Bref, voici donc la suite de cette histoire :
Chapitre 4 :
Du monde, la jeune Sparris ne connaissait que Cold 317 et ses lunes. Parfois, il lui arrivait d’aller sur Cold 318, l’autre monde habité du système stellaire. Mais ces moments étaient tellement rares qu’elle peinait à s’en souvenir. Depuis la mort de sa mère cinq ans plus tôt, la jeune saiyan était désormais orpheline. N’ayant aucun souvenir de son père exceptés les histoires de Puq Chonnaq, un twi’lek qui lui fait office de tuteur, elle dut se forger son identité avec ce qu’elle avait sous la main. Elle savait qu’elle avait un oncle, c’était d’ailleurs de lui qu’elle tenait différents parchemins dans lesquels étaient décris en détail les techniques de son père ainsi que les pouvoirs de ses yeux. Parchemins qu’elle recevait à la date précise de son anniversaire. Quand l’occasion se présentait à elle, Sparris s’éclipsait dans les régions les plus reculées de Cold 317.2, monde sur lequel elle habitait, pour s’entraîner à devenir une grande shinobi comme son père et devenir une saiyan qui rendrait sa mère fière.
À l'âge de ses dix ans, la jeune fille décida de se prendre en main. L'Empire n'était pas tendre avec les orphelins, surtout ceux issus de la classe ouvrière. À moins de posséder une force de combat suffisante pour rentrer à l'académie militaire, chose que Sparris aurait pu se permettre, il fallait soit compter sur quelqu'un de suffisamment généreux, soit commencer à travailler tôt. Puq, cuisinier dans la cantine d'une des usines, faisait partie de ces gens suffisamment généreux pour l'aider. Mais elle préféra gagner sa vie et travailler dans l'un des anneaux de forage, comme sa mère.
Sur place, elle contrôlait constamment son énergie pour toujours afficher environ 250 unités de puissances auprès des scouters des gardes. Elle n'effrayait personne tout en se permettant le luxe de paraître plus forte que la plupart des ouvriers de l'exploitation. De ce fait, il lui était souvent demandé d'accomplir des tâches plus dures que les autres, ce qui ne la dérangeait pas la moins du monde. Elle cachait évidemment aux autres qu'elle avait du sang saiyan, coupant sa queue aussitôt quelle repoussait et montrant que ses cheveux pouvaient adopter diverses coupes et longueurs. Tout ce passait relativement bien, jusqu'à ce jour fatidique.
Peu de temps avant l'accident, la jeune fille convoyait du matériel de soudage : le contremaître avait constaté que le conduit excavateur d'une des foreuses étaient fêlé à sa surface. Ne voulant pas interrompre la production, la direction demanda à ce que les réparations se fassent pendant le travail. Toujours est-il que Sparris eut à peine le temps d'arriver sur place et de constater l'absence du technicien réparateur qu'une explosion la surpris elle et les quelques ouvriers sur place, si bien qu'elle en perdit connaissance.
Quand finalement elle revient à elle, elle remarqua qu'un poids énorme lui entravait les mouvements. La saiyan, constatant la lenteur des secours, perdit patience et se dégagea avec sa propre puissance. Mal lui en prit, car elle n'avait pas remarqué que sa queue avait poussée, ce que le vieux policier à tête de loup s'empressa de remarquer en plus de son niveau de combat. Selon le code des shinobis, elle aurait dû le tuer pour préserver son identité. Cependant elle n'aimait pas prendre de vie, elle ne se sentait pas prête pour ça. Sans parler que cela aurait tout autant alerté la police de la présence d'une personne capable de tuer l'un des officiers supérieurs.
Elle s’était envolée vers les hangars qu’elle connaissait comme sa poche. Là elle créa plusieurs clones d’elle qui furent disséminé un peu partout pour brouiller les pistes de ses poursuivants, le temps qu’elle trouve de quoi se dispenser les premiers soins et retourner lentement vers son vaisseau. Dans cette opération, elle parvint même à isoler l’un des officiers les plus dangereux dans une nacelle de sauvetage. Certes il risquait d’y avoir des gardes, mais rien qu’elle ne pourrait maîtriser rapidement. Quelle ne fut pas sa surprise quand l’ascenseur s’ouvrit et la laissa nez-à-nez avec pas moins de vingt policiers, dont le capitaine qui risquait de lui poser de très gros problème.
« - Oh misère. »
Kishi resta un moment comme figé, comme s'il avait oublié comment réagir. Il s'était préparé à faire une battue dans tout le complexe et voilà qu'elle lui tombait dans les bras à peine débarqué. Mais surtout il était stupéfait par le fait qu'une gamine, certes une saiyan, puisse avoir une puissance similaire à la sienne. Même ses subordonnés restèrent là, comme attendant un ordre direct de leur capitaine.
L’ordre n’eut pas le temps de venir que la jeune fille entreprit sa fuite en s’envolant, défonçant le plafond de la cabine d’ascenseur par la même occasion. Les agents tentèrent de la poursuivre, rentrant quasiment tous en même temps dans la cage en se coinçant bêtement.
« - Laissez moi passer !
- Dégagez ! »
Hurlèrent Hunter et Brok quasiment en simultané à l’attention des policiers qui manifestement n’étaient pas en mesure d’exécuter cet ordre, coincés les uns contre les autres dans un habitacle trop étroit pour leur masse. Le capitaine ne prit pas le temps de rester stupéfait par l’inefficacité de ses hommes maintenant que son scouter avait capté la puissance de la fugitive, il n’allait pas la lâcher. Il défonça la porte du second ascenseur et s’envola à la poursuite de la jeune fille.
Sparris commençait à douter de sa situation. Parmi les agents présents, il y en avait qui étaient suffisamment forts pour lui causer des soucis. Surtout il y avait ce capitaine venu personnellement. Elle savait qu'un gaillard d'un tel calibre ne serait pas aisé à vaincre, même si elle était en pleine forme. Mais là, avec un bras ne pouvant presque plus bouger, engourdi par le bacta contenu dans ses pansements, elle ne pourrait même pas utiliser ses techniques. Le mieux qu'elle pourrait faire, c'est résister pour tenter de trouver une ouverture et fuir.
« - Plus un geste ! »
Hurla le capitaine. La jeune saiyan n'était pas disposée s'arrêter pour si peu et continua sa course. Constatant cela, Kishi calcula la trajectoire de la fuyarde et tira une puissante vague d'énergie. La cible ne put que s'arrêter pour éviter d'être fauchée, ce qui permit au capitaine de la charger et d'engager le corps à corps. Le terranien utilisa avec efficacité son allonge supérieure et le fait que tous ses membres étaient parfaitement valides. Quand finalement la saiyan du utiliser son bras gauche pour parer, elle ressenti la douleur encore vive lui remonter dans jusqu'à l'épaule malgré les doses d'antidouleur qu'elle s'était injectée plus tôt.
Finalement, la jeune fille utilisa la force de son adversaire contre lui : profitant d’un coup de poing du capitaine, elle s’éloigna légèrement de lui tout en se plaçant à l’horizontal. De cette manière, elle put en premier lieu lui donner un coup de genoux au menton, avant de se servir de sa jambe comme balancier afin d’appuyer un violent coup de pied au visage. Ce double coup projeta le capitaine contre l'une des machines convoyeuses de l'usine, le sonnant légèrement au passage. Cependant, la joie était de courte durée, car bien vite d'autres agents arrivaient sur elle.
Individuellement, peu d'entre eux pouvaient l'inquiéter, mais en groupe et accompagnés de certains des meilleurs éléments de la police locale, le combat ferait mieux de ne pas s'éterniser. Heureusement qu'elle connaissait quelques techniques pouvant s'utiliser avec une seule main et avec peu, voir aucun signe, dont le kage bunshin. Elle créa six clones et la stupeur frappa, comme elle l'avait prévue, la plupart des agents, lui permettant de passer à l'offensive. Les « sept saiyans » se jetèrent sur les policiers, mais seule la vraie disposait de suffisamment de force pour mettre hors combat ses opposants d'un coup. Même si la supercherie cessa bien vite quand les officiers éliminèrent les copies, l'originale en avait profité pour prendre la poudre d'escampette.
« - La peste, elle a profité pour filer à la suliban. »
Maugréa Brok, visiblement agacé par le tour que la fuyarde venait de leur jouer. Finalement, c’est le capitaine Kishi, remis de sa courte entrevue avec son adversaire, qui leur fit remarquer un détail que ses trois lieutenants n’avaient pas remarqués.
« - Où est Cena ? Il n’a pas prit part au combat ?
- Ah non. Maintenant que vous le dites, mon scouteur ne le détecte pas.
- Cela ne peut signifier qu’une chose : il s’est occulté et il la suit très certainement. »
La voie du dit officier caméléon se fit entendre dans les appareils de ses collègues. Enfin, presque, car il chuchotait.
« - Elle est devant moi, nous sommes à une centaine de mètres à l’est de votre position. Je vais tenter de la surprendre.
- Essaie de lui attraper la queue. Selon le codex xénos de l’empire, c’est leur point faible. Mais reste prudent : elle sait se battre pour une gamine.
- À vos ordres ! »
L'officier à l'apparence de caméléon avait utilisé sa faculté à se rendre totalement invisible aux yeux d'autrui, faculté qu'il combinait à la capacité à faire disparaître son ki, lui permettant d'occulter totalement sa présence même vis-à-vis des scouteurs. Il suivait la jeune saiyan, se tenant quelques mètres derrière elle. Il se déplaçait dans le silence le plus total, il avait même désactivé son détecteur pour éviter que le moindre son qu'il émette ne trahisse sa présence. Un véritable pro de la furtivité en somme.
Quelle ne fut pas sa surprise quand la jeune fugitive se retourna dans sa direction le fixant de ses grands yeux rouges. Elle se jeta sur le caméléon anthropomorphe le poing en avant. Ne pouvant continuer à dissimuler sa puissance, ni sa présence, Cena dut redevenir visible pour déployer ses talents martiaux en parant la charge de son opposante du bras droit. Cette dernière continua son offensive, déployant une maîtrise du corps à corps qui en surprendrait plus d'un vu son jeune âge. L'agent compta sur son agilité et sa vision périphérique étendue pour esquiver les attaques de la saiyan in extremis.
Alors que le corps à corps semblait tourner en la faveur du policier, la jeune fille, profitant de sa petite taille, déséquilibra le caméléon par un balayage vicieux. Avant que ce dernier n'ait eu le réflexe de léviter, son adversaire se trouvait déjà en dessous de lui et le projeta en l'air d'un tout aussi violent coup de pied remontant. Cena fut projeté d'une vingtaine de mètres au-dessus du sol d'un choc si brutal qu'il en eu le souffle coupé. Il ne remarqua qu'à grand peine son adversaire passer dans son dos, s'apprêtant à lui asséner une nouvelle frappe sous forme d'un coup de talon retourné.
« - SA YA JIN Rendan ! »
Cria-t-elle, concentrant son énergie dans son pied avant de frapper sa victime. Cena percuta violemment le sol qui, malgré son épaisseur, se déforma sous l'impact. Le caméléon anthropomorphe n'avait pas compris que son adversaire lui avait volontairement laissé un bref avantage pour pouvoir mieux le surprendre d'un coup et le mettre hors d'état. L'officier supérieur était complètement sonné après un tel assaut, si bien que la dernière chose qu'il vit avant de perdre conscience, fut la fugitive fuyant de nouveau, suivie par plusieurs agents.
L'état d'alerte était maintenu depuis maintenant plusieurs heures. La présence d'une saiyan n'avait pas été rendu publique. La forte présence policière et les contrôles de sécurité à l'entrée du hangar à vaisseaux commençaient à rendre la plupart des ouvriers nerveux. Des rumeurs d'attaques terroristes se propageaient, on parlait entre autre des fous furieux de l'auto-proclamée "Super-élite", ou bien des anarchistes du Front Républicain Galactique. C'est dans ce contexte de peur et d'incompréhension que Puq Chonnaq se fit contrôler :
« - L’identification m’indique que vous êtes cuisinier dans l’usine Hextech sur Cold 317.2 , que faites vous ici ?
- Pénurie de cuistot dans ce segment d’extraction. Vu que c’est le même patron, on m’a transféré temporairement. Pourquoi, ça pose problème, monsieur l’agent ? »
Le twi'lek à la peau bleue lança un regard mauvais au policier, le dominant de sa taille. Mesurant deux mètres de muscles, on pouvait dire que Puq Chonnaq ne correspondait pas aux individus malingres de taille moyenne qu’étaient la plupart de ses congénères. L'agent mal à l'aise se mit à vérifier ses fichiers.
« - Ef,… Effectivement, c’est noté dans le dossiers des employés. Mais qui est cette gamines qui vous accompagne ? »
L’agent désigna une jeune twi’lek elle aussi de couleur bleu, qui devait avoir grand maximum dans la dizaine. Elle portait une robe typique de la planète Freeza 26, anciennement appelée Ryloth, vêtement fonctionnel et ornementé qui recouvrait bien le corps tout en pouvant potentiellement le mettre en valeur.
« - C’est ma nièce, elle devait passer la semaine avec moi vu que j’étais censé être en congé.
- Elle n’a pas été identifiée auprès de nos services. C’est une infrac,…
- Elle arrive tout droit de Freeza 26, je n’ai pas eu le temps d’enregistrer son arrivée car je devais prendre mon service. D’autres questions ?
- Non, mais n’oubliez pas de faire le nécessaire pour régulariser sa situation sur Cold 317.1, sinon je devrai vous arrêter pour hébergement d’illégaux.
- Ouais, pas d’soucis. »
Le policier laissa les deux twi'lek passer. Ils firent quelques pas avant d'être interrompus par un des ouvriers foreurs qui interpella la jeune fille.
« - Et ma mignonne, quand tu seras plus grande, n’hésite pas à me rendre visite si tu as besoin d’argent. »
Il voulut ponctuer sa phrase par un rire bien gras, mais il se ravisa instantanément lorsqu'il croisa le regard noir, limite meurtrier, de l'alien à la peau bleue. Ce dernier le fixa si intensément que l'ouvrier fut forcé de tourner le regard ailleurs. Après quoi, Puq et sa nièce se dirigèrent vers leur vaisseau, un mono space biplace inspiré d'un ancien modèle de chasseurs dont les ailes forment un « X ». Une fois ce dernier démarré et hors de vue, la jeune twi'lek changea subitement d'apparence pour redevenir la jeune métis saiyan que Sparris avait toujours été.
« - Tu te rend compte que si je n’avais pas été là, tu aurais été capturée, ou pire.
- Oui, oncle Puq.
- Tu aurais du tuer les témoins, voir leur fracasser le crâne, leur provoquer une violente commotion et t’arracher la queue vite fait. Maintenant ils savent qu’il y a une saiyan dans les environs. Il est possible qu’ils te déclarent coupable de sabotage et qu’on te mette l’explosion à dos. »
Puq ne savait pas réellement quoi faire. Voilà seize années qu’il s’était fait une vie tranquille, une vie assez misérable certes, mais au moins il vivait tranquillement loin des champs de bataille. Néanmoins il se devait de protéger Sparis, ne serait-ce que pour honorer la promesse faite à Shinjo, le père de la petite. Il serait peut-être temps pour lui de voir si les nations stellaires neutres et indépendantes seraient à même de les accueillir.
La jeune fille n’avait pas les mots pour répondre à son mentor. Elle savait parfaitement qu'il n'avait pas tort. D'autant qu'elle aurait pu utiliser directement ses techniques de transformation pour atteindre le hangar sans éveiller les soupçons des agents de police. Assise derrière le twi'lek, elle pouvait néanmoins sentir peser son regard à travers son reflet dans la vitre du cockpit. La jeune fille regarda la géante gazeuse, se disant que l'un des petits points noir visible devait être certainement le module de sauvetage utilisé plus tôt pour éjecter une de ses poursuivantes. Puis elle se retourna vers l'alien.
« - Qu’est ce que je peux faire maintenant ?
- D’abord ont retourne à la maison et on soigne tes blessures. Le reste, on avisera après. »
La jeune fille acquiesça silencieusement malgré l’effet des anti-douleurs qui s’estompait. Le vaisseau fila droit en direction de Cold 318.2, l’une des lunes industrielles.
Fin du chapitre 4