Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Sep 16, 2024 12:06

Bonjour Tonay ! Je t'avais fait une belle et longue réponse mais une déco inopportune l'a mangé en même temps que tout le chapitre préparé... alors je vais essayer de la refaire proprement

Juste pour préciser d'abord que Doyal est issu (comme la Cité Libre elle-même) des chapitres de l'Ascension de la Terreur (par xela26) qui se situe dans la Cité. J'ai honteusement volé le concept pour l'insérer ici. Et j'ai piqué Doyal aussi, même s'il a pris quelques décennies dans le pif à présent. J'espère que xela ne m'en voudra pas trop.

Tonay a écrit:Enfin, Bojack a ici bien plus de substance ici que dans l’OAV, ce qui est en soit pas si complexe. C’est d’autant plus intéressant de lui avoir donner un véritable background dans des chapitres précédents, ça nous épargne le classique « je suis méchant parce que je suis méchant », bien qu’il s’en rapproche un peu. Mais ce n’est pas un problème, après tout y a des personnes tout simplement mauvaises

Oui, je n'ai pas cherché à faire de Bojack un méchant très complexe mais je voulais que vous ayez eu son historique avant cette confrontation pour comprendre pourquoi il est comme ça. Je n'ai rien contre les méchants qui sont juste des enfoirés (c'est ce qu'est Bojack après tout) mais j'aime bien quand ils ont une logique derrière leur comportement de merde. J'espère que j'ai réussi à bien traduire ça en introduisant son histoire tôt.

Tonay a écrit:D’habitude, dans les fics, il est assez oubliable et on retient davantage Gokua (parce qu’épée) ou Zangya (probablement parce que c’est l’un des rares personnages féminin combattants de DBZ), voire à la limite Bujin (parce que chara design)

J'ai pas mal hésité à tuer Bujin, que j'appréciais surtout pour sa technique d'illusion. C'est presque cliché chez moi, mais toutes les techniques un peu bizarre qui permettent de donner un autre rythme à un combat j'adore. Seulement, j'avais déjà décidé du rôle des autres et il me fallait un moyen de donner un petit boost à Ithaxus pour le combat qui allait venir alors... Bujin a été sacrifié.
Et oui, j'ai fais un effort pour donner de quoi faire à Bido, justement parce que je savais que c'était un perso souvent ignoré quand on parlait du gang ^^

J'espère que la suite de cette confrontation va te plaire !

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Chapitre 62: Dommage collatéral


La jeune fille avait allumé sa télé, mais elle ne regardait pas l’écran. Son attention était toute au nouveau jouet qu’elle avait reçu. La figurine était supposé être une représentation d’une ancienne Princesse. Elle la faisait voler dans les airs, ajoutant les bruitages nécessaires avec sa bouche.
Ce n’était pas encore au point, mais c’était bien assez pour faire sourire sa mère, derrière la vitre sans teint.

« Madame ? »

Concentrée sur sa fille, elle n’avait pas entendu la porte derrière elle s’ouvrir. Elle sursauta et pivota pour lui faire face. Ce n’est qu’en croisant le regard du médecin qu’elle se rendit compte qu’elle mordillait nerveusement son pouce, sans doute depuis un moment maintenant. Elle rangea sa main le long de son corps.

« Oui, docteur ? demanda-t-elle comme si de rien n’était.
- J’ai nos résultats. Je peux déjà vous assurer que l’enfant va bien. Aucun trouble de santé.
- Très bien. »

Elle s’en fichait. Ou plutôt, elle le savait. Ce n’était pas pour ça qu’elle avait fait venir le docteur. Et lui le savait très bien aussi. A l’éclat de peur qu’elle vit dans ses yeux, il avait aussi les résultats pour ce qui lui importait vraiment et il ne faisait que repousser l’inévitable.
« J’ai réussi à obtenir un appareil impérial de dernière génération et je l’ai essayé.
- Combien ?
- Douze mille et quatre-cent trente unités, souffla-t-il enfin. »

La mère éplorée ferma les yeux. 12 430. C’était presque trois mille de plus que lors de la dernière mesure, il y a un an. C’était énorme pour n’importe quel soldat impérial. Alors pour une gamine de six ans…

Une mutante. Ils le savaient depuis sa naissance. C’était bien pour cela qu’elle était là-dedans, isolée de tout et de tout le monde. Mais comme à chaque test, elle avait espéré. Un changement. La révélation d’une erreur. N’importe quoi pour permettre à sa fille de vivre une vie à peu près normale.
Le coeur battant trop vite dans sa poitrine, elle tourna les yeux vers la vitre. Sa fille jouait toujours avec sa nouvelle poupée.

« Je crains qu’il ne faillent améliorer l’écran protecteur autour de l’installation. Si sa puissance continue de croître à ce risque…
- L’Empire va la trouver. »

Et tous les efforts qu’elle et son mari faisaient pour la protéger des Cold deviendraient inutiles. Pire, ils seraient condamnés pour avoir caché à l’Empire une recrue potentielle de ce niveau.
Freezer était mort mais Cold était toujours là.

« J’ai quelques idées qui pourraient…
- Mon mari sera bientôt là. Je propose que nous en discutions tous ensemble, répondit-elle, déjà absente. »

Elle n’attendit pas la réponse du médecin pour bouger et l’entendit à peine alors qu’elle sortait. Aussi vite qu’elle le pouvait sans se mettre à courir, elle franchit le couloir qui menait au sas, puis le sas lui-même.

« Maman ! l’accueillit une voix enthousiaste, dans la petite chambre isolé.
- Ma chérie ! Comment vas-tu ? »

Elle tomba à genou pour rejoindre sa fille. Avec un sourire forcé, elle embrassa les cheveux roux et serra le petit corps contre le sien. La poupée avait été abandonné au milieu d’un amas d’autres jouets.

« Regarde ! »

Sa fille désignait l’écran. Une nouvelle émission commençait. Une rediffusion. Encore. Elle avait été opposé à l’utilisation de cet appareil, surtout qu’il ne diffusait que des programmes impériaux. Mais elle devait travailler pour fournir l’argent qui maintenait sa fille cachée et son mari ne devait surtout pas laisser leur cité soupçonner qu’ils cachaient quelque chose. Son travail au conseil d’administration était tout aussi important.

Il fallait bien que la petite ait de la compagnie… mais ça ?

L’histoire et la vie du Commandant Ginue. Une des émissions de propagande les plus évidentes qu’elle ait jamais vu.

« Je vois ma chérie. Ils dansent très bien. »

Sa petite fille éclata d’un rire clair, comme si elle venait de dire une bêtise.

« Oui ! Moi je ne danse pas bien, mais je veux faire comme eux !
- Comme eux ?
- Oui ! Quand je serais grande, je serais une héroïne ! décida Aidan. »


* *
*

L’ascenseur trembla avec le reste du bâtiment. Doyal trébucha sur ses jambes et se laissa glisser contre une paroi, priant tous les dieux pour que le bâtiment ne s'effondre pas.

Il avait encore les yeux fermés quand une petite sonnerie retentit. Dans sa main, l’objet que la saïyenne y avait déposé discrètement affichait une petite lumière. Un objet que le yardrat ne connaissait que trop bien : un détecteur impérial.
Il attendit quelques secondes. L’ascenseur continuait à descendre, même s’il tremblait comme si l’astéroïde même était sur le point d’exploser. Il était toujours vivant. Doyal porta l’appareil à son oreille.

« … O-oui ?
- Bonjour ! Tout va bien, on vous entends et on vous attends. Quel est votre nom ?
- D-Doyal.
- Enchantée Doyal. Je suis Aidan. Nous sommes à la base du bâtiment et on va vous récupérer. Vous êtes en sécurité. »

Il n’y croyait pas une seule seconde et pourtant il se sentit un peu mieux. Il n’était pas entièrement seul. Peu importe qui était cette femme, il n’était pas seul alors que les deux monstres allaient s’affronter dans les cieux de la Cité.

« Vous connaissez bien la ville, Doyal ? reprit la voix.
- Plutôt bien. Je m’occupe de l’intégration des nouveaux-venus, je…
- Vous pensez pouvoir nous aider à organiser des évacuations ? »

Le cœur de Doyal fit un bond dans sa poitrine. Qu’est-ce qu’ils prévoyaient exactement ?
* *
*

Bra écarta la fumée d’un bref déploiement d’énergie.

Elle s’était élevée dans les airs, à plusieurs dizaines de mètres de la tour détruite. Bojack n’avait pas hésité une seule seconde : il se fichait de tout ce qui l’entourait. Comme Bido l’avait dit, seul le combat l’intéressait. Ce n’était pas bon. Surtout pas ici.

Brusquement, une masse de muscle verte apparut devant elle, le bras bandé pour un coup de poing. Trop lent. Elle n’eut qu’à tendre la main pour recevoir le poing dans sa paume. Avant qu’il ne réagisse, elle attrapa son poignet et le tordit sans difficulté.
« Tu es plus puissante que tu n’en as l’air, gronda Bojack.
- Et toi plus faible. »

Bra lâcha son bras. Sans le moindre élan, elle frappa de son autre poing. Au ventre. Le choc provoqua un claquement sec et puissant dans l’air. Bojack se tordit vers l’avant et cracha un mélange de salive et de sang. Elle pouvait voir ses muscles encaisser le choc, puis l’air derrière lui fut emporté par la déflagration.
Elle se retrouva face à une chevelure rouge, à n’entendre que le souffle rauque de Bojack. Bra avait frappé fort, mais en retenant tout de même sa force. Hors de question de le tuer.

« Vraiment impressionnant, cracha-t-il malgré la douleur.
- Ravie de te l’entendre dire. Est-ce que ça te suffit ? »

L’immense pirate redressa lentement le torse. L’espace d’un instant, elle vit son visage se tordre sous la colère, les yeux brûlant. Il effaça cette expression aussi vite qu’elle était apparu, essuyant d’un revers la salive au coin de ses lèvres. Puis, il sourit.

« Jamais. »

La puissance qui émanait de lui grimpa en flèche. Bra se tendit en préparation. Le colosse recula, les deux mains formant un cercle devant son torse. Elle ne prit pas la peine d’esquiver. L’explosion les engloba tous les deux, mais ce n’était qu’un léger choc pour la saiyenne. Ses muscles encaissèrent sans mal et elle ne bougea pas d’un millimètre, laissant l’énergie se dissiper et la fumée les recouvrir.

« C’est tout ce que tu as ? »

Avec un mouvement de poignet, elle dissipa les brumes. Pour découvrir que Bojack n’était plus devant elle.
Le pirate avait pris une centaine de mètre de distance, mais il avait gardé la même position. Une énergie monstrueuse s’accumulait dans ses mains, créant bientôt une sphère brillante et brûlante, comme un soleil miniature à la teinte verte.

« Encaisses donc ça, “Impératrice” ! »

L’imbécile.

A cette distance, Bra avait tout le loisir d’esquiver ou de dévier l’attaque. Elle pouvait même se téléporter derrière au moment où il tirait. Il aurait été stupide de prendre un rayon d’énergie pareil de front. Elle lui sourit, prête à contourner l’attaque pour le rattraper et lui faire comprendre son erreur.

Non.
Derrière elle.


Derrière elle, il y avait des habitations. Au-dessus d’elle aussi. Et en-dessous d’elle. Partout. Même dévier l’attaque ne ferait que toucher une autre zone.

« Enfoiré ! »

Le temps qu’elle prononce ce mot, son monde avait été remplacé par une gigantesque lumière verte. L’attaque fondit sur elle. Tout ce que Bra eut le temps de faire, c’était lever les bras. Pour parer. Contenir. Encaisser tout ce qu’elle pouvait.

* *
*

L’astéroïde entier se mit à trembler. Aidan, Anik et le yardrat qu’ils avaient récupérés relevèrent tous les yeux au même instant.

Loin au-dessus des buildings, une gigantesque vague d’énergie filait à travers les airs. Aidan vit la peur dans les yeux de Doyal. Une peur légitime. Le rayon dégageait largement assez de force pour engloutir la Cité-Libre entière. Plusieurs fois. Mais elle n’avait aucune crainte.

« Qu’est-ce qu’elle fout ? grogna Anik. Elle a tout le temps d’esquiver. »

Au coeur de la trajectoire, un minuscule point noir tenait le choc. Un point noir recouvert d’une aura dorée.

« Si elle évite ça, l’attaque va ravager l’astéroïde. Elle n’a pas le choix. »

La vague d’énergie n’avançait plus. En fait, le rayon vert tremblait, forçant contre une puissance qui le dépassait lui aussi. Bra devait le contenir. Dans leur scouteur, la jeune commando entendit le hurlement de douleur et de colère mêlé que la saïyenne laissa échapper.
Ils savaient que cela risquait de se passer ainsi. C’était même pour cela qu’ils étaient là. Mais cela ne rendait pas la vision plus facile à supporter.

L’énergie se tordit comme un serpent. Ils savaient ce que ça voulait dire.

« Attention ! »

Aidan se jeta au-dessus de Doyal, le poussant au sol et utilisant son corps comme un rempart.

L’explosion retentit une seconde plus tard. En deux temps, comme le craquement d’une titanesque planche qui se brisait. Le monde se transforma en champ verdâtre. L’astéroïde trembla comme si un géant secouait une vulgaire boule à neige. Les bâtiments chaviraient autour deux, manquant plusieurs fois de s’effondrer.

Puis, le calme. Total. Un silence qui ne dura que quelque secondes, mais qu’Aidan mit à profit pour relever les yeux. Bra était toujours là. Debout et lointaine, mais vivante.

Les alarmes de la Cité-Libre se déclenchèrent toutes en même temps. Quelque chose se mit à siffler à son oreille. Une autre explosa comme les pleurs d’un enfant, perçant les tympans. Et puis les cris. Des centaines de personnes, terrifiées. Une cacophonie.

« Doyal ! Où peuvent se réunir les habitants du quartier ? Pour dégager l’endroit ?
- Il y a une place, hoqueta le yardrat toujours choqué. A quelques rues d’ici. Je… Par là. »

Anik mettait déjà la main à son scouteur pour donner les instructions au Rédemption.

« On savait que Bojack allait faire ça. Il faut juste qu’elle tienne, le temps qu’on lui dégage au moins une zone. »

Machinalement, elle releva les yeux vers la flamme dorée qui se battait dans le lointain. En puissance pure, Bra écrasait tout ce qui existait dans cet univers. Bojack devait le savoir et il tirait profit de la Cité-Libre. Tout ce qu’ils avaient à faire, c’était donner un vrai terrain à la saïyenne.
S’ils lui permettaient de libérer son plein potentiel, elle allait gagner. Mais il fallait encore qu’elle tienne jusque là.

* *
*

Ses manches avaient brûlées jusqu’aux coudes.
Ses bras étaient intacts mais la peau de ses mains avait rougie. Elle sentait encore ses muscles trembler sous la puissance de l’impact. Sans s’en rendre compte, Bra avait reculé sur plusieurs centaines de mètres. Elle pouvait maintenant sentir l’ombre d’un haut bâtiment derrière elle. Heureusement, elle avait encaissé toute l’énergie avant qu’elle ne l’atteigne.

Le souffle court et le front barré de transpiration, elle reprenait son calme.

Peut-être qu’elle n’aurait pas dû sous estimer Bojack. Quand il mettait assez de force dans une attaque, il était incroyablement puissant. Pas autant que Cell. Pas autant que Kalta. Mais bien assez pour la blesser.
D’ailleurs, elle se préparait déjà à recevoir la suivante quand elle sentit son énergie approcher. Relevant les yeux, elle le découvrit descendant lentement vers un gratte-ciel voisin, sa longue chevelure rouge flottant au-dessus de lui avant d’enfin glisser dans son dos.

« Finalement, je suis content que ce soit toi qui soit venue. »

Son ton était moqueur. Un rictus moqueur déchirait son visage, mais au moins il paraissait plus motivé pour parler que pour se battre. Kalta aurait sans doute profité de l’occasion pour lui porter un coup fatal. Et Bra l’envisagea pendant quelques secondes.

« Vraiment ? Tu penses avoir plus de chance qu’avec Kalta ? Si ta seule stratégie est de menacer les innocents, ça ne durera pas, tu sais ?
- Non. J’aurais gagné contre lui aussi mais toi… tu n’es qu’une exécutante au final. »

Les yeux de Bra s’arrondirent. Ce n’était pas vraiment le genre de commentaire qu’elle s’attendait à recevoir. Si bien qu’elle resta silencieuse quelques secondes avant d’oser lui répondre.

« Pardon ?
- Ce n’est pas une insulte. J’étais comme toi pendant longtemps. Je me suis renseigné : ils t’ont utilisés pour obtenir de nouveaux privilèges auprès de cet Empire. Et maintenant, c’est cet Empire qui t’utilise pour protéger ses ressources. »

La notion était si absurde que Bra ne put retenir un rire. Bojack n’avait pas la moindre idée de ce dont il parlait et c’était évident. Est-ce qu’il essayait de l’insulter ? Son visage était tout à fait sérieux pourtant. Peut-être essayait-il réellement de comprendre mais, dans ce cas, il se fourvoyait complètement.

« Tu as encore des recherches à faire. Je ne serais pas là si c’était le cas. Ce n’est pas l’Empire.
- Vraiment ? Cet endroit est en négociation avec l’Empire, non ? Quelqu’un avait intérêt à ce que ça reste le cas, non ? Sinon, ils t’auraient envoyés ailleurs.
- Je suis ici pour les innocents que tu menaces. »

Un ricanement rauque lui répondit. Bojack s’éleva dans les airs avant de plonger vers elle, son visage déformé par un rictus mauvais.

« Continue de te dire ça si ça te fait plaisir. »

Elle détestait ce type et ses airs supérieurs. Il était trop lâche pour l’affronter de face mais il la regardait quand même comme s’il avait tout à lui apprendre.
Bra prit une profonde inspiration, autant pour se calmer que pour trouver ses mots.

« Bido m’a raconté ce que vous faisiez. Je comprends très bien que tu ne puisses pas comprendre, puisque tu ne t’intéresses qu’à ta petite personne.
- Ah ! Je combats pour la seule chose qui compte vraiment. Quand on est aussi forts, petite, il n’y a que deux choix possibles : servir les autres ou se respecter. Je vois quel camp tu as choisi. »

La jeune femme haussa un sourcil. Elle avait imaginé que Bojack était un monstre du même genre que Freezer ou Cold, vu sa toute puissance, mais il ne paraissait pas intéressé par un empire ou un royaume. Non, tout ce qu’il voulait, c’était accumuler des richesses. En tout cas, selon Bido. Elle n’arrivait pas à savoir si c’était mieux, mais ce dont elle était sûr, c’est qu’elle le trouvait détestable.

« Je ne choisis pas de camp.
- Oh que si. En obéissant sagement à ton petit Empire, tu ne fais que servir les intérêts des faibles qui le dirigent. Tu leur confie ta puissance. Tu confie à des insectes l’énergie d’un dieu.
- Tu es pathétique. Bido m’a raconté que tu as bien confié ta puissance à d’autres pendant des années, non ? »

Brusquement, Bojack fut devant elle. Ses yeux noirs brillaient d’un éclat de colère, pour la première fois.

« Tu es trop jeune pour comprendre, gronda-t-il d’une voix devenue rauque. J’étais un imbécile. J’ai appris. Et maintenant je ne laisserais personne contrôler qui je suis. Surtout pas des faibles. »

Il était immense, dépassant Bra d’au moins un demi-mètre, avec un torse qui faisait trois fois sa taille. Elle ne se laissa pas démonter.

« Selon ta définition, c’est moi la plus forte ici. »

Il éclata d’un rire et bondit soudain en arrière, s’élevant de nouveau dans les airs. Lentement, Bojack écarta les bras en s’enveloppant d’une aura verte.

« C’est là que tu te trompes, gamine. Tu as peut-être plus de puissance brute, mais tu n’es pas la plus forte. Un vrai guerrier ne se repose pas uniquement sur la force.
- Oh ? Un vrai guerrier menace les innocents pour obtenir ce qu’il veut, c’est ça ? »

Loin de se vexer, Bojack se fendit d’un sourire fou, les yeux brillants à nouveau.

« J’utilise toutes les armes à ma disposition. D’ailleurs… BIDO ! »

Le pirate recula encore, s’envolant vers le centre de l’astéroïde. Bra se retourna pour voir arriver une vague d’énergie bleutée. Puissante, mais extrêmement lente. Bido ne jouait pas dans leur catégorie. Elle ne bougea pas : si elle la laissait passer, cela détruirait des centaines de bâtiment, mais elle n’avait même pas besoin d’encaisser.
Elle s’éleva dans les airs et concentra son énergie dans un kïai qu’elle libéra d’un grand mouvement de bras. La vague de force percuta l’attaque énergétique et la fit exploser dans les airs, bien assez loin des bâtiments, levant un nuage de fumée qui retomba vers la ville.

« Pas assez… »

Bra s’interrompit en sentant une nouvelle énergie, bien plus puissante que Bido. Elle eut juste le temps de voir l’épée jaillir de la fumée. Sa main se referma sur celle de Gokua, arrêtant la lame au-dessus de sa tête.
Elle vit ses yeux écarquillés de surprise et sentit ses bras trembler alors qu’il tentait de continuer son mouvement. Pourquoi est-ce qu’ils suivaient encore Bojack ?

Elle n’eut pas le temps de se questionner davantage. Une énorme ombre se matérialisa soudain à côté d’elle. Un poing percuta sa gorge avec force et la fit se tordre sur le côté. La saïyenne hoqueta de douleur et repoussa Gokua d’un autre kiaï. Elle tenta de se retourner, mais ce fut pour trouver la main de Bojack, à nouveau, ouverte au niveau de son ventre. Une boule d’énergie s’y concentrait déjà.

L’explosion pulvérisa ses abdos et la repoussa vers le ciel.

* *
*

Quelque chose secoua l’astéroïde.

Aidan avait finit par attraper le vieux yardrat pour l’emmener avec elle. La jeune commando se félicitait de ce choix. Autour d’elle, les bâtiments tremblaient comme des feuilles. Des cris retentissaient de tous les côtés.

« Persée ?! Akkilae ? Vous en êtes où ?
- En route vers vos coordonnées ! répondit Akkilae, paniqué. Persée est sortie pour coordonner des équipes ! »

Le combat venait à peine de reprendre, après une courte accalmie, et déjà les puissances démontrées donnaient l’impression de pouvoir briser la Cite-Libre entière. Bra n’arrivait pas à prendre l’ascendant.

« Qu’est-ce qu’elle fout ?! gronda Anik en se retournant vers le combat. »

De là où ils étaient, ce n’était pas facile de suivre, mais ils perçurent l’énergie de Bra filer vers le centre de l’astéroïde creux. Bojack venait de frapper une fois de plus. Mais il n’était plus tout seul.

« Son équipe est intervenu.
- Déjà ?
- Bido nous avait dit que ça risquait d’arri…
- Saloperie de lâches ! »

Aidan n’allait pas le contredire. Mais ce n’était pas grave, n’est-ce pas ? Aucun n’atteignait le niveau de Bra, encore moins celui de Bojack. Gokua était le plus puissant et il restait loin derrière. Mais alors, pourquoi est-ce qu’Anik avait l’air aussi inquiet ?

« S’ils se coordonnent bien…
- Excusez-moi ! intervint la voix du yardrat. Nous y sommes presque, je dois pouvoir communiquer avec les citoyens pour l’évacuation. Ils risquent de se méfier de vous et…
- Dis-leur que c’est la fuite ou la mort. Par Bojack ou par moi s’ils sont trop lents, gronda encore le reptile.
- Anik ! »

Ils n’échangèrent qu’un regard, avant qu’Aidan ne revienne vers l’arrière et le combat qui s’enchaînait dans les airs. La régente s’efforçait de rester le plus au centre de l’astéroïde, car c’était là que les explosions feraient le moins de dégâts. De loin, difficile de voir les coups qui s’échangeaient, mais Bra essayait visiblement d’atteindre Bojack mais celui-ci reculait sans cesse. Pire, il utilisait ses hommes comme des boucliers pour ralentir la saïyenne.

Lâche.

Mais ils le savaient. Bido leur avait dit qu’ils suivaient Bojack. Depuis longtemps. Très longtemps. Suffisamment pour que ce soit devenu une seconde nature. Il les utilisait pour combattre. Bra était trop gentille pour les tuer. Elle allait se concentrer sur Bojack, qu’il utilise des boucliers ou pas. Car le pirate oubliait une technique importante maîtrisée par la saïyenne.
Il ne pourrait pas courir plus vite que le déplacement instantané.

D’ailleurs, elle vit Bra se réceptionner au-dessus d’un building. La saïyenne s’arrêta une seconde et Aidan sut que c’était le moment. Elle se posait, se concentrait et puis… elle disparut dans un grésillement.

« Oui ! »

Aidan chercha Bojack du regard. C’était trop facile. Il suffisait de se téléporter près de son adversaire et de frapper dans le même mouvement.
Les yeux d’or de la jeune femme s’arrondirent.

Bra s’était bien téléportée. Mais elle s’était heurtée à un mur.

* *
*

Bra avait réussi à ralentir sa chute au dernier moment pour se reposer au sommet d’un building sans en briser le plafond. Elle se redressa aussitôt, prête à parer. Ni Bido, ni Gokua ne tentèrent quoi que ce soit. Ils avaient arrêtés de la harceler. En fait, ils étaient positionnés à des centaines de mètre de là, entourant Bojack.
C’était le moment où jamais.
Elle leva deux doigts à son front et se concentra sur l’énergie de son adversaire. Il était si puissant que c’était un jeu d’enfant de le repérer. Ensuite, il suffisait de choisir où frapper. Elle planta un pied au sol et décala son autre jambe pour prendre son élan. Dans son dos, elle pourrait frapper une épaule et l’handicaper sévèrement. Une seconde de concentration supplémentaire et elle se téléporta.

« Arrière… Gauche ! »

Cette voix. C’était bizarre. Elle l’entendit crier, au moment même où le grésillement l’entourait. Si bien que le son parut venir d’un côté un instant, et de l’autre le suivant. Une voix féminine.

Peu importe. Bra frappa. L’arc était parfait. Elle était juste derrière Bojack. Son dos était une cible de choix. Le muscle de l’épaule formait une cible idéale. Parfait.
Son pied se heurta à une paroi verte translucide.
Elle sentit le choc remonter le long de son tibia, de sa hanche, pour finalement se cristalliser dans son ventre comme une petit explosion de verre brisé.

« Urgh ! »

Un bouclier d’énergie ?!

Elle plia en deux. Bojack se retournait déjà. Son bouclier tomba et elle n’eut que le temps de voir le poing venir. Le crochet la cueillit à la mâchoire et, pour la première fois, il suffit à la propulser en arrière.

Derrière elle, des bâtiments. Bra réussit une fois de plus à arrêter sa trajectoire juste à temps. De loin, elle entendit Gokua hurler.

« Bien joué, Zangya ! »

Au-dessus de Bojack, une nouvelle silhouette apparut, fine et suivie d’une longue chevelure rousse. Elle souriait, mais son regard ne quitta pas Bra une seule seconde.
Je te tiens, semblait dire les billes d’un bleu de nuit.


Dernière édition par Tierts le Mer Sep 18, 2024 22:42, édité 3 fois.
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Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Sep 18, 2024 22:31

Bonjour Tonay ! Je t'avais fait une belle et longue réponse mais une déco inopportune l'a mangé en même temps que tout le chapitre préparé... alors je vais essayer de la refaire proprement


Bonjour Tierts, oui, ce genre de truc c’est du vécu pour moi et je sais à quel point c’est chiant !

J'espère que j'ai réussi à bien traduire ça en introduisant son histoire tôt.

Honnêtement, oui, plutôt bien. Surtout que ça nous épargne le flashback à rallonge juste avant la mort d’un personnage, ce qui est un cliché complet

J'ai pas mal hésité à tuer Bujin, que j'appréciais surtout pour sa technique d'illusion. C'est presque cliché chez moi, mais toutes les techniques un peu bizarre qui permettent de donner un autre rythme à un combat j'adore. Seulement, j'avais déjà décidé du rôle des autres et il me fallait un moyen de donner un petit boost à Ithaxus pour le combat qui allait venir alors... Bujin a été sacrifié.
Et oui, j'ai fais un effort pour donner de quoi faire à Bido, justement parce que je savais que c'était un perso souvent ignoré quand on parlait du gang ^^

Encore une fois, on est deux, j’aime les techniques "étranges", ça a souvent tellement de potentiel que c’est dommage de passer à côté. Je comprends le sacrifice et c’est cohérent, les techniques de Bujin étant assez intéressante pour titiller l’intérêt d’Ithaxus. Je m’en doutais, j’aurai probablement fait pareil x)

Honnêtement, j’adore l’idée de cacher les pouvoirs d’un enfant pour éviter un recrutement militaire. Je veux dire, c’est pas loin de ce qu’on a avec Superman qui cache ses vrais pouvoirs, pour une raison différente. Je trouve ça très pertinent dans cet univers et particulièrement à propos.
Et évidemment, la petite bouille c’est Aidan. C’est intéressant comme origine story décalée qui n’est pas du point de vue de la concernée, mais de son entourage.


Elle a pas intérêt à mourir pendant ce chapitre.

J’aime beaucoup l’échange entre Bojack et Bra, très pertinent et ô combien fidèle à leur caractère mutuel. Vraiment, les mots et les sujets abordés sont très bien trouvés, ça rend le tout tellement plus crédible et percutant.
La coordination du gang marche particulièrement bien contre Bra, parce que Bra refuse de vraiment se donner les moyens de réussir. Bra a définitivement besoin de ce combat pour grandir mentalement et prendre des décisions difficiles. C’est le genre de combat que j’aime, ceux qui sont bien plus qu’un simple affrontement et qui annonce une évolution de mentalité chez le personnage. Parfois, c'est une réussite en demi-teinte, voire un échec, mais te connaissant, je ne m'inquiète pas un instant.

Zangya a un don de prescience ? D’accord, ça c’est très intéressant aussi, j’imagine que le bouclier vient de Bojack. Le travail d’équipe est vraiment sympa, dommage que la tête pensante ce soit… Bojack..

Bon, tu l'auras constaté, j'ai bien aimé ce chapitre de combat où les dialogues demeurent proéminents, mais vais pas m'en plaindre, j'ai eu le droit au meilleur des deux mondes :P
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Sep 30, 2024 12:43

Hello !

Tonay a écrit:Et évidemment, la petite bouille c’est Aidan. C’est intéressant comme origine story décalée qui n’est pas du point de vue de la concernée, mais de son entourage.


Elle a pas intérêt à mourir pendant ce chapitre.

Je suis content d'avoir inspiré aux lecteurs une craintes instinctives quand ils voient des flashbacks maintenant :p

Tonay a écrit:Zangya a un don de prescience ? D’accord, ça c’est très intéressant aussi, j’imagine que le bouclier vient de Bojack. Le travail d’équipe est vraiment sympa, dommage que la tête pensante ce soit… Bojack..

Tu devrais avoir plus de détail dans ce chapitre sur le "don" de Zangya, mais ce n'est pas tout à fait de la prescience. Quant au travail d'équipe, il a toujours bien fonctionné dans ma fic, pas de raison que ce ne soit pas le cas pour Bojack même si sa manière de faire est moins... agréable

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Chapitre 63 : Observer son adversaire


Zangya laissa lentement tomber sa tête en arrière jusqu’à toucher le dossier de la chaise qu’elle s’était approprié. Elle paraissait petite au milieu du gros fauteuil douillet et c’était tant mieux parce qu’elle commençait à vouloir l’être. Le ton commençait à monter dans le bureau qu’ils avaient investis, alors elle essayait de disparaître pendant que Bojack et Gokua s’engueulaient. De toute façon, le résultat était toujours le même.

« Vous auriez pû prévenir “Chef” !
- J’ai dis que j’allais vous obtenir de nouvelles conditions de travail bien plus intéressantes. Je ne peux pas être plus clair.
- C’est de la mutinerie, non ? Depuis quand vous êtes d’accord avec ça ?
- Depuis aujourd’hui. »

Bojack monopolisait le seul autre siège dans ce qui était le bureau d’Ubore, le responsable de toute cette opération « Super-Soldat » qui avait tourné au vinaigre. Comme à son habitude, il paraissait détendu. Affalé dans son siège, il avait posé ses pieds sur le bureau et ne jetait qu’un regard amusé à son subordonné. C’est à peine s’il semblait remarquer la présence de Bido, Bujin et elle. Le contraste entre le soldat strict des premiers mois et l’homme qu’il était devenu était saisissant.

« Nous avions presque terminé nos peines ! »

Le chef éclata d’un rire gras et fort, qui résonna longuement dans la petite salle.

« Vous pensiez vraiment être libéré après tout ça ? Au mieux, ils vous auraient fait tué pour éviter que vous ne parliez. Personne ne sort du programme… Sauf nous. Grâce à moi. De rien, d’ailleurs.
- On peut partir alors ? hasarda Bujin. »

Tous les regards convergèrent vers lui, y compris celui d’un Bojack courroucé. Zangya se redressa un peu dans son fauteuil, en sentant la tension monter d’un coup.

« Si vous voulez mourir, vous pouvez. Vous allez être traqué par la Fédération entière, bientôt. Et sans moi, vous n’avez pas la moindre chance, bande de larves.
- Parce que là, on a nos chances, “Patron” ?! gronda Gokua.
- REPOS ! Tous ! »

La voix de Bojack avait tonné, assez forte pour que tous se raidissent instantanément. Même Zangya s’était jeté sur ses pieds. Ils n’en étaient pas encore au salut militaire, mais ils étaient bien dressés.

« Après tout ce que j’ai fais pour vous ?! Je vous offre la liberté sur un plateau et vous me crachez dessus. Vous n’étiez que des vermines quand on vous a confié à moi et j’ai fait de vous des soldats, des vrais. Alors maintenant vous allez m’écouter et m’obéir. C’est clair ? »

Un silence tomba sur tout le groupe. Bido et Bujin échangèrent quelques regards, mais ils savaient tous que le choix était limité. Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire de toute façon ? Bojack disait sans doute vrai au sujet de la Fédération. Le programme était secret pour une bonne raison. Ils n’en sortiraient pas. Le Lieutenant était peut-être dur mais sans lui ils n’auraient pas survécus bien longtemps dans ce programme. D’ailleurs, bon nombre des “volontaires” de la prison n’étaient plus de ce monde.
Ce fut Gokua qui rompit le blanc.

« Que fait-on s’ils envoient le Lieutenant Kogu ? Il est plus puissant que vous, non ? »

Zangya vit le visage de Bojack se tordre sous une grimace de colère. L’instant d’après, Gokua était cloué au mur, une énorme main lui tenant la gorge.

« Chef ! hurla Bido, sans résultat.
- S’ils l’envoient lui, alors peut-être que vous aurez enfin une utilité. Ton épée fera peut-être quelque chose, pour une fois. Et peut-être que même le nain trouvera quelque chose à faire. »

La voix de Bojack était à peine plus qu’un grondement, mais les trois soldats de fortunes s’étaient assez rapprochés pour l’entendre. Gokua battait des pieds, les deux mains accrochés au biceps de son chef, sans parvenir à le faire bouger d’un centimètre. Zangya vit ses yeux étinceler de colère, sa bouche s’ouvrir sans parvenir à trouver de l’oxygène. Elle s’avança jusqu’à Bojack et posa une main sur son épaule.

« S’ils l’envoient lui, fit-elle d’une voix douce, il ne suffirait pas de concentrer vos attaques sur son flanc gauche ? »

Son intervention parvint même à surprendre Bojack. Leur chef laissa retomber Gokua au sol, avant de se tourner entièrement vers elle. Il repoussa sans ménagement sa main au passage.

« De quoi ?
- Je l’ai vu combattre, la dernière fois. Il frappe fort et il a un bon jeu de jambe, mais il pare très mal et son flanc est constamment ouvert aux attaques, de ce côté. »

Gokua se redressa en grognant, une main portée à sa gorge pour se masser la chair endolorie. Bojack pivota à peine vers lui mais le sourire mauvais qu’il affichait lui était destiné.

« Tu vois ? Même celle-là a trouvé une utilité. Comme quoi…
Elle a toujours été attentive, “Chef”, cracha Gokua. »

Sa voix n’était qu’un filet à peine perceptible. Bojack fit comme s’il n’avait rien entendu mais son regard retomba sur elle, dur et froid. Ses lèvres s’étirèrent un peu plus jusqu’à rendre son sourire terrifiant.

« J’ai vraiment réussi à faire quelque chose de vous. »


* *
*

Elle pouvait y arriver. Tout ce qu’il fallait, c’était éviter la précipitation. Tant qu’ils se battaient dans les airs, au centre de l’astéroïde, elle pouvait protéger ses milliers d’habitants. Bra ne devait pas bombarder son adversaire d’énergie, elle devait faire attention aux attaques surprise de Gokua et devait se méfier de l’oeil de Zangya si elle tentait de prendre Bojack par surprise. Et tout ça,en encaissant ou déviant les attaques qu’il lançait un peu n’importe où.

Tout simple.

Au loin, Bojack riait à gorge déployée. Il écarta les bras, provocateur, et s’enveloppa d’une aura pulsante et verte.

« Tu es puissante saïyenne, mais ta volonté et ton équipe sont faibles. Je pourrais te laisser partir la queue entre les jambes, mais j’ai la sensation que tu reviendrais m’ennuyer, alors je vais devoir me débarrasser de toi aujourd’hui ! »

Il avait laissé son bouclier retomber, n’ayant eu besoin de le maintenir qu’un instant pour arrêter le dernier coup de Bra. Derrière lui, Zangya flottait dans les airs, le regard braqué sur la saïyenne. C’était elle qui avait prévenu Bojack, en anticipant l’attaque, une fois de plus. Comment avait-elle accompli une chose pareille ? Bra ne la percevait même pas.
Elle cache son énergie.

Malin. Cela l’empêchait de se téléporter sur elle pour la neutraliser en un coup. Mais ça ne la rendait pas invincible pour autant. Elle n’aimait pas ça, mais Bra allait peut-être devoir éliminer l’équipe de Bojack avant de s’attaquer à lui.

« Peut-être que l’Empereur aurait été plus efficace ! gronda encore le colosse.
- Aaah ! »

Bra projeta deux boules d’énergies, une par main, dans deux directions différentes. Elles décrivirent une courbe dans les airs, puis virèrent brusquement de bord pour foncer sur leurs cibles respectives. Pas de risque de blesser des innocents si elle contrôlait parfaitement la trajectoire de ses attaques.

« Gokua, vers ta droite ! cria Zangya. Bojack, au-dessus de Bido ! »

Gokua réagit au quart de tour. Le guerrier à l’épée pivota vers sa droite et fonça sur la trajectoire du kikoha. Il abattit sa lame avant même de le voir venir et celle-ci traversa l’énergie comme du beure. La sphère se sépara en deux parties qui partirent toutes deux sur de nouvelles trajectoire. Bra resta concentrée sur l’autre attaque et tenta de lui faire décrire une spirale pour contourner Bojack.

Il leva les deux mains au-dessus de sa tête, mais ce n’était pas pour parer. Une sphère d’énergie verte se matérialisa au-dessus de lui et il poussa un hurlement. La sphère devint un rayon qui engloutit l’attaque de Bra et toute la zone autour, avant de poursuivre sa route vers le haut… Et donc vers les immeubles à l’envers qui tapissaient le plafond de l’astéroïde.

Non !

L’aura de la super saïyenne l’enveloppa à nouveau et Bra mit toute sa force dans une accélération désespérée. Elle décrivit un arc de cercle parfait dans l’astéroïde pour intercepter l’attaque. Facile, avec sa vitesse. Elle n’avait qu’à contourner et se placer sur le chemin, elle avait même le temps de se positionner au mieux. Sauf qu’arrivée à mi-chemin elle sentit soudain sa trajectoire changer, sa vitesse accélérant bizarrement.
La gravité. Elle était inversée. Évidemment, puisqu’une gravité artificielle étaient présentes sur toutes les zones de l’astéroïde. Elle dut ralentir, pivoter et intercepter l’attaque malgré tout. Avec son épaule. L’explosion fit vibrer les immeubles, et secoua toute la Cité Libre une fois de plus. Bojack ne s’était absolument pas retenu.

« Enfoiré…. cracha-t-elle. »

Son épaule saignait, sa combinaison complètement détruite à cet endroit. Pire, elle sentait déjà les forces de ses adversaires converger vers elle. Ils ne lui laissaient pas une seconde de répit.
Mais justement. Elle était protégée par la fumée cette fois. Et Bojack s’était arrêté pour laisser ses acolytes filer vers elle. L’idiot. Bra respira une seconde et disparut dans un grésillement.

Quand elle réapparut, c’était le poing prêt à s’abattre sur son ennemi. Elle ne vit la brillance verte du bouclier qu’au dernier moment.
L’enfoiré.

Bojack, son bouclier d’énergie et tout l’air autour d’eux vibrèrent quand elle le frappa. Bra sentit son bras proche de se disloquer sous l’assaut de sa propre force.

« Liens d’énergie ! »

Elle venait à peine de reculer quand elle sentit des fils s’enrouler autour de ses bras et de ses jambes. De minuscules fils brillant. De l’énergie pure. Gokua et Bido étaient positionnés de part et d’autre de sa position, les mains tendues. Elle tenta de reculer mais ses mouvements étaient comme ralentis par l’énergie qui la maintenait en place.
Le bouclier disparut à nouveau.

Bojack affichait un grand sourire. Un coup de poing la frappa directement à la gorge, tandis que l’autre s’enfonça dans son ventre, jusqu’à la plier en deux. Elle le sentait déjà armer son genoux pour enchaîner. Encore hoquetante, elle concentra son énergie dans un seul bras et tira. Les liens d’énergie s’étirèrent pendant un instant, tentant encore de la retenir, puis ils explosèrent tous comme de la soie qu’on déchire. Ses doigts se refermèrent sur le genou de Bojack avant qu’il n’atteigne son ventre.

« Mon tour !
- Gokua, épaule droite ! »

Elle eut à peine le temps d’entendre Zangya et de comprendre. Tout se déroula en un instant. Luttant contre les liens qui se disloquait, elle tirait sur le genou de son adversaire pour le renverser dans les airs. Bra sentit une énergie fondre sur elle, puis quelque chose lui mordre l’épaule. La morsure de l’acier pénétra sa peau et lui arracha un cri. Elle sentit l’entaille descendre le long de son dos et frôler sa colonne dans un craquement douloureux.

Bra n’y tint plus et fit exploser son énergie autour d’elle, sans viser. L’aura dorée devint une sphère de puissance brute qui repoussa tout ce qui était autour. Bojack, ses sbires, la fumée de l’attaque précédente… et le sommet des bâtiments les plus proches, à une centaine de mètre d’elle, qui commencèrent à s’effriter.

Des hurlements retentirent aussitôt.

La saïyenne regarda autour d’elle. Bojack se remettait déjà. Bido était loin d’elle mais toujours d’aplomb. Gokua avait protégé Zangya de son corps. Le combat n’était pas terminé. Les cris continuaient de lui parvenir.

Elle poussa un soupir douloureux et fonça vers les bâtiments pour aider ceux qui étaient en danger.

* *
*

« Merci, Gokua.
- Ne lambinez pas ! »

Le cri de leur chef se perdit dans le sifflement qui résonnait encore dans ses oreilles. Zangya pouvait encore sentit la puissance de l’attaque vibrer dans tous ses muscles. Si Gokua n’avait pas placé son corps entre elle et l’attaque… La saïyenne était plus puissante que tout ce qu’elle avait vu jusqu’ici. Bien plus forte que Bojack. Et cet abruti voulait l’affronter de plein fouet. Il était vraiment fou.

Non seulement elle était forte, mais elle contrôlait son énergie avec une précision incroyable. Il fallait toute la concentration de Zangya pour anticiper ne serait-ce que d’une seconde ses attaques, même maintenant qu’elle visualisait son style de combat. Elle n’avait jamais eu autant de mal.

« Bido, ça va ? hurla Gokua en ignorant leur chef.
- Je pourrais être pire, grogna l’autre.
- Venez avec moi ! ordonnait Bojack.
- Non ! Attendez ! »

Le colosse gronda, mais il s’interrompit tout de même dans sa course. Quand Zangya parlait, il écoutait. Il n’avait pas le choix. Quelques centaines de mètres plus bas, la saïyenne s’amusait à ramasser des dizaines et des dizaines de personne en vol, formant une grappe disproportionné au-dessus d’elle. Zangya n’avait pas envie d’attaquer pendant qu’elle faisait ça.
En fait, elle n’avait pas envie de l’attaquer tout court.

« Elle est très résistante, mais les coups qu’elle encaissent l’épuisent. Il faut qu’on joue les choses correctement. Si elle arrive à placer un coup sur l’un de nous…
- Vous êtes morts, oui, grogna Bojack. Si vous étiez un peu plus fort… »

Bido flottait lentement dans leur direction. Il paraissait déjà épuisé d’avoir essayé de la retenir une seconde de trop avec les liens d’énergie. Heureusement, Gokua était là et il malgré la fumée qui échappait de son dos, il était encore en état de combattre. Les deux la regardaient d’ailleurs avec intensité.

Une bouffée de stress lui prit la gorge. Elle n’avait pas la puissance de Gokua ou la résistance de Bido, elle n’avait même pas développé les étranges dons de Bujin. Tout ce qu’elle avait, c’était qu’elle était attentive. Très attentive. Elle l’avait toujours été. Bien avant qu’ils ne développent ses pouvoirs. Bien avant qu’ils ne sachent se battre, elle savait repérer ceux qui seraient un danger pour elle. En prison, Bido et Gokua lui faisait confiance. Même Bojack avait appris à respecter ça.
Mais cette femme était l’adversaire la plus dangereuse qu’ils aient jamais affrontés. Bojack ne tenait que grâce à son incroyable résistance. Malgré l’énergie qui exsudait de lui par tous les pores, il ne s’épuisait pas et elle savait qu’il pouvait encore utiliser son bouclier pendant des heures s’il en avait besoin. Mais s’il était touché une fois…

Qu’est-ce qu’il adviendrait d’eux ?

Elle se pencha vers ses deux amis.

« Il faut la maintenir en un point pendant qu’on frappe. Sinon, elle profitera de la moindre occasion pour tenter de nous mettre hors circuit. Bojack, la prochaine fois qu’elle tente la téléportation, laisse-la s’acharner sur ton bouclier. Pendant ce temps, Bido et Gokua, écoutez-moi bien… »

* *
*

« Vous avez intérêt à être sûr de vous, Doyal ! »

La voix de la femme, dont l’espèce était complètement inconnue à Aidan, tonnait autour d’eux. Elle s’était redressée, dominant facilement le yardrat mais aussi les deux impériaux de sa haute taille et de sa masse. Mais même ainsi, de légers tremblements trahissaient sa peur. Pour le coup, la commando n’aurait pas su dire si c’était Anik qui l’effrayait, ou les tremblements violents qui secouaient l’astéroïde depuis plusieurs minutes.

« Je ne peux vous faire de promesse, Madame, expliquait le vieux yardrat. Mais je peux vous assurer que je n’ai que votre sécurité en tête. Malheureusement, la seule option que j’ai devant moi à l’heure actuelle est…
- Malheureusement ? gronda Anik. »

Aidan s’interposa avant qu’il n’ait le temps d’aller plus loin. Elle ferma la gueule aux dents acérés en se plaçant devant lui. Elle s’inclina très bas.

« Veuillez nous excuser Madame ! La situation est critique, comme vous le sentez sûrement. Bojack, qui a usurpé le pouvoir ici, s’est lancé à l’assaut de notre représentante. Cela met en danger beaucoup de gens et Doyal a réclamé que notre vaisseau soit réquisitionné. »

Le yardrat se tourna vers elle, mais il se contrôlait assez bien pour ne pas avoir l’air surpris. Ce n’était peut-être pas tout à fait la vérité, mais si cela pouvait l’aider à accepter leur aide plus vite. D’autant que c’était tout un immeuble qui attendait derrière elle. Aidan ne savait pas si elle était la dirigeante des lieux ou une représentante désignée, mais personne ne bougerait tant qu’elle n’accepterait pas de partir.

« Doyal a ordonné ça et vous obéissez ?
- Doyal était présent lors de l’assaut initial. Notre représentante n’avait aucune intention que les choses dégénèrent et nous avons ordre de faire en sorte que les relations se passent au mieux. »

C’était vrai, même si ce n’était pas présenté de la façon la plus honnête. La grande alien parut suspicieuse pendant encore quelques instants. Elle examina Aidan, puis leva les yeux vers le ciel. Des silhouettes filaient en tout sens dans l’atmosphère artificiel de l’astéroïde. Bra et Bojack qui s’affrontaient, bien sûr, mais aussi tous les impériaux réquisitionnés pour ramener les civils à bord du Rédemption.

« Votre représentante ? Vous êtes le Bras de Kalta, mais on dit que l’Empereur est mort... »

La nouvelle devait commencer à dater et pourtant il y avait toujours un soupçon de doute dans sa voix. Personne ne semblait croire à la mort du nihilien.

« C’est exact ! répondit Aidan sans réfléchir. Nous suivons Bra Brief, la super saïyenne ! Elle n’est pas là pour conquérir qui que ce soit, je vous assure ! »

Un éclat apparut dans les yeux de l’alien et elle se retourna immédiatement vers la petite foule accumulée derrière elle.

« On file d’ici avant que ça explose !
- Merci infiniment, souffla Doyal. »

Anik n’attendit pas une seconde plus et se lança dans la foule pour les attraper les uns après les autres et les jeter en un amas énorme sur ses épaules, qu’il arrivait à supporter sans le moindre mal.
Au même instant, le détecteur d’Aidan se mit à sonner.

« Oui ?
- Il en reste encore beaucoup ? On va commencer à manquer de place !
- Doyal ?
- Pas plus de 200.
- Akkilae, vous pensez que ça passera ?
- Je prendrais les derniers sur mon dos ! cria Anik, qui était déjà parti avec la foule vers le vaisseau.
- Les moteurs sont prêts en tout cas ! Je n’attends que le signal.
- Il arrive ! Doyal, venez avez moi. »

Elle attrapa aussi doucement que possible le bras du yardrat avant de s’élever dans les airs avec lui. Il avait beaucoup fait pour eux, mais il fallait le mettre à l’abri lui aussi. Mais malheureusement, Aidan n’arrivait pas à se concentrer uniquement sur lui. Plus le temps passait, plus elle était tenté de regarder le ciel pour essayer de suivre le combat de titans qui s’y jouait.

Et le peu qu’elle voyait ne faisait que terrifier un peu plus la lantraki.

« Bra ! tenta-t-elle en changeant de channel. Tu nous reçois ? On y est presque. »

Une explosion lointaine survint. Aidan tourna la tête à temps pour voir une fusée dorée qui partait du lieu de la détonation et filait à travers le ciel pour intercepter un autre rayon d’énergie.

« Urgh ! Je m’en sors… »

Elle sonnait épuisée. Et pour cause ! Aidan avait suivit une petite partie du combat, assez pour savoir que Bra était en difficulté. Elle n’arrivait pas à placer de coups décisifs, tout en étant constamment harcelée de tous les côtés. Bien sûr, la saïyenne refusait catégoriquement de laisser les innocents payer pour une attaque énergétique qu’elle ne pouvait arrêter. C’était bien son genre.
Elle allait finir par se tuer.

« Liens d’énergie ! entendit-elle crier depuis le scouteur. »

A nouveau, elle leva les yeux et vit Bra, brutalement ralentie en pleine course vers Bojack, maintenue par cet étrange attaque qui formait un filet entre Gokua et Bido. Leur chef en profita tout de suite, se jetant sur elle, une boule d’énergie en main.

« Attention ! cria-t-elle par réflexe. »

Bra disparut dans un grésillement au moment où la boule devait la frapper.
Bien joué !

« Derrière ! Droite ! »

Elle venait juste de réapparaître que déjà, Bojack se retournait et lançait son attaque directement entre eux. L’explosion les fit disparaître dans un nuage de fumée. Puis, Aidan vit Gokua interrompre ses liens pour disparaître dans la fumée, l’épée en avant. Le corps de Bra retomba vers le sol, qui était le plafond depuis cet angle, quelques secondes plus tard. Bojack et ses complices libérèrent aussitôt une vague de kikoha qui fila à la suite de la saïyenne.

« Non !
- Aïe !
- Pardon. »

Sans s’en rendre compte, elle avait serré ses doigts autour du bras de Doyal au point de lui faire mal. Aidan ralentit brusquement sa course.

« Anik ! Il faut qu’on…
- Aidan ? Est-ce que le quartier est presque vide ? souffla la voix d’une Bra épuisée.
- Oui !
- Où ? »

Soudain, le corps qui chutait dans les airs s’enveloppa d’une aura dorée et vira de trajectoire à une vitesse hallucinante. Elle vit Bra faire le tour de l’immense astéroïde en quelques instants, si vite que même les attaques qui la suivaient avaient du mal à garder le rythme, mais elles restaient proches.
Parce qu’elle le veut. Parce qu’elle ne veut pas qu’elles se perdent n’importe où.

Aidan s’empressa de lui indiquer où exactement l’évacuation avait été complétée. Elle parlait à toute vitesse, sans se soucier de surcharger les pauvres oreilles de la jeune femme.
Bra se posa au sommet d’un immeuble vide. Quelques secondes plus tard, les kikohas la rattrapèrent, mais cette fois-ci elle n’encaissa pas. C’était difficile à suivre, mais Aidan avait l’habitude de l’observer se battre.

Quelques millisecondes avant que les attaques ne la rejoignent, Bra s’éleva dans les airs. Elle tournoya autour de première, la redirigeant d’une impulsion énergétique vers le sol. Sa main droite caressa la deuxième dans le même mouvement et l’envoya s’exploser contre la troisième. De la main gauche, elle expulsa un kiaï qui atomisa la quatrième. Il n’en restait qu’une, que Bra renvoya vers le ciel sans plus de procès.

Deux explosions retentirent. L’une secouant l’astéroïde alors que la base de l’immeuble était vaporisée par l’attaque de Bojack. L’autre dans les airs, alors que la dernière boule d’énergie s’écrasait contre le bouclier du pirate. Le bâtiment s’effondra aussitôt et laissa Bra seule dans les airs, enveloppée de fumée.

Aidan la fixait du regard. Même à cette distance, elle pouvait voir que la saïyenne respirait lourdement, le visage couvert d’un mélange de sang et de sueur. Sa tenue était découpée par endroit par les coups d’épée reçus. Son dos était presque entièrement découvert, son épaule droite nue et ensanglantée. Même ses beaux cheveux dorés paraissaient noircies par endroit, sans doute par la fumée.
Mais elle affichait enfin un sourire.

« Merci Aidan… »

Elle connaissait ça aussi. Cette grâce que Bra venait de déployer. Elle ne se battait plus. Elle dansait autour des kikohas et des explosions d’énergie. Elle se mouvait dans l’espace comme s’il lui appartenait. Elle avait atteint le stade du combat où elle ne réfléchissait plus vraiment et où le rythme de la bataille était calqué sur celui de son coeur et du sang qui battait à ses tempes. Bra ne lui avait décrit cela qu’une fois mais ça l’avait marqué. Tous les combattants connaissaient cette sensation, mais chez elle c’était encore différent. Ses réflexes devenaient absurdement rapides, ses gestes allaient plus vite que sa pensée. C’était un saïyenne et le combat coulait dans ses veines.

Une aura dorée repoussa toute la fumée autour d’elle. L’astéroïde trembla à nouveau, mais ce n’était pas sous le coup d’une explosion.

C’était la puissance de la super saïyenne. La contre-attaque allait commencer.

« Dites… Vous comptez m’amener au vaisseau ?
- Oh ! Tout de suite ! »

Elle avait oublié la présence de Doyal.


Dernière édition par Tierts le Lun Oct 14, 2024 12:03, édité 1 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 09/12/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Mer Oct 02, 2024 12:40

Je suis content d'avoir inspiré aux lecteurs une craintes instinctives quand ils voient des flashbacks maintenant :p


Sadique ! :P


Concernant le chapitre, mes félicitations, tu es parvenu à rendre Bojack encore plus détestable ! En tout cas, c’est réussi, tant sur le niveau de l’emprise que le comportement et la violence à une petite brute de première, on est loin du soldat d’élite bien entraîné. On sent que tu as eu de l’inspiration.

Et je comprends mieux Zangya. Ce n’est pas tant de la prescience que de la perspicacité et ça me convient très bien.

Un très bon combat, tu arrives à prendre beaucoup d’éléments en considération, dont la gravité de la station. C’est toujours très intéressant d’avoir un travail d’équipe chez l’ennemi, et non chez les « gentils », qui ont tendance à se retrouver à plusieurs contre un ennemi commun.

En tout cas, c’était très bien rythmé, rien à redire sur ce point, et tous les personnages trouvent leurs marques et ne sont pas délaissés, ce qui est très sympa. Le combat est bien manié et en visualise bien l’ensemble de l’affrontement.

Quant aux brefs échangent avec Aïdan, et sa perception de Bra, ils sont appréciables. Notamment au sujet du « combat qui coule dans ses veines », ce qui est sûrement la phrase qui définit le mieux un saiyan/une saiyanne. Et pourtant, ici, c’est une métisse !

En somme, c’était cool !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Leyko-N le Sam Oct 05, 2024 17:38

Eeeeeeeeeet zé partiiiiiiiiiiii pour le second commentaire ! Tome 2 partie 1, voici ta sentence. :lol:

Mon commentaire va jusqu'au chapitre 58, à la petite pause avant que les choses sérieuses ne reprennent avec "GG".

Tout d'abord, le point fort de ce tome 2 : Kalta. Ton personnage principal, créé de toutes pièces, m'a vraiment plu. On apprend à le connaître petit à petit, on sent une distance entre lui et le lecteur, la même qu'il met entre lui et ses subordonnés, de par sa nature de Nihilien (j'adopte le terme au passage !). Tu t'es détaché de Freezer et j'ai senti que tu prenais du plaisir à écrire ce personnage moins manichéen, et surtout moins cruel que son père (enfin c'est mon impression). Petit à petit, il prend des positions différentes de celles de Cold, comme lorsqu'il laisse Bra s'enfuir après leur combat contre Cell. Il est doté d'une bonne capacité de réflexion et surtout il veut apprendre et s'améliorer, encore et toujours. Le coup du déplacement instantané pour ce perso j'ai bien aimé, ça a prouvé ce que je viens de dire justement.
Bref, je m'y suis attaché, et je n'ai pas ce même ressenti que dans le tome 1, le fameux "ouais mais c'est un méchant quand est-ce qu'il perd ???". Bien joué !

Ensuite, je vais parler du rythme de ce tome 2. Tu m'avais prévenu, il est un peu plus chaotique, surtout à ses débuts, car on sent que tu veux tourner la page après un tome 1 que j'avais trouvé rondement mené dans l'ensemble. J'ai accroché aux premiers chapitres, avec l'introduction de Kalta, mais j'ai remis du temps derrière avant de vraiment lire beaucoup de chapitres à la suite, quand tu as beaucoup développé l'Empire, le Bras de Kalta, etc. Bon, c'était un "mal" pour un bien car après tout ça, les persos étaient suffisamment développés (j'adore Palpi au fait) pour que l'on comprenne facilement leurs réactions lors des gros combats qui ont suivi. Je pense malgré tout que c'était le meilleur moment pour approfondir ton univers aha
Et justement, pile au moment où je me suis dit "Allez on est lancés, il nous faut un vrai méchant maintenant", tu sors Cell de son labo. Une idée qui m'a plu ! Derrière ça a donné un très bon combat avec l'alliance inattendue Bra-Kalta, précédé d'un triple-threat digne des plus grands combats de Friday Night Smackdown :D
Pour citer les moments que j'ai préférés : l'utilisation d'Inferno par Anik et Siberia qui aide Bra lors de son Final Flash. C'était vraiment un passage que j'ai bien aimé, ce combat contre la menace terrible que représentait Cell.

Enfin, dernier point : Bulma et Bra. Dès le début, on sait que Bulma veut sa revanche mais qu'elle ne veut pas non plus envoyer sa fille, dernier vestige de sa famille, à la mort. J'étais plutôt surpris de savoir qu'ils étaient encore sur Terre (une incompréhension de ma part lors de ma lecture du Tome 1 sans doute), mais je comprends mieux comment Vegeta était présent sur Terre lors de l'assaut de Paragus x)
La création de l'alliance rebelle par Ades, ses discussions avec Bulma, les guerriers d'élite de cette nouvelle faction et leurs interactions... La fin de cette première partie a montré des signes prometteurs pour la partie 2, que j'ai déjà commencé à lire. La nouvelle menace du GG et "ceux qu'il a récupérés" me font en attendre beaucoup !! (please don't kill Bulma)

Allez, sur ce, je repars dans ma lecture, et peut-être que d'ici la fin d'année j'aurai rattrapé les chapitres actuels. :mrgreen: Pas la peine de me répondre en détails, je pense que je ne suis pas très original par rapport à tes lecteurs de l'époque, mais voilà encore une fois faut le dire quand on apprécie le travail de quelqu'un !
Kojitsu : A Saiyan's Tale - Un conflit centenaire, une quête de puissance parsemée d'embûches et un avenir incertain... Comment le jeune Kojitsu parviendra-t-il à devenir le héros d'Eden ?

Nouveau chapitre toutes les semaines ! (à peu près)
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Leyko-N
 
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Oct 14, 2024 12:02

Bonjour tout le monde ! C'est l'heure de la suite ^^

Tonay a écrit:Concernant le chapitre, mes félicitations, tu es parvenu à rendre Bojack encore plus détestable ! En tout cas, c’est réussi, tant sur le niveau de l’emprise que le comportement et la violence à une petite brute de première, on est loin du soldat d’élite bien entraîné. On sent que tu as eu de l’inspiration.

Alors je ne sais pas si je peux dire que j'étais inspiré pour Bojack mais, en tout cas, j'avais envie de garder son aspect détestable qui, pour moi, transparaissait déjà pas mal dans l'OAV même si on savait peu de choses sur lui.

Tonay a écrit:Un très bon combat, tu arrives à prendre beaucoup d’éléments en considération, dont la gravité de la station. C’est toujours très intéressant d’avoir un travail d’équipe chez l’ennemi, et non chez les « gentils », qui ont tendance à se retrouver à plusieurs contre un ennemi commun.

En tout cas, c’était très bien rythmé, rien à redire sur ce point, et tous les personnages trouvent leurs marques et ne sont pas délaissés, ce qui est très sympa. Le combat est bien manié et en visualise bien l’ensemble de l’affrontement.

Content de lire ça, surtout de ta part. C'est un combat relativement court contrairement à d'autres que j'ai écris (L'avantage de ne pas avoir 3 combats à gérer en parallèle) et une situation un peu particulière. Je suis heureux d'avoir réussi à retranscrire tout ce que je voulais ! En espérant que la suite continue dans cette voie !

Leyko-N a écrit:Pas la peine de me répondre en détails, je pense que je ne suis pas très original par rapport à tes lecteurs de l'époque, mais voilà encore une fois faut le dire quand on apprécie le travail de quelqu'un !

Alors je réponds en détail si je veux d'abord ! Et puis, ça fait maintenant plus de dix ans depuis ce tome donc je peux aussi répondre avec du recul et peut-être en disant des choses que je n'avais pas indiqué à l'époque (Je n'ai pas relu toutes mes réponses donc aucune certitude)

Leyko-N a écrit:Bref, je m'y suis attaché, et je n'ai pas ce même ressenti que dans le tome 1, le fameux "ouais mais c'est un méchant quand est-ce qu'il perd ???". Bien joué !

Je pense que j'étais arrivé au bout de cet effet avec Freezer, d'où le changement de protagoniste en effet, il fallait un personnage un peu plus attachant que notre cher tyran. Le Tome 1 est arrivé (selon moi) à sa fin pile quand il fallait. Après ça, faire un clone de Freezer dans la personnalité n'aurait pas eu d'intérêt.

Leyko-N a écrit:Et justement, pile au moment où je me suis dit "Allez on est lancés, il nous faut un vrai méchant maintenant", tu sors Cell de son labo. Une idée qui m'a plu ! Derrière ça a donné un très bon combat avec l'alliance inattendue Bra-Kalta, précédé d'un triple-threat digne des plus grands combats de Friday Night Smackdown
Pour citer les moments que j'ai préférés : l'utilisation d'Inferno par Anik et Siberia qui aide Bra lors de son Final Flash. C'était vraiment un passage que j'ai bien aimé, ce combat contre la menace terrible que représentait Cell.

Ah oui Cell, un de mes méchants préférés dans cette fic. Fun-fact, au tout tout début du Tome 1, j'avais envisagé qu'il soit le boss final du Tome 1. A l'époque où la fic se serait arrêté là avec un Freezer vainqueur et conquérant (sans intervention de Broly bien sûr)
Par la suite, j'avais hésité à le faire revenir dans le temps comme dans la série originale mais j'ai choisis d'éviter cette option (pour ne pas avoir un Trunks du futur ou autre, ainsi que toutes les complexités inhérentes au voyage dans le temps) donc il a finalement été "décalé" au Tome 2. D'ailleurs, le fait qu'il soit toujours dans son labo à la fin du Tome 1 était l'une des choses qui m'a poussé à développer les quelques idées qui sont devenues le Tome 2. Il fallait bien que ce "détail" soit réglé ^^

A part ça, content que tout cela te plaise, en espérant que cela continu avec cette dernière phase du Tome 2 qui est plus ou moins "la dernière ligne droite" de ce Tome monstrueux. (En terme de taille)
Bonne lecture à toi et j'espère à bientôt pour que tu découvres la suite !

Pour ceux qui suivent le Tome 3, bonne lecture de ce chapitre ^^

---

Chapitre 64 : Tous contre un


« Bido, fais gaffe ! »

Elle pouvait voir la saïyenne fondre sur lui. Beaucoup trop vite pour lui. Il n’avait aucune chance d’esquiver et si elle parvenait à toucher… Gokua était là. Il attrapa Bido par le col juste à temps pour le tirer hors de la trajectoire du poing.
Zangya pouvait presque sentir le déplacement d’air qui venait de souffler au visage de son ami. Si elle avait touché… Non, il ne fallait pas y penser. Bido aurait peut-être encaissé un coup pareil, mais elle… Elle savait très bien que si la saïyenne parvenait à l’atteindre, elle serait probablement tuée sur le coup. Encore que, leur adversaire avait l’air de retenir ses coups contre eux. Mais de moins en moins.

La complice de Bojack commençait à repérer ces micro-mouvements de l’épaule quand elle retenait juste un peu plus sa force. Elle ne cherchait pas à les tuer, mais elle allait devoir apprendre à se battre à fond si elle voulait avoir une chance. Ensemble, et avec la puissance de Bojack, ils étaient invincibles. Surtout si elle était là pour surveiller leurs arrières.

« Gokua, le ventre ! »

C’était déjà trop tard, mais elle n’avait pas eu besoin de le prévenir. Alors qu’il continuait d’écarter Bido, il eut le temps de placer son épée devant lui. Le coup de pied circulaire de la saïyenne percuta la lame avec violence, mais cela ne fit que les repousser.

Elle frappait de moins en moins vite.
La preuve : Bojack était déjà derrière elle.

Un uppercut percuta la saïyenne dans le dos, avec un craquement sinistre, mais il ne s’arrêta pas là. Son autre poing démolit l’épaule gauche de son adversaire. Seulement alors, elle se retourna pour intercepter le troisième coup. Une grimace de douleur déformait ses traits. Elle repoussa le poing de Bojack et arma le sien. Mais Gokua était déjà revenu, genoux en avant. Bra plongea à temps pour esquiver, mais Bojack suivit. Il la cueillit d’un autre coup à la mâchoire.

Sonnée, elle resta une seconde dans les airs, les yeux papillonnant. Gokua fondit sur elle pour le coup fatal.

« Attends ! C’est du bluff ! »

Encore trop tard. Il écarquilla les yeux mais la saïyenne s’était déjà reprise. Elle attrapa son bras en vol et tournoya dans les airs avant de l’envoyer bouler aussi loin que possible. Bido était là pour l’intercepter et pour projeter un kikoha vers elle. Bra continua son mouvement pour l’esquiver, et attraper aussi le pied de Bojack en vol.
En temps normal, cela aurait été le moment pour Bujin de créer une illusion, mais ils ne pouvaient plus se reposer sur lui. Le petit groupe harcelait donc la saïyenne de leur mieux, pour créer une ouverture à Bojack.

« Gokua, lame ! »

Profitant du mouvement que lui donnait Bido, le jeune homme pivota et fit un grand mouvement de son épée. Une lame d’énergie parfaitement horizontale en jaillit pour traverser le ciel à toute vitesse. Bojack était déjà prévenu et s’éleva dans les airs, mais la saïyenne n’eut qu’une seconde pour réagir.

Zangya la vit écarquiller les yeux et sentit son hésitation. Comme depuis le début du combat, elle calculait les risques pour la ville autour. Et seulement quand elle fut sûre que la lame irait se perdre dans le quartier vide, elle plongea vers le sol pour esquiver. Avec une seconde de délai. C’était tout ce dont Bojack avec besoin.
Il concentrait déjà son énergie en deux boules vertes, apparues dans chacune de ses mains. Les bras bien écartés, il prit le temps de viser. Dès que la saïyenne se stabilisa sur une trajectoire, il réunit ses deux paumes en un seul point et poussa un hurlement.

Son ki se matérialisa en un gigantesque rayon d’un vert brillant. Bra n’eut pas le temps d’esquiver.

Leur adversaire fut emportée vers le sol à toute vitesse, où elle fut engloutie par une explosion titanesque.
Bojack éclata de rire, alors que tout autour d’eux les bâtiments s’effondraient. Il cachait très bien la fatigue qui commençait à le gagner, mais Zangya n’était pas dupe.

« Elle est encore vivante, souffla Zangya, toujours impressionnée par la résistance de la saïyenne.
- Je sais idiote. Venez avec moi, tous ! »

Ils descendirent à travers la fumée, jusqu’à apercevoir la silhouette fine de la jeune femme qui se relevait au milieu des décombres d’une rue. Les cheveux dorés étaient toujours dressés au-dessus de son crâne, comme une flamme. Mais une flamme qui vacillait de plus en plus. Elle ne pouvait pas avoir beaucoup de réserve, avec tout ce qu’elle encaissait depuis un moment. Pourtant, les yeux émeraudes fixaient toujours Bojack avec la même détermination et le même calme effrayant.
Elle cherchait un angle d’attaque.

« Tu es tellement faible, fausse impératrice. Je crois que je pourrais t’achever sans aide, à ce stade.
- Mais tu n’essaieras même pas, n’est-ce pas ? Provoqua-t-elle après avoir craché un peu de sang. »

Si elle espérait vexer Bojack avec ça, elle se trompait lourdement. Le chef se fendit d’un grand rire amusé, rejetant la tête en arrière.

« J’espère que tu prendras conscience de ta bêtise de l’autre côté, s’il y en a bien un. Je vais prendre plaisir à démanteler ton petit Empire, une fois que tu seras morte. J’ai perdu beaucoup de trésors auxquels je tenais en abandonnant mon vaisseau. Et puis, j’ai un nouvel endroit pour tout stocker. »

La saïyenne ne le regardait pas. Elle avait tourné la tête vers Bido.

« Je sais que tu as peur de Bojack. Vous avez tous peur de Bojack, mais il n’est pas invincible. Et il n’a pas à vous dire quoi faire.
- Ah ah ! Tu penses vraiment quémander de l’aide maintenant ? Auprès d’eux ? »

Il éclata du même rire gras . Il exagérait, parce qu’il voulait cacher qu’il était essoufflé.

« Je n’ai rien contre toi, Bido, continuait la saïyenne. Ni contre tes amis. Vous pouvez survivre sans lui, je vous le promets. »

Ce n’était pas la première fois qu’ils entendaient ça. Et ceux qui l’avaient dit la première fois étaient morts, noyés dans leur sang. Zangya n’écoutait déjà plus, mais elle croisa tout de même le regard de Bido. Il y avait un éclat étrange dans ses yeux. Une peur. Ou un espoir, elle n’arrivait pas à le dire.
Alors qu’elle s’était désintéressée de la saïyenne, trop longtemps, elle revient vers elle et se crispa en découvrant son regard déterminé.

« Elle prépare quelque chose, Bojack.
- Je sais. Retenez-la. Liens d’énergie, tous les trois.
- Moi aussi ? Mais… ?
- NE ME FAIS PAS RÉPÉTER ! »

Elle obéit aussitôt. Il lui fallut une seconde pour concentrer son énergie, elle qui s’efforçait de la cacher depuis le début du combat. En quelques instants, les bras et jambes de la saïyenne furent entravés par des dizaines et des dizaines de minuscules filins d’énergie, sortant des doigts de Gokua, Bido et elle, répartis tout autour du cratère.

Bojack se posa devant elle. Bra ne baissa pas les yeux. Même quand il enfonça son poing profondément dans son ventre, au point de lui couper la respiration et de faire jaillir une gerbe de sang de ses lèvres. Puis une deuxième fois. Et encore. Il martelait la saïyenne de coup, au point de faire trembler même les filins qui remontaient jusqu’aux mains de Zangya.

Elle finit par s’effondrer au sol, à peine retenue par les liens.

« Finissons-en… »

* *
*

« Tu devrais penser à te relever, saïyenne. »

Bra n’ouvrit qu’un œil pour regarder doucement tout autour d’elle.

Dans le décor blanc et brillant de la Salle de l’Esprit et du Temps, il était parfois difficile de repérer le nihilien. Il avait après tout la même couleur que le fond. En revanche, son énergie était immanquable. Elle le trouva à quelques mètres de distance, apparemment prêt à reprendre le combat, même s’il n’avait pas encore pris sa fameuse forme finale. Une lame d’énergie recouvrait déjà son bras droit, pulsant d’une lumière argentée.

« Je me repose. On s’est entraîné quatre heures ce matin, c’est important de faire des pauses.
- Votre corps met un temps fou à refaire ses réserves. »

Elle roula des yeux, sans commentaire supplémentaire. Il avait raison, c’était le pire. Depuis deux mois, elle avait constaté que Kalta avait une endurance bien supérieure à la sienne. Il n’avait pas besoin de manger autant, pas besoin de dormir autant… C’en était frustrant de le trouver déjà occupé à méditer au petit matin. Si on pouvait vraiment parler d’un petit matin dans cette salle…

« Même sans parler de réserve, c’est important de faire des pauses, reprit-elle en retombant sur le dos. »

La jeune saïyenne aurait aimé dire qu’elle admirait le ciel, mais c’était la même couleur blanche que partout ailleurs. Et ça commençait doucement à lui peser.
Sans le regarder, elle entendit les pas du nihilien s’approcher d’elle, mais elle ne s’en inquiétait plus.

« Tu veux essayer de me découper ?
- Je pense que cette technique aidera contre Cell, je veux la maîtriser le mieux possible. »

Bra poussa un soupir et contracta ses abdos pour se redresser, assise au sol. Elle haussa les sourcils en observant Kalta.

« Contre le type qui peut regénérer ses membres ?
- Avoir un membre en moins, même pendant une seconde, c’est un désavantage. »

Difficile d’aller contre cette logique. Elle avisa la lame d’énergie. Lors de leur premier affrontement contre Cell, la technique avait en effet prouvé son efficacité. Même le clone n’aimait pas ça.

« C’est dangereux comme technique. Ce n’est pas trop difficile à maintenir comme tu le fais là ? demanda-t-elle curieuse.
- Si, mais c’est bien pour ça que je m’entraîne. »

Kalta parut attendre quelques secondes puis, constatant qu’elle ne se levait toujours pas, il s’assit à son tour. Face à elle. Les yeux rubis fixaient son visage, la scrutant avec curiosité.

« Tu veux que je t’apprenne, saïyenne ?
- Je ne sais pas si c’est bien mon style, répondit-elle sans hésiter.
- Contre Cell, nos styles importeront peu.
- Contre toi, je pourrais m’en servir plus tard, tu sais ? »

Elle disait ça en plaisantant à moitié, mais elle ne s’attendait pas à recevoir une réponse enthousiaste du nihilien. Pourtant, il se fendit d’un sourire. Ou plutôt d’un de ses rictus dont il avait le secret, quoiqu’un peu plus grand que d’habitude, découvrant même quelques dents. L’éclat dans son regard avait quelque chose d’effrayant.

« J’espère bien. »

Il leva la main devant son visage et tourna lentement pour qu’elle puisse observer la façon dont l’énergie se concentrait autour de son bras pour former la lame. Cela devait demander une maîtrise constante de son ki qu’elle n’aurait jamais pensé à façonner de cette façon.

« Anik m’a montré comment faire. Il est déjà très fort, mais c’est le genre de technique qui sert même contre ceux qui sont plus puissants que lui. »

Anik. Le lézard. Elle se souvenait bien de lui. Ce n’était pas la seule technique effrayante qu’il maîtrisait. Le souvenir d’une colonne de flamme monstrueuse lui revint en mémoire.


Inferno.

« Ingénieux. Handicaper son adversaire pour se donner plus de chance. »

La lame disparut brusquement. Le regard de Bra tomba immédiatement sur les yeux de sang du nihilien.

« Dans un combat, ce qui compte ce n’est pas le nombre de coups que l’on donne ou que l’on reçoit. Seul le résultat final compte. Un seul coup placé au bon endroit et au bon moment peut faire gagner.
- Je le sais très bien.
- Alors tu devrais en faire ton style, saïyenne. Chaque technique que tu maîtrises est un coup bien placé potentiel. »

Avec un râle de souffrance, Bra rejeta la tête en arrière. Puis elle poussa sur ses genoux pour se redresser d’un coup. Il n’allait pas la lâcher de toute façon.

« Montre-moi ça. Et il y a quelques trucs que je t’ai vu faire qui m’intéresse pas mal aussi. »

Cette fois, elle en était sûre : c’était un vrai sourire qu’elle voyait sur son visage.


* *
*

« NON ! »

Anik la retint par l’épaule avant qu’elle ne se jette sur Bojack. Elle n’avait aucune chance de le battre, mais elle pouvait le retenir, peut-être une seconde, un dixième de seconde. Même un millième pourrait donner le temps à Bra de réagir, de faire quelque chose au moins, ou de… Mais Anik l’en empêcha.

« Il faut qu’on… !
- Attends ! gronda-t-il. »

Ils étaient trop loin. Par prudence, alors que le vaisseau s’envolait sous la protection de Persée, Anik avait accepté qu’ils se rapprochent du combat, mais avec une distance de sécurité. Une distance de plusieurs centaines de mètres, mais ça restait assez proche pour suivre la torture que subissait Bra. Les quelques bâtiments encore debouts tremblaient sous la violence des coups que Bojack lui assénait. L’un après l’autre.

« C’est le moment, Anik ! Il faut…
- Aidan ? demanda une petite voix dans le scouteur.
- Bra ? Tu es là, on arrive, je vais…
- Il n’y a plus personne, hein ? »

La voix de la saïyenne était étouffée, interrompue par les coups qu’elle recevait. Bojack était en train de l’enfoncer dans le sol, centimètre par centimètre, broyant ses épaules au passage.

« Non, il n’y a personne. Qu’est-ce que tu… ?
- Bien. »

Même à cette distance, Aidan sentit la brusque poussée d’énergie. Le cratère dans lequel Bra s’enfonçait s’illumina soudain. Elle vit la complice de Bojack pousser un cri en s’écartant juste à temps. Les trois autres n’eurent pas la même chance. L’explosion les enveloppa d’un seul coup, avec pour centre le corps de Bra. Bojack fut repoussé le plus violemment de tous, et traversa le dernier bâtiment intact à une centaine de mètres de l’épicentre. Un autre fut envoyé dans les airs mais rattrapé par celui à l’épée avant de prendre trop de vitesse.

« On se rapproche ! cria Anik. »

Ils foncèrent. Aidan regardait à peine devant elle, surveillant le combat comme elle pouvait.
Une fusée d’or partit du cratère pour poursuivre Bojack. Il eut le temps de dresser son bouclier une fois de plus, mais ça ne l’empêcha pas d’être repoussée vers le ciel. Bra était sur l’offensive, mais les pirates reprenaient déjà leurs esprits.

« Gokua, vers le haut ! hurla la femme qui était avec eux. »

Il avait à peine eu le temps de reposer son collègue blessé que déjà il fonça dans les airs pour décrire une courbe et retomber directement sur Bra. Son épée était dressée, recouverte de la même énergie brillante qu’Aidan commençait à connaître. Il allait la découper.

« Non ! cria-t-elle une fois de plus quand elle vit Bra lever la main pour parer. »

Il y eut un choc qui secoua l’astéroïde, Zangya, et eux. Le temps parut s’arrêter. Gokua était suspendu dans les airs, tenant son épée à deux mains pour frapper avec autant de force que possible, tandis que Bra se tenait au milieu des décombres, la main gauche tremblant en soutenant l’épée.

Même de là où elle était, Aidan put voir le sang recouvrir la paume de la saïyenne, mais elle tenait l’épée. Bra poussa un cri et tira violemment sur son bras gauche, emportant la lame et Gokua sur le côté. Un craquement retentit au moment où la lame se brisa enfin. Le pirate resta figé au-dessus de Bra, jusqu’à ce qu’un coup de poing au visage l’expulse vers la ville.

Déjà, une autre silhouette bleue s’interposait. Bido n’avait aucune chance mais il voulait apparemment se battre pour son ami. Bra l’attrapa en un instant, elle referma les doigts sur sa gorge et le tira vers elle.

* *
*

« Bido, je comprends maintenant pour qui vous avez travaillé pendant tout ce temps, exposa Bra aussi vite que possible. Je suis désolée. »

L’attaque que préparait Bido s’éteint dans ses muscles à l’instant où le mot atteint ses oreilles.

Désolée ?
Pourquoi est-ce qu’elle était désolée ? Elle n’avait rien à voir dans cette histoire.


« Vous avez mérité votre liberté depuis le temps, tu ne crois pas ? Je t’ai dit que je n’avais rien contre vous. »

Tiré face à la saïyenne, Bido écarquilla les yeux. Les iris émeraudes de la jeune femme ne réflétait aucune duplicité. Pourtant, il avait du mal à y croire. Les mots de Bojack résonnaient dans son esprit. Ceux des gardiens. Ceux de l’officier qui supervisaient leurs injections.

C’est votre seule manière de vous racheter. Et encore.

Elle tenait sa gorge mais elle ne l’empêchait pas de respirer. Elle s’ouvrait aussi à toutes les attaques comme ça. Lui n’avait pas la force de lui faire mal, mais avec l’aide de Gokua… Ce serait facile. Bojack pourrait ensuite prendre l’avantage et…

« Je n’ai pas frappé assez fort pour blesser Gokua, mais tu devrais aller t’en assurer. Laisse-moi finir. Il n’arrivera rien à Zangya, je te le promets… »

Cela acheva de le convaincre. Entre ses dents, l’héréen prit la parole.

« Fais semblant de me frapper et balance-moi vers Gokua, il arrive derrière toi. »

Un sourire s’étira sur le visage fatigué de la saïyenne.

Un instant plus tard, Bido était projeté dans les airs. Avec une douceur qu’il n’aurait pas cru possible.

* *
*

« Bojack, juste devant, sur la gauche ! »

L’avertissement de Zangya était arrivé avec un peu de retard. Son regard était encore sur le corps à corps entre ses subordonnés et la saïyenne. Ou plutôt le massacre. Son meilleur élément s’était fait démolir et maintenant le faiblard essayait de gagner un peu de temps. Rien qui ne puisse pas être renversé. Au contraire, pendant qu’elle était occupée avec ses serviteurs, Bojack avait préparé une attaque bien assez forte pour la pulvériser elle, l’astéroïde et potentiellement cet imbécile de Bido si elle ne l’avait pas balancé assez loin. Et aucune chance pour qu’elle esquive.

Bra se retourna après s’être débarrassée du prisonnier. Bido percuta Gokua qui revenait déjà à l’attaque et cet imbécile parvint à l’emporter avec lui vers les décombres. La saïyenne tendit le bras vers Bojack. L’index brillant. Il avait le temps de tirer. Ou d’esquiver si vraiment…

« Bo…. ! Hurla la voix de Zangya. »

Une aiguille de douleur traversa son corps. Trop vite pour qu’il comprenne d’où elle venait. Du moins au début.

Ensuite, la douleur explosa depuis son épaule. Seulement alors, Bojack prit conscience qu’il était projeté en arrière. Toute l’énergie qu’il accumulait dans ses bras se dispersait autour de lui.

* *
*

Aidan hoqueta en reconnaissant ce qui venait de se passer. Bra était toujours debout, dans une position reconnaissable.

« Mais c’est la technique…
- Du Seigneur Freezer !
- Du Seigneur Kalta ! »

* *
*

Mon bras gauche.

Mon épaule gauche.

Où est mon omoplate ?


En chutant, il tourna la tête et il vit le trou creusé sous sa clavicule. Il comprit qu’un rayon avait traversé son épaule et était ressorti dans son dos en explosant son omoplate au passage.

Bojack continua de tournoyer vers le sol. Il parvint à retomber sur ses pieds, mais sentit aussitôt son bras gauche retomber contre son flanc. Inutilisable.

Jusque là, la douleur n’avait été qu’une sensation diffuse. Une tentative désespérée de son corps pour lui dire que quelque chose n’allait pas. Ce n’était que le début de l’information. Dès qu’il fut au sol, le reste arriva. L’urgence. Le sang qu’il perdait. Les os qui avaient été brisés.

Tout cela lui parvint en même temps.

Le mugissement de Bojack fit trembler l’astéroïde entier.


Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 09/12/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Ven Oct 18, 2024 10:31

Encore une fois, un très bon chapitre.

Le combat demeure intéressant et on sent les efforts titanesques de Bra pour épargner les trois comparses de Bojack - ou victimes, question de point de vue. Le fait que ces derniers ne changent pas immédiatement de camps et aussi des plus appréciables, ça aurait été trop facile.
Le flashback avec Kalta était bienvenu, ça m'a évoqué un moment digne d'un animé, surtout pour une technique qui va avoir son utilité. Dans un sens, il est toujours là, dans l'esprit des différents personnages. En fait ça a un très bon rythme, et même si tu dilues pas mal le combat (probablement parce que ce n'est pas ta partie préférée :P ), les différents dialogues aident à maintenir l'attention sans couper son élan.

Après, Bra sert un peu trop de punching ball à mon goût, après tout, SSJ 2 Gohan avait pulvérisé Bojack sans trop forcer. Bon, Gokua était déjà mort à ce moment, ça devait aider un peu. Mais au vu de la fin du chapitre, Bra passe aux choses sérieuses. Bojack ne va pas reprendre le combat facilement, pour peu qu'il ne soit pas achevé par ses anciens subordonnés. Ce serait une bonne occasion de prouver leur loyauté, mais peut-être un peu trop violent de la part de bras.

En tout cas, chacun à son rôle dans ce combat, et si celui de Bido me paraît un peu flou, ça n'en reste pas moins appréciable de les voir actif. Je crois que c'est Zanya, pourtant la plus "à distance" qui m'a l'air de celle qui participe le plus en soutien.

Très curieux pour le dénouement au prochain chapitre !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Oct 28, 2024 12:00

Heya Tonay (et les autres) ! Je poste le chapitre un peu plus tôt aujourd'hui car je n'aurais plus le temps en fin de journée.

Tonay a écrit:si tu dilues pas mal le combat (probablement parce que ce n'est pas ta partie préférée )

En effet, je dilue beaucoup plus à partir de ce combat mais cela risque d'être le cas pour les autres combats de la fic. J'aime beaucoup cette façon de faire qui se concentre bien plus sur ce qui me plaît et qui me permet de ne pas être bloqué si je n'ai pas d'idées particulières pour un combat.
Dans le cas présent, en plus, le combat n'était pas très intéressant à suivre une fois que sa logique était comprise (Bojack oblige Bra à encaisser en menaçant la Cité-Libre) Il n'y avait pas beaucoup de subtilités dans les échanges de coups donc j'ai évité de m'y attarder ^^

Tonay a écrit:Après, Bra sert un peu trop de punching ball à mon goût, après tout,

Alors, "bonne nouvelle" c'est un peu ce que ces chapitres cherchent à susciter comme impression. Bra ne devrait pas avoir le moindre problème contre Bojack et le fait qu'elle fasse autant d'effort pour minimiser les pertes et les dégâts à part contre elle devrait inquiéter un peu. Mais je pense que ce chapitre va éclairer encore un peu plus ce que je cherche à faire avec elle.

Tonay a écrit:En tout cas, chacun à son rôle dans ce combat

Comme d'habitude, j'essaie d'inclure tout le monde même si ce n'est pas facile. Dans ce combat, comme Bido a le rôle de celui qui a déjà parlé avec Bra, j'ai surtout bien réfléchi à donner un vrai rôle à Zangya. J'avais pas vraiment envie qu'elle ne soit que "la fille du groupe"
Mine de rien, je commence à galérer à donner des rôles à tout le monde quand les niveaux des protagonistes sont à ce point au-dessus de tout xD

Mais trêve de blabla, la suite !

---

Chapitre 65 : Un pour tous


Bujin se fit aussi discret que possible, collé aux murs de roche pour éviter les autres prisonniers. Ils n’avaient qu’une demi-heure pour manger, mais ça n’empêchait pas certains de prendre du temps pour trouver où s’installer. Lui aussi, d’ailleurs, mais ce n’était pas pour chercher un coin confortable. Il cherchait quelqu’un. Plusieurs personnes en fait. Aujourd’hui, il était de corvée eau, ce qui voulait dire qu’il allait de tunnel en tunnel, et qu’ils ne les avaient aperçus que brièvement ce matin. Mais s’ils avançaient à un bon rythme, ils devaient être…

« Eh, par ici ! appela la voix de Gokua. »

Il n’avait même pas eu le temps de tourner la tête vers ce tunnel. Ils étaient tous là. Bido et Zangya côte à côte, le nez dans leur assiette, Adachi et Hokori s’étaient aménagés une petite plateforme, et Gokua était évidemment le seul debout. Tous portaient le même uniforme gris tâché du noir de la roche qu’ils creusaient, jour après jour. Le plus jeune du groupe se dépêcha de filer vers eux.

« Hey ! Pas trop dur ce matin ?
- Tranquille, répondit Adachi, la bouche pleine.
- Et toi ? demanda immédiatement Zangya. Personne t’emmerde ?
- Non, les gens sont trop occupés aujourd’hui. »

Bido opina d’un air appréciateur, tandis que Gokua le fixait du regard. Il était toujours attentif quand ce genre de question était posé. C’était lui qui avait pris sous son aile la majorité du groupe après tout et il savait se faire respecter dans le camp de travail. Bujin appréciait ça. Sans lui, il n’aurait sans doute pas tenu longtemps ici.

« Manges. Tu va avoir besoin de force cet après-midi. »

Bujin leva les yeux au ciel, mais se laissa tomber par terre pour commencer sa ration.

« Vous avez regardé la proposition alors ? demanda-t-il après seulement dix secondes. »

C’était tout ce dont parlait la prison depuis quelques heures. La perspective de la liberté mettait l’eau à la bouche de tout le monde. Sauf la sienne.

« Ouais, répondit Hokori en premier. C’est tentant.
- Dangereux cela dit, corrigea aussitôt Gokua. On ne sait pas ce que c’est comme boulot, mais ils parlent de combat.
- Mais la liberté au bout du terme, argua Bujin.
- C’est toujours mieux que ce qu’ils nous font faire ici, ajouta Zangya. Ils m’ont encore rajoutés un an, la semaine dernière.
- J’étais là et ce n’est pas elle qui a commencé ! indiqua aussitôt Bido. »

Tous s’observaient les uns les autres, mais c’est vers Gokua que la plupart des regards convergèrent bien vite. De tous, il était celui qui avait passé le plus de temps ici, alors même qu’il était plus jeune qu’Hokori ou Bido. Bujin savait qu’il n’avait rien fait de trop grave, mais les gardes arrivaient toujours à rajouter du temps à votre peine. Et s’ils ne trouvaient pas une raison, ils en inventaient.

« C’est l’armée, prononça-t-il au bout d’un moment. C’est dangereux. Si vous êtes tous motivés, je pense qu’on peut tenter… mais seulement si on est tous d’accord. »

Il avait balayé la petite assemblée du regard, mais son regard s’arrêta finalement sur Bujin. Ses yeux donnaient l’impression de vouloir percer sa peau.

« On sort d’ici ensemble. Tous ensemble, ou personne. Si tu n’es pas sûr de toi, Bujin, je resterai ici. »

Le jeune homme sentit un frisson parcourir son dos et il se redressa sur son siège improvisé. Tous les regards étaient sur lui à présent, mais il n’avait pas l’impression qu’on le jugeait. Non, ils attendaient son avis, tous. Et il savait que, quoiqu’il dise, ils allaient le respecter.

Bujin baissa les yeux sur sa maigre part de ration.

« Si on ne fait rien, on restera ici toute notre vie. Je propose de tenter. »

Il y eut un court moment de silence. Gokua leur fit signe et ils se relevèrent tous.

« Alors, on essaie. Tous ensemble. »


* *
*

Gokua traversa les débris d’un mur, rebondissant contre l’angle d’un ancien hall avant de créer une fissure dans une rue. Il parvint à se raccrocher à un large bloc de béton pour ralentir enfin sa trajectoire et tendit la main pour rattraper Bido.

Dans la main gauche, il tenait encore la garde et les premiers centimètres de la lame. Il n’avait pas pensé qu’elle puisse être brisée ainsi. Pas quand il utilisait son ki pour la protéger. Manifestement, il avait eu tort.

Et maintenant, c’était Bojack qu’elle venait d’avoir.

Il pouvait voir son chef chuter vers le sol. Le fier guerrier se réceptionna sur un genou. Même à cette distance, Gokua pouvait voir le bras gauche de son patron pendre lamentablement contre son corps, neutralisé. Une large blessure défigurait son épaule.

« A moi ! cria-t-il. »

Il faillit partir aussitôt mais il se souvint de Bido qu’il tenait toujours par la main droite. Son ami avait été sonné par la saïyenne. Il ne voulait pas l’abandonner. Quand il tourna les yeux vers lui, Bido ouvrait déjà les siens.
Bien, il est vivant.. Zangya filait vers leur chef. Bojack était au pied du mur. Il risquait d’avoir besoin de lui.

Soudain, quelque chose le tira en arrière, avant qu’il ne puisse s’élancer. Bido avait planté ses bottes dans un morceau survivant d’un immeuble.

« Qu’est-ce que tu fais ? Bido, ce n’est pas le moment de…
- Chut. Laisse-le tomber. »

Gokua écarquilla les yeux, mais se tourna bien vite pour suivre la scène.
Bra Brief avançait lentement vers son adversaire, la main tendue et brillante d’énergie. La saïyenne était couverte de poussière et de sang, mais c’était Bojack qui avait un genou à terre, retenant son bras gauche de l’autre main. Il avait tout de même réussi à matérialiser un bouclier devant lui. Et devant Zangya, qui venait de se poser dans son dos.

« N’approches pas, saïyenne ! »

Elle s’arrêta, mais ne baissa pas son bras.

« Vu ton état, je peux sans doute briser celui-là aussi facilement que l’autre. Tu as encore le temps de te rendre. »

Derrière Gokua et Bido, une autre voix féminine retentit soudain.

« Je vous déconseille d’approcher. »

* *
*

Bra s’était arrêté mais elle gardait son ki prêt à se battre. Une seule attaque avait suffit à mettre Bojack à terre mais il gardait toute sa force. Elle comptait sur la blessure et l’énorme désavantage qu’elle créait pour le décourager. Du coin de l’oeil, elle surveillait aussi le reste de l’équipe. Bido était “hors service” pour le moment, mais les deux autres, Gokua et Zangya, étaient opérationnels. La jeune femme était même posté derrière Bojack.

« Tu penses que tu arriveras à créer ton bouclier aussi facilement comme ça ? enchaîna-t-elle comme il ne lui répondait pas. »

Ce n’était pas pour se moquer de lui. Elle n’avait que trop conscience de la maîtrise du ki nécessaire pour ce genre de technique où l’on donnait vraiment forme à son énergie. Avec un bras en moins, c’était tout l’équilibre du corps qui pouvait être perturbé et cela rendait l’exercice bien plus complexe.

« Je vais te tuer, petite… »

Il grognait sous la douleur, manifestement peu habitué à celle-ci. Ou plus habitué. La colère était comme une flamme dans ses yeux. Bra lui laissa quelques instants de plus pour se calmer. L’homme était détestable, mais il pouvait encore être utile à condition de se montrer un minimum raisonnable.

« Je le ferais aussi si tu ne me laisses pas le choix.
- Je ne veux pas de ta pitié. Je ne vais certainement pas te servir.
- Ce n’est pas ce que je te demande.
- Ahahah ! Alors qu’est-ce que tu attends exactement ?
- Que tu laisses ces gens tranquilles, pour commencer. Peut-être que tu pourras rembourser certains de tes crimes en les aidant. Que tu laisses tes hommes par...
- Je t’ai dit que je n’allais pas te servir, gamine ! »

Bojack se redressa d’un coup, son aura fit exploser les débris tout autour de lui et manqua même de repousser son acolyte. Bra releva aussitôt la main, toujours pulsante d’énergie.

« Ce n’est pas ce que…
- C’est exactement ce que tu veux gamine ! Tu peux habiller ça comme tu veux. Je ne servirai pas des faibles ! »

Quel idiot. Il était tellement borné…

« Tu veux vraiment mourir alors ? Je ne vais pas te laisser partir si tu…
- Tu ne me tueras pas gamine. »

Elle le vit bouger et matérialisa une sphère d’énergie dans sa paume, prête à la propulser sur lui, mais s’interrompit avec un hoquet.

Bojack s’était reculé d’un bond et il avait refermé son énorme main sur son acolyte. Plus précisément, il avait attrapé sa gorge entre ses doigts. Zangya laissa échapper un grognement de douleur, ses mains attrapant aussitôt celles de son patron, sans espoir de le faire lâcher.

« Bo… jack… Qu’est-ce…
- La ferme ! Tu ne veux pas la tuer elle non plus, n’est-ce pas gamine ? Alors n’approche pas plus. »

Bra s’immobilisa, les yeux ronds. Elle ne voyait plus que le visage de la jeune femme, les lèvres tentant désespérément d’aspirer l’air autour d’elle. Sans y parvenir. Son regard paniqué cherchait autour d’elle, mais ce n’était pas la saïyenne qu’elle cherchait.

« Enfoiré… cracha Bra.
- Maintenant, écoute-moi bien. »

* *
*

Gokua ne s’attendait pas à retrouver le commando de la dernière fois derrière eux. Ils n’étaient plus que deux, immobiles sur les décombres. La jeune femme aux yeux d’or et à la chevelure orange s’adressait à lui, tandis que le lézard sombre tendait la main dans sa direction. Bido ne paraissait même pas dérangé, il n’avait pas fait attention, tirant toujours sur le bras de l’héréen.

« C’est une menace ? demanda Gokua avec un ricanement, pointant son arme brisée vers lui. Tu sais que je n’ai pas vraiment peur de vous.
- Non, c’est un vrai conseil, répondit la commando d’élite.
- Gokua, écoute-les.
- Tu es dans quel camp, Bido ?
- Le nôtre. Pas celui de Bojack. »

Elle s’avança d’un pas et contourna Bido pour le fixer du regard. Malgré tout, elle avait attendu que le guerrier à la coupe iroquoise se décale, comme pour s’assurer qu’elle avait le droit. À son ton, elle savait très bien qu’elle n’avait aucune chance contre eux.

« Je ne sais pas si tu as bien conscience de ce qui se passe, mais rien ne te force à te battre pour lui, tu sais ?
- Vous ne cherchez qu’à me distraire.
- Elle a raison Gokua. On n’a plus besoin de lui. »

Déjà, Gokua se retourna pour surveiller Bojack. Il était en pleine discussion avec la saïyenne. Il n’allait pas se laisser distraire par deux faiblards qui ne pouvaient rien lui faire de toute façon. Il devait se tenir prêt, pour quand son chef aurait besoin de lui. Sauf que Bido était là aussi…

« Bojack a perdu, reprit soudain Bido. Et il se fiche éperdument de nous.
- Je ne sais pas pourquoi vous continuez de vous battre pour lui.
- La ferme. On bosse avec lui depuis toujours. Parce qu’il a pris un coup, vous pensez avoir gagné ? On a affronté des types bien plus puissants que ça, n’est-ce pas Bido ? »

Même en le disant, il savait que ce n’était pas tout à fait vrai. Les autres membres de l’élite qu’ils avaient affrontés pour s’assurer la liberté étaient forts. Certains plus que Bojack mais aucun du niveau de cette fille. Cela ne changeait rien. Ils allaient gagner une fois de plus. Personne ne pouvait vaincre Bojack, certainement pas dans un combat long comme celui-ci. Et s’ils le trahissaient, c’étaient eux qui allaient payer ensuite.

« Vous avez perdu, asséna la voix rauque du reptile.
- Bojack a utilisé tous ses pièges et ça n’a pas suffi. Bra Brief n’est pas vaincu aussi facilement. Mais elle n’a rien contre toi, ou contre Bido, certainement pas contre votre amie. Si Bojack est raisonnable…
- Bojack n’est pas raisonnable ! s’emporta-t-il en se détournant d’un seul coup. Mais il est le meilleur combattant que je connaisse, il écrase tout le monde, c’est clair ? Je ne peux pas… »

Il avait été surpris de découvrir la jeune femme à moins d’un mètre de lui, le toisant de ses yeux dorés. Elle ne recula pas, même quand il commença à crier. En fait, il vit soudain de la peur dans ses yeux mais ce n’était pas lui qui l’occassionait. Elle regardait derrière lui, vers Bojack et Bra.

« Pas raisonnable en effet, tu devrais faire quelque chose.
- Putain de merde, cracha Bido. L’enfoiré. »

Gokua pivota une fois de plus pour découvrir la scène. Zangya tenue par la gorge dans la poigne de Bojack, haletante en essayant d’aspirer l’air autour d’elle. Bojack menaçait la saïyenne.

« C’est… une tactique, rien de plus. Votre saïyenne hésite trop.
- Bojack n’hésite pas en effet. Je sens sa tactique d’ici. Pas toi ? »

Au moment où il prêta attention, cela devint en effet clair. L’énergie de Bojack se concentrait dans sa main, celle qui tenait Zangya. Bra Brief était dans la trajectoire, trop proche pour esquiver. Au moment où elle s’y attendrait le moins, il allait tirer en utilisant le corps de Zangua pour couverture. Et ainsi porter un coup fatal à leur ennemie.

En tuant Zangya.

L’ancien prisonnier croisa le regard de son collègue. Bido, le gros dur de la bande, avait cette même expression que lorsqu’il avait frappé un type un peu trop bien placé dans la mine. Il le regardait lui, parce qu’il ne trouvait pas quoi faire. Cela avait toujours été à lui de les sortir des mauvais coups. Jusqu’à ce qu’ils se retrouvent dans le pire de tous.

« Gokua, qu’est-ce qu’on… ?
- AAAAAAAH ! »

Les décombres explosèrent autour de lui. Gokua se jeta vers l’avant.

* *
*

Bra faisait ses calculs aussi vite que possible, malgré les battements de son cœur qui pulsaient violemment contre ses tempes.

Elle était à une vingtaine de mètres de Bojack et elle était plus rapide que lui mais même à toute vitesse, il pourrait avoir le temps de la tuer. Même le déplacement instantané nécessiterait le temps de frapper. Est-ce qu’il était assez rapide pour y réagir rien qu’en entendant le grésillement ? Elle voulait croire que non mais est-ce qu’elle parierait la vie de cette femme sur cette idée ?

« Tu penses t’en sortir comme ça, Bojack ? cracha-t-elle pour gagner du temps.
- Tu hésites déjà. Je vais voir jusqu’où je peux aller avec ça. »

Les traits encore tordus par la douleur, il parvint tout de même à sourire.

« Je ne sais pas si tu es assez bête pour te laisser tuer, mais j’ai déjà été surpris que tu encaisses tout ça pendant aussi longtemps.
- Je t’ai battu, malgré tout. »

Un grondement échappa du colosse et il souleva encore Zangya. Ses jambes battaient dans l’air alors qu’elle luttait pour trouver de l’oxygène.

« Laisse-la ! Je te promets de te laisser partir si tu la laisses partir.
- Je ne suis pas si stupide, saïyenne. »

Est-ce qu’elle aurait tenu parole ? Bra n’avait même pas le temps d’y réfléchir. Tout ce qu’elle voulait, c’est que la jeune femme s’en sorte. Même après avoir été une sérieuse épine dans le pied pendant tout le combat, elle savait que Zangya obéissait à Bojack par peur et par automatisme. Si seulement elle arrivait à se débarrasser du patron…

Soudain, elle perçut un changement dans l’air autour de Bojack. Une différence subtile mais que son esprit plongé dans le combat capta aussitôt. Une concentration d’énergie dans sa main. Celle qui tenait Zangya.

« Voyons si tu peux encaisser ça, saïyenne. Bouge et je la tue !
- Enfoiré ! »

L’aura de la jeune femme se déploya autour d’elle, mais Bra n’avait toujours pas décidé de ce qu’elle allait faire. Tant pis, il fallait tenter la téléportation ou Zangya allait mourir. Elle se concentra, ses pupilles s’étrécissant en fixant Bojack.
Derrière lui, sur sa gauche, le coup serait idéal et…

Quelque chose apparut à la périphérie de son champ de vision. Un éclair bleuté qui filait sur Bojack. Le pirate était trop concentré sur elle pour le voir, lui aussi. Bra écarquilla les yeux mais c’était déjà trop tard.
L’éclair passa devant Bojack. Un cri de douleur résonna entre eux. Elle vit la main du pirate se détacher au niveau de son coude et s’envoler. Zangya commença à tomber mais fut emportée avant de toucher le sol.

Gokua.

Sans réfléchir, Bra s’élança vers son ennemi. Bojack était encore sous le choc. Il tomba en arrière, le regard rivé sur sa main manquante, là où la lame brisée avait sectionné son bras.
En un instant, Bra fut sur lui, la main tendue vers son torse. Elle vit ses yeux écarquillés et, pour la première fois depuis le début du combat, de la peur. Il avait perdu. Et plus que ça, il allait mourir. Il le comprenait enfin.
Pendant un quart de seconde, elle hésita. Elle avait gagné. Il était défait.

« Je suppose qu’offrir une chance de reddition est noble, saïyenne. Mais il y a des ennemis qui n’attendront qu’une nouvelle opportunité de te tuer. Tu veux vraiment laisser une chance à ceux-là ? »

Non. Il avait fait son choix.


Bra laissa son énergie jaillir de sa main en une vague unique et puissante.

* *
*

Gokua percuta un mur avec l’épaule. Le béton explosa. Les débris pleuvaient autour de lui, mais il ne faisait pas attention, son regard entièrement concentré sur celle qu’il tenait contre lui.

« Ça va ? Zangya, tu m’entends ? »

Pendant une seconde, elle ne répondit pas, mais il vit ses yeux paniqués. Et puis, sa bouche s’ouvrit enfin. Elle toussa, à plusieurs reprises. Quand elle parla enfin, sa voix n’était qu’un mince filet.

« Merci… La vache, j’ai mal. »

Trop soulagé pour compatir. Gokua se laissa retomber au milieu de la cité ruinée. Un rire secoua ses larges épaules et il entendit un clinquement sur le sol. Son épée, ou ce qu’il en restait.

« Où est Bojack ? demanda la petite voix. »

Le pirate en était encore à reprendre son souffle, il n’avait même pas pensé à surveiller ses arrières. De toute façon, il avait laissé Bojack aux mains de la saïyenne, il devait avoir autre chose à faire à cet instant que de punir la trahison. Gokua se retourna pour s’en assurer et un hoquet le saisit.

La silhouette massive de Bojack était parfaitement visible, affalée contre un tas de débris. Son torse n’avait plus la même couleur. Le vert brillant était remplacé par un noir de charbon. La saïyenne se tenait encore devant lui, main tendue. Il n’avait aucun doute sur ce qui était arrivé. Et le torse de Bojack était encore redressé, tourné vers Bra. Il avait survécu, même à ça ? Comment ?

Alors qu’il se redressait pour combattre, Gokua vit le corps de son patron s’effondrer vers l’arrière, sans vie. La longue tignasse rousse partit en poussière.

« Oh merde… souffla la jeune femme derrière lui. »

Ce fut au tour de la saïyenne de tomber. A genoux dans la poussière et les débris, elle respirait lourdement, la tenue en miette et le corps couvert de sang. Quelle monstre. Elle avait vaincu Bojack. Après tout ce qu’ils avaient fait contre elle.

Sa tête retomba un peu sur le côté en se tournant vers eux et Gokua croisa le regard d’émeraude. Il eut un haut le cœur. Elle avait encore de la réserve sous le capot, malgré son état.

« Vous comptez vous battre ? Parce que je n’ai plus la patience… »

Le regard du guerrier retomba sur son chef. Bojack trônait sur les débris de la cité qu’il avait tenté de faire sienne. Bido sortait des décombres, plus loin, accompagné du commando d’élite. Zangya se remettait à peine de ce que Bojack avait fait. Et puis… il était mort. Ils n’avaient plus à la suivre, plus à lui obéir. Gokua ne savait pas ce qu’il allait faire.
Mais une chose était sûre : il n’allait pas affronter cette femme.

Il fit non de la tête.

Les cheveux d’or retombèrent lentement sur ses épaules et reprirent une teinte lavande.

« Je vous fais confiance. Ne me faites pas regretter. »

* *
*

« BRA ! »

Elle avait à peine eu le temps de laisser l’adrénaline de la transformation disparaître qu’elle entendait déjà un cri. Une voix reconnaissable. Et agréable. Il lui fallut un moment pour la trouver, tant sa vision était brouillée. Aidan fonçait vers elle, suivie de près par une silhouette sombre. Anik.

« Bra ! »

La jeune commando s’immobilisa juste devant elle en se retenant visiblement de jeter ses bras autour de son corps. Bra n’était pas sûre qu’elle aurait eu mal, en grande partie parce qu’elle ne sentait plus grand chose à ce stade.

« Tu as été incroyable !
- Les autres sont toujours vivants, commenta Anik bien plus sobrement. »

Un vague sourire déchira les lèvres ensanglantées.

« Ils ne feront rien… La Cité-Libre ? Tout va bien ? Comment vont… ?
- Les gens sont à l’abri. Ce quartier est… bon, pas dans un super état, mais la Cité est toujours fonctionnelle. Tu as réussi.
- Super… Je crois que la fatigue commence à me rattraper. »

Plus que la fatigue, c’étaient les innombrables coups qu’elle avait encaissé en attendant de pouvoir affronter correctement Bojack. Elle les sentait ramper sous sa peau comme des insectes, mordant les muscles qui avaient pris le plus gros et la faisant grimacer.

Aidan s’agenouilla devant elle et tenta mécaniquement d’arranger ses cheveux et d’essuyer son front.

« Tu es dans un état… Je ne veux plus te voir comme ça. Peut-être que tu aurais dû y aller franco dès le début. Ne pas leur laisser…
- Non. C’était la meilleure chose à faire.
- Si tu le dis.
- Tu sais… C’est pour ne pas t’imaginer dans cet état que je n’aimais pas l’idée de te voir rejoindre le commando. Enfin, c’était une des raisons… »

Aidan eut un temps d’arrêt. Elle recula en fronçant les sourcils. La pensée était arrivée comme ça dans l’esprit de Bra et elle n’avait pas pu l’empêcher de sortir de ses lèvres, sans le moindre filtre.

« Qu’est-ce que tu racontes ?
- Non, rien… J’y pensais comme ça, maintenant que je suis dans cet état et que…
- Je croyais que la discussion était close. Et depuis longtemps en plus. Je croyais que…
- Aidan ! »

L’éclat de voix de Bra l’interrompit. Mais ce n’était pas tout. La saïyenne s’était soudain redressé. Elle planta ses yeux azur dans ceux de la jeune femme. Sans même s’en rendre compte, elle avait amené ses mains sur les joues délicates et s’en voulut immédiatement. Elle déposait du sang et de la poussière sur la peau blafarde.

Son regard détailla longuement le visage de la lantarki. Aidan ne l’avait pas repoussé. Elle était surprise, mais pas paniquée. Plutôt inquiète. Elle fixait Bra en se demandant ce qui lui arrivait. Ses yeux étaient vraiment fascinants, les iris semblables à de l’or fondu.
Bra se redressa encore et son regard tomba sur ses lèvres. D’un rose pâle sur un peau presque blanche.

« Je suis désolée… fit-elle. »

Aidan fronça les sourcils mais paraissait moins perdu. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais Bra ne lui laissa pas le temps.

« J’ai été une idiote.
- Maintenant, ou à l’époque ? demanda Aidan, vaguement amusée.
- Oui. »

Un petit rire échappa à la commando d’élite, mais Bra vit aussi l’éclat d’émotion dans les yeux d’or. Un mélange étrange de soulagement, de tristesse et de joie. D’attente aussi. Alors, malgré la douleur qui continuait d’assaillir chaque muscle de son corps, la saïyenne se rapprocha encore et osa demander.

« Je peux ? »

Elle eut tout juste le temps de voir Aidan assentir avant de fondre sur ses lèvres pour les faire siennes.


Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 09/12/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Jeu Oct 31, 2024 16:41

Voilà un chapitre terriblement attendu, celui du dénouement face à Bojack !

Comme toujours, c’est bien écrit, c’est fluide, c’est efficace, on a un sympathique flashback, que demander de plus ?
Oh et Zangya sert d’otage, pour changer tiens ! Par contre Bido a enfin vu la lumière, il était temps ! J'aime leur côté camaraderie, même avec Bojack, de leur mieux, même si ce dernier ne méritait pas tant d'égars. Un esprit d'équipe autour d'un même bourreau qui mène par la peur.

Et comme espéré, il y a enfin rébellion dans la team des sous-fifres. Gokua qui tranche un bras, c’est cool, encore plus cool quand c’est celui de son patron. Comme il est cool de voir Bra progresser et porter le coup de grâce à quelqu’un qui ne mérite pas une mort rapide. En somme, on a la fin que l’on voulait pour un combat que tu as rendu plus intéressant qu’anticipé.

En fait, il y a un truc que tu réussis très bien et que je peine toujours à rendre naturel, c’est le post-combat. Ces moments de discussion après un gros affrontement où un débrief a lieu et un peu de légèreté pour rendre le tout plus respirable. Ben, tu gères cet aspect, y a pas à dire ! C’était touchant, bien amené et plaisant, donc bien joué.

J’apprécie aussi un truc très simple, c’est le dénouement. Tu aurais pu tuer l’un des trois membres de la team Bojack, mais tu ne l’as pas fait. Tout indiquait qu’ils allaient survivre et rejoindre Bra et par effet de choc, et ou surprise, tu aurais pu causer la mort de l’un d’entre eux. Ne serait-ce que pour donner tort aux prédictions, et ce n’est pas le cas ici. Je sais que ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça méritait d’être signalé.

Enfin bref, un très bon chapitre qui se finit par une victoire, un sauvetage, de nouveaux alliés et un p’tit baiser, manque plus que la suite ! :D
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mar Nov 12, 2024 15:18

Hello hello ! Un peu de retard sur ce chapitre mais je profitais du jour férié

Tonay a écrit:J’apprécie aussi un truc très simple, c’est le dénouement. Tu aurais pu tuer l’un des trois membres de la team Bojack, mais tu ne l’as pas fait. Tout indiquait qu’ils allaient survivre et rejoindre Bra et par effet de choc, et ou surprise, tu aurais pu causer la mort de l’un d’entre eux. Ne serait-ce que pour donner tort aux prédictions, et ce n’est pas le cas ici. Je sais que ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça méritait d’être signalé.

Evidemment j'apprécie tout ton commentaire et ton suivi toujours précis sur la fic, mais je réponds à ce point précis. J'ai conscience que les tomes précédents, j'avais tendance à tuer régulièrement des personnages secondaires, je crois que c'était un moyen pour moi de bien insister sur la dangerosité des combats. J'ai très consciemment décidé de ne plus faire ça dans mon tome 3 donc content que ça se ressente.

Oui bon, j'ai tué Palpi et Varidal quand même... Mais c'est pas pareil, croyez-moi !

Et maintenant, je vais faire comme Toriyama avec les personnages secondaires et juste oublier progressivement leur existence en espérant que les lecteurs n'y pensent pas...

---

Chapitre 66 - Début d'une ère


« Elle vient de revenir de la Cité-Libre, Strategos.
- Excellent. J’attends votre rapport.
- Dois-je la prévenir des troubles sur Achéris ?
- Non. »

Ades n’avait pas besoin de s’expliquer davantage. Pas avec Raeh. C’était une femme intelligente et ils avaient toujours réussis à se comprendre depuis qu’elle avait pris son poste. Achéris était une colonie de Stygis. Même si Ades avait toléré l’installation d’une base impériale sur sa lune, il considérait toujours la planète comme leur propriété et c’était à eux de régler les problèmes qui pourraient y subvenir. L’Empire, et Bra, avait déjà fort à faire pour ne pas venir empiéter sur le territoire stygien inutilement.

« Je suis moi-même en route pour Achéris.
- Oh. C’est rassurant de l’entendre.
- Je ne manquerai pas de vous informer de toutes nos avancées.
- Bien.
- Merci pour votre travail Raeh, conclut Ades. Je vous recontacterai bientôt. »

L’écran redevint noir, offrant à Ades l’occasion de faire face à son reflet. Un homme fatigué, aux traits creusés qui avaient perdu un peu de leur jeunesse. En partie du fait de la vilaine cicatrice qui barrait un côté de son visage et l’avait privé d’un oeil, dissimulé sous un cache-oeil noir. Il rajusta quelques mèches de cheveux blancs au-dessus de ses oreilles : il fallait qu’il les fasse couper mais il n’arrivait plus à trouver le temps, depuis quelques mois. Ou années.
Avec un soupir, le Strategos de Stygis activa sa chaise-volante qui s’éleva dans les airs pour sortir de la salle de communication et revint dans la salle des commandes.

« Combien de temps avant l’arrivée ?
- 10 minutes, Strategos. »

Ades opina doucement la tête et ferma l’œil un moment.

Depuis quelque temps maintenant, l’Empire était plongé dans le chaos. Un chaos impossible à évaluer correctement, puisque les communications avaient été coupées peu de temps après qu’ils aient eu vent d’une attaque sur Passaros. Ades avait immédiatement fait activer tous les systèmes de défense de Stygis et de son système, sans prêter attention aux recommandations du Commandant impérial stationné sur la lune d’Achéris.
Jusque là, ils n’avaient pas été inquiétés. Sans doute parce que Stygis était bien trop éloignée du centre névralgique de l’Empire, mais aussi peut-être parce que les envahisseurs, qui qu’ils soient, savaient ce qu’ils allaient trouver sur Stygis. Peu importait pour lui, tant que sa planète restait en paix.

Avec le retour des communications et l’annonce de la mort de l’Empereur Kalta, Ades s’était demandé s’il était temps de se débarrasser définitivement de la présence impériale. Mais le moment était mal choisi. Tant qu’ils ne sauraient pas exactement ce qu’ils affrontaient et tant que l’Empire se contenterait d’une présence réduite, le stratège se tiendrait à carreau. Ce ne serait pas la première fois que sa patience serait une vertue.

Mais voilà que, quelque temps à peine après le retour des communications, Achéris cessait brusquement de répondre ou d’émettre le moindre message. Ades ignorait si l’Empire en avait déjà conscience ou si ce n’était pas une priorité, mais, lui, avait décidé d’aller voir ce qui se passait sur la planète. D’ordinaire, il aurait envoyé une escouade, mais si les ennemis de l’Empire étaient assez puissants pour inquiéter Bra et pour tuer le fils de Freezer, il fallait qu’il soit du voyage.

Voilà pourquoi il était à bord du Zues, le fleuron de la flotte stygiene. Un vaisseau à la forme d’une flèche argentée qui traversait actuellement l’espace, entouré d’une petite escorte de fléchettes toutes aussi rapides.

« Sortie de l'hyperespace dans 1 minutes chrono.
- Boucliers activés. Puissance 50%.
- Décélération en cours. »

Ades rouvrit un œil, il écoutait toujours distraitement les échanges entre les pilotes. Le voyage entre Stygis et Achéris était une formalité pour eux ; ils étaient dans le même système et le trajet durait moins de deux heures. Seule l’arrivée pouvait être un peu mouvementée, mais pas avec des boucliers aussi puissants que ceux du Zues.

Le profond vrombissement du vaisseau grandit progressivement pendant une minute, avant qu’un flash de lumière n’illumine la salle de commande. Il n’y eut que quelques tremblements alors que le vaisseau retrouvait l’espace. Achéris était au centre de la baie d’observation, bille bleutée au milieu d’un champ d'astéroïdes.

« Communication courte distance enclenchée, avertit un technicien. »

Ades écoutait à peine. Son œil bleu se concentrait sur quelque chose que son cerveau n’avait pas encore interprété. Cet amas d'astéroïdes, tout proche de la planète. Il n’avait pas la même couleur que les autres. Aucun astéroïde n’était exactement le même, alors les variations n’étaient pas rares, mais il y avait autre chose. Un motif qu’il n’avait pas encore identifié.Une zone de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre, où ils avaient toutes une couleur plus claire.

Puis, Ades nota l’autre anomalie qui aurait dû lui sauter aux yeux. Achéris était seule. Il baissa les yeux sur le scanner de proximité.
Non. Pas de lune, même de l’autre côté de la planète.

Un bip, dans la salle. Une machine, volée à l’Empire, qui devait détecter les pics de puissance. Ades jura avoir vu un point brillant sur la planète.

« Oh. »

* *
*

La première réunion au Parlement avait été épuisante, mais celle-ci promettait d’être exténuante. C’était maintenant une dizaine de représentants qui avaient demandé à voir Bra Brief après les évènements de la Cité-Libre. Tous entassés qu’ils étaient dans une salle faite pour n’accueillir qu’une poignée de personne, ils ne s’aidaient pas les uns les autres. Les plus importants avaient réussi à s’asseoir face à Bra, les mêmes que la dernière fois. Mais les autres s’alignaient derrière, se poussant les uns les autres pour voir ce qui se passait et entendre ce qui se disait.
Aidan avait décidé de venir une fois de plus, alors qu’Anik avait clairement indiqué qu’il était fatigué de ces discussions. Soit il ne voulait pas comprendre leur importance, soit il avait décidé qu’il ne pourrait pas y contribuer. Et vu le ton général, Aidan ne pouvait pas lui en vouloir.

Cela avait commencé plutôt calmement. Un bilan de l’état de l’Empire qui s’avérait plus positif que prévu. On reprenait lentement contact avec les zones privées de communications. On découvrait que les dégâts n’étaient pas aussi intenses que prévus. Les démons n’avaient jamais cherché à détruire ou conquérir. Ils venaient à la recherche de quelque chose et ne détruisaient sur leur passage que pour handicaper les déplacements ou les communications. Une tactique efficace mais qui leur laissait heureusement un univers presque intact.

Selon les politiciens, le plus gros problème à l’heure actuel était l’irruption d’une poignée de seigneurs locaux. Des imbéciles qui s’imaginaient que la mort de Kalta signifiait la fin de l’Empire. Ils allaient être déçus. Voilà ce qui inquiétait le plus les représentants présents… Jusqu’à ce que le sort de la Cité-Libre soit évoqué. La salle avait explosé à ce moment. Surtout quand Bra avait parlé d’utiliser les ressources impériales pour réparer et payer les dégâts.

« C’est inadmissible ! tonnait une voix depuis l’arrière du groupe.
- Votre présence là-bas alors que l’Empire souffre est déjà une insulte à tous nos morts ! Maintenant vous parlez de payer pour leurs problèmes ?
- Vous n’avez pas l’autorité pour ordonner une chose pareille.
- Vous n’avez pas l'autorité pour quoi que ce soit, en fait ! »

Le ton n’allait que de plus en plus haut. Réfugiée derrière le siège de Bra, la jeune commando se demandait comment ça allait finir. Elle savait combien la saïyenne voulait réparer ce qui s’était passé à la Cité-Libre, mais ils n’avaient pas tort : la Cité n’était pas impériale et elle n’avait aucune intention de le devenir.
Doyal et les autres avaient été on ne peut plus clairs : ce n’était pas dans leur plan à court, moyen ou long terme.

« Allons allons ! appela la princesse de Lantraki. Messires ! Nous devrions pouvoir discuter en bonne intelligence ! »

Elle dû s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un peu de calme.
Bra restait silencieuse. Cette fois, elle avait fait un effort vestimentaire même si elle refusait toujours d’enfiler une armure impériale. C’était une tenue terrienne mais formelle. Une belle robe longue rouge, assortie d’un blazer blanc. Elle ne la portait pas souvent mais elle était bel et bien superbe là-dedans. Aidan avait dû batailler pour la convaincre de la porter pour l’occasion.

« Nos routes de marchandises dans cette zone sont de nouveau libres. N’est-ce pas l’essentiel ?
- C’est bien pour cela qu’elle a été envoyée, non ?
- Et nous avons découvert l’origine du problème. L’Empire démontre une fois de plus son efficacité, même en territoire étranger.
- Leur territoire, leur problème !
- Nous avons déjà beaucoup à faire avec nos planètes. »

Bra restait silencieuse. Le débat reprit de plus belle. Encore qu’il n’y avait pas vraiment de débat. Aidan avait noté que, malgré ses objections polies, la princesse lantraki ne se battait pas pour offrir quoi que ce soit à la Cité. Elle ne cherchait qu’à calmer les ardeurs autour de Bra. Après tout, les représentants devraient être heureux que la jeune femme fasse tout cela pour l’Empire alors que sa hiérarchie avait complètement disparue.

Enfin, Bra leva la main. Elle attendit qu’on la remarque et que le ton redescende pour ouvrir la bouche et se faire entendre.

« Sauf erreur de ma part, vous m’annonciez un peu plus tôt que les dégâts ne sont pas aussi importants que nous le pensions. La liste transmise est préoccupante, mais un Empire d’une telle taille a les moyens de se remettre rapidement, n’est-ce pas ? Je pense…
- La priorité devrait aller à… !
- Je n’ai pas terminé. »

Elle avait interrompu le représentant de Cold 1 d’un ton glacé. Un ton qui était familier d’Aidan. Elle ne l’imitait pas parfaitement, mais pendant un bref instant, elle avait cru entendre Kalta.

« D’un seul et unique coup, je vous ai débarrassé d’un pirate dangereux, j’ai sauvegardé les relations avec une Cité cosmopolite et j’ai libéré des routes commerciales importantes. Si la Cité-Libre n’avait pas été là, Bojack aurait jeté son dévolu sur une autre planète, sans doute impériale. Je pense qu’elle mérite de recevoir notre aide puisque nous avons libéré Bojack dans notre conflit contre les démons.
- C’est une position très noble, saïyenne. Mais vous n’avez pas l’autorité pour décider de ce que l’Empire fait de ses ressources ! »

Bra pivota brusquement vers celui qui avait dit ça. Même dans la petite foule, elle pouvait sans doute percevoir d’où venait le son. Un représentant qu’Aidan ne reconnaissait pas. Il parut s'aplatir dès que les prunelles bleutées se postèrent sur lui.

« Bra. Je m’appelle Bra, pas saïyenne. Et je crois bien que j’ai l’autorité pour décider de ce que je veux non ? »

Un silence tomba soudain sur la petite assemblée. Les visages se tournèrent les uns vers les autres. Même la princesse sembla prit de court. Même Aidan ne s’attendait pas à ça.

« Je vais reformuler. Kalta a fait de moi l’Impératrice en son absence et en celle de Siberia. Si je ne peux vous faire confiance pour faire preuve de compassion, je vais vous faire obéir. Et nous allons commencer par la Cité-Libre. Vous leur devez bien ça pour tout ce que l’Empire leur a fait avant.
- Vous ne pouvez pas… !
- Vous n’avez pas l’autorité pour me dire ce que je peux et ne peux pas faire. En tant qu’Impératrice régente, je vais prendre les mesures nécessaires pour que vous ne passiez pas cette période de transition à vous entretuer. J’en profite pour vous annoncer la création d’une nouvelle unité d'élite qui servira à maintenir la paix, pendant que je serai à ce poste. »

Aidan était soufflée. Et elle n’était pas la seule. Le silence était maintenant une chape de plomb qui pesait sur tous les politiciens. Les représentants des planètes les plus puissantes de l’univers et ils savaient qu’ils ne pouvaient rien dire. Pas seulement parce que l’ombre de Kalta était maintenant dans la salle avec eux, mais parce que Bra était incontestablement la créature la plus puissante de cet univers. Pendant des siècles, cela avait suffit à Cold pour se faire obéir. Que pouvaient-ils faire maintenant ?

Alors que le silence s’éternisait, Bra se redressa et ajusta son blazer.

« Je vous laisse voir avec le Conseiller Beil pour les détails. Je crois que j’ai encore fort à faire pour que les choses reviennent à la normale. Je vais m’y atteler immédiatement. »

Elle inclina poliment la tête.

« Messieurs, Mesdames et tous ceux d’autres genres, je vous remercie d’être venu. »

Quelques secondes plus tard, elle sortait dans le silence le plus complet. Aidan mit plusieurs secondes supplémentaires à se lancer à sa poursuite et à la rattraper dans le couloir.

« Eh béh ! »

Les épaules de Bra s’affaissèrent d’un coup et un soupir de soulagement lui échappa. Evidemment. Elle ne faisait plus la fière maintenant, tout le contraire. Aidan pouvait presque voir la transpiration s’accumuler sur son front.

« Alors ?
- Super boulot, Impératrice.
- Ne m’appelle pas comme ça. »

Elle pouvait très bien la réprimander, son sourire trahissait son soulagement et sa joie. Ils étaient trop rares, même après la Cité-Libre. Aidan franchit la distance qui les séparait encore, ajustant à son tour le joli blazer sur ses épaules.

« Tu es sûre que tu ne veux pas d’uniforme ? Avec une cape. Je suis sûre que ça t’irait très bien… »

Bra pouffa de rire, mais elle se garda bien de répondre. Aidan termina de resserrer le col du beau costume autour du cou de la jeune femme, puis embrassa tendrement sa joue.

« Tu étais parfaite… Et je finirais par te convaincre. En attendant : Gokua t’attend. On y va ? »

* *
*

Persée commençait à avoir toute une équipe à surveiller. Elle ne savait pas vraiment comment se sentir à ce sujet.

Garlic, elle comprenait l’intérêt. Le démon n’avait pas vraiment le choix d’être ici mais il avait aussi démontré qu’il n’était pas digne de confiance. Il fallait donc avoir les yeux sur lui en permanence. Mais eux ?
Le petit groupe de guerriers n’était plus la même menace sans Bojack, mais ils restaient tous les trois bien plus puissants qu’elle. Même avec son armure, elle ne pourrait pas les arrêter s’ils décidaient de fuir. Ce qu’aucun n’avait tenté depuis qu’ils avaient embarqués, à la Cité-Libre. Ils ne sauraient pas où aller de toute façon. Ils avaient laissé leur vaisseau sur place, un cadeau que Bra avait offert à la Cité pour payer en partie les méfaits de Bojack.

Mais à présent, ils étaient au Parlement. Il y avait tout un choix de vaisseau à voler s’ils le désiraient. Bido était d’ailleurs installé près du hublot de la cantine depuis qu’ils s’étaient posés, observant les vaisseaux qui partageaient le hangar n°1 avec le Rédemption. Il était encore celui que Persée préférait : ils avaient passé un peu de temps ensemble sur le trajet jusqu’à la Cité. Gokua paraissait le plus nerveux, affalé qu’il était sur un banc, le regard fuyant. Zangya l’inquiétait. Elle s’était assise sur une table, les jambes posées sur un banc et ses yeux turquoise scrutaient Persée avec une intensité qu’elle avait rarement vue.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

C’était Garlic qui avait posé la question. Le petit démon, installé près de Persée, devait détester autant qu’elle de se faire détailler de la sorte.

« Ce n’est pas toi que je regarde, répondit sèchement Zangya. Je regarde l’armure.
- Et ce que tu regardes te plaît ?
- C’est impressionnant, je n’arrive pas à trouver de points faibles… C’est quelle matière ?
- Katchin.
- Connais pas. »

Persée sourit intérieurement. Heureusement que ces mortels-là n’en avaient pas entendu parler. Elle ne connaissait pas tout leur historique mais pour que les Kaïos décident d’intervenir, ils devaient avoir mis un sacré bordel. Elle n’avait pas entendu parler de Bojack à l’époque, sans doute dans un coin de l’univers qu’elle ne fréquentait pas à cette période. Mais avant qu’elle ne puisse leur faire la moindre remarque, la porte de la cantine s’ouvrit sur la silhouette de Bra.

Ah. Aidan a réussi à lui faire porter la robe.

Aussitôt, tous les regards convergèrent vers elle. Gokua se leva même enfin.

« Hey ! salua Persée en première. Comment ça s’est passé ?
- Plutôt bien. »

Derrière elle, Aidan entra. Elle avait le pouce levé dans le dos de Bra, ainsi qu’une moue impressionnée. Très bien donc. Bonne nouvelle.

Bra paraissait distraite, mais elle fit l’effort de s’approcher d’elle pour lui sourire, avant de ramener son attention sur Gokua.

« Vous avez réfléchi ? »

L’ancien second de Bojack opina fermement de la tête.

« Je t’avais dit que nous n’y voyons pas de problème.
- Je voulais que vous preniez le temps d’en discuter entre vous. Si certains ne voulaient pas participer.
- C’est pas mal comme idée : ça nous changera, lança distraitement Zangya. »

Malgré le ton nonchalant, elle s’était elle-aussi levée pour faire quelques pas vers Bra.

« Aidan va compiler avec moi une liste des planètes qui auront besoin de votre passage. On va trouver un vaisseau à votre disposition. »

Sous son casque, Persée haussa un sourcil. Ce n’était pas désagréable à entendre, mais quel changement dans la méthode de Bra ! On pouvait presque y voir une impératrice à l’œuvre.

« A notre disposition ? Tu ne viens pas avec nous ? s’étonna Gokua.
- Je vous fais confiance. »

Les trois guerriers s’observèrent un moment. Aucun ne semblait y croire.

« L’univers a grandement besoin d’être en sécurité. Vous savez très bien vous battre tous les trois, surtout en groupe. Avec le Bras de Kalta, j’aurais peur qu’ils ne tombent sur Ithaxus et ne puissent pas l’affronter. Vous, je sais que vous ne pouvez pas la battre, mais vous pourriez tenir assez longtemps pour fuir et survivre. Evidemment, si vous sentez à l’avance que c’est elle…
- On ne l’affrontera pas, coupa Bido. On est pas cons.
- Mais nous serons donc seuls ? reprit Gokua sans faire attention.
- Pour l’instant, oui. Vous avez suivi Bojack, mais j’ai l’espoir que vous vouliez faire mieux que ça. C’est l’occasion de me le prouver. »

Le plus grand des trois tapota distraitement la garde de son épée brisée, qui reposait toujours à sa ceinture. Il tourna les yeux sur Zangya. Mais avant qu’ils ne puissent répondre, Bra s’avança d’un pas pour reprendre.

« Bien sûr, si vous vous en prenez à des innocents, nous le saurons. Je retrouverai les Dragon Balls pour ressusciter tous ceux qui ont été tués. Avant ça, je vous retrouverai vous. Et je vous tuerai. »

Les trois guerriers fixaient Bra, mais aucun son ne sortit de leurs bouches. Gokua fut celui qui opina doucement de la tête, après un moment de silence. Persée souriait sous le casque. C’était brutal mais ils devaient comprendre la situation. Et ils avaient l’air de le faire.

« Bien. Commençons par les instructions, alors. Beaucoup de gens attendent notre aide. »

Soudainement, le regard dur et le ton froid qu’elle avait pris disparurent. Persée s’empêcha de pouffer de rire. Elle n’était pas encore au niveau d’un Cold.
L’univers était entre de bonnes mains.

* *
*

« Je ne détecte plus aucune structure sur Achéris !
- Les communications sont coupées avec la planète, Monsieur. Je ne sais pas ce qui se passe !
- Quelque chose a décollé de la planète ! Plus rapide qu’un vaisseau !
- Silence ! Ordonnez à la flotte de s’éloigner, qu’ils manoeuvrent jusqu’à nous. Lancez la procédure de passage en hyperespace. »

Ades était intervenu avant que la panique ne gagne le cockpit. Même au sein d’un vaisseau comme le Zues, dont l’équipage était sélectionné parmi l’élite de la flotte de Stygis, une situation aussi étrange pouvait provoquer une vague de peur assez grande pour faire perdre leurs moyens à ces hommes. Il était hors de question que ça arrive, pas sous sa garde.
Quoiqu’il se passe, c’était bien au-delà des capacités de ses hommes. Quelque chose avait dévasté une planète entière, potentiellement sa lune, et cette chose bougeait encore. Il repensa immédiatement aux rares créatures capables d’un pareil exploit.

« Alerte ! Un objet non identifié fonce sur nous ! »

Les communications étaient ouvertes entre tous les vaisseaux et tous sonnèrent l’alerte en même temps. La chose allait trop vite pour que les capteurs suivent, mais pas les yeux d’Ades. Il avança vers les immenses vitres du cockpit et aperçut le point de lumière verte qui filait dans l’espace. La trajectoire était claire.

« Medusa, faites feu, droit devant vous.
- Monsieur, nous risquons de toucher la plan…
- C’est un ordre ! »

Il n’y a plus rien de vivant là-dessous.

Les tirs partirent à travers l’espace. De fins traits d’énergie concentrée, d’un rouge profond. La plupart passèrent autour du minuscule point sans le toucher, comme Ades pouvait s’y attendre. Mais le pire furent ceux qui le touchèrent, car ils repartirent aussitôt dans d’autres directions. L’un d’eux percuta même un autre vaisseau. Les alarmes de l’Ajax se mirent à hurler dans le canal de communication.

« Coupez-moi ça. Dites aux autres de converger pour récupérer les survivants. Medusa, vous… »

Ades s’interrompit. Le point vert avait atteint sa cible mais, plutôt que de le traverser et le briser en deux, il avait ralentit. Il se posait sur la surface métallique de la fléchette d’argent.

« Medusa, procédure d’auto-destruction ! Puis évacuation.
- Monsieur, la procédure d’hyperespace est préparé, nous devons… »

Il y eut une explosion. A la fois devant les yeux d’Ades et dans son oreille. La chose, quoiqu’elle soit, venait de se tailler une chemin à travers la coque du vaisseau. Mais le point vert ne bougeait pas pourtant, suspendu à l’extérieur du vaisseau.

« Medusa !
- …
- Visez le Medusa. »

Un nouveau bip. Soudain, le point vert gagna en intensité et parut exploser. Ades eut le temps de voir de multiples boules d’énergie partir dans toutes les directions.

« Manoeuvre d’esquive ! Hurla quelqu’un à travers le canal de communication. »

Ils n’auraient pas le temps. Ades le savait rien qu’à la vitesse des kikohas qui se propageaient dans l’espace. Il ne prit pas la peine de leur dire et tendit simplement la main devant lui. Une sphère d’énergie fonçait vers eux. Le stygien se concentra et projeta la sienne à sa rencontre. Chez lui, c’était un instinct si affuté qu’il l’avait déjà trouvé et arrêté.

Un choc se propagea à travers son bras. Ses muscles tremblèrent sous une impulsion monstrueuse. Le kikoha était bien suspendu en place, à des kilomètres du vaisseau.
Mais quelle puissance !

Cela lui rappelait le combat contre Cell. Quand ses pouvoirs avaient pour la première fois atteint un niveau pareil. Personne ne pouvait déployer une telle puissance, à part Brief ou l’Empereur. Ades se concentra encore, sentant ses os sur le point de céder.

« Aaaaah ! »

D’un geste de la main, il envoya l’énergie se perdre au-dessus d’eux. Leur vision fut enfin dégagée pour observer une dizaine d’explosions. Son escorte. Ses vaisseaux. Il ne restait que le Medusa, immobile.

Il ne s’était pas auto-détruit. Le point vert avait explosé. La salle de contrôle était sous le choc, ses hommes comprenaient qu’ils étaient passés tout proche de la mort.

« Medusa, répondez !
Raaaaah ! »

Un râle puissant émergea du communicateur. Et puis, soudain, un bruit statique. Un bip.
Ades releva les yeux juste à temps pour voir la fléchette argentée tourner dans le noir de l’espace. Puis disparaître dans un filin blanc.

Il était parti en hyperespace.

Un silence de mort retomba dans le cockpit. Ses hommes fixaient tantôt les vitres, tantôt leurs écrans, pour tenter de comprendre ce qui venait de se passer. Ades en vit qui commençait à trembler. Il pensait pourtant avoir réuni une élite. Les stygiens les plus calmes et les plus professionnels.

Il n’avait pas le temps de s’occuper d’eux, son esprit virevoltant déjà entre les possibilités. Une puissance écrasante. Pas de demande. Pas de discussion. Pas de négociation. Même Cell n’avait pas agi ainsi.
Et il avait fallu qu’elle frappe sur son territoire.

« Ouvrez un canal de communication vers le Parlement, ordonna-t-il finalement.
- Strategos, que fait-on pour les hommes qui…
- Chaque chose en son temps. D’abord la communication. »

Il était peu probable qu’il y ait le moindre survivant. La priorité était de prévenir l’univers.


Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 09/12/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Ven Nov 15, 2024 14:17

Alors, je commence le chapitre et…

Ades, fucking Ades est de retour ! *fait péter le champagne*

Hrm, hrm… c’est cool qu’il soit de retour. Sympathique personnage que nous retrouvons ici.

J’ai adoré tous les passages le concernant dans l’espace, c’est bien écrit, la tension est palpable et c’est une franche réussite. J’ai toujours peur d’écrire des moments qui se déroulent dans un vaisseau, de crainte de taper à côté, de trop m’emballer. Là, c'était propre, épuré et efficace. À l’image d’Ades en fait.

Quant à la nouvelle menace… Je suis très curieux. On ne dirait pas un démon. Le vert m’évoque Broly… mais il est mort. Je pense aussi à métal Cooler, mais… ben non, Guédester est down. Je suis extrêmement curieux de voir ce qui arrive et de découvrir cette nouvelle menace !

Concernant Bra, elle grandit et ça fait plaisir. Le fait qu’un conseiller ose lui dire ce qu’elle peut et ne peut pas faire, à sa place, je pense que le super saiyan et la menace de mort aurait été une option tout à fait envisageable.
Mais elle reste diplomate, calme, voire froide avec une bonne dose de menace sous-jacente, c’est progressif et c’est d’autant mieux. Bref, j’ai beaucoup aimé son passage.

De même, l’équipe de choc avec les restes de l’escouade Bojack c’est vraiment cool. Aussi cool que la menace de mort très directe, et ô combien justifiée de Bra.
Elle passe peu à peu en mode « tired of this shit » et c’est très pertinent.

Bref, j’ai beaucoup aimé ton chapitre, un plaisir à lire, et pour un soi-disant chapitre de transition où il ne passe pas grand-chose, ben il était palpitant !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Nov 25, 2024 13:03

Hello ! La Sections Fanfic reprend du poil de la bête, ça fait plaisir ! J'essaie de maintenir mon rythme et, pour l'instant, je pense pouvoir m'en sortir !

Tonay a écrit:Ades, fucking Ades est de retour ! *fait péter le champagne*

Hrm, hrm… c’est cool qu’il soit de retour. Sympathique personnage que nous retrouvons ici.

Je ne pensais pas qu'Ades créerait de telle réaction pour son retour, mais ça fait plaisir ! Comme beaucoup de personnage, j'ai été obligé de le faire passer au second plan dans ce Tome 3 pour éviter la surcharge, mais j'avais toujours l'intention de le faire réapparaître ^^

Tonay a écrit:Mais elle reste diplomate, calme, voire froide avec une bonne dose de menace sous-jacente, c’est progressif et c’est d’autant mieux. Bref, j’ai beaucoup aimé son passage.
Tonay a écrit:Elle passe peu à peu en mode « tired of this shit » et c’est très pertinent.

Bra n'est pas faite pour ça mais elle fait ce qu'elle peut pour apprendre. Evidemment, tout ne vient pas d'un seul coup, il faut qu'elle trouve sa voix :p

Et en parlant de chapitre de transition !

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Chapitre 67 : Les scélérats


« Il est bien connu que la durée de vie d’un démon varie considérablement en fonction de sa lignée. Cependant, nous pouvons admettre qu’elle se situe entre plusieurs centaines d’années et plusieurs milliers d’années. en définissant “année” par une période d’environ 400 jours, de chacun 24 heures.

Il existe quelques rares exceptions avérées à cette règle. La plus notable étant bien évidemment le Roi des Démons : Dabra, qui règne sur le Makaï depuis plusieurs millions d’années. Bien qu’il se soit assuré qu’aucun membre de sa lignée ne lui survive, on peut assumer qu’ils auraient eu une durée de vie similaire.
Une autre exception existe, mais elle tient plus de la légende que du fait avéré : Auriel, le précédent Roi. Certains diraient que l’existence de sa statue prouve la réalité de son existence, mais nous nous devons de rappeler deux éléments. D’abord, le Roi Dabra a toujours refusé que le moindre test soit pratiqué sur les statues de ses anciens adversaires, et plus particulièrement quand il s’agit d’Auriel. Et ce malgré des demandes répétés ce dernier siècle. Ensuite, l’existence d’un ancien Roi appelé Auriel ne démontrerait pas la réalité de tout ce qui est raconté à son sujet. Les exagérations, les oublis et les confusions sont communs lorsque l’on parle d’histoire aussi ancienne.

L’histoire d’Auriel, ou sa légende, est intimement liée à celle des Makaïoshins.

Les mythes, légendes et faits entourant les Makaïoshins seront exposés dans tous leurs détails dans le chapitre qui suit, mais pour les besoins de celui-ci, accordons-nous sur deux éléments.

Les Makaïoshins ont existés et sont responsables de la création du Makaï et de ses habitants.
Leur membre le plus proéminent est aujourd’hui uniquement connu sous le nom de “La Grande Makaïoshin.”

Que la Grande Makaïoshin ait fait partie de la première génération, dernière génération ou unique génération de Makaïoshins n’a pas d’importance pour l’histoire qui nous concerne dans ce chapitre. Nous savons en revanche qu’elle fut l’un des dirigeants du Makaï dans son conflit avec l’univers des Kaïoshins. Son destin à la fin de ce conflit est flou. Elle fut défaite, mais la question de sa survie reste en suspens.
Qu’en est-il donc d’Auriel ?

Selon certaines sources, il était le Roi du Makaï pendant le conflit, a survécu en pliant le genou face aux Kaïoshins et a finalement été battu par Dabra, des millions d’années plus tard.
D’autres sources, plus anciennes, évoquent un Auriel qui n’était pas un démon. Un mortel qui, comme tant d’autres avant lui et après lui, aurait scellé des pactes avec des habitants du Makaï. Suffisamment pour devenir lui-même un démon par la suite. Une transformation qui arrive encore régulièrement de nos jours.
Dans le cas d’Auriel cependant, il aurait escaladé les échelons de la hiérarchie de l’époque jusqu’à atteindre le plus haut rang possible. Par son seul mérite ? Le sujet reste à discuter.

En effet, une légende raconte qu’Auriel a atteint un niveau dépassant tous les autres démons de l’époque parce qu’il avait conclut un pacte non pas avec un simple démon, mais avec un Makaïoshin. Un pacte qui l’avait conduit, par la suite, à tomber amoureux de la Grande Makaïoshin elle-même. Elle fit de lui à la fois la créature la plus puissante de l’univers, mais aussi son compagnon indestructible.
Cette version de l’histoire, sans aucun doute romancée, amène plusieurs questions supplémentaires. Pourquoi Auriel n’a pas été éliminé lui aussi à la fin de cette guerre ? S’agit-il bien du même ou d’un homonyme ?

La question de la place de l’Auriel mythique dans le plan des Makaïoshins sera traité dans tous ses détails dans le chapitre qui évoque cette époque. La question que nous désirons vous laisser évaluer dans cette partie est la suivante : si Auriel a bien été placé à la tête du Makaï par les Makaïoshins, dans quel mesure étions-nous vu comme des outils à leur service et non comme une culture à même de prendre nos propres décisions ? »

Mythes, légendes et réalités de notre monde, Tome 14
Ithaxus, publié en l’an 3 505 127 du règne de Dabra

* *
*

Lorsqu’elle tenta de se redresser, ses jambes tremblèrent comme si elles allaient s’effondrer dans la seconde. La douleur qui l’étreignait encore parvenait jusqu’à son cerveau mais c’était une information secondaire, à peine digne d’être reconnue.
Ce qui comptait, c’est qu’ils avaient gagnés.

Au pied de l’Arbre, l’herbe rouge avait brûlé. Il ne restait que des cendres et des morceaux de roches calcinés. La montagne à laquelle ils avaient été arrachés trônaient toujours au-dessus d’eux, coupée en deux dans le sens de la hauteur. Elle n’était pas sûre que la formation rocheuse tiendrait encore longtemps après les dégâts encaissés, mais ce ne serait bientôt plus son problème.

Son regard avisa les corps. Au nombre de trois, ils étaient étendus, parfois en plusieurs morceaux, entre les racines de l’Arbre. La plus jeune semblait avoir été brisée sur un noeud particulièrement résistant, son dos plié en deux avec un angle beaucoup trop important. Ses yeux vides paraissaient la fixer alors qu’elle avançait en titubant vers ses alliés de circonstances. Ses frères, sa soeur et la Makaïoshin qui avait trahit ses confrères. Le plus jeune de ses frères pansaient ses blessures, étendu de tout son long sur une racine. Sa soeur s’était effondré contre le tronc de l’arbre, la respiration courte et affaiblie. La Makaïoshin se tenait toute proche, mais une épine avait été plantée dans sa jambe pour lui déconseiller de bouger. Ses longs cheveux blancs cascadaient autour de son corps malmené.
Elle les ignora tous pour se diriger vers son grand frère. Et vers l’unique survivant.

Le Grand Makaïoshin avait opposé le plus de résistance, mais elle avait insisté pour qu’il survive. Alors son frère lui avait coupé les deux jambes et brisés les deux bras, l’un au niveau du coude et l’autre au niveau de l’épaule. Ce n’était pas ça qui l’inquiétait le plus cependant, alors sa jeune soeur s’était chargé du plus important : lui arracher la langue. C’est donc au-dessus d’un corps convulsant que le plus grand et le plus fort de ses frères se tenait, le maintenant fermement en place.

« Empêche-le de bouger. La nuque surtout. »

Un grognement rauque lui répondit. Ce n’est qu’alors qu’elle remarque les blessures de son frère. Son bras gauche pendait lamentablement le long de son corps. Son visage était constellé de sang, que ce soit les éclaboussures qu’il avait provoqué lui-même ou les deux coulées qui s’étaient formées depuis sa tempe brisée et son front ouvert. Un de ses yeux avait disparu sous un gonflement inquiétant.

« La nuque, répéta-t-elle. »

Elle le défia du regard. Avec un grondement sourd, il leva le bras droit. Son frère était immense, musclé. D’une seule poigne, il pouvait sans doute lui écraser le crâne. Mais il referma la main sur la frêle nuque du Grand Makaïoshin. Celui-ci prit une inspiration désespérée mais ne put pas s’y soustraire. Elle posa un genou à terre et se pencha jusqu’à croiser le regard paniqué.

« Voyons-voir ce que tu nous cachais. »

Sans pitié, elle tendit son index. Quand son ongle s’enfonça dans la peau de la tempe, elle sentit une brève résistance. Elle la balaya et plongea plus profondément.
Les souvenirs affluèrent. Des milliers d’années d’existence, de trahison et de mensonges. Des sentiments. Des images. Des mots. Sans se soucier de leur signification, elle les écrasa les uns après les autres. Elle ne cherchait qu’une seule chose. Et ne tarda pas à la trouver.


L’Arbre. Immense. Majestueux. Magnifique.
Son jumeau. Petite plante au milieu d’un champ verdâtre. Pathétique. Mais il existait bien. L’autre monde. Un autre univers même. Les Kaïoshins.
Leurs doubles. Cinq silhouette. Lointaine. Parfaite. Préparée.
Un autre monde.

La connexion fut brusquement rompue. La tête du Grand Makaïoshin retomba dans la cendre. Un ichor noir jaillisait de ses narines et de ses yeux. Il allait nourrir l’Arbre. Le même ichor recouvrait son index.
Elle le porta à ses lèvres et sut ce qu’elle devait faire.

Quant elle se redressa cette fois-ci, ses jambes ne tremblaient plus.

« Je suis la Grande Makaïoshin maintenant. »

Elle sentit trois paires d’yeux se tourner dans sa direction, ainsi que l’unique œil de son grand frère. Le doute était visible dans leurs regards à tous. Leur ambition aussi. Un temps, elle se demanda si elle allait devoir en tuer un, deux ou trois.

Le silence parut durer une éternité.

Quand elle jugea que le moment était passé, elle décida de ce qu’ils allaient faire ensuite. Un nouvel ennemi était nécessaire. Un nouvel ennemi était tout trouvé.

« Nous ne sommes pas seuls. L’Arbre à un jumeau. Les Kaïoshins existent bel et bien. Nous allons les tuer. Nous allons prendre leur arbre. Cet univers sera à nous. »

* *
*

Le palais reconstruit était plus majestueux que jamais.

Belial se sentait écrasé chaque fois qu’il tentait de lever les yeux jusqu’au sommet de ses nouvelles tours. Elles défiaient la physique. Les flèches se dressaient sur des centaines de mètres sans changer de diamètre, jusqu’à percer les nuages sombres du Makaï. Là-haut, elle se déployaient en formes géométriques diverses, mais qui paraissaient toutes trop lourdes pour reposer ainsi sur des bases si délicates.
Il était heureux de ne pas avoir à les escalader.

Non que la tâche qu’il accomplissait aujourd’hui lui plaisait beaucoup. Il amenait la dernière jarre. La dernière réserve d’âme que le Seigneur Auriel avait accumulé difficilement. Une entreprise qui avait pris des années, pour réunir l’énergie nécessaire à leur plan. Et il l’amenait à la Makaïoshin. Pourquoi ? Il l’ignorait toujours.
Pire encore. Pour rejoindre le palais, il devait traverser le bidonville. C’était le nom qu’il donnait à l’assemblée de huttes, de tentes et de trou creusés autour du palais, par des centaines de démons.

Quand Auriel était mort, le Makaï avait été détruit. La terre s’était soulevée, les montagnes s’étaient jetées les unes sur les autres, les océans avaient bouillis, même le ciel était tombé.
Le Makaï avait été reconstruit depuis, mais les choses étaient différentes. Certains avaient retrouvés un chez-eux. Mais d’autres… d’autres attendaient toujours de savoir ce qu’il allait advenir d’eux. Et ils s’étaient donc réunis là, devant le palais. En attendant qu’elle leur dise quoi faire. Qu’elle leur ordonne quelque chose. N’importe quoi.

Belial se posa dans ce qui servait d’allée centrale. Son apparition avait déjà attiré l’attention alors il ne servait à rien de voler pour les esquiver. Ils étaient peut-être faibles, mais ils restaient des démons. Leurs silhouettes s’agitèrent entre les huttes et la roche, créant des ombres de plus en plus difformes qui se rapprochaient de son trajet, mais sans oser l’interrompre.

Tous les yeux étaient sur lui. Des regards effrayés, des regards en colère, des regards interrogatifs. Belial les toisa un par un. Il y en avait tellement. Pour certains, il les reconnaissait. Des démons qui possédaient un jour un territoire important. Des démons qui inspiraient le respect ou la crainte. Des démons qui l’avaient regardés de haut quand il était plus jeune. Avant que le Seigneur Auriel ne le prenne sous sa coupe. C’était à son tour maintenant.
Il y avait des murmures, mais il les ignora. Personne ne l’interpella. Ils devaient savoir qu’il n’avait rien à leur dire. Contrairement à Resheph, Belial n’avait jamais asservi d’autres démons à son service. Il n’y avait simplement jamais vu d’utilité. Contrairement à tous ces imbéciles qui ne raisonnaient que par une structure hiérarchique. Qui était le plus fort ? Qui obéissait à qui ?

Avec la mort de Resheph, la disparition d’Ithaxus et la mort du Roi, il ne leur restait plus personne à qui obéir, sinon la Makaïoshin.

« Mon petit Belial ! »

Un frisson parcourut sa colonne vertébrale en reconnaissant la voix ricanante.

Personne, à part cet imbécile-là.

Il se retourna lentement dans la direction de la voix. Il n’était pas difficile à trouver. Même pour un démon, sa carrure était impressionnante. Une masse énorme de muscle scarifié et brûlé, qu’il ne prenait la peine de cacher que sous quelques fourrures. Une bande marronâtre traversait son torse blafard, tandis que la fourrure ceignant ses hanches était d’un rouge de sang. Il bondit dans les airs pour atterrir brusquement aux côtés de Belial puis se pencha exagérément pour mettre leurs têtes au même niveau.

« Scarecrow…
- Ça fait longtemps !
- Pas assez.
- Oh. Fais pas ta petite mijaurée, mon grand. Depuis que tu t’es trouvé un nouveau papa, tu ne viens plus me voir ?
- J’ai à faire.
- C’est justement de ça que je viens te causer, mon chou. »

Belial ne répondit pas, mais il interrompit enfin sa marche. Lentement, il tourna la tête vers le grand démon. Scarecrow faisait presque le double de sa taille, mais il n’avait pas le même port. Courbé vers l’avant, il donnait l’impression de ployer sous la masse de ses muscles, à moins que ce ne soit les multiples cicatrices qui couvraient son corps qui l’empêchait de se tenir correctement. Pourquoi Dabra n’avait pas tué ce guignol des années plus tôt, personne ne le savait.

« Tu m’écoutes ? Je ne sais pas ce que tu fous et j’suis pas sûr que tu le saches toi-même, je me trompe ? »

Comme Belial ne répondit toujours pas, il enchaîna.

« T’en as pas marre d’obéir à celui qui a la plus grosse ? D’abord Auriel, puis celle-là. Elle nous dit pas ce qu’elle veut. Elle nous dit pas comment elle le veut. Au moins l’autre taré parlait un peu.
- Ne parles pas du Roi comme ça.
- Le Roi est mort. Vive le Roi. »

Brusquement, Belial parcourut la distance entre eux. Il était dans les airs, le visage collé au sien.

« Attention, Scarecrow. Je ne suis plus le gamin que tu as connu.
- Tu obéis toujours comme le bon garçon que tu es, ricana l’immense créature.
- Je vais te tuer.
- Tu veux essayer ? »

Les yeux sombres de Scarecrow brillaient de cette étincelle de folie qu’il lui connaissait bien. Le démon n’avait pas peur de mourir. Il avait affronté Dabra des dizaines de fois et il s’était systématiquement fait battre. Il avait été brisé, brûlé et découpé, mais il était toujours revenu. Tout le monde se demandait pourquoi il n’avait jamais été transformé en statue, mais Belial commençait à soupçonner que c’était une question d’amusement pour l’ancien Roi.

« Réfléchis deux minutes dans ta vie. Y en a pas marre de mourir pour ces gens ? Le Makaï est pas assez bien comme ça.
- S’il te suffit, tu es libre de rester ici en tremblant en attendant la fin. Certains d’entre nous ont plus d’aspirations que ça.
- Ah oui ? Et tu aspires à quoi, mon petit Belial ? »

Les yeux violets brillèrent une nouvelle fois et le jeune démon s’éleva encore dans les airs, seul moyen qu’il avait pour regarder de haut le colosse qu’était Scarecrow.

« M’élever au-dessus de vos petites ambitions.
- Et tu fais ça en léchant les bottes de chaque roi qui passe par là ? Non mais je respecte hein. C’est une stratégie comme une autre. »

La gueule énorme du démon était largement ouverte sur ses rangées de dents irrégulières. Belial ne désirait que les briser toutes d’un coup. Il sentait déjà son énergie gagner ses muscles et tirer. Il sentait la puissance affluer et le transformer. Il pouvait facilement devenir un monstre et écraser l’impertinent. Mais est-ce qu’il arriverait bien à vaincre l’autre abruti et ses sbires ? La Makaïoshin avait un plan pour eux, non ? Sinon elle les aurait déjà tué. Sans doute…
Il redescendit et posa pied à terre, avant de contourner simplement l’imbécile.

« J’ai à faire, Scarecrow.
- C’est ça, ouais ! En attendant, il y en a ici qui réfléchissent à retrouver un peu de liberté. Mais surtout, n’aide pas, ce serait dommage ! »

Belial ne prit pas la peine de se retourner et accéléra subtilement ses pas pour traverser l’immense porte du palais. Une arche plutôt, qui ouvrait directement sur la salle centrale, sans que la moindre porte n’arrête qui que ce soit. L’intérieur était pourtant vide : personne n’osait y passer et encore moins s’y installer.

La structure était similaire à l’ancien palais, aussi était-il facile de retrouver l’endroit où se situait la Makaïoshin. Dans la salle du trône.

Même le trône était encore là, en fait. La chaise macabre déployait encore ses anciennes branches décharnées. Elle avait été surélevée, au sommet d’un escalier qui montait à une dizaine de mètre du sol. Belial n’avait jamais vu Aurielle dessus. Elle était toujours au bas de ses escaliers, et toujours occupée à la même chose.
Les yeux rougeoyants de la Makaïoshin fixaient une jarre d’âmes, avec une intensité effrayante. Ses longs cheveux noirs se levèrent lentement dans les airs, flottant derrière elle. Puis, elle levait la main droite et dirigeait un ongle fin vers la jarre. Un filin blafard, à peine plus qu’un nuage, s’en élevait alors.

« Inutile. »

Elle concluait alors d’un petit mouvement vers la gauche et l’âme disparaissait dans une autre jarre, faite d’obsidienne pure. Rarement, Belial l’avait vu qualifier une âme d’utile et elle filait alors vers la droite, où se situait plusieurs minuscules écrins de verre. Ici étaient conservées ses âmes favorites, tourbillonnant dans un petit espace. Par moment, il pouvait distinguer un visage qui hurlait à la mort.

« Votre Majesté.
- Inutile. »

Une âme fila vers la gauche. Puis les yeux sombres se relevèrent dans sa direction. Les iris rouges semblaient percer son âme.

« Ce sont les derniers ? gronda-t-elle.
- Oui, votre Majesté. »

Il s’inclina au plus bas et posa la jarre à côté de la précédente.

Aurielle reprit son oeuvre, sans daigner noter sa présence. Il attendit une dizaine de “Inutile” avant de relever prudemment les yeux vers elle.

« Votre Majesté, respectueusement, est-ce que nous aurons besoin de ces âmes pour repasser dans l’univers des Kaïoshins ? Je sais que la porte est détruite mais…
- La porte n’était qu’un symbole. Crois-tu qu’il suffit d’un peu de magie pour en ériger une autre ?
- Je… Je ne sais pas.
- La porte a été forgée par la plus puissante magie qui soit. Faire passer des corps physiques d’un univers à l’autre… Cela requiert une énergie considérable. »

Il s’en était toujours douté mais la confirmation avait quelque chose d’effrayant. Rares étaient les créatures capables de passer d’un plan à l’autre aussi facilement. On racontait que Babidi y était parvenu mais c’était un Madoshi et il avait employé tout son pouvoir pour ramener Dabra avec lui.

« Nous n’allons pas rechercher les démons piégés de l’autre côté, alors ? continua-t-il.
- Pourquoi s’arrêter à cet autre côté ? Non, je vise bien plus haut, jeune homme.
- Que visons-nous, votre Majesté ? »

Elle haussa un sourcil et se redressa soudain. Sa main s’agita brusquement et l’âme qu’elle examinait fut expédiée dans la jarre noire.

« Comme je le disais, ce plan n’est pas protégé. Mais il existe un autre plan, mieux protégé, que les dieux de l’autre Monde ne veulent pas que vous atteignez. Sais-tu quels sont ceux qui passent le plus facilement dans le “Paradis” que les Kaïoshins prétendent avoir créé ? »

Le regard du jeune démon pivota lentement vers les multiples âmes soigneusement sélectionnés par Aurielle.

« Les âmes des morts ?
- Précisément. Les Kaïoshins ont trop besoin de cet énergie pour leur stupides desseins. Mais il est temps d’exploiter leur avidité et de leur renvoyer les âmes qu’il recherchent… avec un petit bonus supplémentaire.
- Mais… pourquoi ? »

Aurielle parcourut les derniers mètres qui les séparaient en une seconde. Son regard rouge étincela de rage. Belial sentit sa main glacée se poser sur son menton et le forcer à se relever. Il croisa pour la première fois les iris sanglants.

« Je vais récupérer mon Auriel. »




* Quoi, Tierts ? Encore un démon qui sort de nulle part. C'est qui ce Scarecrow exactement ? Et c'est quoi son historique avec Dabra ? Eh bien, les réponses à presque toutes ces questions peuvent se trouver là : La Déchéance du Héros - Batroux
Excellente fic qui a aussi l'immense avantage d'avoir un début, un milieu et une fin !
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 09/12/2024
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Jeu Nov 28, 2024 14:43

Chapitre 67 : Les scélérats


Si ça c’est pas prometteur comme titre :lol:

Et ça commence par un sympathique cours d’histoire par Ithaxus himself, pourquoi pas. Léger bémol à mes yeux, je n’ai pas l’impression d’avoir découvert quoique ce soit de nouveau en lisant ça, et si c’était un rappel, il était un peu longuet. Enfin, comme je l’ai dit, léger bémol, ça se lit toujours très bien.

J’ai hâte de voir l’autre crétin qu’est Scarecrow se prendre une bonne grosse mandale. Ce type de personnage m’insupporte toujours, mais j’imagine qu’ils sont littéralement conçus pour être imbuvable. Et pour que leur chute/mort soit des plus satisfaisantes.
Bon ben, va me falloir lire la fic de Batroux aussi x)

Les échangent entre Aurielle et Bélial sont très intéressants, ça étoffe un peu plus l’univers. Quant aux inspirations d’Aurielle, elles sont attendues, mais c’est toujours cool que ce soit formulé à voix haute. En tout cas, j’aime ses mimiques, sont comportement et ses manies. Très sympa.

Je sens qu’elle va récupérer Auriel juste pour mourir à son tour. Tragédie grecque jusqu’au bout.

Bref, un très bon chapitre que j’ai lu bien plus vite que je ne le pensais x)
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Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Dim Déc 08, 2024 16:29

Bonjour tout le monde ! Eh oui, un chapitre avec un jour d'avance, pour une fois !
Mais pourquoi, Tierts ? Eh bien parce qu'aujourd'hui est un jour spécial : c'est mon anniversaire... et ce chapitre est un peu spécial aussi. Je vous laisse découvrir pourquoi mais quand j'ai vu comment l'univers goupillait la temporalité, je ne pouvais me passer de l'occasion de publier ce chapitre aujourd'hui !

Je vous laisse donc découvrir, après quelques réponses à Tonay :p

Tonay a écrit:Et ça commence par un sympathique cours d’histoire par Ithaxus himself, pourquoi pas. Léger bémol à mes yeux, je n’ai pas l’impression d’avoir découvert quoique ce soit de nouveau en lisant ça, et si c’était un rappel, il était un peu longuet. Enfin, comme je l’ai dit, léger bémol, ça se lit toujours très bien.
Je comprends et en effet, cette partie du chapitre fait sans doute un peu doublon avec beaucoup d'information contenues ailleurs et dans ce chapitre. J'ai réécrit plusieurs fois des éléments de ce chapitre donc cela explique sans doute ceci.
Bien noté en tout cas !

Tonay a écrit:Je sens qu’elle va récupérer Auriel juste pour mourir à son tour. Tragédie grecque jusqu’au bout.
A ce stade, ce serait presque plus une comédie qu'une tragédie, tu ne penses pas ? :p
Mais est-ce que j'en serais capable... ? Je suppose qu'il va falloir lire !

---

Chapitre 68 : Déception


Le cercueil lui paraissait bien trop petit.

Il avait déjà fait la remarque à ceux qui avaient chargés le corps de Varidal à l’intérieur. Plusieurs fois. Mais à observer ainsi le dignitaire Berln, les yeux penchés sur la boîte, il avait la sensation qu’elle était de plus en plus petite. De plus en plus insignifiante.
De plus en plus indigne.

Berln avait demandé à ce que la garde qui accompagnait le cercueil sorte. Anik était donc seul avec lui dans une salle réservée aux réceptions officielles, assez grande pour recevoir des centaines de personne. Il n’osait plus rien dire.

Le dignitaire était à peine plus grand que Varidal. Malgré son âge, ses plumes brillaient encore d’une dizaines de couleurs chamarrées, allant du bleu ciel à un rouge intense qui formaient une mosaïque intéressante. Le plus impressionnant était cette crète de longues plumes qui allaient du sommet de son crâne jusqu’au bas de son dos, laissée libre par une tenue étudiée pour. D’ordinaire, il était persuadé que ces plumes devaient être dressées fièrement vers le ciel pour donner à leur propriétaire une allure héroïque.
Elles étaient toutes baissées, écrasées sur ses vêtements comme si le dignitaire lui-même cherchait à se faire disparaître.

« Rien n’a changé alors. »

La voix de Berln n’était qu’un murmure. Ses yeux étaient deux billes d’un jaune éclatant qui s’étaient relevés sur Anik. Le reptile se sentit d’un seul coup bien petit. Son visage n’exprimait que tristesse.

« Je… Pardon ?
- Rien n’a changé. L’Empire prend toujours nos enfants, les envoie à la mort inutilement et nous les ramène dans des boîtes. C’est ce contre quoi nous nous sommes battus et je pensais que nous avions gagné. »

Anik ne perçut aucune agressivité dans ses mots. Seulement une déception profonde. Une aigreur infinie, qui n’allait pas contre lui, mais contre le monde entier. Le commando d’élite se retrouvait sans voix.

Au fond de lui, une boule de colère grandissait, mais il l’obligea à se taire. Il ne pouvait pas s’énerver maintenant. Pas contre un père qui avait perdu sa fille.

Ce n’est pas ce que le Commandant dirait… Mais qu’est-ce qu’il dirait exactement ?

Berln franchit le dernier pas jusqu’à la boîte et posa la main sur le métal noire.

« Je pensais que nous t’avions sauvé…
- Ce n’est pas ce qui est arrivé.
- Je vous demande pardon ?
- Varidal. Elle n’est pas morte inutilement. Ce n’est pas ce qui….
- Pourquoi alors ? »

Le dignitaire s’était de nouveau entièrement tourné vers lui, les billes jaunes fixés dans ses yeux. Elles semblaient déterminées à percer son âme. Berln voulait vraiment une réponse. Il voulait savoir, tout en comprenant qu’aucune réponse ne parviendrait à le soulager.
Anik ouvrit la bouche, mais seul son souffle put s’en échapper pendant de longues secondes. Enfin, il trouva des mots. Ce n’était peut-être pas les bons mots, mais c’étaient les seuls qui lui venaient. Est-ce qu’il y avait seulement des bons mots ?

« Elle est morte pour protéger l’univers entier. Comme elle a toujours voulu le faire. C’est pour ça qu’elle est resté après… Après la Rébellion. C’est pour ça qu’elle continuait de se battre. Sans elle… Sans elle je ne serais pas ici. »

Est-ce que l’univers serait toujours là ? Sans doute… Mais je ne vais pas lui dire ça.

« Elle m’a sauvé la vie. Sans hésiter. Sans trembler. Face à un monstre bien trop puissant pour nous… Je vous jure que je vais le retrouver et le…
- Je me fiche de ce qui lui arrive. »

Un frisson transperça son dos. Berln était tellement sûr de lui, mais il était aussi tellement fatigué. Il observait toujours Anik avec curiosité, mais sa voix allait en s’affaiblissant.

« Je ne comprends pas pourquoi elle est restée avec vous. Je pensais… Je pensais qu’elle avait bien d’autres aspirations, qu’elle pouvait faire tellement plus de choses…
- Elle a sauvé des milliers de vies dans sa carrière. Sans doute des milliards.
- Et vous. Elle vous a sauvé, vous. N’est-ce pas ?
- Oui. Plusieurs fois. »

Le père affligé tourna à nouveau la tête vers la boîte qui contenait les restes de sa fille. Anik vit enfin les petites plumes qui entouraient ses yeux s’humidifier. La boule de colère dans son ventre grandit et attrapa son coeur dans une étreinte de plus en plus douloureuse.

« Elle m’a beaucoup parlé de vous. Vous savez ? Vous étiez un monstre dans son esprit, au début… Je crois qu’elle a fini par voir quelque chose. Quoi que ce soit. Vous aviez son respect, même si vous lui faisiez un peu peur… Je ne vois pas pourquoi. Vous n’êtes pas différents des brutes de Freezer. Je ne vois pas ce qu’elle voyait… »

La boule grandit encore et étouffa sa gorge. Anik ouvrit la bouche mais ne sentit pas la moindre particule d’air rejoindre ses poumons.

« Mais elle voyait quelque chose, c’est certain. D’ici une semaine, nous disperserons ses cendres au-dessus de la falaise qui l’a vu naître. Je suis forcé de vous demander si vous voulez être là. »

Anik hoqueta. L’air revient dans ses poumons, brûlante. Il fixa cet homme qui le détestait, puis cette boîte où les restes de Varidal l’attendait.

« Je serais là. Bien sûr. Je serais là. »

* *
*

Kalta ne s’était même pas rendu compte qu’il avait commencé à se mêler des conversations autour de lui. Cela lui était venu si naturellement, alors qu’il n’avait pas pour habitude d’échanger ainsi, surtout avec n’importe qui. Les noms lui échappaient, mais il avait parlé avec un maçon, un politicien, deux architectes, et tant d’autres. Depuis qu’il était ici, cela paraissait si évident. Comme s’il n’y avait rien d’autre à faire.

Ici, le nihilien aurait été incapable de le définir. De même qu’il ne pouvait se rappeler des mots exacts échangés depuis son arrivée. Ce n’était pas des mots, en fait. Des impressions, plutôt. Des idées, des concepts, qui paraissaient flotter entre lui et ceux qu’ils rencontraient. Kalta ne voyait d’ailleurs pas leurs visages, pas plus qu’ils n’entendaient leurs voix. Quand il y repensait, il n’arrivait à les visualiser que sous la forme de vague nuage, avec à peine assez de traits pour qu’un visage se dessine.
Les discussions, ou les sensations, étaient toutes intéressantes en revanche. Une perspective nouvelle s’offrait à lui.

L’Empereur avait comprit où il était depuis un moment. Une file d’attente pour les âmes des morts. Il ne s’en inquiétait pas. Il n’avait pas non plus la sensation d’être là depuis trop longtemps, car il aurait été bien incapable de dire depuis combien de temps il était arrivé. Des jours ? Des années ? Peut-être des siècles.

« Excusez-moi, pouvez-vous me confirmer votre nom ? »

Kalta regarda autour de lui, hagard. Toutes les autres âmes avaient disparus d’un coup et il se retrouvait dans un bureau, au style très rustique. Devant lui, un humain se tenait assis derrière une table trop petite pour lui, sur une chaise tout aussi mal ajustée. Il était vêtu comme un de ses fonctionnaires de Freezer 82, avec une petite cravate et de petite lunettes noires. Seule sa peau était étrange pour un terrien, d’un gris maladif. Et puis, il y avait ces petites cornes qui dépassaient de ses tempes.

« Qui êtes-vous ? Où suis-je ?
- Tout va bien. Je suis Charon, un employé de l’au-delà, ce n’est qu’une formalité, votre nom s’il vous plaît ?
- Empereur Kalta.
- Parfait, Kalta. Merci. »

Il griffonna quelque chose sur un petit cahier qu’il tenait devant lui.

« Que se passe-t-il ?
- Rien d’inquiétant, Kalta…
- Seigneur Kalta.
- Respectueusement, monsieur : pas ici, répondit l’employé, fermement. Je disais donc, rien d’inquiétant. Votre dossier sera traité prochainement par le Roi Enma, mais les circonstances actuelles sont particulières, on m’a demandé de vous amener ici en attendant que ce soit votre tour. »

Kalta était toujours choqué par l’attitude de la petite créature. Il n’était pas vraiment en colère, mais c’était la première fois depuis longtemps que l’on s’adressait à lui sans la moindre marque de déférence. Il y avait bien la saïyenne…

« Le Roi Enma ?
- C’est lui qui déterminera si vous entrez au Paradis et, si oui, pour combien de temps. Votre dossier étant assez complet, il est encore en étude, surtout considérant… La situation qui est en développement.
- Les démons. Ce n’est pas encore fini alors ? Combien de temps… ?
- Quelques jours, Kalta. »

Cela lui avait semblé… Plus long peut-être ? Maintenant qu’il y réfléchissait, il n’arrivait pas à dire si cela correspondait à ce qu’il avait vécu dans la file d’attente.

« En attendant que le Roi Enma examine votre dossier, vous avez une opportunité exceptionnelle ?
- Comment ça ?
- D’ordinaire, seules les âmes admises au Paradis peuvent rencontrer ceux qui y vivent, mais pour que vous puissiez patienter, je peux sans doute faire venir quelqu’un si cette personne accepte de vous parler. »

Kalta bloqua une seconde. Ce n’était pas une question qu’il avait jamais envisagé. Parler à un mort ? Il n’avait même pas pensé ça possible. Pourtant, la réponse lui vint rapidement.

« Mon père. Freezer. Je ne l’ai jamais... Je voudrais bien le voir.
- Freezer ?
- Fils de Cold. F-R-E-E-Z-E-R.
- Non, je sais qui est Freezer. C’est juste… »

Charon avait écarquillé les yeux. Il fixa Kalta un moment avant d’ajuster ses lunettes.

« Freezer a détruit des planètes. Il a massacré des peuples entiers et asservi des centaines d’autres. Il n’est pas au paradis. Je peux vérifier mais je suis certain que son âme a été purifié et réincarné dès son arrivée ici. »

Il eut l’air de vouloir ajouter “Je suis désolé” mais il n’en dit rien.

Kalta resta interdit. Une part de lui n’était pas surprise. Combien d’opposants lui avaient dit qu’il allait finir en Enfer ? Ou son équivalent dans leurs croyances ? Il avait toujours pensé cette idée ridicule. Le monde d’après, s’il y en avait un, ne verrait pas les choses de façon aussi binaires et stupides. Pour créer un Empire, il fallait affronter certaines personnes, en tuer d’autres… Peut-être que détruire des planètes entières était excessif en effet, mais Cold avait fait ce qu’aucun autre conquérant n’avait été capable d’accomplir. Ils pouvaient lui reconnaître ça, non ? Ils devaient lui reconnaître ça.

« Kalta ?
- Hm ? lâcha le nuage-Kalta, perdu dans ses pensées.
- Une autre personne, peut-être ?
- Palpi, répondit-il sans réfléchir. Fils de Plagi. P-A-L-P-I. »

Avec un sourire brusquement rassuré, le fonctionnaire opina de la tête. Il sortit de sa poche un immense livre qu’il ouvrit en plein milieu. Son air confiant disparut cependant au bout de quelques secondes à en parcourir les pages.

« Je suis navré, je n’ai aucun Palpi, fils de Plagi, dans le registre.
- Lui non plus n’a pas été au Paradis ?
- Non c’est plus étrange… Je ne crois pas qu’il soit passé par ici. »

Si Kalta avait eut un corps, il aurait certainement sentit un frisson parcourir son dos. Il se souvint d’une explication avec Persée.

« Il a été tué par un démon.
- Oh… Je suis navré. Les âmes de ceux qui sont tués par un démon ne passent pas par l’au-delà.
- On me l’a dit. Je n’y croyais qu’à moitié mais… si je vous demande si vous avez une certaine Siberia, vous ne pourrez pas me dire si elle est morte ou non ?
- Je peux vérifier si elle est passé par là mais…
- Laissez tomber. »

Charon referma tristement le livre. Il était vraiment inutile ce bouquin. Si sa mère était morte, c’était sans aucun doute des démons qui en seraient responsables. Kalta aurait aimé être fixé là-dessus au moins, mais la mort ne lui apportait même pas une certitude aussi simple. Il eut envie de brûler la créature face à lui, mais il n’était même plus en état de le faire. L’employé ne sembla même pas le remarquer.

« Quelqu’un d’autre ? Vous pouvez fouiller parmi les figures historiques, les légendes, ou ceux que vous avez connu de votre vivant. Vos possibilités sont vraiment infinies. »

Kalta n’avait pas du tout cette sensation. Si son père n’était pas au Paradis, alors ce serait aussi le cas de son grand-père et de son oncle. Palpi n’était pas là. Qui d’autres pourrait-il vouloir rencontrer ? Les noms légendaires de certains nihiliens tentèrent de s’imposer à son esprit, mais qu’auraient-ils à lui apprendre ? Pour les plus anciens, leurs noms avaient été effacés par les brumes du temps. Neige lui vint un moment en tête, mais tout ce qu’elle avait fait était de mourir face à Buu. Un monstre que son père avait tué.

Cell ne pouvait pas avoir fini au Paradis, après ce qu’il avait fait. Pas plus que Vegeta. Pourtant, il aurait été presque amusant de rencontrer ce saïyen qui avait opposé tant de soucis à son père. Le super saïyen légendaire qui avait tué Freezer ne devait pas être là non plus. Tous purifié comme l’avait dit le démon.
Il n’était vraiment curieux de personne d’autre, personne qui ait put finir au Paradis. Un ricanement lui échappa.
Qu’est-ce que cela pouvait dire de lui ?

Finalement, il y en avait peut-être un.

Son père avait affronté de nombreux monstres, peu l’avaient poussés à bout. Mais le premier à le faire était un saïyen. Comme Vegeta. Mais celui-ci n’avait massacré aucun peuple. Il avait failli à sa tâche et n’avait pas ravagé Freezer 82. Peut-être que, selon ces critères, il avait terminé ici.

« Goku. Fils de… Je ne sais pas. Un saïyen. Un super saïyen. »

Le visage de Charon s’illumina.

« Bien sûr, je peux vous assurer qu’il est bien ici, je vais voir si… »

Une explosion fit vibrer le bâtiment.

Ce n’était pas une vague sensation cette fois-ci. Kalta était sûr de l’avoir entendu. Tout comme il avait vu le fonctionnaire et son bureau trembler. Le gros livre chuta près de la chaise et Charon sursauta. Seul le nihilien ne fut pas affecté. Il n’avait pas de corps physique après tout.

« Qu’est-ce qui se passe ?
- J-Je… Je ne sais pas, je crois... »

Derrière Kalta, la porte du bureau s’ouvrit en grand. Un autre employé entra en courant. Il avait la même apparence que Charon, mais en un peu plus grand et avec un peau d’un rouge pâle.

« Ils attaquent ! Tu l’as trouvé ?
- Il est là ! répondit le fonctionnaire, en désignant nuage-Kalta. »

Celui-ci eut à peine le temps de comprendre ce qui se passait que le nouveau venu était face à lui.

« Kalta, fils de Freezer. Vous êtes morts en affrontant les démons et la Makaïoshin, est-ce que vous êtes prêt à continuer ?
- Pardon ?
- Je vous demande si vous êtes prêt à défendre l’au-delà d’une attaque du Makaï. Votre dossier sera évidemment reconsidéré en conséquence.
- Une attaque ? Ici mais… Comment est-ce que je pourrais aider dans mon état ?
- Je suis du service spécial, je peux vous redonner un corps. »

Le nihilien devait accepter beaucoup d’informations d’un seul coup. Mais ce qu’il retint, c’est que son travail n’était pas terminé. Auriel était mort mais sa complice n’était pas cantonné au Makaï, même avec la destruction de la porte. Un éclat de colère grandit dans sa voix quand il reprit la parole.

« Donnez-moi un corps. »

A peine avait-il eu le temps de parler qu’il sentit la différence. Soudain, il ne ressentait plus : il voyait, il entendait. Il devinait pas le plancher sous lui, il sentait le bois sous ses pieds. Soudain, son torse se gonfla alors qu’il prenait une inspiration. Kalta n’était pas vivant, mais il sentait de nouveau son corps. Quelle sensation étrange, presque inconfortable.

Son premier réflexe fut d’amener ses mains devant ses yeux. Il en avait deux. Il était entier. Encore mieux.

En relevant encore les yeux, il avisa un détail étrange. Au-dessus de son crâne flottait un cercle lumineux, une auréole brillante qui se déplaçait à chaque mouvement de sa tête.

« Kalta ! l’appela la voix du nouveau-venu. »

L’Empereur tourna la tête vers le fonctionnaire. Finalement, maintenant qu’il avait son corps, ce type n’était pas si grand.

« Amenez-moi au combat. »

* *
*

L’Empereur reprenait lentement conscience de ses sens et de son pouvoir. C’était étrange après son passage par la file d’attente. Il se rappelait à peine qu’il n’était pas matériel pendant tout ce temps.

En s’élevant dans les airs, il pouvait maintenant voir la longue file d’attente de haut. Une succession d’âme, des petits nuages qui s’aggloméraient les uns contre les autres. Il crut reconnaître des conversations qui se jouaient en plusieurs individus, mais la masse d’âmes étaient si compactes qu’il était difficile d’en être sûr. La file n’était qu’un pont de quelques mètres de larges et de plusieurs centaines de mètre de long, qui serpentaient au-dessus d’un mer de véritables nuages au teint jaune.
La file menait jusqu’à un véritable palais. Une série de pagodes aux toits rouges, reliées les unes aux autres par de minuscules couloirs. L’organisation de cet au-delà devait être bien complexe. Mais bien sûr, ce n’était pas ça qui attirait le regard de Kalta.

Loin au-dessus de ce palais et donc loin au-dessus de sa propre tête, le ciel paraissait fissuré. Les reflets roses qui composaient la voute céleste étaient traversés par une ligne noire qui s’étendait lentement. Comme sur un verre fêlé qui menaçait de se briser complètement. Plus inquiétant encore était les ombres qui en sortaient. Il y en avait des milliers, des points noirs qui grandissaient ensuite pour former des corps. Humains. Aliens. Il y en avait de toutes les sortes.
L’Empereur ralentit en reconnaissant plusieurs d’entre eux, à l’armure qu’ils portaient. Des soldats impériaux.

D’autres silhouettes traversaient les airs à leur rencontre, venue de derrière le palais d’Enma.

« Vous avez des guerriers ? demanda-t-il à Pluton, l’autre employé, qui flottait à ses côtés.
- Des volontaires du Paradis. Il se situe là-bas, mais avec un corps, vous pouvez naviguer à travers tout l’Autre-Monde. Prenez bien garde à ne tomber sous la couche nuageuse, ou vous irez en Enfer.
- Je croyais que vous recycliez les âmes qui n’étaient pas dignes du Paradis ?
- Certaines doivent patienter là-bas en attendant que la machine à purifier les âmes soient disponibles. »

Kalta cligna des yeux. Dans la bouche de Pluton, cela paraissait parfaitement logique alors que le nihilien se demandait pourquoi l’au-delà avait des limitations de temps pour traiter les âmes. Ils utilisaient une machine ?

Autant de questions qu’il devrait garder pour plus tard. Au-dessus d’eux, la nuée d’attaquants se divisaient en multiples groupes qui partaient dans toutes les directions.

« Vous savez ce qu’ils veulent ?
- Nous détruire, je ne sais pas. Il faut protéger ces voies que vous voyez là-bas, elles mènent aux territoires des Kaïos. Et bien sûr ce bâtiment qui abrite la machine à purifier les âmes. »

L’Empereur examina les zones concernées. Quatre voies tout aussi fines qui allaient se perdre dans les nuages jaunes, puis le bâtiment désigné. Il ne comprenait pas tout ce que disait l’employé, mais ils n’avaient pas le temps pour échanger en détails. Déjà, Kalta avisa les groupes de créatures qui émergeaient de la faille et qui fondaient sur l’au-delà.

« Ce ne sont pas des démons.
- Non, ce sont des âmes mortes à qui elle a donné un corps et un objectif. Ils la servent aveuglément.
- Des âmes mortes ? Je croyais qu’elles finissaient ici.
- Les démons ont réussis à en voler, nous ignorons encore comment mais… »

Kalta n’écoutait plus. C’était du détail. Il observait plutôt où ces âmes se rendaient. Elles se répartissaient dans toutes les directions, mais il était impossible de ne pas noter que le plus grand groupe fonçait à la verticale. Vers le palais. Et sans doute cette machine à purifier les âmes.
Bien sûr. Voilà ce qu’elle cherchait.

L’énergie afflua dans les veines du nihilien. Il s’entoura d’une aura argentée.

« Que se passe-t-il si je les tue ?
- Leur âme reviendra ici, mais sans corps. Ils pourront être jugés. Faites attention, nous ignorons qui… »

Kalta sourit. Tous ses sens étaient revenus, il pouvait percevoir les énergies. Les guerriers étaient sans doute ce qu’elle avait trouvé de plus puissant parmi les âmes des morts, mais comparés à lui, c’étaient des insectes.

« Ils se concentrent sur votre machine à purifier. Elle veut récupérer Auriel. Je ne vais pas la laisser faire. »

Là-dessus, il disparut dans une fusée argentée et traversa le ciel à toute vitesse.

Sa cible était une guerrier en armure impériale, qui fonçait à la verticale vers le bâtiment qu’avait désigné Pluton. Le pauvre n’eut pas le temps de le voir venir ou même de sentir un déplacement. Kalta frappa sans hésiter. Sa main traversa son torse dans une gerbe de sang et avec un craquement violent de son armure.
Il laissa le corps retomber vers le sol et se retourna vers les autres. Une bonne vingtaine d’hommes et de femmes descendaient vers lui, sans même ralentir après avoir vu leur leader tué ainsi. La moitié d’entre eux portaient l’armure impériale.

« Soldats ! cria-t-il. Arrêtez-vous ! »

Les silhouettes ralentirent leur course, tous les visages tournés vers lui. C’est alors que Kalta les vit. Leurs corps avaient quelque chose de différents. Sous les vêtements ou sous la combinaison impériale, leurs muscles étaient gonflées, prêts à éclater. Leurs veines palpitaient directement sous la peau, y compris sur leurs visages tordus par une expression narquoise. Un M majuscule stylisé trônait en évidence, sur tous leurs front.

« Désolé, Seigneur Kalta, répondit un lieutenant. Nous obéissons à plus haut que vous, maintenant. »

Ils reprirent leurs courses, mais n’étaient pas assez bêtes pour lui foncer dessus. Ils prirent tous une trajectoire différente, tentant de l’esquiver. Kalta soupira.

« Comme vous voulez. »

Son bras balaya l’air devant lui et une explosion d’énergie les rattrapa. Tous. Elle vaporisa leurs armures et leurs vêtements. Certains furent réduits en cendres instantanément. Les autres retombèrent comme des mouches privées d’ailes.
Si c’était tout ce que la Makaïoshin avait, ce serait vite réglé. Le Paradis n’avait sans doute même pas besoin de lui en réalité. Kalta restait heureux d’avoir cette occasion de se dégourdir les jambes, malgré tout.

Quelque chose percuta sa tempe avec une violence inouïe.

En une seconde, il traversa le ciel et explosa le beau toit d’une pagode, avant de s’écraser dans un bureau semblable à celui qu’il venait de quitter. Kalta rebondit sur le sol et recula, réceptionné sur un genou et une main. Des cris retentirent autour de lui, mais il n’avait d’yeux que pour le ciel.

Il se figea en découvrant celui qui avait réussi à le prendre par surprise.

Une silhouette descendait lentement vers lui, petite et fine. La peau d’un blanc pur, uniquement perturbée par quelques plaques violacées. Derrière elle, une longue queue battait l’air dans un mouvement colérique. Trois doigts se posèrent au sol quand il atterrit sur un pied.

C’était comme regarder dans un miroir. Surtout quand il croisa ces yeux. Deux billes d’un rouge de sang. Tellement similaires aux siens. Kalta hoqueta, le regard halluciné, sans noter immédiatement le M blanc qui trônait sur la plaque violette qui surmontait le visage de son reflet.

« Pa… P-Papa ? »

Le seigneur Freezer posa le deuxième pied à terre et écarta les bras en baissant la tête, dans une parodie de révérence.

« Je te rencontre enfin, Déception. »




* En voilà une interprétation intéressante de l'au-delà et de ses possibilités, je suis sûr que tu l'as volé à quelqu'un Tierts. Et vous avez raison, pour ceux qui n'ont pas reconnu, vous pouvez retrouver l'inspiration évidente de ce passage dans l'un des premiers one-shot de notre grand Lamantin_Furtif : Une couronne à terre - Lamantin_Furtif
Un texte que je ne peux que vous recommander à lire, dès que possible.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 09/12/2024
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