels jouant plus en faveur des Impériaux qu'en celle de Gero. Lui qui tout bien pesé n'avait en fait plus aucune carte à jouer, dorénavant. Tout ce qu'il pouvait faire d'utile - dans l'immédiat - c'était attendre, et terminer sa cigarette. Ce qu'il s'employa à faire, d'ailleurs, jusqu'à ce que lui vienne à l'esprit l'idée de récupérer les baskets tantôt repérées sous le siège conducteur.

Tout compte fait, s'il ne pouvait se débarrasser de tous ces gens autour de lui en mal de lui mettre le grappin dessus, au moins pouvait-il s'épargner la peine d'avoir froid aux pieds. Aussi se contorsionna-t-il pour alors tenter d'agripper du bout des doigts les baskets de Mendés, sans avoir à décoller ses pieds du sol. Lesquels pieds ne tardèrent pas à se voir affublés d'une certaine paire de chaussures de sport, légèrement trop petite pour leur taille. Parallèlement, dans la main de Gero traînait désormais une moitié de sandwich tout juste récupérée depuis l'accoudoir central de la voiture. Certainement les restes du petit-déjeuner de Carla. Gero - une fois revenu à sa position assise dite du quidam - émietta finalement le sandwich sur le sol, à la faveur des pigeons à six ailes qu'il venait à l'instant de repérer dans les environs immédiats de la voiture. Ces mêmes pigeons ayant vraisemblablement outrepassé le bouclier sans peine aucune, eux non plus ; décidément. La bande de volatiles s'approcha bientôt des miettes aux pieds de Gero… qui les regarda manger, sans émotion dans le brun de ses yeux, jusqu'à ce que son attention soit détournée par un reflet aveuglant. Hiéronimus - intrigué - se pencha alors légèrement vers l'avant… pour ensuite constater que l'objet miroitant n'était autre qu'un détecteur Impérial – probablement celui de C-466 – échoué sur le marchepied de la Rouxmobile.

— Bon alors, c'est bon, ça y est ? Tu es mort cette fois ?

Gero se redressa et retrouva sa position du quidam, sans s'intéresser plus que ça aux questions rhétoriques qui venaient de lui être soumises par cette voix en provenance du tableau de bord de la Rouxmobile, plus précisément du téléphone de Gero, connecté une demi-heure plus tôt à ce même tableau de bord, par l'adolescent himself.

— Non, Bulma. Je ne suis toujours pas mort, apparemment. Désolé de te décevoir, souffla le fils d'Albon en émiettant un nouveau morceau du sandwich qu'il avait en main, toujours à la faveur des pigeons apparemment pas rassasiés par la première tournée.

— Putain…, t'écoutes vraiment de la musique de merde.

— J'y suis pour rien. L'autoradio de la voiture s'est lancé tout seul quand j'ai démarré.

— Ah. Sinon, sympas tes nouvelles chaussures roses, elles te vont bien au teint, pffhahaha !


Gero tiqua. Comment Bulma savait-elle pour la couleur des baskets de Carla Mendés ?
Le fils d'Albon leva le nez vers les hélicoptères, plus précisément vers les caméramans.

— Tu me vois ? s'enquit l'étudiant à l'endroit de sa jeune camarade informaticienne en herbe.

— Bien sûr que je te vois. Le monde entier te voit. Allez, souris, t'es filmé.

— Tss. Dire que j'avais toujours rêvé de passer à la télé, étant gosse. J'aurais jamais cru que ça se ferait dans ces circonstances…

— Purée, waw, elle est bien cabossée hein, la Rouxmobile. Paye ton mythe d'invulnérabilité. Et au fait c'est quoi tout ce sang que je vois sur la carrosserie de la voiture ? Tu as percuté des passants durant ta cavale sur les routes du comté ?

— Non. Des fans de Mendés se sont délibérément jetés sur la voiture en pensant que c'était elle au volant. Me demande pas pourquoi. Chacun ses fantasmes…

— J'aurais fait pareil si ça avait été Yamcha au volant. Ou encore Végéta.

— …

— Bulma ?

— … Ouais ?

— Je…

— …

— Je crois que je vais aller me rendre aux Impériaux.

— Gero…… arrête là, t'es fatigué, t'as la haine… ok. Mais ne commence pas avec tes idées.

— Je suis très sérieux. D'ailleurs je vais le faire tout de suite.

— Gero, ce n'est pas seulement ta petite vie qui est en jeu, là. Si ton cerveau tombe entre les mains de l'Empire, tu nous mets tous dans la marde jusqu'au cou. Ton intelligence associée aux ressources quasi-illimitées de l'Empire, c'est l'Apocalypse en perspective. Alors arrête de faire ta précieuse.

— Non mais, au pire, y'aura toujours Wheelo et toi pour contrebalancer. Non parce que finalement je me demande si je préfère pas la lobotomie à la mort, quand même, non ?

— Parce que tu crois que j'ai besoin de Wheelo pour te faire bouffer tes dents ?


Le fils d'Albon baissa la tête et sourit. Un sourire acide, mais un sourire quand même.
Aaron Wheelo aurait probablement dit la même chose que Bulma, sur le même ton orgueilleux.

— Si tu te sens en mesure de me battre, alors je peux aller me faire lobotomiser en paix. Je compte sur toi pour protéger la Terre.

— Et Stanley il en pense quoi ?


Le mot magique.

Il n'en fallut pas plus à Gero pour illico tirer un trait sur ses envies de reddition.

— C'est de la triche d'invoquer le nom de Gordon…, souffla bientôt le prince héritier, entre deux bouffées cancérigènes.

— C'est qui Gordon… ?

— Hein ?

— Tu viens de prononcer le mot “Gordon”.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes encore ?

— … On parlait de Stanley et ta langue a fourché.

— C'est ton cerveau qui a fourché. Moi j'ai dit “C'est de la triche d'invoquer le nom de Stanley…”.

— Non, t'as pas dit ça.

— C'est moi qui ai parlé, alors je sais encore ce que j'ai dit. Je ne connais même pas de “Gordon”.

— … Bref.

— Bulma ?

— … Oui Geronimo ?

— Kiwi veut me chopper pour pouvoir remonter jusqu'à Yamcha. J'en déduis au passage qu'ils n'ont pas encore pu lui mettre la main dessus à lui non plus, apparemment. T'as pas des infos à ce propos ?

— Ils n'en parlent pas à la télé. Ni sur le net. Mais si on suit la logique, Yamcha a été évacué à l'hôpital public national. Il est donc entre les mains du Gouvernement, pour l'instant. Reste à voir si Kiwi va organiser une attaque plus ou moins frontale sur l'hôpital en question… ou s'il cherchera plutôt à passer un deal avec le Gouvernement pour récupérer Yamcha par voie diplomatique.

— Le Gouvernement est affaibli militairement et politiquement avec le coup d'État, donc Kiwi a tout intérêt à opter pour la voie diplomatique. Ce sera vite plié.

— Le Gouvernement n'est pas affaibli du tout. Le Coup d'État au palais royal a été un échec total et cuisant.

— Pardon ?

— Ouais.

— … C-7 ?

— Faut croire qu'il existe, oui. Le Gouvernement a dû le sortir de ses cartons quand ça a commencé à chauffer pour ses fesses. On se souviendra d'ailleurs que cet unboxing nous avait bel et bien été promis – expressément - dans le cadre de l'équilibre triangulaire de la terreur. Promesse tenue, donc. Par contre rien ne prouve qu'il s'agit bien du numéro 7. Le Gouvernement a pu divulguer ce chiffre-là pour faire peur à l'URR et à l'Empire. La seule chose qu'on puisse dire avec plus ou moins de certitude - pour l'instant - c'est que le meuporg en question est probablement de très haut niveau, à voir la facilité déconcertante avec laquelle il aura mis en déroute la totalité du bloc révolutionnaire ayant pris la Présidence d'assaut ce matin.

— …

— Vise un peu. Tu te rends compte qu'il est même pas encore midi qu'il s'est déjà passé entre hier soir et maintenant assez de trucs pour remplir je ne sais combien de chapitres de fiction ?

— Une fiction de bien mauvais goût alors.

— …

— …

— Geronimo… ?

— Oui ?

— Mauvaise nouvelle.

— Vas-y.

— … Au moment où je te parle j'ai entre autres accès aux caméras du hall d'entrée de l'immeuble Andrealphus d'où tu as chopé la Rouxmobile. Certains émissaires de Kiwi se trouvent encore dans le secteur, notamment le hall. Ils sont restés pour chercher Yamcha, dès fois que. Du coup des petits groupes d'investigation se sont formés ci et là. Notamment des groupes de réflexion. Ils discutent entre eux, mais probablement aussi avec le vaisseau-mère, vu que certains ont dégainé leurs téléphones portables et autres communicateurs longue distance. Et d'après ce que j'entends à l'instant-même de la bouche d'un officier doré resté sur place… il y'a une certaine Tagoma qui va arriver dans ton secteur dans pas longtemps.

— Ta…… ? bafouilla Gero, le souffle coupé net.

— Tu la connais ?

— … De nom.

— De ce que j'ai cru comprendre, cette fille-là serait capable de cogner très fort, et les Impériaux pensent même qu'elle saurait décapsuler ton bouclier à mains nues. La fille vient juste pour essayer et si elle n'y arrive pas elle repartira simplement. Elle sera là dans un petit quart d'heure, d'après ce que j'ai entendu.

— …

— … Ça va ?

— Je suis assis sur un baril de poudre haut de 70 mètres, en compagnie d'une bonne cinquantaine de pyromanes en puissance. Disons que ça pourrait aller mieux.

— De là où je suis, l'impression que vous me donnez tous… enfin, je veux dire… on dirait que tout le monde attend qu'il se passe quelque chose. Bougez-vous là, sinon j'aurais ramené le pop-corn pour rien. Vous allez me faire regretter d'avoir changé de chaîne. Au moins sur AirCrash-Tv il y avait du drama pyrotechnique et tout.

— Compte pas sur moi pour faire avancer le schmilblick. Si les autres ont décidé de s'enliser dans le statu quo, moi ça me va parf…


Un bip faiblard. Voilà ce qui coupa le sifflet d'Hiéronimus.

L'étudiant se pencha bientôt pour ramasser le scouter de C-466, d'où provenait le bip en question. Ce n'était pas la première fois qu'Hiéronimus se retrouvait avec un scouter Impérial entre les mains. Par contre c'était bien la première fois qu'il sentait un scouter Impérial lui brûler les mains. Pas un feu réel - non - mais c'était tout comme, vu les informations bouillantes qui défilaient sur l'écran vert du scouter en question, sous les yeux déjà exorbités de l'étudiant. Lui qui d'ailleurs jeta bientôt le détecteur au diable, comme on se débarrasserait d'une patate trop chaude.

— Bande d'amateurs, même pas foutus d'assurer la sécurité de vos propre hommes. Bravo… ; qui a le temps de fuir en 99 secondes ?

Ces mots de Gero, même le soldat tantôt tombé en syncope n'aurait su les entendre, tant le fils d'Albon les avait chuchotés en proportion de son exaspération. Du reste, assommé qu'il était, par ce qu'il venait de lire sur le scouter de C-466, l'étudiant au regard devenu exsangue se laissa très lentement tomber en arrière, au point de bientôt se retrouver mollement étalé sur le dos — le long de la banquette arrière ; main ballante, cigarette pendouillant aux lèvres — sans que ses pieds aient décollé du bitume dans le processus.

Bulma qui n'avait rien manqué de la scène - visuellement parlant - s'empressa d'aller aux nouvelles.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu viens de lire de si grave sur ce scouter ?

— Un message automatique.

— Mais encore ?

— Version longue ou version courte ? proposa Gero sur un ton totalement désincarné.

— Version courte.

— 99 secondes avant impact.

— Hein ?

— … Tu te souviens quand je t'ai expliqué que le colonel Kiwi avait l'intention de faire sauter une ville dans le monde pour chaque heure de retard ?

— Oui. Et ?

— Il se trouve que tout le processus a déjà été automatisé. Il y a quelque part au cœur des bases Impériales un ordinateur autonome qui s'occupe de choisir les villes aléatoirement puis d'activer les canons toutes les 60 minutes en calibrant la puissance des tirs en fonction de la taille des villes visées, après avoir procédé en amont à toutes les économies d'énergie possibles.

— …

— Selon toute logique plus la ville visée sera grande plus le tir sera lourd, histoire de s'assurer que la cité en question soit proprement rasée et qu'il n'en reste plus rien. Mais il existe un contexte en particulier dans lequel un tir très peu puissant - donc économe - peu suffire à faire sauter une ville pourtant immense, si on sait viser au bon endroit.

— ………… Et merde.


__________________________________________________________________

Vice de procédure


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Re: Calfirũ

Messagepar Point le Lun Jan 09, 2017 22:29

Encore un très bon chapitre ! A quand le retour des sondages ?
On sent bien que c'est la merde, et on dirait que tout s'accélère alors que chronologiquement, que dalle de temps passe, et ça c'est fort !
Toute l'atmosphère est réussie, à commencer par la pression sur les épaules de Gero, et ça donne réellement envie de savoir késséssékispasse. Puis bon, quand on va voir Tagoma OS Goku venu en renfort, on ne pourra que considérer cette fic comme parfaite.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Calfirũ

Messagepar Paulemile le Mar Jan 10, 2017 16:41

Bien, bien, la hype est pas mal à son paroxysme là.
Omurah, ou comment rendre passionnante une scène se passant sur un toit d'immeuble avec un gamin, une bagnole et des hélicos dans l'univers de DB. :mrgreen:

Sinon j'ai bien compris ton exemple sur la chronologie (enfin je crois...) mais alors, j'arrive toujours pas à capter pourquoi Gero est jeune, tout comme Kochin et Wheelo, alors que Raditz est déjà mort et que Goku est marié (logique, donc). Je peux comprendre que dans ton univers, on ait encore le RR en forme, mais pourquoi Gero jeune ? Je comprends pas :cry: C'est son fils, son petit-fils en fait ?

Au passage, j'ai souri au lapsus avec "Gordon" :mrgreen:

En tout cas à ce train là, le tsunami de ouf prophétisé par Kochin ne noiera pas grand monde :lol:
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Re: Calfirũ

Messagepar Point le Mar Jan 10, 2017 17:13

C'est surtout parce que c'est un Alterverse. Omurah a précisé que la chronologie était inversée et que certains rapports entre personnages étaient modifiés.
La révolte
En cours.
Le plus modeste des êtres...Un homme qui fera peur au plus grand des démons...Celui-là même qui en deviendra le guerrier le plus fidèle...


Le fruit de ses tourments
En cours.
Piégé à cause de ses origines, Thalès va tenter de survivre pour venger son peuple. Mais avant tout, il va devoir se battre contre lui-même, et ce sera bien plus dur que ce qu'il imaginait.
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Jeu Jan 12, 2017 17:33

Je comprends ton questionnement, Paulemile, tout à fait légitime au demeurant :) (surtout vu les révélations du chapitre 8). La réponse version courte c'est bien celle que nous offre Zaagaan (merci :3) ; la version longue - intrauniverse - viendra quant à elle au moment où il sera l'heure de s'intéresser à la question :p ; normalement au stade où vous en êtes de la fic, c'est des explications dont vous n'avez pas besoin, normalement, pour suivre le fil easy. En fait pas mal de fics sur le même créneau que moi ne s'embêtent pas à donner d'explications in-universe, sachant que les alterverses se fondent sur un postulat de départ : on fait passer l'univers original “sous l'eau” ce qui en renvoie une image remodelée (la métaphore marche aussi avec un miroir déformant) qui n'a rien - mais alors là rien - à voir avec une image déconstruite.

C'est un exercice de style vraiment passionnant quand on s'y intéresse un peu
Et c'est d'ailleurs un style de fic plutôt courant en vrai… ailleurs que sur l'Union Sacrée. ^^

Merci pour vous commentaires, les encouragements font chaud à mon pitit corazon :cry:

Paulemile a écrit:Au passage, j'ai souri au lapsus avec "Gordon" :mrgreen:

:P

Paulemile a écrit:En tout cas à ce train là, le tsunami de ouf prophétisé par Kochin ne noiera pas grand monde :lol:

Pas faux du tout :lol:
Ceci dit, nous savons tous les deux pertinemment que le contrat de lecture vaut pacte du sang avec le lecteur, du coup moi aussi quand je promets un truc j'essaye de faire en sorte que la hype soit justifiée au finish :twisted: (et si vous avez l'impression qu'elle ne l'a pas été à l'occasion, c'est peut-être qu'elle a juste été reportée à un meilleur moment :mrgreen: *tousse* Yamcha *tousse*)

Paulemile a écrit:Bien, bien, la hype est pas mal à son paroxysme là.
Omurah, ou comment rendre passionnante une scène se passant sur un toit d'immeuble avec un gamin, une bagnole et des hélicos dans l'univers de DB. :mrgreen:

Merci :cry: ; ça a l'air de rien mais ça fait franchement très plaisir à lire !

Zaagaan Protecteur a écrit:Encore un très bon chapitre ! A quand le retour des sondages ?

Merci !!
Dès le prochain chapitre normalement :3

Zaagaan Protecteur a écrit:On sent bien que c'est la merde, et on dirait que tout s'accélère alors que chronologiquement, que dalle de temps passe, et ça c'est fort !

:o

Zaagaan Protecteur a écrit:Toute l'atmosphère est réussie, à commencer par la pression sur les épaules de Gero, et ça donne réellement envie de savoir késséssékispasse.

Owyea !!
Profitez-en, ceux qui aiment bien chibi Gero, il va pas tarder à, disons... perdre en temps d'antenne :mrgreen:

Zaagaan Protecteur a écrit:Puis bon, quand on va voir Tagoma OS Goku venu en renfort, on ne pourra que considérer cette fic comme parfaite.

T'as tout compris ce que j'essaye de faire avec cette fic :)
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Dim Jan 15, 2017 3:43

Omuraid nocturne sauvage ! Pour une fois que je fous rien à cette heure-ci et que j'ai pas sommeil :mrgreen:

Bon ok, ce chapitre est trop long. Beaucoup trop long. Mais je suis obligé de tout poster d'un coup, question de rythme.
Je l'ai séparé en deux chapitres du coup, ainsi ceux qui veulent lire en deux fois (ou plus) peuvent s'en donner à cœur joie :)
Les musiques des deux chapitres sont les mêmes du coup pour les thugs qui auront décidé de tout lire d'une traite, aucun besoin de lancer la seconde musique si la première tourne déjà sur votre PC :p
Au fait j'ai ajouté un sommaire du pauvre où vous avez les raccourcis, toussa. Je ferai une v2 de ce sommaire quand j'aurais le temps, avec synopsis, fiches de personnages, Pizza quatre fromages et peut-être même une couverture (en coton) :). Le sommaire en question se trouve dans le primer (merci pour ce mot super pratique Niic <3 ça évite de dire premier post du topic à chaque fois loul) et j'ai aussi et surtout ajouté un résumé des chapitres allant du premier au neuvième, donc tous les chapitres parus jusqu'ici kwa. Du coup ceux qui ont pas envie de se les taper pour pouvoir suivre la publication de l'histoire en temps réel peuvent se cogner les résumés (pas besoin de casque, ils sont bien moins assommants quantitativement que les chapitres en eux-mêmes) pour ensuite prendre le train en marche, si telle est leur volonté :p

Allez, c'est parti pour les chapitres 10 & 11 (accompagnés d'un sondage des familles) ♪

10

Grand Theft Auto I




20 secondes avant impact…



L'Oncle Morreski tourne à la vodka. Pas la Rouxmobile. Elle qui ne tourne pas à l'énergie solaire non plus, le carburant de cette voiture-là étant d'une tout autre nature : mélange de composants chimiques extraterrestres dissouts dans la bonne mesure d'eau puis stockés dans la Rouxmobile sous forme pâteuse. Le produit final ainsi obtenu — et sobrement baptisé “one million” — servant alors aussi bien à faire avancer la voiture qu'à activer les mille et une options de cette dernière. Le réservoir principal de la Rouxmobile pouvant par ailleurs contenir un maximum de 100 litres, question carburant. Du reste, et à titre d'exemple, la production d'un nuage de gaz toxique aura de tout temps coûté 6 litres de one million tandis que l'apprêtage et le lancement de missiles courte portée en eut toujours coûté 3 à l'unité. La résistance et l’adhérence gravitationnelle de la voiture consommaient quant à elles 2 litres pour chaque “G” en plus ou en moins. Et cætera. Plus important à savoir : la Rouxmobile consomme 0,13 litres tous les 100 kilomètres. Aussi était-il impératif de garder cette donnée en tête au moment d'investir le précieux one million dans des missiles et autres écrans de fumée, sous peine de se retrouver bêtement en manque de quoi faire avancer la voiture. Or, autant tomber en panne sèche sur le bord de la route quand on s'appelle Carla Mendés ne poserait aucun problème sur le papier, sachant que la sollicitude de la populace suivrait aussitôt comme s'il en pleuvait, autant tomber à court d'essence quand on s'appelle Gero et qu'on a 70 assassins au cul… est nécessairement synonyme de mort. Aussi n'y avait-il rien de vraiment étonnant à voir Hiéronimus tergiverser à l'instant-même quant à la position correcte à donner au levier de la Rouxmobile contrôlant le degré de résistance aux chocs en tous genre, y compris thermiques. Levier qui se trouvait présentement sur la position n°2, ce qui équivalait à une résistance moyenne. Gero hésitait en l'occurrence à caler ce même levier sur la position n°4, autrement dit la plus élevée, et peut-être aussi la seule à même de protéger l'étudiant de l'explosion cataclysmique censée advenir dans 30 secondes à tout casser… à en croire le détecteur d'un certain C-466. Le fils d'Albon tanguait encore fiévreusement entre la position n°3 et la 4, lesquelles positions consommaient respectivement 30 et 70 litres de one million, sur les 80 présentement disponibles dans la voiture au cœur de laquelle l'étudiant s'était déjà ré-enfermé sans plus du tout s'intéresser au bordel ambiant qui ne désenflait en rien ci et là du sommet de l'immense entrepôt militaire.

20 secondes avant impact…

3 ou 4… telle était la question.

10 secondes…

La vie ou la panne sèche.

5 secondes…

3… passe ou pas ?

4… mène à quoi ?

2 secondes…

Plus le temps…

1 seconde…


Spoiler
3


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Gero ouvrit les yeux.

Ce qui — en soit — constituait déjà une bonne nouvelle.

Une très bonne nouvelle.

Bientôt, l'étudiant klaxonna. 1 fois… 7 fois… 18 fois.
Façon de célébrer sa victoire.
La victoire du 3.

Car le 3 est passé.
L'apocalypse aussi.
Depuis deux bonnes minutes.

Pourtant… Gero s'arrête de klaxonner, dès lors qu'une certaine question lui caresse l'esprit, l'euphorie passée.

Oui, le 3 est passé.

Oui.

Mais à quel prix ?

Ah ça…
Non, le fils d'Albon n'osa pas s'enquérir de la réponse.

Il n'osa pas aviser son propre corps.
Il n'osa pas regarder à l'extérieur de la voiture, au travers de la vitre.
Il n'osa plus rien faire d'autre que fixer son volant, en tremblant des prunelles.
L'instant s'étira alors à l'infini… jusqu'à ce que l'autoradio de la voiture se rallume tout seul.

Comme par magie.


Lui qui s'était automatiquement désactivé deux minutes plus tôt, dès l'instant où la température ambiante s'était faite trop élevée dans le sillage de la Rouxmobile. “Knocking on Hell's Door”. Ou le titre de la chanson qui se lançait à l'instant-même, comme un début de réponse à la question dont les yeux hagards d'Hiéronimus se désintéressaient encore, tandis que son ouïe - elle - s'étonna bientôt de ne plus rien capter comme bruit, une fois Knocking on Hell's Door à bout de souffle. Car à la dernière note de la chanson succéda un silence de cimetière. Un silence absolu, abyssal, témoignant du fait qu'il n'y avait ni cri horrifié ni éboulement tapageur, au dehors. Non, rien que le silence le plus inquiétant qui saurait s'imaginer. Un silence si mathématiquement parfait que la seule conclusion rationnelle à en tirer supposait que l'apocalypse n'ait pas seulement emporté l'entrepôt mais l'univers tout entier. Ce qui par ailleurs expliquerait le vide insondable que l'étudiant sut bientôt contempler à travers le pare-brise semi-circulaire de la voiture, une fois qu'il (l'étudiant) se fut trouvé - après 19 essais - le courage d'affronter la réalité en face. Une réalité traduite par ce vide incolore s'étendant aussi loin que le fils d'Albon osa aventurer le regard, ce même regard qui finalement dériva beaucoup trop loin dans les océans du vide, au point de s'y égarer pour de bon, et ce sans aucun espoir de retrouver son chemin, le chemin du retour, inaccessible en l'absence de repères et surtout en l'absence d'embarcation suffisamment rapide, étant entendu que le courant avait emporté les prunelles de l'adolescent beaucoup trop loin. Et alors qu'Hiéronimus pensait avoir définitivement perdu ses pupilles au large du grand Rien, ces dernières lui revinrent soudain, à dos de vautour. Car un vautour de Broccionah passa soudain au ras du capot de la Rouxmobile, et Gero le vit passer. Pourtant l'étudiant n'accepta pas l'information. Il n'accepta pas ce que ses yeux venaient de lui servir comme image. Car accepter cette image reviendrait à accepter l'idée que la Rouxmobile se trouvait en ce moment-même à plus de 10000 mètres d'altitude. Sachant que les vautours de Broccionah volaient toujours à cette hauteur-là. Aussi Gero récusa-t-il en bloc la scène du volatile passant devant ses yeux. Il fut pourtant forcé d'admettre la chose au moment de se redresser sur sa banquette, pour ensuite aplatir son nez contre la vitre semi-circulaire du véhicule, histoire de se dégoter un meilleur visuel quant à l'environnement immédiat de la voiture. Ceci fait, l'étudiant reprit place sur sa banquette, ouvrit grand la bouche, cessa de cligner des yeux, et resta alors dans cette position hébétée durant deux bonnes minutes, avant de soudain s'exclamer d'une voix morte comme feuille d'automne…

— Vous vous foutez de moi ? Je suis perché sur le dos d'un avion en plein vol ?

Quoi de pire - quoi de plus malaisant - que d'en venir à l'idée folle d'une Rouxmobile - avec passager à bord - ayant été projetée si haut par une certaine explosion, qu'elle aurait ensuite été en mesure d'atterrir sur le toit d'un avion lancé à pleine vitesse ? Quoi de pire au monde que l'idée d'une Rouxmobile - avec passager à bord - s'étant magnétiquement harnachée au dos d'un avion trop haut perché ? Quoi de pire ? Rien ; sinon peut-être le fait d'assister – subitement et en direct - à l'atterrissage d'un soldat Impérial, sur le dos du même avion, à cinq mètres de la Rouxmobile, nez à nez. Même pas un atterrissage en catastrophe, plutôt du genre contrôlé, bien que l'impact se fit sentir jusqu'au cœur de la voiture-forteresse, voire jusque dans les entrailles de Gero, qui d'ailleurs n'y comprenait plus rien à la situation. Il en était même à “ça” de se pincer les joues, lui qui avait connu des rêves autrement plus terre-à-terre que la situation invraisemblable dans laquelle il se noyait désormais jusqu'au cou. Invraisemblable n'étant pas le mot juste, d'ailleurs. Et pour cause : quelle était donc la probabilité voulant qu'une voiture jetée en l'air puisse atterrir sur le toit d'un avion volant à plein régime ? Et quelle était ensuite la probabilité pour qu'un soldat Impérial — lui-même projeté trop haut par la même explosion — atterrisse pile sur le même avion ? Quelle était enfin la probabilité pour que ce même lieutenant classe 2 s'avère apparemment assez stupide pour se mettre — aussitôt débarqué — à tirer sauvagement sur la Rouxmobile, à coup de blasters survoltés, au risque de faire sauter l'Airbus ? Gero aurait estimé la probabilité d'une telle succession d'événements à 10 puissance moins 13, au pif, parce qu'il aimait le chiffre 13. Toujours était-il qu'une probabilité aussi infinitésimale revenait à ranger le dossier y afférent dans le tiroir étiqueté “impossible”. Et pourtant, le soldat Impérial tout juste échu au pied de la Rouxmobile ouvrit bel et bien le feu sur cette dernière, immédiatement, sans sommation. À peine eut-il prit le temps d'épousseter son étincelant plastron blanc aux belles et beiges épaulettes, avant d'ouvrir le bal au moyen de son canon portatif.

D'abord sur le toit d'un immeuble haut de 70 mètres.
Maintenant sur le toit d'un avion culminant à 33000 pieds.
On ne pourrait pas dire que la Rouxmobile n'avait pas vu du pays.

Gero rit franchement à cette idée, tandis que la voiture légendaire rendait l'âme sous les tirs compulsifs du soldat Impérial. Chacun desquels tirs occasionnait un cratère en bonne et due forme, sur la Rouxmobile bientôt 36 fois plus criblées qu'elle ne l'était déjà, lequel nombre correspondait au compte des tirs synthétiques relâchés par l'imposant alien à tête de tarentule. Le pire étant qu'Hiéronimus ne pouvait rien faire d'autre que regarder, bras ballants, sachant que faire démarrer la voiture - pour se jeter avec dans le vide - n'était pas une option ; pas plus que le fait d'ouvrir le feu tout aussi bêtement que le soldat d'en face. Alors, désœuvré, Gero paria simplement sur le tir qui aurait l'honneur d'achever la voiture. Il se dit que ce serait probablement le n°45. Pourtant, le 45e tir ne vint jamais. Car lumière se fit dès la salve n°42. Oui, lumière fut dans l'esprit obscurci de Gero à la seconde-même où ce dernier se posa la question qu'il aurait dû se poser depuis le début : “étant donné la vitesse minimale à laquelle file l'avion, comment se fait-il que j'aie été en mesure de voir en détails tous les contours du charognard qui m'est passé devant tout à l'heure ?”

La réponse à cette question… Gero ne tarda pas à la deviner.
D'ailleurs, il entendait déjà des voix s'élever au loin.
Plus de doutes.

Spoiler
“Je suis sur un plateau de cinéma”




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Sur le toit d'un bâtiment haut de 70 mètres.
Sur le toit d'un avion plus faux qu'une promesse de campagne.
Et maintenant : dans une voiture.
Une voiture dans une voiture.
Plus précisément : une Rouxmobile dans un bus scolaire filant sur les routes à 110 km/h.

Comment ?

Comment caser une voiture dans une voiture ?

La réponse à cette question était la même que pour toutes les bizarreries précédentes, et la même que pour toutes les suivantes, car après la voiture dans la voiture, Hiéronimus et la Rouxmobile connurent bien d'autres virées internationales et bien d'autres catastrophes plus invraisemblables et surréelles les unes que les autres, la palme revenant à l'épisode où l'étudiant avait bien failli se retrouver sur la Lune, avec 30 otages à lui. Failli seulement, au grand dam de Toto le lapin, qui n'aurait pas été contre un peu plus de compagnie. Lui qui d'ailleurs, comme tant d'autres, suivait en direct - à la télévision - la folle course-poursuite opposant le fils du prince Albon aux traqueurs Impériaux. Encore que les chaînes Tv diffusant cette chasse à l'homme ne captaient guère plus de 20% des audiences et autres parts de marché, sachant déjà qu'un bon 65% de l'audimat global allait aux chaînes qui diffusaient - au même moment - la coupe du monde des meuporgs, opposant Tao Paï Paï et Aaron Wheelo à Sydney Strangelove Jr. Les règles du tournoi ayant par ailleurs été modifiées pour plusieurs raisons. La première : l'absence de Gero. La seconde : l'attaque de la tour du muscle par Yamcha et les révolutionnaires. Ces deux événements cumulés ayant eu pour effet d'activer un certain article 11, dont les téléspectateurs n'avaient rien compris, outre le fait que la coupe du monde allait apparemment et finalement se jouer - pour la présente édition - sur la base de règles fondées sur un système d'attribution de points. En l'occurrence, et aux dernières nouvelles, Tao fils et Wheelo menaient le match sur un score de 5-3, à la mi-temps. Et tandis que ces deux-là - profitant de ladite mi-temps - se rafraîchissaient encore dans les vestiaires du stade olympique à coup d'eau gazeuse énergétique, Gero himself se rafraîchissait au même moment - à coup d'eau plate le concernant – depuis le “cockpit” de la Rouxmobile qui n'avait déjà plus rien d'une voiture. Plus depuis qu'Hiéronimus avait actionné les manettes ayant aussitôt transformé le véhicule sur roues en yacht de luxe, décapotable, décapoté, aérodynamique et fonctionnel.

D'ailleurs, la transformation du véhicule alla de pair avec sa restauration partielle, au niveau de la carlingue notamment, laquelle passa ainsi d'épave à semi-épave. Au registre des inconvénients : le passage voiture → bateau chamboula totalement la disposition du tableau de bord, à tel point d'ailleurs que l'étudiant n'arrivait plus - désormais - à y débusquer la panoplie de boutons d'action et autres leviers salvateurs, outre les plus basiques. Cela étant, Gero n'eut aucune peine à trouver comment faire démarrer l'engin nouvellement formé. Aussi la “Rouxboat” voguait-elle déjà sur les mers à une vitesse si démentielle qu'elle en ricochait comme une pierre plate sur le tapis océanique, n'en déplaise au vent qui brûlait de la ralentir, ou au pire d'arracher la chemise de Gero. Ce même Gero qui - avec ou sans vent - galérait déjà comme pas permis, manquant de se faire éjecter du bateau à chacun de ses propres virages trop secs, manquant aussi de se froisser tous les muscles à chaque fois qu'il était question de tirer trop fort sur la barre de gouvernail, à dessein d'éviter un kikoha sauvage ou tout bêtement en vue de garder le cap, envers et contre tous ces vents qui – au large, et par ces temps orageux – s'avéraient plus déroutants qu'un sac Cannelle aperçu dans une benne à ordure.

Cerise sur le gâteau : Hiéronimus avait tout intérêt à éviter autant que possible de se faire éclabousser par l'eau de mer, au risque de se les geler en moins de deux, étant donné sa vitesse actuelle et la température ambiante dans cette zone du Pacifique que l'étudiant arpentait ainsi au crépuscule. Car la nuit tombait. Non qu'Hiéronimus ait roulé sur l'asphalte - puis vogué en mer - du lever au coucher du soleil. Non que la période de rotation de la planète Terre se soit réduite d'aucune manière, en cette inoubliable journée du vendredi 06 Donembrom 734. L'explication était tout autre : à la minute qu'il était, Gero avait déjà parcouru – au volant de la Rouxboat - d'énormes distances en relativement peu de temps ; au point d'avoir changé de fuseau horaire, ce qui - accessoirement - lui valait aussi d'avoir largué au passage beaucoup de ses poursuivants parmi les journalistes ; mais si peu parmi les Impériaux. Et encore, les reporters eux-mêmes n'avaient pas dit leur dernier mot, d'où la présence d'une certaine armada de drones, flottant non loin au-dessus de toutes les têtes, notamment celle de Gero, lesquels drones eurent pris le relai des hélicoptères à la minute-même où ces messieurs-dames, directeurs et directrices des plus grosses chaînes d'information internationales, comprirent que leurs pôvs hélicos allaient se faire ridiculiser aussi facilement que s'il s'était agi d'avions en papier, vu la vitesse à laquelle fusaient les chasseurs de prime ainsi que la cible secondaire de ces derniers. Celle-là même qui – sur le petit écran – avait tout l'air d'un baron de la drogue fuyant on ne savait quelle meute de brigadiers fédéraux. Bien sûr, les chasseurs de prime n'étaient pas plus brigadiers que le fils d'Albon n'était baron de la drogue. Le grand-frère d'Ali n'étant rien de plus qu'un orphelin sans le sou, fuyant toute voile dehors pour sauver son petit derrière apparemment très convoité. Trop.

Gero jeta un coup d'œil au rétroviseur à sa gauche, celui équipé d'une fonction zoom en vertu de laquelle l'étudiant ne tarda pas à réaliser, sans trop de surprise, que les chasseurs de prime — ainsi que les meuporgs Impériaux type “air/eau” — le suivaient encore à la trace, sans bateau… puisqu'ils savaient tous voler, au contraire des soldats et meuporgs restés sur les quais. Ceux-là mêmes que le fils d'Albon avait justement cherché à disqualifier de la course en prenant la mer, sachant que lesdits soldats et autres meuporgs restés à la traîne - en plus de ne pas savoir marcher sur l'eau - ne maîtrisaient pas le Bukū Jutsu, et ne sauraient pas non plus s'aider de quelque véhicule Impérial que ce soit, partant du fait qu'aucun engin de l'Empire - outre le vaisseau-mère et les pods monoplaces - ne saurait rivaliser de vitesse avec la Rouxboat. L'idée de prendre la mer - signée Gero - s'avérait d'autant plus fructueuse que les soldats et meuporgs ainsi disqualifiés figuraient parmi les plus performants et les plus dangereux du lot des 70 assassins. Le gain était donc double. En contrepartie, Gero sabotait ses propres chances de s'en tirer en se planquant. Car on ne se planque pas facilement au beau milieu du Pacifique, sachant que le champ de vision y est énorme et les cachettes rarissimes. Non, on ne se planque pas. Quand on se trouve au beau milieu de l'océan, tout ce qu'on peut faire c'est compter sur sa vitesse. À ce titre justement, Gero n'aurait jamais cru la Rouxboat capable de se faire battre à la course par les apparatchiks de l'Empire, si gradés soient-ils. Pourtant, il fallait en venir à l'évidence : si l'étudiant ne s'était pas encore fait rattraper par les quelques Impériaux encore en course, c'était uniquement parce qu'il avait pris la mer avec une bonne longueur d'avance. Or, il semblait désormais évident qu'à terme, et malgré le fait que l'étudiant virait souvent de bord pour surprendre les Impériaux et grappiller un peu d'écart, ce même écart finirait par s'annuler. Pas nécessairement tout de suite, car les vitesses restaient comparables, mais fatalement, indubitablement : la Rouxboat allait se faire battre à la course sans code triche. Cette même Rouxboat qui pourtant filait si vite sur l'eau que l'étudiant ne serait pas étonné d'apprendre aux infos que depuis le début de la course-poursuite en haute mer, le bateau avait déjà eu le temps de faire le tour de la Terre 4 ou 5 fois. Le fils d'Albon ne chercha pas à mettre en route l'autoradio pour s'enquérir de la véracité de la chose, laquelle s'avérait impossible par ailleurs, ne serait-ce qu'en termes de carburant. Cela étant, Hiéronimus se demandait encore comment sa morphologie classe ficello avait bien pu se démerder pour encaisser de telles vitesses, à peine imaginables, à peine imaginaires. De telles vitesses, un tel froid, et une telle tension musculaire permanente. Gero se demandait si les 1200,046 unités, ainsi que l'étrange film translucide qu'il voyait luire sur sa peau à intervalles réguliers, y étaient pour quelque chose. La question et la réponse allaient devoir attendre, car l'étudiant avait plus important à se demander dans l'immédiat. Lui qui par la grâce du rétroviseur à sa gauche ne manqua en rien le spectacle des Impériaux levant soudain les bras au ciel, comme un seul fervent homme, pour ensuite décocher une pluie de kikohas qui, sitôt relâchée, alla s'engouffrer dans l'épais manteau de nuages divins, autant de cumulus badigeonnés de rose-orange par le crépuscule naissant.

L'idée derrière cette manœuvre type “balles perdues” était assez simple à deviner : tirer sur Gero en ligne droite laissait à ce dernier l'opportunité de voir venir les kikohas dans son rétroviseur. Or, en effectuant un tir en cloche, à la manière des archers de l'ancien temps, le problème ne se posait plus, et Gero allait désormais devoir composer à l'aveuglette avec un véritable déluge de kikohas, sachant que tous les obus ainsi tirés dans les nuages allaient lui revenir sous forme d'averse, et ce, non par derrière, mais bien par devant, façon “tombent les pierres”, ces trois derniers mots correspondant par ailleurs au titre de la chanson qui - coïncidence - tournait à l'instant-même dans la cabine du bateau, depuis l'autoradio qui - à l'instar de la petite télévision intégrée au tableau de bord - s'allumait et s'éteignait de manière parfaitement aléatoire, la faute à un probable déréglage dû aux multiples chocs encaissés par le véhicule tout au long de la journée. Du reste - et pour en revenir à la stratégie des “balles perdues” - Hiéronimus ne tarda pas à voir se découper droit devant lui l'ombre d'une “Zone Rouge” sur laquelle pleuvaient des cordes de feu, multicolores, oniriques, surréelles, séduisantes comme un récit mythologique, plus belles que le temps lui-même, fantasmagoriques, surnaturelles, prodigieuses mais surtout : mortelles. Cela étant, la Zone Rouge en question n'était ni assez large ni assez proche de Gero pour ne pas être contournable, s'il s'y prenait très tôt. Mais - et pour du “mais” c'en était un gros - Hiéronimus savait pertinemment que le fait de virer sèchement à bâbord ou à tribord toute aurait certes pour avantage de lui faire contourner l'averse de kikohas… mais surtout pour inconvénient de faire fondre - en partie - la distance entre la Rouxboat et les Impériaux. Eux qui avaient justement prévu le scénario voulant que leur cible ait à choisir entre la perte d'une partie de son avance et le risque de bouffer du météore. Cornélien dilemme. Pourtant, Gero fit bel et bien son choix, et se décida – après avoir activé la capote du bateau – à continuer tout droit, quitte à devoir jouer les pros de l'esquive. Laquelle esquive n'allait d'ailleurs pas se faire à l'aveuglette - n'en déplaise aux chasseurs de prime - sachant que le tableau de bord du véhicule polymorphe n'avait pas attendu l'épisode des balles perdues pour mettre à la pleine disposition du fils d'Albon deux radars tridimensionnels thermosensibles.

In fine, les choses se passèrent beaucoup plus vite et beaucoup plus simplement - à ne pas confondre avec facilement - que le jeune étudiant n'aurait jamais imaginé. En 3 secondes c'était déjà fini. Bilan des courses : 12 obus encaissés pour une bonne cinquantaine d'esquivés. “Peut faire mieux” pensa alors l'adolescent eu égard à sa propre performance. “Peut mieux faire ?” se demanda-t-il ensuite eu égard à celle des Impériaux. Car la question était cruciale. Autant le fils d'Albon se savait désormais capable de faire mieux qu'un 12/50, autant le highscore des Impériaux demeurait-il une énigme. Peut-être leur prochain essai — car prochain essai il y aurait sans aucun doute — s'avérerait-il bien meilleur en quantité et en qualité que le précédent, qui pourrait alors être qualifié de simple accident de parcours sinon de faux-départ. À contrario, il n'était pas interdit d'envisager que l'essai à venir se situe finalement à un niveau bien en deçà de celui d'avant… qui saurait alors être qualifié de coup de chance ou de record. Or, il est bien des athlètes incapables de battre leurs propres records. Etait-ce le cas des Impériaux ?

Gero guettait justement la réponse, dans son rétroviseur.

Une douzaine d'Impériaux — sur les 34 en présence — levèrent soudain un bras au ciel. Les 12 en question correspondant aux traqueurs suffisamment talentueux pour savoir tirer en cloche. 3 officiers parmi ces 12 chasseurs de prime n'avaient d'ailleurs jamais pratiqué cet exercice-là auparavant. Leur tout premier essai s'étant fait sur Gero lui-même, réussite du premier coup, donc. Parmi ces 3 là… Needira. Parmi les 9 restants : Khayūr. Du reste, les 12 bras Impériaux pointant vers le firmament nuiteux crachèrent soudain autant de kikohas que possible, générant ainsi une pluie ascendante de “boules de feu” de toutes tailles et de toutes couleurs. Gero ne put compter tous les kikohas, mais estima à mains levée qu'environ 5000 se perdirent dans le ciel. Restait encore à savoir combien allaient en redescendre, car le taux de réussite des tirs en cloche Impériaux n'approchait en rien les 100% ; la plupart des kikohas ne redescendaient pas. D'ailleurs le taux de réussite du premier essai des 12 Impériaux avait été d'environ 14%. Quid du second ?

Gero eut bientôt la réponse…

100%.

Ce taux de réussite, l'étudiant le devina plus qu'il ne le constata. Il le devina au moment de voir Khayūr s'entourer subitement d'une incroyable, incompréhensible aura mystique, faite de lettres et de chiffres flottants. Le major Impérial s'envola alors subitement très loin au-dessus du niveau de la mer, pour aussitôt aller se perdre à travers les nuages, dans un bang sonique trahissant la vitesse de pointe ahurissante à laquelle ce militaire était apparemment capable de se hisser. Lui dont Gero comprit d'ailleurs qu'il était monté au ciel pour rattraper la pluie ascendante de kikohas, voire pour la dépasser et s'amuser ensuite à renvoyer toutes les balles, une à une, en direction du fils d'Albon. Lui qui ne tarda effectivement pas à voir une nouvelle Zone Rouge se dessiner pile au Nord de sa propre position. Gero retira lentement ses mains du volant de la Rouxboat. Il laissa alors ces mêmes mains retomber mollement sur le siège conducteur, marquant ainsi le fait qu'il n'avait aucune intention de virer ni à gauche ni à droite. C'eut été du suicide pur et simple sachant que les Impériaux tout là-bas derrière n'étaient déjà plus si “tout là-bas” que ça. Plutôt “tout juste”. Non, Gero n'allait pas virer de bord. Il n'allait pas non plus perdre son temps à jouer au jeu ridicule de s'essayer à l'esquive de 5000 kikohas. S'il avait voulu jouer à ça, il n'aurait pas retiré ses mains du volant. Or, il avait retiré ses mains du volant, signe qu'il n'allait plus bouger le petit doigt, plus rien faire du tout en réalité, puisqu'il n'y avait plus rien à faire. Et ne rien faire du tout, quand on savait que l'étudiant - tout à sa nouvelle désinvolture - en oubliait littéralement son pied sur la pédale d'accélération, revenait en l'espèce à foncer tout droit dans la nouvelle Zone Rouge, sans aucune intention de lui survivre. D'ailleurs Gero ne pensait déjà plus du tout à la pluie de kikohas, aux Impériaux, à Kiwi, et tutti quanti. Il pensait plus simplement à son frère, à Wheelo, à Joachim, aux employés du manoir, à Bulma, aux actes manqués, aux saveurs de café exotique qu'il ne connaîtrait pas, à Noël qui approchait, aux cadeaux qu'il allait rater, aux cadeaux qu'il n'allait pas acheter, aux adieux qui ne se feraient pas…

Bang! Boum! Booom! Baoum! Wham! Kaboum!
Bang! Pang! Pan! Pam! Bom!
Bunk! Klon! Bing! Chtonk!
Wham! Pang! Bang! Bababam! Whaam! Blam!
Pan! Pam! Bababam! Whaam! Bunk! Booom! Baoum!
Klon! Bing! Pang! Pang!
Boum! Booom! Baoum!
Bang! Boum! Booom! Baoum! Wham! Kaboum!
Wham! Pang! Bang! Bababam! Whaam! Blam!
Bang! Pang! Pan! Pam! Bom!
Bunk! Klon! Bing! Chtonk!
Klon! Bing! Pang! Pang!
Pan! Pam! Bababam! Whaam! Bunk! Booom! Baoum!
Boum! Booom! BAOUM!




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11

Grand Theft Auto II





— Vous le voyez ? souffla Needira, une main en visière.

— Non. Il faut attendre que le nuage de fumée retombe. Ou alors quelqu'un se dévoue pour aller chercher le cadavre malgré la visibilité déguelasse, commenta l'officier Impérial flottant le plus près de la tsundere, un alien qui avait tout d'humain sinon la couleur de peau - trop blanche - et l'immense paire d'ailes colorées - type ailes de papillons - permettant à cet apparent quarantenaire - brun, coupé court et mal rasé - de se maintenir à la même hauteur que ses autres collègues pros-Kiwi.


Car il n'y avait bien que des pros-Kiwi ce soir-là, au-dessus du Pacifique. D'ailleurs il ne faisait pas bon prononcer le nom du général Danmarine en présence de ces gens-là, sauf à le faire immédiatement suivre de quolibets. Immédiatement voire instantanément, au risque de mourir sur un malheureux malentendu.

Profitant de ce qu'elle avait déjà la main gauche en visière, Needira Stark leva les yeux au ciel, alertée par une énergie en approche. Une énergie diablement asymétrique. Celle d'un collègue - Khayūr - s'en revenant des nues tel un ange tombé du ciel au ralenti, bien droit, les bras croisés. Un ange masqué qui - à bien y regarder - tenait plus de démon, vu sa couleur de peau.

— Need Stark, tu arrives à sentir son énergie ? s'enquit Khayūr une fois à portée de voix et en référence au fils d'Albon.

— Non, je ne sens plus rien. Zéro absolu, répondit la très policée Needira.


Policée, du moins en dehors des heures de service.

— Tu voudrais pas terminer le travail que t'as commencé et aller récupérer le cadavre ? hasarda le militaire aux ailes de papillon, à l'endroit de Khayūr.

— Si possible, j'aimerais autant éviter, chef. La fumée me dérange. J'y suis sensible, précisa l'interpellé, en désactivant son aura au passage.

— tranquille les gars, je m'en occupe ! intervint soudain l'un des rares autres Impériaux à être suffisamment gradés pour oser se tailler une place dans l'actuelle conversation d'officiers supérieurs ; lui qui s'affichait en outre comme le seul Impérial de tout le groupe à n'avoir aucun sang extraterrestre dans les veines : Tao Zvei Bong.

— Ah bon ? Ça va nous coûter combien ? plaisanta une certaine tsundere en se tournant vers le frère aîné de Tao Paï Paï ; lui - Zvei - qui ne se différenciait de son cadet que par son teint plus bronzé, ses traits plus durs, sa personnalité plus bourrue, voire exubérante ; et enfin : sa musculature trois fois plus chargée.

— Déjà, tu apprendras que je n'aime pas l'argent, madame. Ça s'est mon p'tit frère : Tao Paï Paï. Tu confonds les deux, fit remarquer le moustachu dégarni, sapé comme jamais dans son style emprunté aux pays de l'Est, dont il se revendiquait d'ailleurs - par solidarité envers sa mère - autant que Tao Paï Paï assumait son propre style oriental hérité de sa propre maman ; chinoise d'origine.

— Ah oui…, c'est vrai, toi c'est les voyages ta passion. Raison pour laquelle tu as choisi de bosser pour l'Empire, hein ? Et ta grande-sœur n°2 c'est les femmes, c'est ça ? D'où sa préférence pour l'URR où elle bosse en tant que professeur. Ou le bon plan ultime pour chopper de l'étudiante. Ta petite sœur n°3 - elle - c'est les têtes de “valeur” qu'elle collectionne, si je me souviens bien. Tu parles d'une famille de psychopathes.

— Hahahaha ! Tu ne sais pas ce qu'est un vrai psychopathe, Need Stark ! Tu n'as pas connu ma grand-mère maternelle ! sourit de toutes ses dents blanches le très imposant artiste martial, lui qui déjà bandait inconsciemment tous ses trop gros muscles, au seul souvenir de sa vieille folle de parente : pur produit de l'école des grues.

— Arrête de noyer le poisson… tu sais très bien ce que je vais dire, siffla la jeune tsundere. Tu n'es pas des nôtres. Le colonel Kiwi : tu n'en as rien à faire, fondamentalement. Ce n'est un secret pour personne ici et, tu vois, moi je me demande encore ce que tu fais là, avec nous, au-dessus de l'océan. Je te préviens Zvei, je t'aime bien, tu le sais, mais je m'opposerai catégoriquement au fait que te revienne le droit de remettre à Kiwi la tête de Gero, dans l'éventualité où tu sortirais légitimement vainqueur de notre petit “concours” à venir. Je contesterai cette légitimité le cas échéant. Tu es prévenu.

— Dites-le si on vous dérange les amoureux, s'immisça l'alien ailé, Dieu de son vrai prénom. C'est franchement pas le moment de nous faire la scène n°4, acte 7. Retenez-vous jusqu'à ce qu'on soit rentrés. Tao, tu t'es porté volontaire, alors vas-y, sois gentil et ramène-nous le corps du gamin.

— Euh, non.


Voyant l'air contrarié aussitôt apparu sur le visage de Dieu, Zvei s'empressa de préciser sa pensée.

— Je veux dire… toucher des cadavres c'est pas trop mon délire. Moi je me proposais juste pour dégager la fumée de votre passage. La mer est trop calme là, si vous attendez que le nuage de couleur se taille tout seul… vous allez attendre longtemps.

— Alors vas-y, pressa Dieu. Sors-nous de ton chapeau un meuporg type “air” capable de souffler un nuage aussi gros que celui-là. J'ai hâte de voir ça, termina calmement le brun, sur une micro-pointe d'ironie.

— Chef, quel meuporg ? ricana puissamment l'armoire à glace Impériale, passée ceinture noire de l'école des grues. Un nuage de fumée n'arrête pas un Tao ! récita religieusement Zvei en gonflant soudain comme un ballon - au niveau de la poitrine - sous le coup de l'appel d'air surhumain tout juste initié par ses narines, lesquelles triplèrent de taille pour l'occasion.


Trois petites secondes plus tard, l'énorme nuage multicolore n'était déjà plus d'actualité.

Au contraire d'un certain surdoué quasi-anorexique.

— Encore un bouclier ?! s'écria Zvei Bong en se crispant soudain de tout son long.

— Encore un bouclier, confirma sobrement Khayūr.

— Celui-là ne vient pas du gamin… mais du bateau, fit remarquer Needira. Et je ne sens toujours pas l'énergie de Gero. La faute à ce nouveau champ de force, je présume.

— Le bateau n'avance pas, nota Khayūr.

— Panne d'essence ? hasarda Dieu.

— Peut-être, répondit Khayūr, simplement.

— Lomee, Kat, on ne vous entend pas beaucoup…, releva la tsundere en pivotant sur elle-même de 70°, donc en direction des concernés : deux Impériaux “dorés” qui - à l'instar d'une bonne moitié des officiers ci-présents – portaient leurs uniformes réglementaires sous une ou plusieurs couches de vêtements plus personnels, plutôt que l'inverse.

— Tout ce qui m'intéresse c'est le concours final, la partie “attrape Gero si tu peux” ça fait transpirer avant l'heure pour rien, ça commence à me fatiguer, murmura Kat depuis la position du lotus qu'elle avait adoptée à dessein de se vernir les ongles des pieds, ce qu'elle faisait d'ailleurs, elle qui sous sa robe à froufrous et ses airs de poupée Barbie on ne peut plus sympathique, dissimulait une intelligence peu commune, mais aussi une personnalité paresseuse, intéressée, opportuniste et surtout désinvolte.

— Lomee ? tenta de suite Needira Stark, sans faire grand cas des frasques de la blondasse d'à côté.

— Si 5000 kikohas n'ont pas pu venir à bout de ce nouveau bouclier…, lâcha l'interpellé, sans plus de mots que ça, lui qui avait cette fâcheuse habitude de ne jamais finir ses phrases.

— Oui, c'est pas faux, lança Dieu. Needira, Khayūr, Zvei, Lomee, avec moi ! poursuivit le capitaine ailé dont le bras gauche se dressait déjà en direction du bateau immobilisé sur l'eau à 100 mètres de là.

Le nombre de mains Impériales orientées vers la Rouxboat passa bien vite d'une à cinq.
À la pointe de la première paume ouverte fleurit bientôt la version kikoha d'un dahlia pompon. Un mètre de rayon.
Terminant la seconde : une sphère rose - translucide - recelant en son cœur deux noyaux rouges jumelés. 8 mètres de rayon en tout et pour tout.
Au bout de la troisième main bourgeonna rapidement une grappe de boules vertes dissimulant - au centre - une énorme bille bleue. 1 mètre 10 de rayon pour l'ensemble de la grappe.
Ponctuant l'index de la quatrième main gantée : une sphère toute noire, à la surface plus filamenteuse que lisse. 2 mètres.
Terminant la cinquième : un orbe doré roulant sur lui-même à l'horizontale. 3 mètres 14.

“Zvei, toujours à jouer à qui a la plus grosse…” se désola Needira - en pensée - tandis qu'elle lorgnait encore discrètement sur les performances de ses voisins, plus précisément sur celles de Zvei. “Regardez-le, tout fier de lui en plus !” peina-t-elle à garder pour elle-même. “Zvei, t'es au courant au moins qu'à ce jeu-là, Khayūr t'aurait battu à plate couture s'il n'avait pas - comme nous tous ici à part toi - cherché à préserver l'autorité du chef en évitant de faire mieux que lui ?”

— Lomee tu fusionnes avec Needira ! Khayūr, avec Bong ! Go, GO ! fut le verbe de Dieu.

Les fusions ainsi demandées n'étaient pas des fusions de corps mais de kikohas. Du reste, la volonté de Dieu fut bien vite accomplie. Aussi Gero ne tarda-t-il pas à voir venir dans sa direction trois boules de feu aussi lentes à atteindre leur vitesse de pointe qu'elles étaient gigantesques. D'ailleurs, la plus petite de ces trois boules - le kikoha doré roulant à l'horizontale - quintupla soudain de volume, en plein parcours, devenant de fait la plus grosse des trois bombes, sous le regard médusé de Needira & Co. qui n'avaient vu venir le fait que la boule lancée par Dieu s'avèrerait finalement être la plus imposante et la plus destructrice de toutes.

Quant à Gero, eh bien…

Gero avait un “petit” problème.

3 ou 4, telle n'était plus la question, pour lui.
Faire confiance au bouclier ou fuir l'impact en transformant la Rouxboat en sous-marin, voilà le dilemme au présent.

Chacune de ces deux options avait ses risques, ses avantages et ses inconvénients.

20 secondes avant impact…

Le cauchemar recommençait.


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Gero déglutit. Lui qui ne saurait dire ce qui – présentement – l'impressionnait le plus. Le fait de se retrouver au cœur d'un sous-marin s'étant enfoncé à plus de 1000 mètres sous la surface ? Ou le fait de contempler - à travers l'immense hublot dudit sous-marin – 3 bombes colorées flottant en suspension au-dessus de sa tête adolescente ? Et par “au-dessus de la tête de Gero” il fallait comprendre : au fond des abysses, avec lui, juste quelques petites poignées de mètres plus haut que la position du sous-marin, les bombes en question ayant poursuivi Gero sous la surface océanique jusqu'à perdre de leur élan avec le concours des eaux, notamment. Les trois Kikohas géants s'étaient alors mis à flotter passivement, sans exploser. L'étudiant les contemplait désormais sans parvenir à quitter du regard le spectacle tricolore proprement magistral qu'offraient ces trois méga-bombes en sommeil, illuminant les abysses de leurs jeux de lumière aussi alambiqués que féériques. Le fils d'Albon craignait que les majestueuses sphères immergées ne se touchent, mais les distances entre elles s'avéraient au final suffisamment conséquentes pour oser croire qu'une telle chose n'arriverait pas. Aussi Gero s'autorisa-t-il à reporter son attention sur son environnement plus immédiat. Les bonnes et moins bonnes nouvelles se bousculèrent alors au portillon.

Première mauvaise nouvelle : ainsi que l'étudiant l'eut craint, le tableau de bord se voyait une fois de plus chamboulé du fait de la transformation intégrale du véhicule. Lequel chamboulement n'arrangeait pas Gero dans la mesure où ce dernier n'arrivait déjà plus à retrouver la manette qui lui avait permis d'activer le bouclier opalin de la Rouxboat, par pur accident, c'est à dire au moment et sur l'action-même d'avoir baissé les bras, heurtant de fait et par hasard le plus salutaire des leviers de commande incorporés au bateau. Seconde mauvaise nouvelle : La réserve principale d'oxygène disponible dans le sous-marin était ridicule. À peine de quoi tenir 2 minutes. Il devait certainement y avoir des réserves secondaires quelque part mais - comme toujours - Gero ne trouvait pas les boutons qu'il fallait trouver. Troisième et pire mauvaise nouvelle : l'étudiant réalisait à l'instant-même que l'activation du bouclier de la Rouxboat lui aura coûté la bagatelle de 8 litres de one million sur les 10 jusqu'alors disponibles. Sur ce point déjà fatal s'arrêtaient les mauvaises nouvelles, et commençaient les bonnes. La première : Gero avait sous la main 5 boutons typés “attaque-défense”. 5, c'était très peu comparé au total des boutons encore cachés, mais c'était déjà ça de pris. Surtout que l'un des 5 boutons en question proposait l'option d'activer une pompe à énergie liée à un convertisseur capable de générer du one million en partant de pas grand-chose comme matière première énergétique. Or, de l'énergie à pomper, Gero en avait justement trois sources bien juteuses pile au-dessus de sa tête. Du reste, le fils d'Albon n'avait plus qu'à mettre à profit ses 2 minutes d'autonomie en matière d'oxygène pour chercher une idée sur la base des cinq boutons d'attaque présentement disponibles. Une idée qui - dans l'idéal - présenterait un rapport “litres de one million investi/morts causés chez l'ennemi” optimal et maximal.

Les 34 Impériaux se tenaient au-dessus de la surface de l'eau. 5 petits mètres au-dessus, plus précisément. Non pas pour danser autour d'un quelconque feu waterproof mais à dessein de sauter à la gorge de Gero dès l'instant où ce dernier se déciderait enfin à refaire surface.

— Tu es vraiment sûr qu'il a plongé sous l'eau ? Ne s'est-il pas plutôt évaporé ? Je vous rappelle qu'on se trouve actuellement - sauf erreur de ma part, et de la part de mon scouter - dans la zone du Pacifique dite du carré des Bermudes. Les disparitions inexpliquées c'est monnaie courante, ici.

— Oui Zvei, j'en suis sûr, je l'ai vu. Il a plongé là, certifia le dénommé Straponteus - dit dernier des Goblins d'Alors - en pointant du doigt le centre du cercle formé par tous ses collègues.

— De toute façon, on va vite être fixés, rassura Dieu en désignant du menton le meuporg organique Pro-Kiwi que tous connaissaient sous le nom - auto-attribué - de “Monte Carlito Premier” ; le même Monte Carlito qui se tenait présentement au centre du cercle, non pas en suspension dans les airs mais à même le tapis océanique.


Car ce meuporg — en tout point semblable à n'importe quel manchot Empereur — savait marcher sur la flotte.
Il savait faire bien d'autres choses encore. Par exemple, rien qu'en tapant trois fois du “pied” sur la surface de l'eau…

— Sa mère la péripatéticienne en classe affaire ! ne put retenir l'incorrigible Zvei, qui assistait pour la toute première fois de sa vie au spectacle littéralement irrationnel, littéralement magique, d'un océan subitement devenu transparent comme l'air, sur un périmètre cubique énorme, quoique limité. Je vois tous les poissons et toutes les épaves ! Et toute la flore ! Et en couleur bordel ! s'émerveilla le titan chauve à la vue perçante, lui qui décidément s'avérait très bon enfant pour ses quarante ans bien entamés ; qu'on ne lui aurait pas devinés à l'entendre, si sa voix trop grave et marquée par le temps ne le précédait pas.

— Il manque l'une des trois bombes, remarqua tout de suite Khayūr, sur le ton du pragmatisme ; lui qui d'ailleurs eut tôt fait de bâillonner sa propre âme d'enfant, pourtant à peu près aussi impressionnée qu'eut pu l'être Zvei au même moment.

— Il manque La Cible n°2 aussi, ajouta calmement le beau Lomee, en fronçant les sourcils.

— Si tu fais référence à Gero… il est là…, souffla Needira Stark en pointant un doigt vers l'Est auquel Dieu faisait dos, lui qui fut d'ailleurs le premier à se tourner dans la direction indiquée, pour alors réaliser que le fils d'Albon se faisait déjà la malle au volant de la Rouxboat redevenue Rouxboat on ne savait trop quand ; sans parler des quatre turbopropulseurs qui se déployaient puis s'allumaient à l'instant-même, à l'arrière du véhicule ; autant de signes que l'étudiant fugitif commençait à percer – lentement mais sûrement ; en temps réel et dans son coin - les mille et un secrets de son embarcation.

— Lomee, Need Stark, Khayūr, Bong ! On lui colle au cul et on recommence ! scanda Dieu, en référence au coup du lâcher de bombes Menu Maxi best Of sur la Rouxboat.


Aussitôt ordonné, aussitôt fait. Les cinq nouvelles boules de feu géantes furent bien vite parées au lancement, tandis que leurs porteurs respectifs - talonnés par le reste des Impériaux - fusaient vers l'Est, à la poursuite du bateau turbopropulsé dont la vitesse surpassait dorénavant — et c'était là une première historique — celle des traqueurs.

— Au fait pourquoi tu tiens tant que ça à avoir la tête de Gero au bout d'une pique ? questionna Needira, “cheveux” au vent.

— C'est à moi que tu parles ? s'assura Zvei. Eh bien, Kiwi m'a promis un billet aller-retour pour la planète Guomus.

— Ah, encore ton amour des voyages…, souffla l'olympienne jeune fille aux tâches de “rousseur” vertes.

— Rester en pantoufles à la maison ça n'a jamais été mon délire. J'en mourrais. Et toi alors ? Tu cherches quoi exactement, avec Gero ? renvoya Bong.

— Et toi Khayūr ? questionna Stark en tournant la tête sur sa droite, donc en direction de l'alien rouge brique. L'argent ça ne t'intéresse pas. Les promotions non plus. Du coup… ?

— O… kaaaay… ; Il me semble t'avoir posé une question Need Stark… mais j'ai dû m'entendre penser trop fort, sans doute, s'offusqua Tao Zvei Bong.

— Ma réponse t'en toucherait une sans faire bouger l'autre. Au contraire de celle de Khayūr, m'est avis, répondit la jeune fille, gratifiant Tao d'un bref regard.

— Waaah, comment j'ai hâte de l'entendre me raconter sa vie…, cracha Zvei, tout ironique et pas moins vexé. Soit, allez, dis-nous tout, Khayūr fils bâtard du Khal Dragan, lui-même fils bâtard du grand-croix de l'ordre de la Mouche, lui-même fils bâtard du prophète Jvou Lavehdih, lui-même fils bâtard du Pape JP 2.5, lui-même fils bâtard de Superman, caricatura Tao Bong, en référence aux bruits de couloir courant quant à la généalogie de l'officier masqué, aussi illustre qu'officieuse.

— À trois je tire et celui qui n'a pas tiré avec moi perd 2 galons ou se tape le nettoyage des toilettes n°666, au choix, coupa Dieu, façon de solliciter le silence et la concentration de tout le monde. Zvei arrête d'embêter Khayūr ou tu vas encore te retrouver à devoir liquider une confrérie d'assassins ou payer durant un mois des pizzas au caviar made in Guomus que tu n'as pas commandées.


Les galons, les assassins, les pizzas : la belle affaire. Mais alors, les toilettes n°666…

Zvei frissonna d'un bout à l'autre et s'empressa de faire fusionner sa “boule de feu” avec celle de Khayūr avant la fin du décompte de Dieu, les deux hommes – Zvei et Khayūr - portant ensuite, ensemble, la charge de la boule nouvellement formée. Même scénario concernant Lomee et Needira. Cela dit, cette dernière, pour sa part, portait à une seule main la charge de sa nouvelle boule. Non par vantardise mais parce qu'elle employait son autre main à chasser le moustique qui se promenait sur son visage. 3 tentatives ne suffirent pas pour dégager la bestiole. Needira voulut armer sa main libre en vue d'une ultime baffe mais s'arrêta net, gelée en plein mouvement par une révélation qui - après coup - sonnait comme une évidence.

“Depuis quand on trouve des moustiques au beau milieu du Pacifique ?”

Laquelle réflexion fût immédiatement et naturellement suivie d'un…

“Eh merde !”

Bang! Boum! Booom! Baoum! Wham! Kaboum!
Bang! Pang! Pan! Pam! Bom!
Bunk! Klon! Bing! Chtonk!
Wham! Pang! Bang! Bababam! Whaam! Blam!
Pan! Pam! Bababam! Whaam! Bunk! Booom! Baoum!
Klon! Bing! Pang! Pang!
Boum! Booom! Baoum!
Bang! Boum! Booom! Baoum! Wham! Kaboum!
Wham! Pang! Bang! Bababam! Whaam! Blam!
Bang! Pang! Pan! Pam! Bom!
Bunk! Klon! Bing! Chtonk!
Klon! Bing! Pang! Pang!
Pan! Pam! Bababam! Whaam! Bunk! Booom! Baoum!
Boum! Booom! BAOUM!









Gero, dont les cheveux bruns tremblaient encore du souffle né de l'explosion tout juste retombée, se mit à rire comme un possédé. Lui dont les centaines de moustiques mécaniques – qui n'étaient autre qu'autant de micro-bombes volantes – s'étaient fait exploser à proximité des trois méga-bombes Impériales, retournant ainsi ces dernières contre les chasseurs de prime eux-mêmes. Le tout au prix dérisoire de 300cl de one million. Si ça ce n'était pas une bonne affaire !

— Chacun son tour chez le coiffeur ! Hahahahahahaha !

Sur ce, Gero avisa impatiemment - sur le tableau de bord - le cadran qui affichait jusqu'ici le nombre 34, correspondant au total des Impériaux d'ores et déjà scannés par la Rouxboat. Gero espérait désormais voir ce nombre chuter à 0. Aussi perdit-il son sourire en voyant le compteur tomber à 12 avant de se stabiliser. 12 survivants, c'était beaucoup trop, mais surtout : le nombre 12 était le pire qui pouvait sortir. Car ce nombre-là, Gero y avait déjà eu affaire quelques minutes plus tôt, aussi ne saurait-il avoir aucun doute quant à l'identité des 12 survivants. Précisément les mêmes qui avaient déjà fait étalage de tout leur talent tactique, de tout leur génie, sans réellement forcer.



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— Les gars, ne désactivez pas vos boucliers ! intima Dieu en désactivant paradoxalement son propre bouclier.

Les 11 autres survivants en dehors du capitaine restèrent tous bien sagement dans leurs cocons translucides, comme demandé.

— Non en fait, vous pouvez les désactiver, se ravisa l'apparent quarantenaire. Sauf vous, Needira, Zvei, Khayūr, Lomee. Vous quatre : renforcez vos bouclier au maximum du possible.

— Ok mais… Pourquoi ? s'enquit Zvei, sur un ton moins amusé qu'à l'accoutumée, et pour cause : il venait à l'instant-même de perdre 22 frères d'armes unis par les liens sacrés d'une même mission cruciale, 22 frères d'armes avec lesquels l'aîné Tao se serait bien vu partager beuverie tapageuse au sortir de la présente opération commando historique, si couronnée de succès. Et sinon chef, la prochaine fois on pensera à balancer sur nos ennemis des rayons lasers bien denses, monolithiques et structurellement élémentaires, hein ? Plutôt qu'à inventer des bombes fantaisistes tellement complexes et hybrides qu'elles en deviennent aussi instables et explosives que Stark quand elle a ses règles, débita le ceinture noire, tout à sa mauvaise foi caractérisée, lui qui néanmoins se garda bien de prononcer la suite de son coup de gueule, parce que jugée trop violente, voire infondée puisque pensée sous le coup de la colère : “si le chef de mission avait été le capitaine Farah Bin Afya, ça ne se serait pas passé comme ça, l'angle d'approche du problème aurait été clairement différent et nous n'aurions peut-être pas 22 morts à déplorer. Préparez-vous à une sale note du comité d'évaluation mensuelle des classes 1. Quoi qu'en tant qu'ami de longue date et vieux frère d'armes du colonel Kiwi, y'a moyen que le comité vous suce quand même les boules en dépit du raté…”


Dieu ne répondit rien - la plaie était encore béante et les mots lui manquaient – aussi se contenta-t-il de s'approcher en silence du bouclier fuchsia de Zvei, pour ensuite poser les deux mains dessus, à plat, comme on poserait deux mains à même le flan d'un baleineau échoué sur la plage, en vue de le faire rouler jusqu'à l'eau.

— C'est noté, Zvei. Tous les autres, aidez-moi à pousser, faites vite, il se barre ! pressa le capitaine à l'endroit de tous les Impériaux dont il avait expressément demandé la désactivation des boucliers. Je veux trois personnes sur chaque bouclier. Je vais compter et à trois vous relâchez tout le Chi que vous possédez dans votre corps, exactement comme si vous cherchiez à lancer la vague déferlante de votre vie pour tuer votre pire ennemi. La seule différence étant que le but est cette fois de faire parvenir les boucliers et leurs occupants au niveau du bateau de l'autre salopard. Alors visez bien ! On ne peut pas le rattraper individuellement, son embarcation est trop rapide. Mais en s'y mettant tous, on peut permettre à quatre d'entre nous d'aller régler son compte à Gero, mano a mano. Ce fils de pute va payer pour la mort de nos 22 visionnaires tombés au front pour la renaissance de l'Empire ! Pour Kiwi !! Tous avec moi !!!

Un chahut… non… un grondement… non… un fracas… non…

Un cataclysme approbatif et guttural se leva.



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Gero cherchait encore à éteindre la radio et la petite télévision incorporées à la Rouxboat. Surtout la télévision. Elle qui d'ailleurs indisposait l'étudiant au point de lui faire quitter la “route” des yeux quelques secondes, en quête du bouton “off”. Pas qu'il risque de se manger un bus au beau milieu du Pacifique, de toute façon. Difficile cela dit d'éteindre une télévision tout en s'efforçant de ne pas trop regarder en direction de cette dernière, or Gero évitait bel et bien de regarder en direction de l'écran du poste en question, ce par crainte de tomber sur les images officialisant la victoire de Wheelo à la coupe du monde des meuporgs, probablement terminée à l'heure qu'il était. Des images dures à digérer pour l'égo d'Hiéronimus, qui paradoxalement espérait bien qu'Aaron ait gagné, car ce dernier restait - envers et contre tout - son camarade de chambre.

À l'atterrissage subit des quatre Impériaux dorés sur le nez de la Rouxboat, Gero sursauta si vivement qu'il se serait sans doute heurté la tête au plafond de la cabine du bateau, n'eut été la ceinture de sécurité qui pour le coup venait de le sauver d'un étourdissement voire d'une syncope très malvenus.

En réalité, l'étudiant aurait peut-être mieux fait de s'évanouir. C'est tout du moins ce qu'il se dit au moment de voir l'un des quatre Impériaux souffler sur le pare-brise de l'embarcation en vue d'y générer assez de buée pour ensuite pouvoir griffonner au doigt un message que le fils d'Albon n'eut aucune peine à déchiffrer en dépit des lettres inversées.

“Tue-toi tant que tu le peux encore.
Lomee.”


Celui-là s'appelait donc Lomee. Un parent de Kiwi et Danmarine, certainement. Vu la ressemblance confondante. À ceci près que ce Lomee avait la peau vert clair, là où Kiwi et Danmarine l'avaient plutôt violet foncé. Lomee donc. Les deux autres, Gero connaissait déjà leurs noms. Et le dernier… un parent de Tao fils ?

“Quelle importance de toute façon…” soupira le fils d'Albon – en esprit – tandis que sa main droite approchait tranquillement du tableau de bord, en vue d'éteindre la télévision une bonne fois pour toutes. Celle-là même que l'étudiant n'avait déjà plus aucune raison de fuir du regard, étant donné que l'Empire allait bientôt tout lui faire oublier, de toute façon. Lui qui était de fait résolu à mettre la télévision et la radio hors tension, pour ensuite couper les moteurs, ouvrir en grand les portes de la Rouxboat, et enfin : se laisser prendre sans opposer aucune résistance. Tel était le projet de Gero dans l'immédiat. La reddition ; enfin. Un projet pourtant vite balayé par une image toute bête, entraperçue un peu par hasard sur le poste de télévision encore allumé. L'image d'un Wheelo auréolé de gloire - Tao Paï Paï et lui avaient sans doute gagné la coupe - et pourtant placide et neutre comme un Yaourt nature. Aaron - ensaché dans un élégant costard de rigueur – fixait la caméra et se contentait d'un drôle de geste - de la main droite - à destination des téléspectateurs. Pourtant, aucun de ces derniers ne sut comprendre la signification d'un tel signe de main. Aucun sauf un seul.

“Mange tes morts”


Tel était le message codé de Wheelo. Du moins celui exprimé par sa main droite.
Car les yeux d'Aaron avaient eux aussi un message pour son camarade de chambre :

“Je suis le seul au monde qui soit en mesure de te battre, Hiéronimus. Alors d'ici à ce que je trouve comment, tu n'as pas intérêt à aller te planquer au Paradis ou en Enfer sous prétexte que je ne sais qui d'autre aura réussi à avoir ta peau avant moi. J'en croirai pas un traître mot. Et je taguerai “pétochard & fuyard” sur ta tombe, à l'encre de chine.”

Ces mots - prononcés par les yeux du lord à la blonde queue de cheval - animèrent un véritable brasier en Gero. Au point que Khayūr en fronça les sourcils - perplexe - lui qui n'avait en rien manqué le subit changement d'expression faciale chez l'adolescent. En réalité, l'expression sur le visage de Gero n'avait point du tout changé. Il y avait juste ce Khayūr ne savait quoi en plus. Ce il ne savait quoi qui la dérangeait ou l'enthousiasmait. Il ne saurait trop dire, sachant qu'il ne s'était pas connu de sentiment assimilable à l'enthousiasme depuis des temps immémoriaux. Aussi ne saurait-il reconnaître un tel sentiment du premier coup, comme un vieil ami dont on aurait oublié le visage. Cela étant, le major masqué n'arrivait toujours pas à mettre le doigt sur le il ne savait quoi - dans le regard de Gero - qui la dérangeait ou l'enthousiasmait. Ce on ne savait quoi qui ne se lisait que dans les yeux de ceux qui s'apprêtaient à faire, en tout conscience, quelque chose de stupide. D'ailleurs, Khayūr ne put finalement retenir un frisson d'excitation et serra les poings tandis qu'un sourire se formait confidentiellement derrière son masque. Le fils hypothétique du Khal Dragan en était sûr désormais : Gero allait faire quelque chose de vraiment très stupide dans les prochaines secondes. Khayūr était très curieux de savoir quoi ; partagé entre inquiétude, panique et excitation. S'y ajouta la perplexité, dans la mesure où le major rouge brique ne sut s'expliquer de prime abord la raison pour laquelle le fils d'Albon sembla soudain prendre une énorme bouffée d'air, qu'il retint ensuite au point d'en avoir les joues tendues comme un tamtam, pour alors configurer on ne savait trop quoi sur on ne voyait quel clavier tactile. Sans transition, Gero tapa subitement du poing – avec tout l'aplomb du monde – sur un certain bouton rouge flanqué à même le tableau de bord du bateau qui par ailleurs filait encore et toujours vers l'Est, à vitesse grand V.

Aussitôt le bouton rouge martelé, les quatre Impériaux dorés se sentirent subitement cloués au hors-bord par les pieds, comme retenus par un aimant surpuissant. La chose prit une tournure dramatique, des airs de scénario catastrophe surréel, à la seconde-même où les Impériaux en question réalisèrent — au comble de la surprise — qu'exception faite de la proue sur laquelle ils étaient tous les quatre inexplicablement scotchés, le bateau se transformait sous leurs yeux en sous-marin, paré pour une toute nouvelle édition de 20000 lieues sous les mers, avec 4 passagers à bord, plus un pilote totalement coi, aux joues tendues à en friser l'implosion, aux yeux grands ouverts, statufiés dans une expression digne des plus grands timbrés de l'histoire humaine.


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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Dim Jan 15, 2017 22:03

T'abuses, j'ai même pas eu le temps de commenter le précédent chapitre !

Du coup, je commenterai le dernier une fois lu. ;-)

Alors, pour ce précédent chapitre, c'est sacrément bien réussi.

Tu me disais, pour ma fic, que ma scène de prison t'avait inspiré pour un truc (que j'ai hâte de découvrir au passage).
Je ne peux que te dire la même chose pour ce magnifique chapitre où la tension est si bien mise en scène que je compte m'en inspirer pour un futur passage.

C'est dingue, parce qu'en terme d'action ça n'avance pas beaucoup mais c'est toujours aussi complet, pas de remplissage.
Ta fic est complètement décalée, mais si j'ai bien compris tu ne comptes pas seulement partir de ce fait mais aussi l'expliquer ? Ça m'intrigue pas mal...

J'ai encore du mal avec les noms, comme chaque fois que je lis une nouvelle histoire avec beaucoup de personnages inconnus.
Stanley, c'est bien le frère de Gero ?
Et Gordon, qui est-ce ? Un personnage encore inconnu ?

La fin est superbement mise en scène. Ça sent l'apocalypse à plein nez.
En tout cas, c'est vraiment la merde pour Gero, et tu retranscris cette tension de façon magistrale.

Bon, et puis même si j'ai pas le temps, je n'ai pas pu attendre pour lire quelques lignes de la suite.
BOUM ! J'adore !
Par contre, la probabilité de tomber sur un avion en plein vol après une bombe nucléaire et qu'un soldat en face autant, que tout le monde soit vivant et que le premier réflexe du type en face me semble bien inférieure à 10^(-13). :mrgreen:

Très bonne continuation à toi, hâte de lire la suite. Je commenterai une fois fait, même si ça risque de prendre du temps car j'aurai une ou deux semaine(s) assez chargée(s). :(
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Jeu Jan 19, 2017 0:21

Kurama_Senju a écrit:T'abuses, j'ai même pas eu le temps de commenter le précédent chapitre !

Du coup, je commenterai le dernier une fois lu. ;-)

Prends ton temps ;)
J'arrête de rusher les publis de toute façon, ça me réussit pas des masses je crois :p

Kurama_Senju a écrit:Alors, pour ce précédent chapitre, c'est sacrément bien réussi.

Ouah, il commence bien ton commentaire ! ^-^

Kurama_Senju a écrit:Tu me disais, pour ma fic, que ma scène de prison t'avait inspiré pour un truc (que j'ai hâte de découvrir au passage).
Je ne peux que te dire la même chose pour ce magnifique chapitre où la tension est si bien mise en scène que je compte m'en inspirer pour un futur passage.

Tu m'en voies éminemment honoré, et surtout curieux !

Kurama_Senju a écrit:C'est dingue, parce qu'en terme d'action ça n'avance pas beaucoup mais c'est toujours aussi complet, pas de remplissage.

J'y fais gaffe, très très gaffe même, au moment d'écrire les chaps ^^

Kurama_Senju a écrit:Ta fic est complètement décalée, mais si j'ai bien compris tu ne comptes pas seulement partir de ce fait mais aussi l'expliquer ?

Mais totalement !

Même l'origine de la Rouxmobile sera expliquée (oui je te vois, toi, au fond de la salle, qui marmone "deus ex" dans ta barbe :mrgreen:) juste que j'essaye de la jouer différemment de d'habitude où j'ai cette tendance à faire de long chapitres "inutiles" plein d'explications sur l'univers qui finissent par être HS et casser le rythme, du coup ça ne veut pas dire que je fais l'impasse sur ces explications, mais simplement que je choisis mieux, dorénavant, les moments où c'est l'heure de les emmener ^^

Kurama_Senju a écrit:J'ai encore du mal avec les noms, comme chaque fois que je lis une nouvelle histoire avec beaucoup de personnages inconnus.
Stanley, c'est bien le frère de Gero ?
Et Gordon, qui est-ce ? Un personnage encore inconnu ?

Je pourrais lever voile mais si je te dis qui est Gordon, ça ne fera que t'embrouiller :p
Gero dit qu'il ne connait pas de Gordon, toi non plus, du coup ça tombe bien pour l'identification du lecteur au personnage :mrgreen: ; Stanley est bien le petit-frère de Gero effectivement ^^

Kurama_Senju a écrit:La fin est superbement mise en scène. Ça sent l'apocalypse à plein nez.
En tout cas, c'est vraiment la merde pour Gero, et tu retranscris cette tension de façon magistrale.

:cry:

Kurama_Senju a écrit:Bon, et puis même si j'ai pas le temps, je n'ai pas pu attendre pour lire quelques lignes de la suite.

C'est le plus beau compliment qu'on puisse faire à une fic, parce que ça veut dire que tu n'as pas eu à forcer ou à te violenter pour t'intéresser à la suite, du coup ça veut peut-être dire que je ne suis pas totalement nul non plus 8D (oui comme tout le monde ça m'arrive d'avoir des doutes trololol)

Kurama_Senju a écrit:BOUM ! J'adore !

On ne pourra pas dire que cette fic n'est pas... détonante... 8D

Kurama_Senju a écrit:Par contre, la probabilité de tomber sur un avion en plein vol après une bombe nucléaire et qu'un soldat en face autant, que tout le monde soit vivant et que le premier réflexe du type en face me semble bien inférieure à 10^(-13). :mrgreen:

MDRRR, oui, elle est carrément de très loin inférieure :lol:
Comme dit dans le chap c'était du pur yolo de Gero :mrgreen:
(le plus fantastique dans l'histoire c'est que mathématiquement on serait tout simplement tenté de dire que la probabilité est de zéro pointé, pourtant, amha, faut peut-être la chercher très loin, mais cette probabilité existe bel et bien, de façon rationnelle (et très théorique), quand j'y pense ça me donne paradoxalement plus le vertige que l'infini loul)

Kurama_Senju a écrit:Très bonne continuation à toi, hâte de lire la suite. Je commenterai une fois fait, même si ça risque de prendre du temps car j'aurai une ou deux semaine(s) assez chargée(s). :(

Merci beaucoup d'avoir laissé tes impressions, j'apprécie ^^
T'inquiète pour le reste, prend tout ton temps ;)
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Re: Calfirũ

Messagepar Tonay le Ven Jan 20, 2017 23:48

Alors tout d'abord, en rapport aux réponses que tu as donné au sujet de mon dernier commentaire : bordel, je suis le dernier des c*ns. C'était tellement évident, comme la blague de la tarte à la crème dans la face du clown. Sauf que là tu m'as envoyé la tarte à la crème, la table et le frigo dans la face. Et le clown aussi. Le pire, c'est qu'un p'tit truc me faisais tiquer entre ces 1200 unités, ces enfants savants et le reste, y avait un début de schéma. Merci pour cette illumination, je commence à cerner ton univers aussi chaotique que génial.


Maintenant, pour ces derniers chapitres :

Sa maman le poulpe, t'as géré. Alors déjà, j'abordais chaque pavay avec appréhension et un peu à reculons. L'apparence n'était pas ragoutante mais ça va, t'as réussi à rendre le tout digeste, comme une ultime part de gâteau au chocolat qu'on mange par gourmandise même si notre estomac essaye désespérément de fermer l'écoutille.
Alors tu nous a fait l'une des courses poursuites les plus épique qu'il m'ai été donné de voir. Entre les comptes à rebours et le reste, seul un truc ou deux me chiffonne : si explosion il y a eu, comment la bande d'impériaux a fait pour survivre vu qu'ils étaient tous posé sur l'équivalent d'un bâton de dynamite atomique géant ? Et la transition entre le plateau de tournage et l'océan ? J'ai loupé un truc j'ai l'impression.

Sinon pour le reste, c'est extrêmement bien géré, sauf le coup de gueule de Tao Zvei Dong... Gong ? Rong ? Trong ? ...truc... Un coup de gueule un peu trop appuyé je dirai.

Bref t'as géré, comme toujours. Tu t'investi à fond et ça se sent et se voit. Mes félicitations Omurah, sans déconner. Si il me faut un scénario en béton et aussi tordu que le Joker, je saurai vers qui me tourner.

+1 pour la fin de ce dernier chapitre, j'ai eu un immense rictus et un petit rire en imaginant la scène. Le retour en sous marin pour noyer la bande des 4, je l'avais venir de très loin, mais la situation et le Géro en plein pétage de plan, c'était juste jouissif.


Edit : Evidemment, en faisant un commentaire à chaud, j'ai oublié deux trois trucs.
Déjà, avec cette voiture multi fonction bourrée de gadgets, j'ai cru voir un remix de 007 version Omurah x) Ou alors Batman. Enfin, que ce soit l'Aston Martin ou la Batmobile, elles ne tiennent pas la comparaison avec la Rouxmobile.
Ensuite j'ai attendu un bon moment, après que tu ai décrit le coût de l'usage de chaque gadget, coût trop élevé en ce qui concerne les missiles, AMHA, que tu nous donne le coût du bouclier. J'avoue l'avoir guetté un bon moment et m'apprêter à te faire le reproche de son absence si il n'apparaissait pas :P
Dernière édition par Tonay le Mar Jan 24, 2017 15:11, édité 2 fois.
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Calfirũ

Messagepar Paulemile le Sam Jan 21, 2017 8:22

Tiens, je pensais avoir commenté après la lecture et puis non.
Réparons ça tout de suite.

Déjà, j'aime beaucoup la prise de position consistant à éluder le tournoi de Meuporgs. J'aurais bien aimé le lire cela dit (peut-être qu'on verra ça plus tard) mais la forme était bien originale.
Beaucoup d'idées marrantes autour du Rouxboat / voiture / sous-marin. Ca fait très DB époque Ruban Rouge justement.

Sinon j'ai capté pour l'alterverse, c'est juste que je n'avais pas fait gaffe à ce que c'était au début de la fic. Maintenant tout va bien :mrgreen:
Hâte de revoir Wheelo et Kochin aussi !
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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Sam Jan 21, 2017 18:49

Finalement, j'ai tout lu cette semaine. :mrgreen:

Alors là, tu te surpasses, ce qui n'est pas peu dire.

La scène dans la mer, tu l'as superbement bien gérée.
Le rythme, la tension, le descriptif, tout y est.

On se serait cru au code...
"Je suis poursuivi par une troupe d'élite intergalactique. Une pluie énergétique mortelle tombe devant moi. Que faire ?
A. Je fonce dedans : j'ai confiance en mes capacités et vaut mieux ça qu'être rattrapé par l'ennemi.
B. J'esquive : tant pis si l'ennemi me rattrape, chaque chose en son temps, je verrai après.
C. Je plonge sous l'eau : on ne sait jamais, des fois que ça passe inaperçu...
D. Demi-tour : il faut prendre le taureau par les cornes !
E. Je prie. Ah, merde, Dieu est avec eux..."

En tout cas, aussi improbable que cela puisse être, Gero retourne la situation... Arf, vivement la suite.

Et comme d'hab', excellente mise en forme de l'ensemble.

Une scène que j'aimerais énormément voir en image, c'est le coup de l'eau transparente. Je trouve ça fascinant d'imaginer les fonds marins sur des kilomètres de profondeur avec l'écosystème qui les accompagne (dont un Gero perdu) visible à l’œil nu.
Faudra que je pense à demander ça à Shenron pour mon prochain vœu...
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Re: Calfirũ

Messagepar Point le Dim Jan 22, 2017 2:12

J'ai lu que le premier des deux et je lirai certainement le suivant demain, m'ai j'accroche toujours autant et j'avais envie de commenter juste pour dire que j'ai commenté entre chaque publication. Je fais ds trucs inutiles ? Et bah BALLEK ! Ce qui m'a un peu ennuyé dans ce chap c'est simplement le nombre de pavés. Ouai, j'ai râlé parce qu'il y avait trop de dialogues et là je râle pour les pavés. Je me suis pas mal perdu mais...bordel ce wtf constant je me sens tellement faible par rapport à tout ce que j'ai moi-même pu produire. Le pire étant que ça reste cohérent avec ton style, ton univers et ta façon de mettre en scène. Je vais lire la suite directe, mais pour le coup j'ai pas compris pourquoi mettre deux chaps d'un coup, certainement pour l'équilibrage dialogue-pavé ? J'en sais rien et je verrai ! Bref, continue commeça avec ton chap de demain et si je commence à avoir du retard sur Calfiru ça va être chiant.
La révolte
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Le fruit de ses tourments
En cours.
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Re: Calfirũ

Messagepar broly97 le Dim Jan 22, 2017 15:55

Salut omurah ! Alors j'ai lu ce chapitre divisé en deux sous partie GTA I et GTA II (ouais déjà première remarque ! Ce n'est pas bien appaté les gens avec des titres si accrocheurs, du coup j'ai été obligé de lire :evil: ).

J'ai eu le malheur de lire le GTA I à la bibliothèque et j'ai eu le plus grand mal à ne pas me tordre de rire quand Gero quoi qu'il est dans l'avion. Mention spéciale à cette partie :

Gero aurait estimé la probabilité d'une telle succession d'événements à 10 puissance moins 13, au pif, parce qu'il aimait le chiffre 13
:lol: :lol: :lol:

Pour le coups ça m'a rappelé les situations rocambolesques de Picsou dans les histoires de Don Rosa. En fait voilà, si tu avais mis le spersos de Picsou et co au lieu de ceux de Dragon Ball cette histoire serait davantage passé comme une lettre à la poste dans ma psychée. On met Donald à la place de Gero et Gontran à la place de Wheelo ça aurait été horripilant.
La course poursuite a été haletante et les petites anecdotes que tu m'es à côté en pleine action me rappelle les petites cases explicatifs dans les BD franco-belges qui t'expliquent des trucs qui ont plus ou moins à voir avec l'action en cours ou passé (pas sûr que tu sache ce que je veux dire :? )
Et puis sympa la discussion entre les généraux au dessus du lac avec l'aîné Tao (par contre si c'est vraiment le monde d eDragon Ball, il doit avoir au moins 10 fois la quarantaine le bougre vu qu'il est le grand frère de Tao et certainement celui du maître des Grues).

Dommage que la compet de meuporg ne soit pas montré cela dit. J'aurais bien voulu lire comment tout cela est organisé :? .

PS : Malgré la qualité -1 point pour le chapitre. Des parties qui s'appellent GTA 1 et 2 et pas la moindre allusion au jeu de Rockstar c'est un blasphème que je ne peux laisser passer :evil: (sauf-ci je les ait raté).
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Mar Jan 24, 2017 14:52

Je réponds à chacun (et en détail, je vous dois au moins ça) dans pas longtemps, lady IRL fait que je ne peux pas prendre le temps de faire une réponse complète dans l'immédiat, en tout cas vos retours font très beaucoup plaisir ^^
À bientôt
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